Insectes, Acariens & rapport au vivant

Bonjour à tous !

Je tiens tout d'abord à vous saluer et à vous remercier pour l'acceptation dans ce forum très intéressant. En effet, cela fait déjà quelques temps que je le parcours et que j'apprécie beaucoup les débats et questionnements autour de cette cause.

Je suis vegan depuis 1 an et quelques et ca m'a pris un peu de temps à m'y mettre. J'ai eu des épisodes de grosse déprime et de colère envers le monde. Aujourd'hui ca va beaucoup mieux et j'ai les idées plus claires et pour rien au monde je changerai mon mode de vie.

Je me permets de poser une question sur ce forum aujourd'hui car, après des mois de réflexions sur les animaux que l'on mangent et que l'on exploitent, je suis passé au stade des réflexions sur les animaux que nous tuons sans intention de tuer ou d'exploiter. Par exemple lorsque je marche en forêt je dois sûrement écraser bon nombre d'insectes, ou quand je roule en voiture je dois tuer quelques moucherons ou encore lorsque je m'allonge sur mon lit, je dois très certainement tuer des centaines voir des milliers d'acariens... Ces derniers me font me poser beaucoup de questions, notamment lorsque je fais le ménage ou quand je fais une lessive. Je souffre alors du même défaut que j'ai pu avoir lorsque j'ai remis toute mon alimentation en question : ne pas aborder le problème sainement. Actuellement je suis assez tendu car je ne sais plus quoi penser, vivre sans tuer par inadvertance me semble impossible mais devrais-je faire tout de même des efforts ? (limiter mes promenades en forêts, moins laver mes draps, moins me déplacer...).

Je me pose la question vis à vis de nos conséquences sur le vivant sans intention de nuire. Est-ce moral? Devons nous simplement apprendre à vivre avec cela?

Je vous remercie d'avance pour vos réponses et/ou conseils.

Bien à vous,

Salut Microscope,

Peut-être n'en as-tu pas eu connaissance mais mercredi dernier aux Estivales de la Question Animale, Thomas Lepeltier donnait justement une conférence sur ce sujet. Peut-être pourras-tu y trouver quelques réponses.

(Je cherche en vain plus d'infos sur ce sujet qui me passionne, et boum, une vidéo de 2 heures! XD merci Aurèle!)

En attendant d'avoir vu la vidéo : amha, on descend ici à une zone grise de l'animalisme, où différents courants de pensée s'affrontent. La plus répandue semble être la position antispéciste sentientiste "doloriste" (corrigez le terme s'il y en a un autre plus heureux!) qui prends la nociception (la douleur donc) comme critère minimal de considération éthique. La douleur, au sens où nous l'entendons, semble douteuse chez les insectes, la considération éthique qu'on peut leur porter est donc faible voir nulle pour ce courant de pensée. Pour eux, sentience=nociception , si je ne m'abuse.
(je précise que ce n'est pas mon point de vue)

EDIT: ah bah non, je me gourre en partie ^^
Même si je suis pas certain de tout suivre ni d'être d'accord avec tout, c'est très intéressant, merci encore!

EDIT2: Mh...J'apprécie beaucoup qu'il mène la question de front sur 4 axiomes éthiques (et du coup il répond effectivement à l'interrogation de @Microscope). Mais je pense être encore un peu trop naïf sur le sujet pour bien comprendre d'où il veut en venir parfois.
Il y a quelques éléments RWAS dans son discours, comme le fait que les animaux sauvages feraient partie du contrat social de nos sociétés, et je pense pas adhérer à cet argument.
De même, il me semble passer très vite sur ce qui est, pour moi, un des éléments principal : le rapport coût/bénéfice du dommage éthique d'écraser un insecte donné, par rapport à son niveau de sensibilité et ce que nous coûte cette précaution.
N'oublions pas que l'intérêt du véganisme est le gain éthique énorme pour un coût personnel dérisoire. (un peu de plaisir + un cachet de B12 par jour) ; tel n'est pas le cas quand on essaie d'épargner des insectes au quotidien. (il le dit mais passe rapidement dessus, sans mauvais jeu de mot)

Bonjour à tous et merci de vos réponses!

J'ai regardé et écouté attentivement la conférence qui m'a beaucoup intéressé. J'ai été surpris que ma question, qui est en apparence un peu bizarre, puisse mener à plus d'une heure de réponse et faire naître des débats et des questionnements. J'ai eu le cerveau en ébullition durant cette conférence et, merci beaucoup, bon nombres de mes questions me semblent plus claires. J'aime l'idée que pour participer à améliorer le monde nous devons marcher dans le monde. Il me reste comme vous tous je suppose un peu de frustrations car il y a tellement encore d'inconnus dans cette question et peut être la science plus tard nous permettra de mieux aborder le problème.
Devenir végan m'a demandé des efforts mais aujourd'hui j'en suis très fier. Techniquement aujourd'hui je pourrais faire de multiples efforts pour limiter mon "empreinte" sur les insectes de ce monde. Mais ca reviendrait à me bloquer ( éviter de trop marcher dehors, ne plus prendre de transport) et je crois pas que je suis prêt à faire ca (est-ce égoïste? pas forcément). Après peut-être que je dis tout ca pour me rassurer au fond et poursuivre ma vie comme elle est.

Quand on s'intéresse à cette question, il peut être difficile de savoir mettre des limites et on peut vite se perdre (en tout cas c'est ce qui m'arrive

En tout cas j'y vois un peu plus claire, même si j'ai besoin d'encore un peu de temps pour bien analyser cette problématique.
Je vous remercie encore.

Bien à vous