J'ai craqué.

Zigzag

Broute de l'herbe
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Tout est dans le titre. Cette discussion n'est pas un pur mea culpa, il s'agit surtout de raconter mon craquage, les pensées qui me sont venues, et de demander votre avis/vos témoignages.

J'ai 19 ans, vis chez mes parents et suis végan depuis deux ans et trois mois environ. Mon père est "végétarien" (qui mange du poisson, d'où les guillemets) et dit que c'est ma très grande fermeté en action qui l'a convaincu, bien plus que mes arguments. Ma mère accepte mon végétalisme, un peu moins que mon père, mais bon elle l'accepte. Un jour, je commets l'erreur de confier à ma mère que les sushis me manquent un peu. Avant mon véganisme, je raffolais de la viande et du poisson. Pourtant, après deux ans et trois mois de véganisme, ma mère nous achète... des sushis ! Avec une part pour moi.

Dans ma conception des choses, le véganisme est avant tout économique. C'est moins le fait de ne pas consommer que le fait de ne pas acheter (et donc de ne pas financer l'exploitation animale) qui compte. Autrement dit, une fois l'aliment acheté, c'est trop tard, je peux le manger ou non, cela revient au même. Je mange quelques sushis (quatre je pense). Et je me dis beaucoup de choses : déjà, de la culpabilité, mais je me dis aussi que cela ne change rien à présent (à la limite, pour convaincre mes parents, ç'aurait été mieux de ne pas en manger), et aussi que 95% des gens mangent de la viande et du poisson sans se poser de question pendant que je culpabilise pour quatre sushis.

Je m'interroge aussi sur ma détermination, sur ma force, et c'est un coup à l'estime de soi que ce craquage. Je voulais donc savoir si vous aviez déjà craqué et ce que vous pensiez de cette situation. Entre temps ma mère s'est excusée quand elle a vu à quel point son erreur me faisait mal me sentir.
 
Sur de la viande je n'ai jamais craqué je pense, par contre sur des produits/plats contenant des oeufs ou du fromage régulièrement, surtout quand je suis fatiguée mentalement (donc assez souvent en ce moment ...), je n'ai pas la force de réfléchir à une alternative. C'est pour moi plus sain mentalement de me faire plaisir sans chercher à me culpabiliser derrière que de me priver.
Je comprend tout à fait ton point de vue du c'est acheté le mal est fait.
 
"Autrement dit, une fois l'aliment acheté, c'est trop tard, "

Cela m'ai déjà arrivé d'acheter des aliments et une fois achetés je me suis rendu compte (trop tard) qu'il y avait des produits d'origines animales dedant (lait et ou oeufs). Dans ces cas précis, je les ais mangés. Bien qu'irrationnel par rapport à la situation que j'ai évoqué, je me dis que si cela avait été du poisson ou autre viandes, je n'aurais pas franchis le pas. => Par exemple, lors de divers tournois sportifs, j'ai remporté à plusieurs reprises divers patés, et j'ai préféré les donner à une personne en mangeant.

Quand à la situation que tu évoques, celle où on est invité (et ou chez ses parents) et donc que la nourriture est déjà achetée, je comprends le "c'est trop tard" mais pour autant je ne préfère pas franchir le pas car :
- Trop compliqué par la suite, pour quelqu'un qui a aimé le goût de ces chairs, il y a un risque de retomber, et puis dans la tête, c'est beaucoup + compliqué je trouve le côté parfois je consomme parfois je ne consomme pas.
- Donne l'impression à l'entourage que ce n'est pas si grave si l'on mange de la chair animale (et par extension l'abattage des animaux).

Il y a environ un dizaine d'année j'avais essayé le végétarisme mais cela n'avait duré qu'un mois, je me suis laissé plusieurs années avant de revenir avec des convictions plus solides.

Ne culpabilises pas, c'est fait, c'est fait. Si pour toi la question animale continue d'être importante à tes yeux, alors tu "rectifieras le tir" et fera mieux la prochaine foi (si tu estimes que c'est mieux de le rectifier).

Bonne continuation
 
Dernière édition:
Il est clair que ta mère n'a pas été très correcte de te "tenter" en t'achetant des sushis. On ne propose pas de l'alcool à un ancien alcoolique ou une clope à un ancien fumeur ! C'est pas très sympa de sa part. Après, c'est fait maintenant.

Qu'apprends-tu de cette expérience ?
 
Ai jamais craqué sur de la chair animale, mais sur le fromage au début. J'étais dans les montagnes, lors d'un stage avec la LPO. Je ne m'en veux pas trop car ce qui est déjà acheté, est là. Mais je sais qu'aujourd'hui je ne craquerai plus. C'est aussi une question d'entraînement. Je dirais même que craquer est de mon point de vue une étape qui arrive avant d'arriver à ne plus craquer...
C'est important de se rappeler le "pourquoi" on veut être végéta/r/l/ien...
 
Ne te fais pas de reproches, pense plutôt au nombre de vies animales épargnées à chaque repas sans chair animale que tu as déjà consommé et continue comme ça. Dans le règne animal, de nombreux animaux se nourrissant de fruits et plantes, ingèrent sans le „chercher“ des insectes présents sur les végétaux. Dis-toi que cette „erreur“ de ta maman est le petit insecte ingéré au milieu d‘une journée ou d‘une année (vie) principalement végétale :).
 
Je n'ai jamais craqué pour de la viande ou du poisson, on m'en a fait manger à mon insu en revanche, une ex amie à ma femme qui a trouvé ça drôle...

Je comprends ton raisonnement mais de mon point de vue, il n'est pas bon, je pense qu'il faut se détacher du fait qu'il ait été acheté. Que ta mère l'ait acheté ne changeait rien, ce poisson était mort et destiné à être cuisiné, si ce n'était pas toi, c'était un autre. C'est la responsabilité de ta mère qui l'a acheté, pas la tienne.

En outre, le conseil que je te donnerai, c'est de penser à ta santé, ton organisme s'est habitué à de nouvelles habitudes alimentaires, il s'est végétalisé, si tu venais à te trouver dans ce genre de situation, pense à toi, à ta santé, au message que tu peux transmettre, ça devrait te convaincre de ne pas culpabiliser, ce que je comprends tout à fait cela dit, c'est même à ton honneur.

Mais après, étant vegan, ça m'est arrivé de craquer sur des gâteaux ou des chocolats de Noël, on est humains, on évolue, c'est un processus, c'est normal d'être faillible.

Bon courage pour la suite et désolé pour le retard.
 
Je ne considère pas la date de ton message comme du retard, il n'y a pas de retard ou d'avance sur un forum.

C'est vrai que ma conception du véganisme est très "mercantile", très fondée sur l'offre et la demande plus que sur des critères symboliques. J'ai conscience que tous les végans ne la partagent pas ceci dit.
 
(quand on lit "j'ai craqué", on pense tout de suite à la caricature du végane qui cède au plaisir des produits d'origine animale, pas à un dilemme social vis à vis d'une conviction morale ^ ^ )
Je pense sincèrement qu'il y a des occasions sociales où il est bénéfique d'être plus souple, où il est plus souhaitable de faire un acte non végane si c'est pour dédramatiser le véganisme, pour montrer que ce n'est pas un "culte".
Du coup, manger ces sushis en appuyant bien le fait que 1. ça ne te fait pas plaisir car tu es dans l'inconfort moralement, et 2. ce n'est pas une question de "contamination chimique" (càd éviter à tout prix que notre palais rentre en contact avec une quelconque trace de produit animal), hébin ça sert beaucoup plus la cause que de tout jeter à la poubelle (en admettant que ça reste exceptionnel, non pas par souci de pureté morale mais par clarté et fermeté du message envoyé aux proches)
 
Dernière édition:
Je ne suis pas tout à fait d’accord sur le fait qu’acceoter un animal déjà tué est mieu que le refuser parce que si tu l’acceptes, la personne t’en redonneras, contrairement à si tu le refuses mais j’ai souvent eu affaire à des gens qui essayent de me dévoyer. Je suppose qu’ils le font quand même beaucoup par mauvaise conscience de la souffrance des animaux, Tant que tu ajouteras des protéines à tous tes plats, tu ne ressentira aucune frustration. La frustration vient du manque de matières essentielles. Les sushis sont fabriqués avec de l’algue contenant de la B12 . C’est probablement pour ça que ton çerveau t’orientait là-dessus. La prochaine fois, achète des feuilles de nori et décongèle un cube de riz et un steak de lentille que tu peux mélanger avec un cube de veyo ou un morceau d’avocat. C’est fait en 5 minutes avec un micro-ondes.
 
Vive la B12 utilise l'étude de Yamata de 1999 pour montrer que l'algue nori séchée ne contient pas de B12 biodisponible mais en même temps, affirme que la nori crue ne contient pas de B12 biodisponible alors que la même étude de Yamata de 1999 montre il me semble l'inverse.

We have already reported that raw nori (Porphyra tenera) contains cobalamin (Cbl) but not Cbl analogues (J. Nutr. Sci. Vitaminol., 42, 497, 1996).
...
The urinary methylmalonic acid excretion increased when human female volunteers were given 40 g of dried nori daily during the test period. On the other hand, the urinary methylmalonic acid excretion did not change when volunteers were daily given 320 g of raw nori, which was equivalent to 40 g of the dried one on the basis of dehydrated weight, during the test period.

Où se trouve la supposée augmentation de 5% en moyenne? Vive la B12 dit :
Une portion d’environ 320 g de nori cru par jour a également permis d’observer une augmentation du taux d’acide méthylmalonique d’environ 5 % en moyenne
Peut-être dans l'étude, + en détail? Mais on est d'accord que cela n'apparait pas dans l'abstract?
 
Dernière édition:
Je ne sais pas si tu te rends compte combien de makis ça fait par jour, 40 gr de nori séchée (1 paquet de 10 feuilles = 25 gr, je viens de vérifier). Tu comptes te nourrir uniquement de ça ? Je me demande si tu vas pas faire une overdose d'iode en premier.
 
Coucou Tigresse, il ne s agit pas de nori séchée mais fraîche (320 grammes, donc les makis ne sont pas concernés).

Ensuite je n affirme pas qu'il est pertinent et ou facile de se nourrir de nori fraîche pour avoir sa dose de b12 mais je mets juste en doute l'affirmation de Vive la b12 concernant la non biodisponibilité de la b12 de la nori fraîche.
 
Ah, ok, avec l'anglais, je me suis un peu embrouillée.
Mais quand même, 320gr.... j'ai beau adorer les algues, je me vois pas en bouffer autant tous les jours. Je me demande au bout de combien de temps les volontaires ont abandonné ce régime ! :D

Si c'est vraiment avéré, ok, on peut éviter de prendre un cachet le jour où la nori fraîche serait au menu. Mais je me heurte à 2 autres problèmes :
- on perturbe l'habitude de prendre son cachet de B12 chaque jour, à un moment fixe, ce qui serait propice aux oublis, à la longue
- si tu comptes espacer les repas-nori sans prendre d'autre supplément , tu tombes sur le problème que plus on espace le temps entre 2 prises de B12, + l'organisme a besoin d'une grosse quantité
 
Je ne considère pas la date de ton message comme du retard, il n'y a pas de retard ou d'avance sur un forum.

C'est vrai que ma conception du véganisme est très "mercantile", très fondée sur l'offre et la demande plus que sur des critères symboliques. J'ai conscience que tous les végans ne la partagent pas ceci dit.
Qu'est ce que tu entends par mercantile ? Est-ce que tu peux développer ?
 
Disons que ma conception du véganisme se fonde sur des faits économiques : selon moi, on ne devrait pas financer ce que l'on n'approuve pas. Si un grand nombre de personnes boycotte de manière économique les industries utilisant des produits animaux, elles devront cesser ou au moins changer de méthode (c'est un objectif vers lequel tendre, même si je reconnais que c'est naïf). Ce n'est donc pas un dégoût moral mais une forme de stratégie pour que les choses changent (dictée par un fondement moral, mais l'acte en lui-même n'est pas de l'ordre de la morale).
 
Je comprend. J'ai des soucis mentalement et j'ai eu des gros craquages, jusqu'à en faire des cauchemar, je me dis qu'il vaut mieux craquer pour mieux se rendre compte par la suite, that's it ! Passons à autre chose et puis voilà.. de toute façon on s'entend que c'est impossible de consommer 100% Vegan, quand on dors on avale des insectes, on prend de la nourriture qui à été contaminé etc, donc je m'en fais pas avec ça. Je crois que c'Est plus l'état d'esprit
 
Je dirais qu'il faut déjà s'entendre (au moins avec soi-même) sur la motivation et les attendus du véganisme choisi, qui peut être multiple.
Il existe des personnes véganes qui le sont que pour elle-mêmes : pureté spirituelle, nourriture saine, que sais-je encore... (je considère que la force de conviction n'étant attachée qu'au choix personnel, c'est souvent peu viable sur le long terme, à mon avis)
Il y en a qui le sont pour l'écologie au sens large, et peuvent faire peu de cas envers les individus animaux. (les cas où l'écologie et l'individualité animale sont contradictoire ne manquent pas.)
Ça peut encore être purement financier : récup et débrouille, il vaut mieux se passer de viande et produits animaux infiniment plus dangereux.
Et donc militant, en premier lieux pour les animaux : Dans ce cas il s'agit d'éviter surtout ce qui est évitable, et donc pour une immense partie c'est éviter un secteur économique (d'où le facteur évoqué par Zigzag).
Il n'est pas tellement question des morts accidentelles, Sinon on abandonne tout transport motorisé ou non (même le vélo), et on devient Jaïn, ne se déplace plus que pieds nus sur des pierres lisses, et respire à travers un tissu.
On n'est pas des machines, on est humains, et en plus nous sommes soumis à une pression sociale permanente, clairement végéphobe, et à des encouragement à craquer (et à craquer carniste), c'est normal dans ces conditions. On a le droit de trébucher, de revenir en arrière... on a même le drot de laisser tomber. Il n'existe toujours pas de CRS véganes prêts à jaillir des buissons pour fracasser le crâne des fauteurs. C'est pas grave. Chacun soni rythme et ses capacités. (et dans le lot, Ydobon7 tu es dans une situation encore plus difficile, et peu compatible avec un véganisme serein et en paix)

Pour ma part, si je rejoins complètement l'aspect boycott (qui doit être accompagné des messages correspondants aux boycottés, surtout pour des marques qui abusent, ou celles qui font le grand écart), pour moi le "message" ne s'arrête pas une fois que "c'est trop tard ça a été payé", surtout si c'est mangé devant témoins : on envoie quand même le message qu'on en mange quand même, et ainsi on indique qu'on peut se voir offrir (donc acheté, juste par un intermédiaire) tout ce qu'on souhaite pourtant éviter.
C'est pourquoi je refuse catégoriquement tout ce qui n'est pas végane (en expliquant posément), y compris ce qui est offert de bon cœur lors d'une fête ou que sais-je. (je dirais même particulièrement durant les fête, et surtout noël, qui est pour moi "LA" fête où on se contrefiche des animaux)
 
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