"Joseph Kony: ce nom ne vous dit sans doute pas grand-chose mais il est actuellement en tête des sujets les plus commentés sur Twitter. Sous le coup d'un mandat d'arrêt international, ce criminel de guerre originaire d'Ouganda sème la terreur depuis les années 90 dans la région du Congo et de l'Afrique des Grands lacs.
A la base, il était le chef de la rébellion ougandaise (LRA ou Armée de Résistance du Seigneur) contre le président de l'époque, Yoweri Museveni. Mais très vite, cette rébellion est devenue prétexte pour semer la terreur: viols, pillages, meutres de civils, esclavagisme sexuel, ... En 2005, la Cour pénale internationale ordonne un mandat d'arrêt contre celui qu'on appelle un "seigneur de guerre."
Une association américaine, "Invisible Children", a décidé de prendre le taureau par les cornes pour mettre fin à ces massacres. Son objectif est d'arrêter Joseph Kony d'ici la fin de l'année 2012. "Le problème, c'est que 99,9% de la population mondiale ne sait pas qui il est. S'ils le savaient, il aurait été arrêté depuis longtemps", explique l'initiateur du projet.
Pour sensibiliser la population, "Invisible Children" a utilisé la "magie" des réseaux sociaux. Et le buzz a pris. Sur Facebook, la page compte déjà un million de fans alors que sur Twitter, c'est la diffusion d'un film d'une trentaine de minutes qui a permis de mobiliser les "twittos."
Le choix de l'année 2012 dans le hashtag n'est pas anodin: c'est aussi l'année de l'élection présidentielle américaine. De quoi retenir l'attention des hommes politiques du pays.
Aujourd'hui, Joseph Kony reste introuvable. Si les crimes de son groupe ont connu une accalmie fin 2011, le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a indiqué ce mardi que 3000 personnes ont encore dû fuir la région depuis le début de l'année. Depuis 2008, 320.000 personnes ont quitté la région où sévit l'Armée de Résistance du Seigneur. Plus glaçant encore: 20.000 enfants ont été recrutés pour devenir des "tueurs."