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Guest
Sujet sensible s'il en est Voici un résumé de mes cours de nutrition.
Dans un premier temps j'aborderais la relation spécifique de l'enfant à la nourriture, un plan d'ensemble sur les aliments, les reccomandations officielles et les diverses façon d'aborder la diversification.
En seconde partie un petit historique de la médicalisation autour de la première année de vie et les répercussion sur la médecine nutritionelle d'aujourd'hui.
Pour toute information spécifique sur l'alimentation des bébés végétaliens, je vous renvoie au site de l'AVF.
Première partie.
I/ Manger.
Il existe plusieurs facteurs qui poussent à manger : la faim, l'envie, la gourmandise, l'ennui, la ritualisation sociale, la convivialité, mais aussi l'ennui, la déprime, le stress, la maladie (troubles alimentaires), et la propagande publicitaire.
Un nourrison mange parce qu'il a faim, pour un tout petit bébé, la faim est une véritable douleur, son estomac se tord et il n'a pas assez de réserves pour "tenir". En grandissant, le bébé ne mange plus seulement par faim, il mange par rite sociaux (se mettre à table), par jeu (aider les parents à cuisiner), pour imiter les copains, et à cause des publicités.
La faim est une sensation physiologique à l'opposé de la sensation de satiété. Il existe des facteurs externes qui peuvent perturber ces sensations, comme la maladie, la douleur, l'entrain du groupe (repas de fête), la pression (finir son assiette), ou la distraction (regarder la télévision). Un bébé qu'on laisse maître de ses sensations saura pafaitement distinguer la pulsion de manger, l'envie cérébrale de la vraie sensation de faim. Pour celà, le bébé doit être nourri à la demande, c'est lui qui sait quand il n'a plus faim, le forcer ou au contraire le restreindre est contre-productif, génère des angoisses et possiblement des troubles alimentaires.
II/ Les aliments, classification par groupe.
On classe les aliments en 6 groupes :
-Protéines : viande, oeufs, poisson, légumineuses
-fruits et légumes : frais, séchés, en purée, compote, jus.
-matières grasses : huiles, beurre, crème, oléagineux, olives, sauces.
-produits laitiers : lait, yaourt, fromage, flan, crèmes desserts...
-féculent : pain, céréales, pomme de terre, chataigne..
-sucres : miel, confiture, chocolat, sodas, bonbons, gâteaux...
III/ L'alimentation du nourrisson (reccomandations officielles)
De sa naissance jusqu'à la diversification, le bébé doit être nourri idéalement de lait maternel, à défaut d'un lait adapté à ses besoins (il en existe à base de soja, riz et amande, mais ce ne sont pas ceux du commerce !).
La diversification débuterait idéalement entre le 4ème et le 6ème mois par des purées ou bouillies, en présentant un seul aliment à la fois sur 2-3 jours avant d'en présenter un nouveau, ceci dans le but de détecter les allergies. Si on donne du premier coup trois légumes différents et que bébé fait une réaction, il sera difficile de déterminer lequel l'a causé.
Un repas purée se compose d'une moitié de légume, une moitié de féculents, maximum 10 gr de protéines et 1cc d'huile de colza (ou d'autres huiles, il est intéressant de les varier). La boisson accompagnant ce repas est l'eau simple. On ne sale jamais les plats d'un bébé, les épices douces et les herbes sont permises.
Concrètement, comment procéder ? Nous verrons plus loin la question du "quand".
Le jour où vous avez décidé de débuter, choissisez un fruit ou un légume, par exemple la pomme, et présentez en durant 2-3 jours à votre bébé. Au bout des trois jours et en l'absence de réaction allergique, vous pouvez introduire un nouvel aliment. Certains parent choississent de présenter les aliments combinés, pomme, puis pomme-poire, puis pomme-poire-banane...D'autres préfèrent présenter les aliments un par un pour l'enfant en découvre le goût avant de tester les mélanges. A vous de voir
Après qu'un nombre suffisant d'aliment ai été introduits, il sera temps d'inclure de vrais repas. L'ordre des aliments à présenter n'a aucune importance. Avant on donnait des âges spécifiques par peur des allergies, mais avec le recul on se rend compte que c'est tout à fait inutile. Tous les aliments peuvent être présentés dès 4 mois, sauf le lait de vache (non maternisé) et ses dérivés (fromage, crème, yaourt...) pour lesquels il est souhaitable d'attendre la fin de la première année de vie.
En cas d'allergies familiales, il conviendra de discuter avec le pédiatre avant de débuter.
IV/ Différentes manières de diversifier
a/ Purées et bouillies
Les reccomandations officielles parlent donc de purée, c'est la méthode la plus classique. Elle consiste à faire cuire les légumes à la vapeur ou au court bouillon, les mixer et les présenter à la cuillère ou au biberon pour les préparations très liquides. On commence par des purées très lisses, puis des purées moulinées, écrasées à la fourchettes et enfin l'ajonction de petits morceaux dans une purée. Cette méthode part du postulat qu'un bébé ne sait pas macher, qu'il peut s'étouffer et qu'il faut attendre l'apparition de dents avant de lui donner de quoi croquer.
b/ Diversification précoce
Elle consiste à introduire très tôt des bouillons de viande ou de légume dans les biberons de lait pour habituer l'enfant au goût salé et le supplémenter en nutriments. Elle était bien connue de nos grand-mères qui n'hésitaient pas non plus à compléter les tétées par des bouillies de farine bien épaisses dès l'âge de trois semaines.
c/ DME ou Diversification Menée par l'Enfant
C'est ma préférée (ça vous suprend hein ?^^). A l'inverse des croyances populaires, la DME affirme qu'un bébé sait mâcher car il y a été préparé par l'allaitement au sein, en effet le mouvement de succion qui demande une grande force à permis à l'enfant de dévelloper les muscles de sa mâchoire. De plus les bébés ont un réflexe vomitif très fort qui empêche toute fausse route. On présente donc directement des morceaux d'aliments tendres ou légèrement cuits que l'enfant pourra attraper et porter seul à sa bouche. Certains parents prennent l'habitude de manger avec leur bébé sur les genoux et de guetter le moment où il tend la main, signe qu'il est prêt à manger du solide.
Chaque méthode à des avantages et des inconvénients, chaque bébé est unique = Allez y au ressenti, soyez à l'écoute de votre bébé et ça ne pourra que bien se passer (sérieux hein, on n'écoute pas tata Jeanine qui radote qu'on va en faire un capricieux si on le fait commencer par des fruits parce qu'après il voudra plus manger le salé).
d/ Quand commencer ?
Grande question...Si vous n'avez pas choisi la DME, ça commence un peu quand vous voulez. Par exemple au repas du soir, si c'est un moment que vous aimez bien parce qu'il est calme et que vous êtes en famille, vous pouvez débuter comme ça.
Certains disent qu'il faut faire téter l'enfant avant, d'autres après, d'autres qu'il faut l'affamer pour qu'il mange sa purée sinon il fera des caprices. Pour cette dernière catégorie de personnes, je ne les fréquente pas, la connerie étant dangereuse pour la santé. Avant ou après, à vous de voir. Chaque bébé est unique, certains seront prêt à la découverte avec le ventre plein d'autre préfèreront assouvir leur curiosité avant de se blottir dans les bras de papa/maman pour prendre leur lait. Testez, faites des erreurs, rectifiez, votre bébé est bien assez fort pour supporter les tatonnements de ses parents^^
e/ les obstacles de la diversification
Sur le papier ça parait simple, on donne une cuillère de purée, bébé la mange, il en fout un peu partout mais il mange.
Ben non
Que faire quand...
-Il refuse le biberon parce qu'il n'aime pas le lait qu'il y a dedans : Si c'est du lait artificiel, testez plusieurs température pour trouver celle que votre bébé préfère. Si c'est du lait maternel, il n'aime peut être pas le goût que prend le lait après avoir été tiré, c'est la faute d'une enzyme. Avant de stocker le lait au frais, faites le chauffer quelques minutes à 60°c pour tuer la vilaine enzyme.
-Il refuse le biberon !! (again) : Nos amis les marketeux ont inventé des milliers de modèles de tétines plus performantes les unes que les autres, des anti-coliques, les imitations de sein maternel, les souples, les physio, les rondes -on s'étonne encore qu'aucune ne fasse le café- mais stoooop avant de vous ruer à la pharmacie et de dévaliser tout le stock disponible pour voir si par hasard l'une d'elle fait le bonheur de votre tout petit. Parfois bébé n'aime juste pas ce truc en plastoc dans sa bouche. Parfois il veut bien quand c'est de l'eau, mais pas quand c'est du lait. C'est un peu normal, le lait c'est maman. Il existe d'autres alternatives : la paille, le verre, la pipette...
-Il crache tout ! La cuillère de purée entre et ressort aussi sec : Normal, il ne sait pas manger à la cuillère, n'allez pas croire qu'il fait exprès de cracher. Si vraiment ça vous embête, c'est pas grave, rententez la semaine prochaine, il n'est probablement pas encore prêt.
-Il tète ses doigts entre chaque cuillère : C'est bon signe. Jusqu'ici pour lui téter signifiait manger, en prenant son pouce entre chaque bouchée, il fait une sorte de transition et comprend que la cuillère le nourri aussi bien que le bib/sein.
-Il ne mange pas mes purées maison mais adore celles de blédibeurk : Aïe ça fait un grande claque à son petit coeur de parent ça. Pour sa défense, blédibeurk et ses copains utilisent des additifs et cuisent les purées pendant des heures à basse température ce qui modifie complètement leur structure moléculaire et fait sur les bébés un peu le même effet que le sucre blanc. Addictif.
-Il a du mal avec la cuillère : Bébé hésite, il mache la cuillère, la tète, ne sait pas quoi en faire, mais il a l'air d'apprécier quand même la purée qui se trouve dessus. Pas grave, au lieu de cuillère, donnez lui sa purée avec votre petit doigt pendant quelques jours, le temps qu'il comprenne comment ça marche.
-Il veut manger seul : mais il en met partout, il joue et ne mange pas forcément. Pas de problème, une cuillère pour lui, une cuillère pour vous, un journal sur le sol et en avant pour le "moi tout seul" (et cet air de fierté quand il arrive à avaler une cuillère, ça n'a pas de prix^^).
-Il met les doigts dedans : ben faut avouer quand même que c'est rigolo^^ Les bébés sont des explorateurs, ils ont besoin de de découvrir le monde avec leurs 5 sens, et là, c'est le tour du toucher. Alors re-journal sur le sol, et vous verrez ce grand scientifique en couche-culotte attraper ses petits pois avec délicatesse, soulever la purée, y tracer des sillons...Laissez de côté le "on ne joue pas avec la nourriture" de vos parents pour une fois.
-Il mangeait super bien de tout, et là il ne mange plus ! : Oui ça arrive. Une dent qui pousse, un rhume, un vaccin, de la fatigue...On ne s'affole pas tant que tout va bien. S'il ne perd pas de poids de manière affolante (cassure de la courbe), qu'il mouille bien ses couches, est éveillé et souriant, c'est que ça va.
-il ne mange pas les 200 gr de purée prescrit par le pédiatre : et vous, vous les mangez les 5 fruit zé légumes reccomandés par on ne sait qui ? Ça va suprendre mais les bébés ne sont pas des robots, il ne savent rien des balances et des quantités. Fiez vous à son appétit.
Deuxième partie
les débuts de la médicalisation moderne.
Je pourrais remonter très loin dans l'histoire mais il me faudrait écrire des dizaines de pages, alors on va juste prendre la partie qui nous intéresse : la médecine, l'alimentation et les bébés.
Depuis toujours à une vache près, depuis que l'Homme s'est mit en tête de se civiliser, il y a eu des savants qui ont voulu domestiquer la nature, les femmes et les enfants. Au fil de l'histoire il y a eu de grandes consignes sur comment nourrir les bébés, et celle qui nous intéresse là tout de suite ne remonte pas très loin, juste après guerre à vrai dire, en plein baby boom.
Devant cette explosion de la démographie, les maternités sont envahies par les naissances et on ne sait plus où donner de la tête, heureusement super blouse blanche est là Face au manque d'infirmières et de nurses il a été décidé que les bébés mangeraient tous aux mêmes heures, tous au biberon et tous la même chose. Point d'allaitement : pas le temps, pas les moyens d'accompagner chaque femme. Un calcul a été inventé afin de déterminer la dose exacte de lait qu'un bébé devrait manger selon son poids et son âge, et combien de fois par jour. C'est d'ici que date la fameuse croyance d'une tétée toutes les trois heures.
A la lumière de cette information, on peut commencer à remettre en question le bien fondé d'attendre trois heures, l'obsession du comptage de ml par les pédiatre, et les pesées "avant et après la tétée pour vérifier combien il a pris". Néfaste et anxiogène. Mais qui ont toujours force de loi dans les maternités.
Face à un pédiatre qui me reccomanderait de faire manger 200gr par repas à mon enfant, je répondrais que mon enfant à le droit de ne pas avoir faim de la même manière tous les jours, que je ne pèse jamais ce que je donne, je me fie à lui, quand il tourne la tête c'est qu'il n'a plus faim. Un bébé repus et un bébé calme et souriant qui soupire d'aise. C'est tout ce qu'on a besoin de savoir.
Voilà, merci d'avoir tout lu jusqu'ici sans mourir d'ennui, et n'hésitez pas à poser des questions ou me contredire vivement
Dans un premier temps j'aborderais la relation spécifique de l'enfant à la nourriture, un plan d'ensemble sur les aliments, les reccomandations officielles et les diverses façon d'aborder la diversification.
En seconde partie un petit historique de la médicalisation autour de la première année de vie et les répercussion sur la médecine nutritionelle d'aujourd'hui.
Pour toute information spécifique sur l'alimentation des bébés végétaliens, je vous renvoie au site de l'AVF.
Première partie.
I/ Manger.
Il existe plusieurs facteurs qui poussent à manger : la faim, l'envie, la gourmandise, l'ennui, la ritualisation sociale, la convivialité, mais aussi l'ennui, la déprime, le stress, la maladie (troubles alimentaires), et la propagande publicitaire.
Un nourrison mange parce qu'il a faim, pour un tout petit bébé, la faim est une véritable douleur, son estomac se tord et il n'a pas assez de réserves pour "tenir". En grandissant, le bébé ne mange plus seulement par faim, il mange par rite sociaux (se mettre à table), par jeu (aider les parents à cuisiner), pour imiter les copains, et à cause des publicités.
La faim est une sensation physiologique à l'opposé de la sensation de satiété. Il existe des facteurs externes qui peuvent perturber ces sensations, comme la maladie, la douleur, l'entrain du groupe (repas de fête), la pression (finir son assiette), ou la distraction (regarder la télévision). Un bébé qu'on laisse maître de ses sensations saura pafaitement distinguer la pulsion de manger, l'envie cérébrale de la vraie sensation de faim. Pour celà, le bébé doit être nourri à la demande, c'est lui qui sait quand il n'a plus faim, le forcer ou au contraire le restreindre est contre-productif, génère des angoisses et possiblement des troubles alimentaires.
II/ Les aliments, classification par groupe.
On classe les aliments en 6 groupes :
-Protéines : viande, oeufs, poisson, légumineuses
-fruits et légumes : frais, séchés, en purée, compote, jus.
-matières grasses : huiles, beurre, crème, oléagineux, olives, sauces.
-produits laitiers : lait, yaourt, fromage, flan, crèmes desserts...
-féculent : pain, céréales, pomme de terre, chataigne..
-sucres : miel, confiture, chocolat, sodas, bonbons, gâteaux...
III/ L'alimentation du nourrisson (reccomandations officielles)
De sa naissance jusqu'à la diversification, le bébé doit être nourri idéalement de lait maternel, à défaut d'un lait adapté à ses besoins (il en existe à base de soja, riz et amande, mais ce ne sont pas ceux du commerce !).
La diversification débuterait idéalement entre le 4ème et le 6ème mois par des purées ou bouillies, en présentant un seul aliment à la fois sur 2-3 jours avant d'en présenter un nouveau, ceci dans le but de détecter les allergies. Si on donne du premier coup trois légumes différents et que bébé fait une réaction, il sera difficile de déterminer lequel l'a causé.
Un repas purée se compose d'une moitié de légume, une moitié de féculents, maximum 10 gr de protéines et 1cc d'huile de colza (ou d'autres huiles, il est intéressant de les varier). La boisson accompagnant ce repas est l'eau simple. On ne sale jamais les plats d'un bébé, les épices douces et les herbes sont permises.
Concrètement, comment procéder ? Nous verrons plus loin la question du "quand".
Le jour où vous avez décidé de débuter, choissisez un fruit ou un légume, par exemple la pomme, et présentez en durant 2-3 jours à votre bébé. Au bout des trois jours et en l'absence de réaction allergique, vous pouvez introduire un nouvel aliment. Certains parent choississent de présenter les aliments combinés, pomme, puis pomme-poire, puis pomme-poire-banane...D'autres préfèrent présenter les aliments un par un pour l'enfant en découvre le goût avant de tester les mélanges. A vous de voir
Après qu'un nombre suffisant d'aliment ai été introduits, il sera temps d'inclure de vrais repas. L'ordre des aliments à présenter n'a aucune importance. Avant on donnait des âges spécifiques par peur des allergies, mais avec le recul on se rend compte que c'est tout à fait inutile. Tous les aliments peuvent être présentés dès 4 mois, sauf le lait de vache (non maternisé) et ses dérivés (fromage, crème, yaourt...) pour lesquels il est souhaitable d'attendre la fin de la première année de vie.
En cas d'allergies familiales, il conviendra de discuter avec le pédiatre avant de débuter.
IV/ Différentes manières de diversifier
a/ Purées et bouillies
Les reccomandations officielles parlent donc de purée, c'est la méthode la plus classique. Elle consiste à faire cuire les légumes à la vapeur ou au court bouillon, les mixer et les présenter à la cuillère ou au biberon pour les préparations très liquides. On commence par des purées très lisses, puis des purées moulinées, écrasées à la fourchettes et enfin l'ajonction de petits morceaux dans une purée. Cette méthode part du postulat qu'un bébé ne sait pas macher, qu'il peut s'étouffer et qu'il faut attendre l'apparition de dents avant de lui donner de quoi croquer.
b/ Diversification précoce
Elle consiste à introduire très tôt des bouillons de viande ou de légume dans les biberons de lait pour habituer l'enfant au goût salé et le supplémenter en nutriments. Elle était bien connue de nos grand-mères qui n'hésitaient pas non plus à compléter les tétées par des bouillies de farine bien épaisses dès l'âge de trois semaines.
c/ DME ou Diversification Menée par l'Enfant
C'est ma préférée (ça vous suprend hein ?^^). A l'inverse des croyances populaires, la DME affirme qu'un bébé sait mâcher car il y a été préparé par l'allaitement au sein, en effet le mouvement de succion qui demande une grande force à permis à l'enfant de dévelloper les muscles de sa mâchoire. De plus les bébés ont un réflexe vomitif très fort qui empêche toute fausse route. On présente donc directement des morceaux d'aliments tendres ou légèrement cuits que l'enfant pourra attraper et porter seul à sa bouche. Certains parents prennent l'habitude de manger avec leur bébé sur les genoux et de guetter le moment où il tend la main, signe qu'il est prêt à manger du solide.
Chaque méthode à des avantages et des inconvénients, chaque bébé est unique = Allez y au ressenti, soyez à l'écoute de votre bébé et ça ne pourra que bien se passer (sérieux hein, on n'écoute pas tata Jeanine qui radote qu'on va en faire un capricieux si on le fait commencer par des fruits parce qu'après il voudra plus manger le salé).
d/ Quand commencer ?
Grande question...Si vous n'avez pas choisi la DME, ça commence un peu quand vous voulez. Par exemple au repas du soir, si c'est un moment que vous aimez bien parce qu'il est calme et que vous êtes en famille, vous pouvez débuter comme ça.
Certains disent qu'il faut faire téter l'enfant avant, d'autres après, d'autres qu'il faut l'affamer pour qu'il mange sa purée sinon il fera des caprices. Pour cette dernière catégorie de personnes, je ne les fréquente pas, la connerie étant dangereuse pour la santé. Avant ou après, à vous de voir. Chaque bébé est unique, certains seront prêt à la découverte avec le ventre plein d'autre préfèreront assouvir leur curiosité avant de se blottir dans les bras de papa/maman pour prendre leur lait. Testez, faites des erreurs, rectifiez, votre bébé est bien assez fort pour supporter les tatonnements de ses parents^^
e/ les obstacles de la diversification
Sur le papier ça parait simple, on donne une cuillère de purée, bébé la mange, il en fout un peu partout mais il mange.
Ben non
Que faire quand...
-Il refuse le biberon parce qu'il n'aime pas le lait qu'il y a dedans : Si c'est du lait artificiel, testez plusieurs température pour trouver celle que votre bébé préfère. Si c'est du lait maternel, il n'aime peut être pas le goût que prend le lait après avoir été tiré, c'est la faute d'une enzyme. Avant de stocker le lait au frais, faites le chauffer quelques minutes à 60°c pour tuer la vilaine enzyme.
-Il refuse le biberon !! (again) : Nos amis les marketeux ont inventé des milliers de modèles de tétines plus performantes les unes que les autres, des anti-coliques, les imitations de sein maternel, les souples, les physio, les rondes -on s'étonne encore qu'aucune ne fasse le café- mais stoooop avant de vous ruer à la pharmacie et de dévaliser tout le stock disponible pour voir si par hasard l'une d'elle fait le bonheur de votre tout petit. Parfois bébé n'aime juste pas ce truc en plastoc dans sa bouche. Parfois il veut bien quand c'est de l'eau, mais pas quand c'est du lait. C'est un peu normal, le lait c'est maman. Il existe d'autres alternatives : la paille, le verre, la pipette...
-Il crache tout ! La cuillère de purée entre et ressort aussi sec : Normal, il ne sait pas manger à la cuillère, n'allez pas croire qu'il fait exprès de cracher. Si vraiment ça vous embête, c'est pas grave, rententez la semaine prochaine, il n'est probablement pas encore prêt.
-Il tète ses doigts entre chaque cuillère : C'est bon signe. Jusqu'ici pour lui téter signifiait manger, en prenant son pouce entre chaque bouchée, il fait une sorte de transition et comprend que la cuillère le nourri aussi bien que le bib/sein.
-Il ne mange pas mes purées maison mais adore celles de blédibeurk : Aïe ça fait un grande claque à son petit coeur de parent ça. Pour sa défense, blédibeurk et ses copains utilisent des additifs et cuisent les purées pendant des heures à basse température ce qui modifie complètement leur structure moléculaire et fait sur les bébés un peu le même effet que le sucre blanc. Addictif.
-Il a du mal avec la cuillère : Bébé hésite, il mache la cuillère, la tète, ne sait pas quoi en faire, mais il a l'air d'apprécier quand même la purée qui se trouve dessus. Pas grave, au lieu de cuillère, donnez lui sa purée avec votre petit doigt pendant quelques jours, le temps qu'il comprenne comment ça marche.
-Il veut manger seul : mais il en met partout, il joue et ne mange pas forcément. Pas de problème, une cuillère pour lui, une cuillère pour vous, un journal sur le sol et en avant pour le "moi tout seul" (et cet air de fierté quand il arrive à avaler une cuillère, ça n'a pas de prix^^).
-Il met les doigts dedans : ben faut avouer quand même que c'est rigolo^^ Les bébés sont des explorateurs, ils ont besoin de de découvrir le monde avec leurs 5 sens, et là, c'est le tour du toucher. Alors re-journal sur le sol, et vous verrez ce grand scientifique en couche-culotte attraper ses petits pois avec délicatesse, soulever la purée, y tracer des sillons...Laissez de côté le "on ne joue pas avec la nourriture" de vos parents pour une fois.
-Il mangeait super bien de tout, et là il ne mange plus ! : Oui ça arrive. Une dent qui pousse, un rhume, un vaccin, de la fatigue...On ne s'affole pas tant que tout va bien. S'il ne perd pas de poids de manière affolante (cassure de la courbe), qu'il mouille bien ses couches, est éveillé et souriant, c'est que ça va.
-il ne mange pas les 200 gr de purée prescrit par le pédiatre : et vous, vous les mangez les 5 fruit zé légumes reccomandés par on ne sait qui ? Ça va suprendre mais les bébés ne sont pas des robots, il ne savent rien des balances et des quantités. Fiez vous à son appétit.
Deuxième partie
les débuts de la médicalisation moderne.
Je pourrais remonter très loin dans l'histoire mais il me faudrait écrire des dizaines de pages, alors on va juste prendre la partie qui nous intéresse : la médecine, l'alimentation et les bébés.
Depuis toujours à une vache près, depuis que l'Homme s'est mit en tête de se civiliser, il y a eu des savants qui ont voulu domestiquer la nature, les femmes et les enfants. Au fil de l'histoire il y a eu de grandes consignes sur comment nourrir les bébés, et celle qui nous intéresse là tout de suite ne remonte pas très loin, juste après guerre à vrai dire, en plein baby boom.
Devant cette explosion de la démographie, les maternités sont envahies par les naissances et on ne sait plus où donner de la tête, heureusement super blouse blanche est là Face au manque d'infirmières et de nurses il a été décidé que les bébés mangeraient tous aux mêmes heures, tous au biberon et tous la même chose. Point d'allaitement : pas le temps, pas les moyens d'accompagner chaque femme. Un calcul a été inventé afin de déterminer la dose exacte de lait qu'un bébé devrait manger selon son poids et son âge, et combien de fois par jour. C'est d'ici que date la fameuse croyance d'une tétée toutes les trois heures.
A la lumière de cette information, on peut commencer à remettre en question le bien fondé d'attendre trois heures, l'obsession du comptage de ml par les pédiatre, et les pesées "avant et après la tétée pour vérifier combien il a pris". Néfaste et anxiogène. Mais qui ont toujours force de loi dans les maternités.
Face à un pédiatre qui me reccomanderait de faire manger 200gr par repas à mon enfant, je répondrais que mon enfant à le droit de ne pas avoir faim de la même manière tous les jours, que je ne pèse jamais ce que je donne, je me fie à lui, quand il tourne la tête c'est qu'il n'a plus faim. Un bébé repus et un bébé calme et souriant qui soupire d'aise. C'est tout ce qu'on a besoin de savoir.
Voilà, merci d'avoir tout lu jusqu'ici sans mourir d'ennui, et n'hésitez pas à poser des questions ou me contredire vivement