La souffrance humaine derrière la nourriture

Canastenard

Broute de l'herbe
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Aveyron
Étant donné que nous sommes sur un forum végé je pense que nous sommes en majorité conscients de la souffrance animale qui se cache derrière évidemment la viande mais aussi dans les autres produits issus des animaux tels le lait, les œufs et la laine, étant donné l'exploitation intrinsèque derrière ces produits à leur détriment.

D'un autre côté les humains sont aussi des animaux, qui au moins sont capables de contextualiser leur travail de production de nourriture, toutefois certaines productions de nourriture ont des conséquences sociales sur les humains pas beaucoup plus éthiques que la nourriture d'origine animale.

Je voulais notamment faire quelques recherches sur l'éthique des noix de cajou, produit que j'achète rarement étant donné son prix mais si mes soupçons étaient confirmés (je me souvenais vaguement de l'article sur Wikipédia qui parlait de fumée toxique) ça serait une bonne raison de les abandonner. Bref, je suis tombé sur cet article en tapant « cashew ethics » sur Google et je suis rapidement tombé sur ça : http://www.telegraph.co.uk/foodanddrink ... e-nut.html

Je suis aussi tombé sur cet article dont je traduirais le titre en « cinq sources de nourriture qui font que c'est difficile d'être un végane éthique cohérent » : http://www.attn.com/stories/2284/5-food ... vegetarian

Bref je me dis que ce serait bien de pouvoir discuter de ce point particulier, peut-être la face cachée du véganisme occidental riche et vivant confortablement ; je veux dire, peut-on être fier d'un camembert sans lait maternel d'animal au nom de l'éthique en utilisant des noix de cajou à la place ? Après tout, l'éthique est un des plus gros facteurs de choix pour ma nourriture, et je ne peux me contenter des animaux non-humains pour mettre pleinement en application mes valeurs.

Les cinq aliments de l'article dont je parlais justement :

- Quinoa : la demande pour cette pseudo-céréale a fortement augmenté depuis l'engouement pour elle qui date de plusieurs années déjà. Depuis, la majorité de la production est désormais exportée dans ledit monde occidental vivant confortablement, la rendant trop chère pour la majorité de la population locale pour laquelle pâtes et riz moins nourrissants sont plus abordables. Heureusement pour les inconditionnels il est désormais possible de contourner le problème en achetant du quinoa cultivé en France, mais il plus cher que celui importé d'Amérique.

- Soja : on sait à quel point le déboisement de la forêt amazonienne au nom de la culture du soja est un désastre écologique et pour les populations indigènes. Ce que l'article a omis de préciser est le fait que la majorité de ce soja est destiné à l'alimentation du bétail, ce qui veut dire qu'être végane en fait participe à la diminution de la demande. Toutefois il me semble que la lécithine de ce soja peut se retrouver dans certains produits industriels, même si je ne suis pas sûr que ça concerne l'Europe étant donné la législation quant aux OGM pour la consommation humaine. Heureusement les produits à base de soja tels le tofu ou le tempeh ne viennent généralement pas de cette catastrophe.

- Noix : mieux expliqué en détail dans le premier article, mais il y est dit que les travailleu.r.se.s subissent des dommages permanents aux mains à cause du procédé d'extraction de la partie comestible, qui utilise des produits largement corrosifs. Le deuxième article fait également mention à quel point les oléagineux sont dépensiers en eau.

- Noix de coco : fait référence au prix de vente souvent ridicule des gens qui la cultive et la récolte. Par extension ça peut facilement s'appliquer à toute production issue de pays où la législation sur le travail ne garantit pas de salaire digne de ce nom aux travailleu.r.se.s, le chocolat par exemple. Beaucoup de végane sont probablement au courant, mais il y a aussi le problème des singes « entraînés » (lisez : exploités) à récolter les noix de coco.

- Maca : cet aliment est plus obscur pour moi que le reste, mais l'augmentation de la demande ne n'est pas suivie d'une augmentation du salaire des product.eur.rices.s. Un peu un mélange entre le quinoa et la noix de coco en quelque sorte.

Édit : envoyé par accident avant de finir d'écrire. Mais n'hésitez pas à commencer à débattre ^^ j'essaierai d'écrire le reste en éditant ce post si la demi-heure que j'ai pour ça me suffit.

Édit 2 : j'ai eu le temps de finir d'écrire ce que j'avais à écrire.
 
Ca demande de revoir toute l'économie mondiale, la globalisation, l'exploitation des travailleurs et notamment des travailleurs des pays dits sous développés. Parce que si on veut vraiment être "pur", il ne faut pas non plus acheter de coton (exit fringues et jeans), il ne faut pas acheter de fruits provenant de pays lointains, il faut manger local (pauvre de moi ! De la betterave à sucre tous les jours :( ), revoir les moyens de production, rétablir une quité dans la répartition du travail afin que chacun puisse vivre de son activité et que ladite activité soit d'utilité publique et non pas purement spéculative.

Le végétarisme et a fortiori le véganisme ne sont pas des fins, ce sont des moyens. Moyens de réduire l'exploitation de animaux, humains ou non, de réduire la torture et la mort inutile d'animaux, humains ou non, moyens également de limiter notre impact sur le climat et les éco-systèmes...

Dans ces moyens, il convient de faire ses propres recherches pour voir ce qu'on est prêt à accepter, même à contre-coeur et en attendant mieux, en cherchant mieux, pour satisfaire ses désirs et ce qu'on est prêt à laisser tomber parce qu'on a conscience de la souffrance engendrée.
Désolée si je suis pas claire, j'ai du mal à développer des idées.
 
yapuka":s9n6uzxd a dit:
Le végétarisme et a fortiori le véganisme ne sont pas des fins, ce sont des moyens. Moyens de réduire l'exploitation de animaux, humains ou non, de réduire la torture et la mort inutile d'animaux, humains ou non, moyens également de limiter notre impact sur le climat et les éco-systèmes...
Totalement d'accord avec la phrase que j'ai mise en gras ; ce n'est pas au nom d'un concept abstrait que nous faisons cela mais au nom des autres individus. Après évidemment il n'est pas question de pureté parce que soyons honnête toute forme de nourriture et de consommation en général a un certain coût éthique, même dans un monde théoriquement le plus proche possible de l'idéal, il s'agit de faire ce qu'on est prêt à faire pour minimiser les conséquences néfastes qui résultent de nos actions.

Malgré tout je pense qu'il peut y avoir des cas pour lesquels il peut y avoir un consensus sur le côté éthiquement trop difficile à assumer d'une chose si on est informé. Par exemple (je l'aurais mentionné dans mon premier post si je n'avais pas accidentellement posté avant de finir d'écrire) j'ai vu une émission il y a quelques semaines sur la production d'avocats en Amérique, en particulier au Pérou, où il y a carrément une mafia de l'avocat qui terrorise la population locale, en plus de demander tellement d'eau pour sa culture que ça provoque une pénurie qui impacte la qualité de vie de la population locale. Je pense qu'on est tous d'accord pour dire que personne ne voudrait cautionner une chose pareille...
 
en même temps, rien n'oblige à consommer ces produits... mis à part les noix de mon terrain, perso, j'utilise plus ou pas ces produits depuis une paie...
Bon, j'avoue, je teste pour faire pousser le quinoa sur mon terrain, mais d'ici là, j'achète pas quoi x)
 
Salut à tous,

Merci pour vos réponses enrichissantes sur ce thème. De nos jours, notre alimentation est la cause de nos nombreux problèmes. D'après les informations reçu sur https://checkfood.fr/, la plupart de nos maux prévient de notre nourriture. C'est la raison pour laquelle, il ne faut plus manger n'importe quoi.

Merci une fois de plus pour vos réponses !
 
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