Bon, je me suis remis et je suis dans de meilleures dispositions d'esprit.
Je crois que l'idée dans la simplicité volontaire, aussi bien d'ailleurs que dans certaines formes de spiritualité, c'est de s'occuper de soi-même avant d'aller faire la leçon aux autres, d'être ce en quoi on croit, d'agir éventuellement par l'exemple, bref, c'est centré vers l'intériorité si on veut à partir du moment où on pense qu'on n'a pas le pouvoir de changer les autres mais seulement d'agir sur soi-même, ce qui est une chance immense en fait, c'est centripète en quelques sortes.
Par ailleurs, tu cites la religion chrétienne Angellore mais elle n'a fait elle-même que récupérer ce qui existait déjà depuis très longtemps, à savoir la pensée des gens qui ne souhaitaient pas être l'esclave de leurs possessions et donc menaient des vies minimalistes en possessions, comme nombre d'ermites entre autres ça et là dans le monde, et pas nécessairement pour accéder à un hypothétique paradis mais pour vivre au mieux ici et maintenant, tous les Chrétiens d'ailleurs n'ont pas suivi cette voie, les frères mineurs sans doute, mais y a qu'à voir les dominicains pour lesquels c'est loin d'être le cas, la pauvreté du Christ ayant d'ailleurs largement fait débat. Le livre d'Umberto Eco le Nom de la Rose pose bien cette problématique d'ailleurs.
Vouloir changer la société pour une société plus juste, c'est louable, y a bien des formes de lutte pour le faire, il existe du christianisme engagé d'ailleurs, et s'en prendre aux fondements capitalistes et libéraux, cela ne peut que me séduire (mais je ne vois pas bien comment on peut séparer le consumérisme, et ne pas le condamner, du libéralisme), c'est juste que c'est une autre logique centrifuge, qui ne s'occupe pas de se changer soi-même mais de changer uniquement l'extérieur.
Personnellement, je crois qu'on peut faire les deux en parallèle mais il est vrai que je considère que tout commence par un travail sur soi-même et que monter au créneau sans s'être introspecté, c'est aller droit vers l'imposition arbitraire de ses dogmes à autrui et cela peut conduire à le faire de manière violente, quels que soient ses dogmes d'ailleurs puisque tous les intégrismes ou fanatismes agissent de même aussi bien les fachos que d'autres. Alors, avoir des idéaux me semble une bonne chose, encore ne faut-il pas les prendre pour des réalités mais comme des caps, mais si cela ne prend pas appui sur une forme de sagesse, bah, c'est coquille creuse et impérialisme de l'ego. En fait, il faudrait à mon sens inspecter ses propres motivations quand on part en lutte et voir si elles sont justes et fondées et si elles ne provoqueront pas davantage de souffrance dans le monde. Si c'est le cas, pas de problème je crois.
Sur les enragés, j'ai du coup mené une petite enquête, leurs méthodes et pensée sont tout de même très proches du communisme maoïste ou stalinien, ça me fait vraiment très peur, mais je ne pense pas qu'il représente grand monde, par contre, ils semblent relativement actifs sur le web.
On trouve quasiment des appels au meurtre sur leur site. L'écologie y est décrite comme réactionnaire par essence, alors l'animalisme, j'ose même pas imaginer. Leur degré de crédibilité en prend un sacré coup en ce qui me concerne.
J'ai trouvé un article qui fait office de témoignage sur les procédés des enragés et me semble assez bien démonter leurs propos :
https://mrmondialisation.org/mr-mondial ... s-enrages/
Bon, personnellement, comme je l'ai déjà dit, je ne crois pas en la révolution, qui est toujours un bain de sang et finit par être récupérée, étant au final le théâtre des enjeux mesquins de groupes humains, je suis plutôt évolutionnaire et anti-capitaliste, croyant à la diffusion progressive des idées dans la société (même si c'est toujours trop lent mais je ne vois pas d'autres solution démocratique respectueuse d'autrui). Mon idéal, c'est vrai, ce serait plutôt de vivre en marge de la société et de ne rien lui devoir ou presque mais ce n'est pas donné à tout le monde.
Voilà, à chacun sa logique et sa forme de lutte mais utiliser des moyens litigieux (car c'est bien le cas de Enragés : calomnies, mensonges, diffamations, détournement de la réalité) pour discréditer des mouvements autres que le choix qu'on a fait soi-même (je parle toujours des enragés), me semble pour le moins sujet à caution.
Edit : j'ai vécu trois ans au chômage puis sans droits, c'est la période où j'étais le plus épanoui finalement, mais bien sûr, ce n'est valable que pour moi.