je vais amener mon grain de sel en tant qu'ancienne éducatrice pour chevaux (pour l'administration c'était "dresseur", ça m'a toujours gênée, je n'ai jamais dressé qui que ce soit de ma vie). J'ai une formation d'éthologue, et mon travail m'a menée à la naturopathie, car la grosse majorité des chevaux que je voyais au travail étaient avant tout en difficulté physique bien avant une difficulté de communication, y compris et surtout les rétifs-dangereux-méchants... je vois donc aujourd'hui tous les non humains qui ont besoin de mon aide. voilà pour le contexte.
je trouve particulièrement réducteur le concept d'animal contraint par l'homme du seul fait de leur cohabitation, et l'idée qui en découle d'une vie sauvage équivalente à une vie libre me paraît tout sauf juste.aucun de nos chevaux ne souhaite être "libéré" au bord de la route, pas plus que nos chiens! il est de notre devoir de leur apporter un cadre de vie en accord avec leurs besoins, mais quels sont-ils? j'approche l'exaspération dans le milieu équin, avec cette mode du "naturel" à tout prix...à titre d'exemple, oui un cheval peut survivre dehors par des températures très froides, mais vos chiens aussi: les laisseriez-vous dehors pour autant? nos chevaux ont-ils à être en situation de survie? ils apprécient le confort, comme tout un chacun. vivre avec des humains doit amener du confort et de la sécurité en premier. et cela doit être intéressant en second lieu.
comment intéressant? tous les chevaux ne sont pas intéressés par entretenir une relation avec des humains, mais une grande part d'eux trouvent ces échanges enrichissants. renier cet aspect revient à leur dénier toute intelligence et capacité d'évolution (dans le sens de s'élever au-dessus d'un simple besoin de survie).
nous en sommes seulement à vivre ensemble. qu'en est-il de coopérer dans une tâche précise? ça dépend de plus que d'une humeur d'un jour. s'il est vrai qu'un cheval peut avoir envie de faire une chose un jour et pas envie le lendemain, le questionnement doit aller plus loin. il s'agit en effet pour ce cheval d'un parcours de vie. donc, le gérant d'une telle exploitation est-il d'abord prêt à attendre que son partenaire équin soit prêt à travailler en terme de croissance et de maturité, à savoir plutôt vers 6 ou 7 ans que vers 3 ans comme on nous l'apprend? l'humain est-il ensuite prêt à prendre le temps de mettre en place un dialogue vraiment ouvert: un cheval peut faire quelquechose parce-qu'il craint une sanction (un temps, et puis ce n'est pas l'option envisagée si j'ai compris), parce-que c'est dans son intérêt (c'est la trame de toutes les méthodes dites éthologiques, et il n'y là qu'un choix biaisé)ou parce-que ça lui plaît. si c'est la dernière option qui est retenue, il y aura en effet des jours où il ne voudra pas, et une bonne communication lui permettra de le faire savoir sans ruiner un champs de patates. mais il y aura peut-être aussi un jour où il ne voudra tout simplement plus le faire... et ce jour là, l'humain respectera t il ce choix? et même si notre cheval demeure toute sa vie intéressé par son travail, il viendra un jour où son corps ne sera plus en mesure de l'assumer: alors l'humain saura t il veiller à maintenir son confort, mais aussi à prendre de son temps pour faire avec lui les nouvelles choses qui susciteront son intérêt? et puis lorsqu'un beau matin, ce cheval décidera qu'il préfère dorénavant revenir au simple vivre ensemble de ses jeunes années, son humain sera t il toujours présent pour lui?tout ceci s'étalant sur une durée d'une bonne trentaine d'années si tout va bien.
si la réponse à toutes ces questions est oui, alors la collaboration est envisageable. si un doute subsiste, alors un jour ce cheval ne trouvera plus son équilibre et son bonheur, et en paiera le prix.
c'est possible, il faut venir demander à ceux qui vivent chez moi, mais c'est moi qui bossent pour eux, ils ne font que ce qu'ils veulent et ça peut être rien pendant des semaines, ou à l'inverse il y a un qui ne supporte pas une seule journée sans une activité ensemble même brève... pour l'instant.
pour conclure, je dirais qu'une collaboration est possible, qu'elle peut (et doit) être enrichissante pour les deux parties, mais qu'elle ne peut fonctionner qu'à la condition de n'avoir aucune attente ni impératif de temps. ceci est-il gérable dans une exploitation, avec forcément une notion de rentabilité, je ne sais pas.
je trouve particulièrement réducteur le concept d'animal contraint par l'homme du seul fait de leur cohabitation, et l'idée qui en découle d'une vie sauvage équivalente à une vie libre me paraît tout sauf juste.aucun de nos chevaux ne souhaite être "libéré" au bord de la route, pas plus que nos chiens! il est de notre devoir de leur apporter un cadre de vie en accord avec leurs besoins, mais quels sont-ils? j'approche l'exaspération dans le milieu équin, avec cette mode du "naturel" à tout prix...à titre d'exemple, oui un cheval peut survivre dehors par des températures très froides, mais vos chiens aussi: les laisseriez-vous dehors pour autant? nos chevaux ont-ils à être en situation de survie? ils apprécient le confort, comme tout un chacun. vivre avec des humains doit amener du confort et de la sécurité en premier. et cela doit être intéressant en second lieu.
comment intéressant? tous les chevaux ne sont pas intéressés par entretenir une relation avec des humains, mais une grande part d'eux trouvent ces échanges enrichissants. renier cet aspect revient à leur dénier toute intelligence et capacité d'évolution (dans le sens de s'élever au-dessus d'un simple besoin de survie).
nous en sommes seulement à vivre ensemble. qu'en est-il de coopérer dans une tâche précise? ça dépend de plus que d'une humeur d'un jour. s'il est vrai qu'un cheval peut avoir envie de faire une chose un jour et pas envie le lendemain, le questionnement doit aller plus loin. il s'agit en effet pour ce cheval d'un parcours de vie. donc, le gérant d'une telle exploitation est-il d'abord prêt à attendre que son partenaire équin soit prêt à travailler en terme de croissance et de maturité, à savoir plutôt vers 6 ou 7 ans que vers 3 ans comme on nous l'apprend? l'humain est-il ensuite prêt à prendre le temps de mettre en place un dialogue vraiment ouvert: un cheval peut faire quelquechose parce-qu'il craint une sanction (un temps, et puis ce n'est pas l'option envisagée si j'ai compris), parce-que c'est dans son intérêt (c'est la trame de toutes les méthodes dites éthologiques, et il n'y là qu'un choix biaisé)ou parce-que ça lui plaît. si c'est la dernière option qui est retenue, il y aura en effet des jours où il ne voudra pas, et une bonne communication lui permettra de le faire savoir sans ruiner un champs de patates. mais il y aura peut-être aussi un jour où il ne voudra tout simplement plus le faire... et ce jour là, l'humain respectera t il ce choix? et même si notre cheval demeure toute sa vie intéressé par son travail, il viendra un jour où son corps ne sera plus en mesure de l'assumer: alors l'humain saura t il veiller à maintenir son confort, mais aussi à prendre de son temps pour faire avec lui les nouvelles choses qui susciteront son intérêt? et puis lorsqu'un beau matin, ce cheval décidera qu'il préfère dorénavant revenir au simple vivre ensemble de ses jeunes années, son humain sera t il toujours présent pour lui?tout ceci s'étalant sur une durée d'une bonne trentaine d'années si tout va bien.
si la réponse à toutes ces questions est oui, alors la collaboration est envisageable. si un doute subsiste, alors un jour ce cheval ne trouvera plus son équilibre et son bonheur, et en paiera le prix.
c'est possible, il faut venir demander à ceux qui vivent chez moi, mais c'est moi qui bossent pour eux, ils ne font que ce qu'ils veulent et ça peut être rien pendant des semaines, ou à l'inverse il y a un qui ne supporte pas une seule journée sans une activité ensemble même brève... pour l'instant.
pour conclure, je dirais qu'une collaboration est possible, qu'elle peut (et doit) être enrichissante pour les deux parties, mais qu'elle ne peut fonctionner qu'à la condition de n'avoir aucune attente ni impératif de temps. ceci est-il gérable dans une exploitation, avec forcément une notion de rentabilité, je ne sais pas.