L'anti réalisme moral

polo33920

Jeune bulbe
Inscrit
20/6/18
Messages
28
Score de réaction
0
Localité
Bordeaux
Bonsoir/Bonjour à tous et à toutes, j'ai découvert un argument d'un carniste, il y a environ un mois sur Discord, qui m'a expliqué son point de vue sur le véganisme. Ce carniste est loin d'être banale, c'est loin d'être une argumentation style Paul Ariès et compagnie, il a réussit à convaincre au moins (que je connais) 3 ou 4 veganes à redevenir carnistes :snif: . Ce carniste a une chaîne, il se nomme Apolius, son nombre d'abonnés grimpe à toute vitesse, il a environ 125 abonnés à l'heure ou j'écris. Si vous souhaitez débattre avec lui, voici son discord https://discord.gg/FGaKGkM

Je vous expliquerai son point de vue en première partie, puis en seconde partie, des pistes de réflexions contre son argumentation. Je risque de me tromper dans mes arguments, mais c'est vraiment un sujet très complexe.

1)Le Point de vue d'Apolius
Déjà voici sa vidéo :
https://www.youtube.com/watch?v=b6pOdtMKwhA

''Petit'' résumé pour ceux qui peuvent pas regarder la vidéo (il vaut mieux regarder la vidéo)
J'expose son point de vue :

Lorsqu'il est question de veganisme, trois sujets ressortent : la santé, l'environnement et l'éthique.

Apolius rejette la santé et l'environnement car ce ne sont pas des critères qui justifie le fait d'être vegane.
Maintenant il va parler d'éthique pendant tout le long de la vidéo, alors il faut s'accrocher !
Apolius pense que les faits moraux n'existent pas ou sont inaccessibles. Il stipule qu'il n' y a aucun éléments qui laisseraient penser que les faits moraux existent. Il expose la lui de Hume, qui dit que tout ce qui est ne doit pas impliquer tout ce qui doit être. En gros selon cette loi, il est impossible de montrer que quelque chose est mal (ou bien) à moins de supposer au préalable qu'une autre chose est mal.
Ducoup pour lui il serait invalide de dire que :
1. Un piège à glu provoque beaucoup de souffrances évitables
à C : Il est mal d'utiliser un piège à glu.
Selon lui, c'est illogique, et ça ne serait pas plus illogique de dire qu'il est bien d'utiliser un piège à glu.
Pour lui, pour que l'argumentaire soit logique, il faut rajouter une prémisse 2 qui est:
2. Il est mal de provoquer de la souffrance évitable.
Or, comme il l'a expliqué juste avant, c'est un énoncé éthique qu'il peut rejeter, car ce n'est pas du domaine du factuel.
Objectivement, il n'a rien qui puisse nous montrer qu'il est mal de provoquer de la souffrance évitable comme il est bien de provoquer de la souffrance évitable.

Il nous expose le grand livre de Wittgenstein '' Supposons qu'un d'entre nous soit un être omniscient, et qu'il ait écrit dans un grand livre tout ce qu'il sait. Alors ce livre contiendrait la description complète du monde. Il n'y aurai rien que nous pourrions appeler un jugement éthique. Tous les faits décrits seraient en quelque sorte au même niveau. Si nous lisons dans ce livre la description d'un meurtre, la pure description des ces faits ne contiendra rien que nous puissions appeler une proposition éthique. Le meurtre sera mis au même niveau que n'importe quel autre événement, par ex la chute d'une pierre. Assurément, la lecture de cette description pourrait provoquer en nous la douleur, la colère ou tout autre émotion. Il y aura là seulement des faits, des faits et non de l'éthique.''

L'existence des faits moraux aurait quelque chose de très étrange selon Apolius, Ca signifierai que l'univers prends parti dans les affaires humaines.

Voyons maintenant pourquoi l'aspect éthique, en plus de ne pas justifier le véganisme, est totalement absurde. Quand quelqu'un élabore un système éthique, il doit choisir les énoncés éthiques qui vont le constituer. Cependant, comme il l'a dit, les faits moraux sont inexistants ou inaccessibles. Donc selon lui, on peut seulement se rattacher à notre ressenti. Seulement et uniquement son ressenti.
Par ex si il a le choix entre la proposition :
1) Il ne faut pas tuer un être sentient sans nécessité
et
2) Il ne faut pas tuer un être conscient de lui même sans nécessité

Il ne peut les partager qu'avec nos ressentis. La deuxième proposition implique que il peut par exemple, tuer sans nécessité des bébés humains qui ne sont pas encore conscients d'eux mêmes.
Parce que la deuxième proposition implique des choses qu'il le le déplait et qu'il n'est pas à l'aise avec ça, il va choisir la première proposition.
Il va choisir la première proposition en se référant à son ressenti. Selon lui, c'est la seul chose à laquelle il peut se référer.

Elaborer un système éthique, selon lui, c'est tenter de mettre sur papier son ressenti sous forme d'énoncés. Ca revient à tenter de le théoriser, de l'axiomatiser. Le problème, c'est que notre ressenti est bien trop complexe pour être réduit à quelques simples énoncés. Un système éthique, en tant que version théorisé du ressenti, ne peut qu'être imparfait et lacunaire. Il y aura forcément des actions qui nous déplaisent pas qui seront qualifiés de mauvaise, ou des actions qui nous déplaisent et qui ne seront pas qualifiés de mauvaises. D'ailleurs j'ai (Apolius) remarqué que les gens préfèrent que toutes les actions qui leur déplaisent soient qualifiés de mauvaises, même si pour ça, énormément d'actions qui leur déplaisent pas doivent être qualifiés de mauvaise.

Pour en revenir à l'inévitable caractère imparfait d'un système éthique, on peut faire un parallèle avec les fruits:
Si quelqu'un vous demande quels fruits vous aimez, vous allez énumérer les fruits que vous préférez. Bien sûr, vous pouvez lui donner de vagues indications sur vos préférences. Par contre, vous ne pouvez pas formuler vos goûts en matière de fruits sous forme d'un ensemble d'énoncés qui incluraient la totalité des fruits que vous aimez tout en excluant la totalité des fruits que vous n'aimez pas. C'est impossible. Il y aura forcément des exceptions, des lacunes, il y'aura forcément des fruits que vous aimez qui seront qualifiés de mauvais, ou des fruits que vous n'aimez pas qui seront qualifiés de bons. La seule façon d'attendre la perfection serait d'énumérer, un à un, tous les fruits que vous aimez dans une liste d'une longueur totalement démesurée. C'est en cela que réside l'absurdité d'un système éthique. Un système éthique, c'est une représentation lacunaire de nos ressentis. Vaut mieux selon lui, se débarrasser de cette intermédiaire nuisible et totalement inutile. Plutôt que de vivre et en se référant à cette intermédiaire inutile qui est une représentation lacunaire de notre ressenti, il vaut mieux directement se référer à notre ressenti.

Puisque Apolius nous a montré qu'il est absurde d'avoir un système éthique, la question n'est plus de savoir si l 'éthique justifie le véganisme, mais si le ressenti peut justifier le veganisme. La question c'est de savoir si l'empathie peut mener au véganisme. La réponse est non selon lui. Certains animaux sont trop différents morphologiquement de nous, leur exploitation se fait loin de nos yeux etc... On ne peut simplement pas avoir d'empathie envers un animal extrêmement différent morphologiquement de nous, que l'on ne connait pas, que l'on ne voit pas, et qui se fait exploiter loins de nous. A ce stade, il faut bien faire attention de différencier l'empathie de la culpabilité. Si toi, t'es un vegan, tu te sens mal à l'idée que les animaux se fassent exploiter pour toi, n'est ce pas la preuve que l'empathie peut justifier le veganisme ? Au moins chez certaines personnes ? En fait ici, il y a confusion entre empathie et culpabilité. Pour faire la différence entre les deux très facilement, il suffit que tu te demandes si tu ressens le même mal être face à de la souffrance évitable à de la souffrance inévitable. Quand tu te promènes en forêt, tu n'es pas dévasté par le nombre totalement démesuré d'animaux qui meurent ou souffrent autour de toi. Pourquoi ? Parce que c'est inévitable. Tu n'y peux rien. C'est ça la différence entre l'empathie et la culpabilité. L'empathie, elle, ne fait pas de différence entre ce qui est inévitable et ce qui ne l'est pas. C'est important de différencier la culpabilité de l'empathie car la culpabilité découle de croyances morales. Cependant, quand on sait que les faits moraux n'existent pas, quand on sait qu'avoir un système éthique est absurde, la culpabilité disparaît.

Sa Conclusion : Rien ne justifie le véganisme. La santé et l'environnement ne le justifient pas, ensuite, avoir un système éthique est absurde et le seul sentiment désagréable que l'on peut éprouver face à l'idée que l'on fasse souffrir des animaux pour notre plaisir disparait en même temps que l'assimilation des faits moraux et de l'absurdité d'avoir un système éthique.

2)Des pistes de réflexions.

Voilà je suis toujours vegan et bon j'avoue que c'est loin d'être un carniste lambda, c'est de loin le meilleur que je connais.
Mais bon on peut faire quelques objections. (et si vous avez des objections à faire, n'hésitez pas!)
Je me définirais comme plutôt anti-réalisme moral. Et là on a déjà un premier argument pour le véganisme :

https://www.youtube.com/watch?v=HaVWbdlAiCQ&t=832s
https://www.youtube.com/watch?v=LafrIPLgHCA
C'est l'argument de Michael Huemer pour le réalisme moral qui stipule que l'incertitude sur le réalisme moral mène forcément au réalisme moral.

Déjà pour la première affirmation, je suis daccord avec Apolius, la santé et l'environnement, même eux deux réunis ne mène pas au véganisme (car il y a des choses non vegans bonnes pour la santé et l'environnement) mais je considère que ces des facteurs tendent plutôt vers le véganisme qu'ils ne tendent vers l'omnivorisme.

Après j'avoue être plutôt daccord sur la grande majorité de son texte sur l'anti réalisme moral.

Par contre sa conclusion sur le véganisme me tilte un peu.
Déjà la différence entre l'empathie et la culpabilité, je la trouve bizarre personnellement. Il y'a peut être autre chose que l'empathie et la culpabilité. Personnellement je ressens une sorte d' ''empathie rationnelle'' J'applique la règle d'or, qui est celle qui je ne ferai pas aux autres ce que j'aimerai pas qu'on me fasse. Alors oui j'ajoute une valeur intrinsèque à la souffrance, du fait qu'elle soit plutôt mal, ou à éviter. Même si je sais que ce serait peut être possiblement bien d'infliger de la souffrance à autrui, je préfère pas le faire aux autres, car j'aimerai pas m'infliger de la souffrance. (Apolius si tu m'entends, tu peux rétorquer mes idées, ca se trouve je dois dire d'énormes inepties)

Le problème avec cet anti-réalisme moral, comme me l'a expliqué un pote, c'est qu'il nous rend égoïste. D'ailleurs, un des anciens vegans convertis par Apolius, qui voulait faire de la permaculture, qui était quelqu'un de très altruiste, est devenu profondément égoïste. :snif: :anger:

Bref je n'ai pas trop réfléchis sur la question, mais je cherche des idées, car j'avoue mon argumentaire n'est pas très poussé. Bises à vous mes amis
 
J'ai lu en diagonal mais en fait le type est juste nihiliste si je comprends bien, dès qu'on réfléchis sur la morale sans avoir d'absolu pour baser la réflexion (comme Dieu par exemple), forcément on arrive à la conclusion que factuellement le bien et le mal ne peuvent pas être définis voire n'existent pas (et ce pas seulement à propos du véganisme, le gars peut être un génocidaire, un violeur en série ou un promoteur du retour de la tecktonik on pourra jamais trancher moralement pour dire que c'est mal et condamnable puisque la morale n'existe pas objectivement).

Je vois pas bien la révolution du point de vue mais encore une fois j'ai lu en diagonale donc peut être que des subtilités m'ont échappées.
 
On le connaît, il a fait le rabatteur ici pour sa tambouille en la dissimulant sous un "discord végane". Je veux bien croire qu'il soit réfractaire à l' "éthique" (au sens ordinaire).
serveur-discord-vegane-t23820.html
Je ne vois pas en quoi son propos est original. Il y en a partout de ces internautes sous-vulgarisateurs qui n'ont rien compris à la philosophie du langage et pour qui le combat contre le véganisme est un but dans l'existence. Ça devient aussi banal que pathétique, et je doute qu'il ait réussi à "convertir" qui que ce soit.
Le meilleur moyen de s'intéresser à la philosophie est encore d'ouvrir un livre rédigé par un-e philosophe.
 
Oui, il y en a beaucoup de nihilistes, mais je trouve que c'est l'un des carnistes qui défend le mieux ses opininons, et je pense qu'on peut pas dire qu'il ait tord malheureusement.

De toute façon avant c'était un carniste qui se cherchait des excuses pour continuer à manger son steak donc bon
 
polo33920":3rkkz0l5 a dit:
je pense qu'on peut pas dire qu'il ait tort malheureusement.
Effectivement, prétendre que le langage est le véhicule de propositions descriptives ou normatives n'est pas très risqué et tout le monde pourra s'accorder là-dessus...
 
Bizarrement ce point de vue se heurte au fait que nous, humains, définissons des lois qui condamnent beaucoup de comportements, notamment les comportements violents envers les autres membres de notre espèce : insultes, menaces, esclavage, harcèlement moral, meurtre, attouchements, viol, etc ; mais aussi envers certains animaux non-humains.

Dire "le bien et le mal n'existent pas", car on n'a pas de référence (donc que tout comportement est possible, normal et naturel) est dangereux. Ca permet de justifier n'importe quoi, en fait. Et on voit que ça ne marche pas : unanimement (ou presque) nous savons que certains comportements violents sont inacceptables car ils nuisent aux autres (donc potentiellement à nous-même). Peu importe le "ressenti" de celui qui les commet.
 
Je pense, effectivement, que, si on exclut Dieu, la morale est quelque chose de purement humain. Cependant, elle est nécessaire aux êtres humains pour vivre ensemble, car sinon les plus forts opprimeraient sans cesse les plus faibles, ceux qui sont sans scrupules, les scrupuleux.
Une société humaine définit ce qui est moral ou pas. Pour les spartiates, il n'y avait rien d'immoral à abandonner des nouveaux-nés. Pour une grande partie de la population, il y a 50 ans, il était immoral d'avorter. Une forme de pédophilie était normale dans la Grèce antique. L'homosexualité est considérée comme immorale dans beaucoup de sociétés actuelles.
C'est un raccourci de dire : "tuer des animaux ce n'est pas étique". Nous, membres de la communauté végé, estimons que tuer des animaux pour les manger ce n'est pas "bien". Ce n'est pas l'opinion la plus répandue. Nous souhaitons que cette opinion devienne plus répandue, car nous estimons que, ainsi, notre société serait meilleurs, pour nous, mais aussi pour d'autres être vivants.
Le but de la morale (ou de l'étique, pour moi je ne vois pas de différence majeur) c'est, à mon avis, de chercher ce qui est meilleur pour tous.
Dans notre droit et morale actuelle, tous inclus certains animaux. Je trouve cela absurde de se limiter aux chiens et chats, d'inclure parfois les lapins et les chevaux, jamais les vaches ou les araignées.
 
Salut les aminches !
Bon, j'ai lu en diagonale aussi, et ça me semble vraiment (désolé, pas l'habitude de mâcher mes mots), une belle branlette intellectuelle (et encore : intellectuelle...) Ça me rappelle un quidam, et pas un imbécile pourtant, qui m'expliquait jadis que l'éthique, la soif de justice, toussa toussa, c'était rien que des leurres car, dixit, chacun n'agit que par intérêt. Le violeur, par exemple, agit dans l'intérêt de satisfaire sa pulsion, son désir de domination, et celui qui veut l’arrêter agit dans son propre intérêt car il ne peut supporter,lui, l'idée du viol. Oué, bon, et après ? On renvoie dos à dos les "intérêts", je sais pas, au pif, de Pol Pot et du déporté cambodgien ? Qu'est-ce qu'on avance, les copains... C'est vraiment du nihilisme de conserve, ça.
Et pis dites, le verbeux Apolochose, là, il fait drôlement fi du fait que l'empathie, l'altruisme, la solidarité n'existent pas que chez les humains mais également chez les animaux (lire par exemple Frans de Waal et Cie...)
Que les galaxies, les trous noirs ou les étoiles filantes n'aient pas grand chose à battre de la mort de ma grand-mère ou de la Shoah, voilà qui fait drôlement vaciller mes convictions ! Misère ! Attendons avec impatience la prochaine conférence du gugusse, intitulée "Cul de jatte et caillou dans la chaussure, la grande aporie." gageons qu'on va s'instruire.
 
Et sinon Rodo tu as des arguments?
Il me semble que ce qu'avance Apolius ne correspond pas à la définition du nihilisme moral puisqu'il ne dit pas que ça n'existe pas :gné:

@DateLimite
Le but de la morale (ou de l'étique, pour moi je ne vois pas de différence majeur) c'est, à mon avis, de chercher ce qui est meilleur pour tous.
Dans notre droit et morale actuelle, tous inclus certains animaux. Je trouve cela absurde de se limiter aux chiens et chats, d'inclure parfois les lapins et les chevaux, jamais les vaches ou les araignées.
En quoi c'est absurde, c'est pas dans notre intérêt c'est tout. On cherche ce qui est meilleur pour tous ( les êtres humains ), même quand on fait des lois en rapport avec les animaux de compagnie, c'est encore pour les humains qu'on fait ces lois pas pour les animaux. Ce qui est logique puisque les animaux ne prennent aucune décisions dans la société et ne peuvent pas s'organiser contre nous.
 
C'est absurde, parce que c'est relatif et illogique. Les chinois mangent du chien et cela nous indigne. Les habitants des îles féroé chassent les dauphins et nous sommes choqués. Nous mangeons des vaches et cela perturbe les indiens.
Ce qui est logique c'est de manger, soit tous les animaux, soit aucun.

Autre question, qui est le nous. A bien y réfléchir, tous les humains ont la même morale, "ne par faire de mal aux siens". Pour certains, les siens c'est lui tout seul (psychopathe), pour d'autres sa famille, pour d'autres ses compatiotes, pour d'autres tous les humains.

La colonisation, la traîte des noirs c'est dans notre intérêt à nous les blancs. Les noirs ne prenaient aucune décision et ne s'organisaient pas contre nous (puisque conditionnés en ce sens).
Libre à toi de considérer que "nous", c'est les humains. Libre à moi de militer pour que "nous" ce soit les animaux. Si cette opinion devient majoritaire, elle fera loi et je pense que ce sera mieux.
 
Brocolis":11lphk15 a dit:
Et sinon Rodo tu as des arguments?
Il me semble que ce qu'avance Apolius ne correspond pas à la définition du nihilisme moral puisqu'il ne dit pas que ça n'existe pas.

C'est bien d'avoir le sens de l'exactitude. Ça devrait pouvoir s'appliquer aux citations et commentaires de commentaires. Rodo n'a pas parlé d' "Apolius" mais d'Apolochose. Il n'a pas non plus parlé de "nihilisme moral" mais de nihilisme de conserve.
C'est bien d'avoir le sens de la courtoisie aussi. Tu peux te présenter stp ?
nouveaux-venus.html
 
C'est absurde, parce que c'est relatif et illogique. Les chinois mangent du chien et cela nous indigne. Les habitants des îles féroé chassent les dauphins et nous sommes choqués. Nous mangeons des vaches et cela perturbe les indiens.
Ce qui est logique c'est de manger, soit tous les animaux, soit aucun.

Comment quelque chose peut être relatif et en même temps illogique nécessairement?
En ce qui concerne les chiens en chine, il faut savoir qu'ils ont aussi des chiens comme animaux de compagnies et que tous les chinois ne consomment pas du chien. Quand dans une société on trouve un intérêt d'avoir tel animal de compagnie pour X raisons il est souhaitable de créer des règles vis à vis de cet animal spécifique pour que la vie en société se passe bien. J'ai pas envie qu'un mec débarque chez moi pour butter et manger mon chat par exemple. Il y a des lois par extensions qui protègent n'importe quel animal qui t'appartient sauf si c'est une espèce protégée. Donc tu peux très bien avoir une vache en France comme animal de compagnie.
On est juste choqué parcequ'on a l'habitude d'entretenir des relations avec ces animaux que d'autres sociétés permettent de manger.

Autre question, qui est le nous. A bien y réfléchir, tous les humains ont la même morale, "ne par faire de mal aux siens". Pour certains, les siens c'est lui tout seul (psychopathe), pour d'autres sa famille, pour d'autres ses compatiotes, pour d'autres tous les humains.
Tu arrives à dire dans le même paragraphe que tous les humains ont la même morale et en même temps qu'on interprète pas une règle morale de la même manière suivant l'individu. Je trouve ça très...étrange.
Au passage on peut très bien se passer de la morale pour écrire des règles.
"Ne pas faire de mal aux siens n'est pas dans notre intérêt car, par exemple on ne souhaite pas se retrouver dans la situation ou on serait la victime." C'est un simple contrat social.


La colonisation, la traîte des noirs c'est dans notre intérêt à nous les blancs. Les noirs ne prenaient aucune décision et ne s'organisaient pas contre nous (puisque conditionnés en ce sens).
Libre à toi de considérer que "nous", c'est les humains. Libre à moi de militer pour que "nous" ce soit les animaux. Si cette opinion devient majoritaire, elle fera loi et je pense que ce sera mieux.
Je ne suis pas certain que ça soit aujourd'hui dans notre intérêt de promouvoir une société basé sur l'esclavage, non pas pour des questions de morales mais simplement de praticité et de stabilité.
 
Brocolis":20ivyf7d a dit:
Je ne suis pas certain que ça soit aujourd'hui dans notre intérêt de promouvoir une société basé sur l'esclavage, non pas pour des questions de morales mais simplement de praticité et de stabilité.

Ce qui sous-entend, qui si on trouvéiat plus pratique et stable d'avoir une société escalvagiste, ce serait une bonne chose de le faire. Même si les escalves en souffrent.
 
Ce qui est affligeant, c'est qu'on pourrait imaginer un monde "humaniste" débarrassé de toute violence au sein de notre espèce dans lequel les humains continueraient à massacrer et torturer des milliers de milliards d'animaux. C'est tout à fait compatible : la violence entre humains est un problème en soi alors que l'immense majorité des gens considèrent que les violences sur les autres animaux (notamment le fait de les priver de leur vie) sont parfaitement acceptables.

L'humanisme est bien souvent une sorte d'animalisme "anthropocentré".
 
Rapide, wtf de ce qui est dit.
C'est en cela que réside l'absurdité d'un système éthique. Un système éthique, c'est une représentation lacunaire de nos ressentis. Vaut mieux selon lui, se débarrasser de cette intermédiaire nuisible et totalement inutile. Plutôt que de vivre et en se référant à cette intermédiaire inutile qui est une représentation lacunaire de notre ressenti, il vaut mieux directement se référer à notre ressenti.
C'est rigolo de comparer l'éthique avec le fait d'aimer ou pas tel ou tel fruit et de faire une liste non exhaustive des fruits qu'on aime pas à une liste non exhaustive de ce qui est éthique ou pas. Et si on se base sur notre ressenti, on fait quoi alors du ressenti des gens (ou animaux) à qui ont impose notre ressenti (vraie question).

Je ne vois absolument pas en quoi la démonstration d'Apolius démontre l’absurdité d'un (ou plusieurs) système d'éthique. Si on peut m'éclairer la dessus j'suis preneuse.

Voilà, donc la suite de la démonstration entre la différence entre empathie et culpabilité est invalide selon moi vu qu'elle repose sur le fait qu'on doit s'en foutre de l'éthique pour des raisons inconnues et on ne peut donc en conclure:
Cependant, quand on sait que les faits moraux n'existent pas, quand on sait qu'avoir un système éthique est absurde, la culpabilité disparaît.

Mais par contre sérieusement comment se fait-il qu'on accorde du crédit à des gens qui expliquent des choses mais complètement vides de sens (et longues)...

P.
 
HaricotPrincesse":23abd714 a dit:
comment se fait-il qu'on accorde du crédit à des gens qui expliquent des choses mais complètement vides de sens (et longues)...

Le crédit c'est l'effet recherché par une rhétorique qui associe des considérations normatives tout à fait discutables à des considérations positives (ou factuelles) qui le sont moins. Aucun des enchaînements de cette prose ne résiste à un examen sérieux. Les logiciens dont se réclame cette vulgate doivent faire des saltos dans leur tombe.
 
Après avoir un peu discuter avec lui (Apolius), je me suis dit qu'il n'y avait pas grand chose de nouveau.

En gros, en mettant de côté tout son discours/ses pages sur l'éthique, il aime beaucoup la viande. Arrêter de manger de la viande lui demanderait beaucoup d'effort. La considération animale, il en a "presque" pas du tout (en tout cas, beaucoup moins que pour les humains). Et plutôt que de prendre conscience de son spécisme et ou de sa paresse, il s'est monté toute une barricade de théorie pour se justifier sa consommation de produit d’origines animales.
 
Retour
Haut