Le bon vocabulaire lorsque l'on milite pour le véganisme

végévore

Avale du tofu
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Bonjour tout le monde,
Le langage est l'un des principaux outils que nous utilisons pour défendre la cause animal. L'analyse de littéraire montre bien que chaque détails que nous utilisons dans notre langage, chaque mot a une signification à ne pas négliger. Du coup, je me suis dit que je pourrait ouvrir une discussion intéressante à ce sujet.
Quel sont les mots à privilégier lorsque l'on milite pour la cause animal et que sont ceux qu'ils faut éviter ?

Voici ma liste :
- plutôt qu'écrire vegan ou végan privilégions l'orthographe végane. Voir l'explication Ophélie Véron : https://antigone21.com/2015/09/12/pourq ... pas-vegan/
-plutôt que de parler de faux-mage, parlons de fromages végétaux. Par ce que cela sous-entend que dans la cuisine végane, il y a quelque chose de faux. Qui dit faut, dit qu’il faut s’en méfier ! Il se trouve que le premiers fromage trouver au monde était végane ( voir : https://antigone21.com/2016/05/18/peut- ... e-fromage/ ) Un fromage végane est bien un fromage au sens propre du terme, même s’il ne contient pas de lait. Va ton faire la même chose avec d’autres aliments végane ? Par exemple, parler de faux-gâteaux ou de fausse-crêpe juste parce qu’il n’y a pas d’œufs ou de lait ?
- arrêtons de parler de « végéphobie », parce que cela sous-entend que les véganes sont oppressés. D’une part c’est faux, mais c’est également irrespectueux envers ceux qui le sont réellement. A force de se victimiser, on fait croire au gens que le véganisme est difficile à vivre et on ne leurs donne pas vraiment envie devenir végane. Si on suit ce résonnement, il ne faut pas parler de "coming-out" pour désigner le fait d’annoncer son mode de vie aux autres
- pensons également à nous servir de la notion de spécisme, plutôt que de maltraitance animal. C’est en se familiarisant avec le terme spécisme que l’on pourra faire comprendre qu’il s’agit d’une réel discrimination.

Je vous laisse commenter ma liste et y ajouter des choses.
Vive la Véganie !
 
Tout à fait d'accord avec toi, et avec ce que dit Ophélie Véron en général, de toute façon. Je n'ai pas encore le réflexe de parler de spécisme.
Sur les appellations "faux-quelque chose", je me suis bien rendue compte de l'image que ça véhiculait en achetant du faux-gras de Gaïa. De l'avis de ma famille omni, le terme ne faisait pas rêver et ne donnait aucunement envie de goûter. Je peux comprendre...
Dans le même genre, on peut se demander s'il est bon d'employer le terme "simili-quelque chose". Là aussi ça donne une image de copie, d'un aliment qui tente d'avoir l'air d'un autre sans y parvenir... Je n'emploie jamais ces termes et je pense que l'alimentation végétale n'a pas à se calquer sur l'alimentation omnivore. C'est notre vision de l'alimentation de manière globale qu'il faut repenser, et ce n'est pas en parlant de similis ou de faux qu'on y parviendra.
(Attention, je comprends que l'accès à des similis puisse faciliter la transition de certains, mais je n'apprécie pas trop le terme.)

Psychologiquement, tous ces termes peuvent avoir un fort impact et contribuer à donner une image fausse ou biaisée, loin de celle que l'on voudrait donner.
 
Plutôt d'accord avec vous sur la graphie végane, sur la stupidité d'employer des mots comme "faux-mage" ou "simili" aussi (viande végétale ou fromage végétal sont assez explicites).

Perso j'utilise aussi le terme générique "végé" (je suis végé), je dis que j'ai une alimentation à base de plante (plutôt que de dire que je suis végétalien) parfois j'essaye aussi de préciser que je mange "végane" en soulignant que je ne "suis" pas végane car ce qui compte ce n'est pas ce que l'on est, mais ce que l'on fait.

Le terme spécisme est intéressant mais à n'utiliser que lorsqu'on a le temps de le développer : selon moi, employer des nouveaux mots ça peut parfois donner un côté communautaire ou dogmatique... j'essaye par exemple d'éviter de dire "les produits animaux" car on ne trouve ces termes que dans nos milieux et ce n'est pas assez parlant. Idem pour antispécisme, abolitionnisme, welfarisme, etc. à n'utiliser que si on maîtrise bien les sujets et si la discussion s'y prête (assez de temps et d'écoute).
 
Bah perso j'aime bien les termes faux-mages, faux-gras, et similis : en partie parce que je les trouve marrants (les deux premiers), mais aussi parce que je les trouve honnêtes et que je vois pas de raison de me voiler la face. Oui, c'est des imitations (en moins bien niveau qualités gustatives, soyons honnêtes), c'est des produits qui sont créés en référence à d'autres, et si j'avais grandi dans une culture culinaire où y'avait pas de fromage, je verrai sans doute pas d'intérêt au faux-mage.

Je vois pas le problème avec le fait d'assumer que mes goûts sont marqués par la culture (pas végé du tout) dans laquelle j'ai grandi, et que des fois niveau gustatif y'a des produits qui me manquent un peu : les raisons pour lesquelles je suis végane n'ont rien à voir avec le goût. (Je pense pas qu'une alimentation végétale soit intrinsèquement moins bien niveau goût : juste y'a plein d'aliments/plats qui font partie de ma culture et de mes souvenirs qui se trouvent ne pas être véganes.)

Bon, sinon perso j'ai pas mal pris mes distances avec le terme « spécisme » pour diverses raisons que je peux développer plus tard si ça intéresse.
 
Tu trouves vraiment qu'un non-initié va être attiré par des "faux-mage", "fausse viande", "simili poulet" et autres? Ici la question qui est posée me semble plutôt de l'ordre du militantisme (ce qui permet de convaincre) et non de ce qui nous amuse...

Je serais vraiment intéressé par les raisons qui te poussent à la distance avec le terme de spécisme.
 
Numa":2jdsxi7h a dit:
Bah perso j'aime bien les termes faux-mages, faux-gras, et similis : en partie parce que je les trouve marrants (les deux premiers), mais aussi parce que je les trouve honnêtes et que je vois pas de raison de me voiler la face. Oui, c'est des imitations (en moins bien niveau qualités gustatives, soyons honnêtes), c'est des produits qui sont créés en référence à d'autres, et si j'avais grandi dans une culture culinaire où y'avait pas de fromage, je verrai sans doute pas d'intérêt au faux-mage.
Bien sûr que les viandes et fromages végétaux sont plus ou moins différents de leurs version originale. Mais dès lors que l'on dit que quelque chose est végane les gens devine déjà eux-même que c'est différent. Et comme je l'ais dit avant, ce n'est pas parce qu'un fromage ne contient pas de lait que ce n'est pas un fromage. <br /:><:br /> — Le 23 Déc 2017, 11:50, fusion automatique du message précédent — <br /:><:br /> Autre chose que j'ai oublié de dire et qui rejoint sur ce que j'ai dit sur le terme spéciste : plutôt que de parler des "omnivores" pour désigner ceux qui mange de la viande, mieux vaut parler de carnistes. Le problème lorsque l'on dit "les omnivores et les véganes" on associe un mode de vie avec la catégorie d'espèces à laquelle on appartiens (même si certains véganes disent que l'on est pas vraiment fait pour manger de la viande). Non seulement cela prête à confusion, mais on plus on souligne le fait que les omnivore acceptent la nature tel quel leurs à été donner tandis que les véganes ne comprendraient pas la chaine alimentaire.
 
Si c'est pour t'entendre répondre que : "ça existe pas la viande végétale (au mépris le plus total de l'étymologie du mot d'ailleurs... mais bon, tout le monde ne la connaît pas), c'est pas de la viande c'est des légumes, t'as que à dire légumes."
Même chose pour fromage végétal.
 
Utiliser les mots viande végétale, fausse-viande ou simili-carné, je suis encore d'accord. Mais parler de faux-mage, juste parce qu'il n'y a pas de lait, c'est décrédibiliser sa propre alimentation. Parce qu'un fromage végétale est, je le répète, un vrai fromage, en tout cas si le procédé de fabrication est le même.
 
Le mot "carniste" a déjà une signification qui n'est pas la même que le mot "omnivore". Ça désigne quelqu'un qui adhère à l'idéologie selon laquelle manger des produits animaux est normal, naturel et nécessaire. Le concept de carnisme a été inventé par Mélanie Joy pour mettre en relief le fait que ça n'est pas uniquement le véganisme qui est sous-tendu par une idéologie mais que l'omnivorisme l'est aussi.

Même si c'est rare, une personne peut être omnivore et non carniste si elle pense à devenir végane mais n'a pas sauté le pas ou bien si elle ne peut pas sauter le pas du fait de sa situation sociale, de sa difficulté à s'affirmer face aux autres, etc.
 
J'ai déjà été confrontée à une personne choquée par le fait que j'appelle les personnes mangeant de tout des "omnis", parce que je n'avais pas à donner de mot spécial: Ils sont normaux et puis c'est tout. Alors carniste... :whistle:
D'ailleurs, j'en viens de plus en plus à éviter d'utiliser le terme "végane". Non pas qu'il ne corresponde pas à ce que je suis ou que j'en ai honte. Je préfère indiquer mon refus de consommer des produits issus de l'exploitation animale. Ça donne une indication plus claire des éléments que je refuse (tellement de personnes ignorent ce que signifie le véganisme) tout en explicitant la raison du refus. Ça peut sembler plus long, mais ça évite bien des quiproquo.
Evidemment, il arrive que la personne me lance un "t'es végane quoi!", mais pas si souvent que ça.

En ce qui concerne l'appellation "fromage", je suis embêtée parce que nous n'avons officiellement plus le droit de l'employer pour les produits ne contenant pas de lait animal. Dans ma vie personnelle ça ne change rien parce que je parle toujours de "fromages végétaux", mais je ne sais plus comment les appeler dans ma vie professionnelle. :><:
 
C’est marrant que tu parles de ça, Végévore, parce que, récemment, j’ai pensé à utiliser deux termes possibles : formage et vivande.

On connait les problèmes :
  • Faux- et Simili- sont péjoratifs.
  • Fromage et viande reflètent une réalité autre.
  • Ce sont des termes protégés par une réglementation. (Voir la confirmation de l’interdiction de lait pour les jus végétaux.)
  • Ils proviennent cependant de mots qui désignaient d’autres choses. (Mais, si vous soutenez que l’étymologie doit passer outre l’évolution des mots et que vous êtes salarié⋅e, réclamez d’être payé⋅e en sel.)
Dès lors, pourquoi ne pas utiliser cette étymologie pour créer (ou réutiliser, dans le cas de formage) des mots ni ambigus ni péjoratifs ? Bonus : vivande, ça sonne comme vivant. ;)

H.
 
En fait je ne partage pas du tout cette volonté de voir ma bouffe comme « vraie ». Tu dis qu'un fromage végétal est un « vrai » fromage si le procédé de fabrication est le même : d'une part je n'ai aucune idée de procédés de fabrication des fauxmages que j'achète, d'autre part je m'en fiche royalement, du moment que le résultat est bon. La matière première est différente, pourquoi diable les procédés de transformation optimaux seraient-ils les mêmes ?

Concernant l'argument étymologique sur la « viande végétale », franchement j'ai jamais pensé que l'étymologie définissait le « vrai » sens d'un mot, mais bien plus l'usage actuel, et je vais pas changer d'avis juste quand l'argument étymologique irait dans un sens qui pourrait m'arranger.

Je mange (parmi beaucoup d'autres bonnes choses) de la fausse viande et du faux fromage qui n'est pas aussi bon que le vrai fromage et j'en suis fier. Je n'ai pas choisi le véganisme pour manger « vrai » ou en pensant qu'aucun aliment lacté ou carné ne me manquerait jamais ou que les alternatives végétales seraient forcément aussi bonnes, aussi accessibles, etc. J'ai choisi le véganisme pour les animaux et je trouve que ça vaut le coup même quand ça engendre de la frustration ou demande des efforts.

Ce que je veux « vrai », par contre, c'est les faits sur lesquels je me base pour prendre des décisions et les arguments que j'utilise pour convaincre. J'ai pas envie d'utiliser des « faits alternatifs » pour convaincre, c'est une arme qui appartient à mes ennemis politiques et l'utiliser « pour une bonne cause » ne fait qu'affaiblir cette cause et renforcer des mouvements que je souhaite combattre.

Que je les appelle fauxmages ou autrement, la première question va être est-ce que c'est aussi bon que le vrai fromage, et je peux pas répondre honnêtement que oui. J'ai jamais trouvé de fauxmage qui ait le goût d'un bon comté affiné 24 mois, ou la texture d'un reblochon fermier, bon sang j'ai même jamais trouvé de fauxmage qui fonde aussi bien dans les pâtes et fasse les fils comme un pauvre emmental râpé premier prix, alors que les pâtes avec une tonne de fromage fondu étaient mon plat-réconfort numéro un de tous les temps ! Je suis content que les fauxmages existent et toujours enthousiaste de les voir progresser, mais c'est juste très loin d'un remplacement parfait à l'immense variété de fromages qui ont été développés au fil du temps.

Si une cause me tient à cœur, je dois être capable de continuer à y croire sans me voiler la face. Les mots que j'utilise pour la défendre doivent être soigneusement choisis, pas pour être des écrans de fumée devant des points qui pourraient m’embarrasser, mais pour soutenir une réflexion rigoureuse et critique chez moi comme chez mes interlocuteurices et leur permettre des décisions informées.
 
Plantte":hs452lwp a dit:
Perso j'utilise aussi le terme générique "végé" (je suis végé), je dis que j'ai une alimentation à base de plante (plutôt que de dire que je suis végétalien) parfois j'essaye aussi de préciser que je mange "végane" en soulignant que je ne "suis" pas végane car ce qui compte ce n'est pas ce que l'on est, mais ce que l'on fait.

Perso', je préfère dire que je suis végane. Être végane désigne un positionnement idéologique qui me semble important de souligner.

Pour le terme végéphobie et le fait de savoir si les végés sont oppressés ou pas. C'est une question que j'ai du mal à trancher.

Parce qu'à mon sens on ne peut pas nier qu'être végé dans une société qui ne l'est pas est difficile. Que ces difficultés sont des freins pour des personnes à le devenir. Qu'il faut donc pouvoir dénoncer ces difficultés pour pouvoir faire avancer la cause. Et il faut pouvoir mettre un ou des mots sur ces difficultés pour les combattre. Est-ce que végéphobie est un bon terme, j'en sais rien perso' je ne l'utilise pas (je peux expliquer plus longuement le pourquoi je ne le fais pas au besoin). Peut-on parler d'oppression? J'en sais rien non plus ce que je sais c'est qu'il me semble qu'on ne peut parler d'une oppression systématique.

P.
 
C'est quoi la viande?

Je trouve surprenant cette volonté de différencier à ce point la viande végétale de la viande animale. Lorsque je me fais une bolo, j'utilise du haché, lorsque je me fais une pita, j'utilise de la viande rôtie, lorsque je mange du saucisson, je mange du saucisson... Parfois ce que je mange est meilleur que ce que je pouvais manger autrefois, parfois il est moins bon.

Un fromage de cajou réalisé avec des bactéries (comme le "vrai" fromage) et qui est vieilli est meilleur que du Babybel mais le Babybel serait un "vrai" fromage, tandis que le fromage de cajou serait un formage, fauxmage ou autre absurdité? Il n'y a rien de "faux". Le lait de soja n'est pas un "jus". La viande végétale n'est pas de la "fausse" viande (pas plus que le pink slime).

Vraiment, je ne comprends pas : d'un côté on met dans le même panier de "viande" : du pink slime, du poulet frit, des steaks japonais hors de prix ou même du haché de cheval (dont personne n'arrive à déterminer la provenance) et de l'autre on ferait une classification entièrement différente pour des produits en tout point similaires, si ce n'est qu'il n'y a pas de morceaux d'animaux dedans...

Pour moi ce n'est qu'une volonté de démarcation inutile qui est tout sauf attractive.
 
Plantte":19mn3gbh a dit:
C'est quoi la viande?
C'est un des trucs qu'en tant que végé, je refuse de bouffer pour des raisons éthiques. Tu crois vraiment qu'on va clarifier le débat en disant que les végés mangent de la viande ?

Plantte":19mn3gbh a dit:
Un fromage de cajou réalisé avec des bactéries (comme le "vrai" fromage) et qui est vieilli est meilleur que du Babybel mais le Babybel serait un "vrai" fromage, tandis que le fromage de cajou serait un formage, fauxmage ou autre absurdité?
Bah oui, c'est bien pour ça que je m'en fiche de savoir si ma bouffe est « vraie », et que je préfère utiliser des critères pertinents comme « bonne ». Je trouve ça inquiétant qu'on confonde les deux.

Plantte":19mn3gbh a dit:
Je trouve surprenant cette volonté de différencier à ce point la viande végétale de la viande animale.
C'est marrant, parce que je perçois au contraire une volonté de vouloir à tout prix dire que c'est pareil (que c'est « du vrai » et toujours aussi bon) quitte à devoir s'arranger un peu avec la réalité. Après je trouve que ça dépend vachement du contexte, au quotidien quand je suis avec des gens qui savent de quoi je parle, je marque pas la différence non plus, je dis du lait et c'est clair qu'il est végétal, de la bolo et c'est clair aussi, un yaourt pareil, etc. Tant qu'on sait de quoi on parle, j'utilise le nom le plus pratique, on est d'accord là-dessus.

Mais dans ce fil comme tu le dis plus haut on parle plutôt de quand on essaie de convaincre c'est pas le même contexte. Je suis d'accord que beaucoup de personnes vont avoir cette idée que « qui dit faux, dit qu’il faut s’en méfier ! » mais plutôt qu'accepter cette prémisse de me retrouver dans la position à mon avis très bancale d'essayer de convaincre que le fromage végétal est du « vrai » fromage, je préfère démonter cette assimilation « vrai == bon » (de même que « naturel == bon » si ça se présente aussi).

Si on me demande je vais parler des qualités gustatives du truc, en étant honnête sur les limitations (mais aussi sur les fois où on découvre des trucs qu'on connaissait pas et qui déchirent), et pourquoi pas, soyons fous, recentrer le débat sur les animaux et le fait que même si les fromages n'ont pas tous une imitation végétale à la hauteur, ça justifie pas de buter des veaux, et qu'on peut essayer d'avoir une discussion sérieuse et lucide sur comment on gère ses éventuelles frustrations alimentaires (changements d'habitudes progressifs, construction de nouveaux rituels, aspects sociaux, se souvenir pourquoi on le fait, etc.) au lieu de faire comme si ce problème n'existait pas.
 
Moi j'irais encore plus loin dans la discussion : faut-il utiliser le mots viande ? Est-ce que ce terme n'invisibiliserais pas les animaux ? Comme le dit Aymeric Caron dans son livre No Steak, si on mange de la viande, c'est parce que l'on assume pas la mort de l'animal.
De même, le journaliste pose une autre réflexion. On a souvent tendance à parler des "humains et des animaux", or on oublie que l'humain est un animal. Il est donc plus précis de parler "humains et des non-humains". <br /:><:br /> — Le 28 Déc 2017, 19:47, fusion automatique du message précédent — <br /:><:br />
Hell":2yl80wf0 a dit:
J'ai déjà été confrontée à une personne choquée par le fait que j'appelle les personnes mangeant de tout des "omnis", parce que je n'avais pas à donner de mot spécial: Ils sont normaux et puis c'est tout. Alors carniste... :whistle:
Moi j'ai vu des mangeurs de viande qui s’appelaient eux-même des "omnivore". Si quelqu'un est choqué par le fait que j'appelle les personnes mangeant de tout des "omnis", je lui répond que moi ça me choque pas que l'on m'appelle "végane" (ou végé,herbivore...), donc je ne vois pas le problème de l’appeler omni ou carniste.
Pour combattre une oppression, il a toujours fallu d'un changement de vocabulaire. Où en serait-on avec le racisme si on aurait pas abolie le terme "nègre" ? Pour le spécisme, c'est pareil.
 
Pour le « fromage » végétal, on peut aussi l’appeler Gary :p.

(Résumé : un message Facebook s’indignait que la chaine britannique Sainsbury’s utilise le mot « cheese » pour un produit végétalien. Dans son coup de gueule, l’autrice dit « Appelez ça du Gary ou je ne sais quoi, mais pas “fromage”. » Message reçu par des véganes qui récupèrent l’appellation, souvent ironiquement, mais aussi par des supermarchés et des restos. Je ne sais pas si ce gag dure encore mais j’y ai repensé en le voyant sur le site web du magasin végane de Bruxelles :).)

H.
 
En fait, j'ai l'impression que le vocabulaire doit s'adapter à la situation.
Si on écrit un texte militant, utiliser les termes exacts (et les définir quand nécessaire) me semble primordial. Par contre, de visu, il faut s'assurer d'avoir le temps d'expliquer de quoi on parle et, même avant ça, d'être face à une personne qui souhaite/peut comprendre. Parce que bon... La plupart des gens que je rencontre ne savent pas ce qu'est le véganisme (ou croient savoir mais se trompent), alors venir en prime avec le carnisme et le spécisme, ça fait vraiment beaucoup d'un coup, à mon avis.
 
Après tout, définir des mots comme carnisme ou spécisme n'est pas chronophage non plus. De toute façon si j'utilise ces mots, la majorité vont eux-même me demander leurs définition. Et je répond :
spécisme : discrimination lié à l'espèce
carnisme : idéologie selon laquelle manger de la viande est normal, naturel et nécessaire.
Cela ne prend pas longtemps de définir des termes. <br /:><:br /> — Le 30 Déc 2017, 19:08, fusion automatique du message précédent — <br /:><:br /> J'ai oublié de dire : Pensez à définir précisément le terme "végane", parce que beaucoup de personnes croient savoir ce que c'est mais le savent pas. Et préciser qu'il ne s'agit ni d'une mode, d'une religion ou d'un simple mode de vie.
Comme le dit Antastesia, le véganisme est bel et bien politique.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=yj9xw_Gn2TE[/youtube]
 
J'ai l'impression que tu pars du principe que les personnes auxquelles tu t'adresses s'intéressent forcément à ce que tu as à leur dire et sont capables de tout assimiler immédiatement. Ou alors tu prends le parti de n'en parler de manière détaillée qu'aux personnes qui le souhaitent vraiment?

De mon côté, je note une énorme différence entre les personnes qui font la démarche de venir à l'un de mes ateliers de cuisine, celles qui viennent juste manger au restaurant et celles qui ne me demandent rien du tout (la plupart des gens en fait). Les premières s'intéressent aux raisons du véganisme, les secondes plutôt à leurs assiettes et plus rarement au véganisme en lui-même (la plupart des clients n'étant pas véganes) et pour les troisièmes c'est la loterie. Je ne m'adresse donc pas de la même manière à toutes les personnes avec lesquelles j'ai l'occasion d'en discuter, le point de départ étant différent.
 
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