Le marteau et l'enclume

Comme le dit MajorTom cette question sert a tester la cohérence des raisonnements.
Mais en faisant cela on réduit notre choix éthique a un choix purement rationnel. Or il s'agit nécessairement d'un compromis, le moins pire possible. faisant intervenir la raison, les émotions et une dose d'egoïsme. Je m'explique :
Je sais que je tue beaucoup d'animaux pour mon confort ( par exemple quand jeme déplace sur autoroute et que nombre d'insectes sont fauchés par ma voiture) mais j'estime que je compromet suffisamment mon confort pour fermer les yeux sur cette incohérence qu'il y a a tuer sciemment des insectes lorsque je me déplace en voiture.
Par contre je fais tout mon possible pour que mes actions ne nuisent pas aux Vertébrés, sans compromis.
Mais il y a un compromis, une incohérence, a savoir les horreurs que vivent nos animaux d'élevage et ne pas prendre d'assault ces élevage pour libérer nos lointains cousins. C'est un compromis entre mon confort et mon éthique, c'est donc une incohérence entre mon éthique et mes actions.
 
Avoir de la viande dans son assiette tu veux dire?
Déjà us, une fois un morceau de saumon alors que le plat sensé être sans viande, et alors pas touché.
Ensuite le lardon dans des légumes à la cantine ou s'étais seulement écris "petit pois carottes", j'ai juste mangé des potatoes qui ne l'ont pas touché, ni presque pas la sauce (à l'eau.)
Sinon, quand j'ai de la viande dans mon assiette, je ne la mange pas, je respecte mes convictions. Je la donne à quelqu'un si il le faut.
 
Je me reconnais assez bien dans ce que dit NICOLAS.

Sinon dans ce genre de situation, la question que je me pose c'est surtout : est-ce que je veux être vue ou pas en train de refuser un plat / jeter de la nourriture ?

Récemment je me suis retrouvée avec des légumes au beurre dans mon assiette (alors que j'avais précisé sans aucun produit laitier ni oeufs), c'était un déjeuner professionnel avec des quasi-inconnus, eh ben je n'ai pas fait la fière, je me suis contentée de ne pas manger mes légumes, mais en toute discrétion, parce que je n'avais pas envie que les autres personnes à table en garde l'idée qu'un végéta*ien c'est quelqu’un de super pénible qui fait des caprices. Par contre, à la fin du repas, je suis allée voir le restaurateur et je lui ai parlé du problème, dans l'espoir que la prochaine fois qu'on lui demande un plat vgl, il sache ce que ça implique.

A contrario si je suis avec des amis, je ne leur cache pas que je ne mange pas telle partie de mon plat (et je leur propose évidemment), mais je ne renvoie pas non plus l’assiette, c’est un truc qui me met mal à l’aise.

En résumé dans ma tête le dilemme c’est moins « manger ou jeter » que « manger ou risquer de créer une situation sociale problématique » (je pense à la potentielle mauvaise image des végés, mais aussi au fait de froisser la personne qui a fait la cuisine et chez qui on est invité).

Ma hantise c'est vraiment ça en fait : me retrouver à devoir choisir entre manger un produit animal ou me comporter comme quelqu'un de super blessant (selon les codes sociaux dominants évidemment). Et là je ne parle pas uniquement du fait qu'il est désagréable de passer pour la reloue de service mais aussi aux conséquences que ça peut avoir.

Un exemple (légèrement) extrême : si je déjeune avec le président du monde et que ma mission est de le convaincre de ne pas déclencher une guerre nucléaire, qu'il me propose des produits animaux et que ma conviction est qu'un refus pourrait le contrarier au point de déclencher sur le champ ladite guerre nucléaire, je pense que je me force à manger.
 
...je pense que je me force à manger
Idem.
C'est un peu l'adage "Reculer pour mieux sauter".

Dans un autre genre, je me demande dans quelle mesure je vais encore pouvoir assister à la célébration du terme ultime de l'exploitation animale (= un repas ordinaire) sans que cela me gêne au point que les "contre" l'emporte sur les "pour".
Mais se couper de ce moment clef de la vie sociale c'est aussi peut être faire reculer l'image du végétarisme.
 
N1C0LAS j'ai bien aimé ton précédent message, du sens et de la réflexion.

Concernant les définitions, elles sont absolues:
ignorance: manque de connaissances par manque d'information ou de curiosité
croyance: acceptation de faits non vérifiables (non réfutables dirait K. Popper)
principe: verrou irrationnel servant à maintenir une cohérence souhaitée

Ce sont trois causes primaires menant à des choix allant à l'encontre de la raison et éventuellement de l'émotion. Ce sont aussi les outils permettant de manipuler une population: rendre les gens débiles (ignorance), leur faire croire ce qu'on veut (croyance) jusqu'à ce que leurs choix ne soient même plus réfléchis (principe). On se rapproche assez de la pensée de J. Krishnamurti.

Notons que ce que nous appelons conscience de soi et d'autrui, est le produit de la raison et de l'émotion et se rapporte directement à la définition du bien et du mal, des notions exclusivement humaines. Cela rend le débat anthropocentriste mais pouvons nous ne pas l'être. (non ce n'est pas une question, c'était rhétorique)
 
Hæ,


Considérant l'exemple donné, je ne me sentirai pas contraint de quoi que ce soit et choisirai de ne pas manger.

Je trouve que le terme "contraint" est trop fort pour la situation. Il s'agit plus d'un cas de conscience qui oppose convictions personnelles / gaspillage - si j'ai bien compris - pas d'une réelle contrainte.
 
Ce sont trois causes primaires menant à des choix allant à l'encontre de la raison et éventuellement de l'émotion.

D'accord, je vois mieux.
Cela dit "principe" comme "verrou irrationnel" d'accord si on pose cette définition philosophique stricte. Mais de manière plus courante un peut dire qu'un vegan ne consomme pas de produits issus de l'exploitation animale par "principe" justement. Et le principe posé n'est pas nécessairement irrationnel. Mais sinon assez d'accord sur les trois causes primaires.
 
Hum.....je rejoins Jonathan Safran Foer dans "Eating Animals » dans le sens ou "si rien n'a d'importance, il n'y a rien à sauver" mais je conçois que l'on puisse se retrouver dans des situations délicates ou refuser le plat (qui contient de la viande) peut être prit comme une offense...Ce n'est pas facile.
Est ce la ou ce mesure la force de notre conviction, quitte à faire du "gaspillage" si l'on à pas d'autre choix?
 
Mais, c'est tjs pareil : proposer de la viande à un-e vg, c'est qd mm super offensant pour le-a vg (enfin, si la personne qui propose est au courant, bien sûr). Donc si on m'offense en me proposant un truc contraire à mon éthique, rien à foutre d'offenser en refusant le plat.
 
Oui c'est sur que si la personne qui nous propose le plat sait que l'on est veg et nous donne un plat avec viande...ben la c'est clairement offensant!!!
 
Le problème, c'est que ça arrive fréquemment. "oh, c'est juste des bouts de lardon, t'es pas obligé de les manger, t'as qu'à trier", etc.
 
Non mais on est pas forcé non plus de voir le fait de ne pas manger un morceau de cadavre comme un gaspillage. Sinon go récupérer n'importe quel animal mort sur la route ou euthanasié pour ne pas gâcher sa bonne viande.
Je suis extrême mais vous voyez le principe. C'est du gaspillage pour quelqu'un qui voit ça comme de la nourriture uniquement.
 
kindy":15t15f6p a dit:
C'est du gaspillage pour quelqu'un qui voit ça comme de la nourriture uniquement.
Très juste. Je retiendrais.


Perso ça fait que deux mois que je ne mange plus de viande et j'ai une question pour les personnes qui sont végétariens depuis plus longtemps, à propos de ce genre de situations.
Est-ce que votre comportement a évolué face à ça ?
Est-ce qu'au début vous acceptiez exceptionnellement de manger de la viande pour "ne pas gâcher" ou "ne pas faire chi#r", mais qu'avec le temps c'est devenu différent... ?

Ou bien plutôt dés le début vous n'avez plus manger un seul morceau de viande... ?
 
Fushichô":2rwxpl4k a dit:
Le problème, c'est que ça arrive fréquemment. "oh, c'est juste des bouts de lardon, t'es pas obligé de les manger, t'as qu'à trier", etc.
Trier ? Pas question ! ça fait bien longtemps que je refuse de faire ça !
 
Perso ça dépends, ça m'arrive régulièrement de devoir tenir une semaine avec omnis qui font pas forcément toujours des efforts à ce niveau (parce que je n'ai pas un accès direct aux cuisines et aux cuisiniers, assez délicat à expliquer). Bon ben si je crève de faim au bout du quatrième jour, et ben j'aime pas avoir faim, alors je fait moins "la chiante" on va dire. Par contre si on me saoule avec des "rooooooooooh c'est pas si grave" et tutti quanti bon là rien que par défi je bouffe plus rien dans les plats ou y a des mélanges viandes-légumes.
(C'est quand même ultime quoi, si on me saoule pas, j'ai le comportement que les omnis attendent d'un vg, mais si ils voit ma répugnance et qu'iels m'emm* là non plus rien ne passe. Je suis complexe comme tous les humain-es on va dire).
 
Alors je sais pas, c'est peut être une fixette hein, mais de savoir que ça a été cuit ensemble.. Et que même en triant j'en mangerais quand même.. Non, du coup idem, je trie pas.. Je mange juste pas..
 
Jeeeeeeeeeeeeeeeuuuuuuuuuuuuuuuuuuuunnnnnnnnnnnnneeeeeeeeeeee !

Comment ça, ça nourrit pas ? :whistle:
 
Mais voyons, nous nous nourrissons d'amour et d'eau fraîche nous non ? :p
 
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