Les bouchers-charcutiers demandent à être protégés face à « la violence » végane

Le but de cette campagne ? Ben, c'est justement écrit dans le message :
Visibiliser l'oppression aux yeux des consommateurs qui passent devant la boucherie, en replaçant la réalité des faits que suppose la vente de cadavres et le commerce d'organes
- Déstabiliser les acteurs de la filière d'exploitation animale que sont les bouchers, en leur montrant que nous sommes présents partout
- Motiver les animalistes à agir depuis chez eux, et visibiliser l’ampleur d'un mouvement animaliste pouvant se manifester par une multiplicité d'actions individuelles qui s'intègrent dans une cohésion globale
 
J'ai l'impression qu'iels ont justement choisi le timing en fonction de l'actualité. Est-ce que c'est judicieux... pas sûre. En plus, d'office qu'il y aura des débordements (même si 269 LA s'en désolidarise d'avance, mais vu cette précaution c'est qu'iels sont bien au conscient que le risque est grand vers des débordements).

P.
 
Oui, enfin, ça, c'est la théorie.
Parce que concrètement, ça va surtout exacerber davantage les tensions déjà existantes. C'est juste totalement absurdes...

Edit : J'avais pas vu le message de Princesse. Je trouve ça un peu facile d'inciter les gens à se mettre dans une situation qui va forcément créer des tensions, et ensuite de dire "on se désolidarise". Et j'espère vraiment que leur action va avoir un effet quasi nul.
 
Oui voilà, plutôt que but j'aurais pu écrire conséquences dans le reste de la société. J'ai l'impression que ça va surtout donner de l'eau au moulin de la FNSEA, des bouchers etc ... qui demandent depuis plusieurs semaines au gouvernement de réagir CONTRE les associations de PA en général (oui toutes, parce que je ne les vois pas faire dans la demi-mesure).
 
Mais j'suis tout à fait d'accord avec toi Jess. Je trouve ça culotté, d'inciter à ce type d'action dans le climat actuel tout en précisant qu'iels ne pourront être tenu pour responsable en cas de débordement.

Et oui vu qu'il y en a déjà qui veulent interdire toutes les associations de PA, faire un appel comme ça va donner encore plus d'arguments à celleux qui veulent ça.

P.
 
Créer un rapport de force dans l'opinion publique n'est pas forcément une erreur. Je vous vois tous dire qu'il vaudrait mieux "calmer les tensions" pour se faire mieux voir, mais ça me semble aller complètement dans le sens des stratégies médiatiques du camp opposé (les différents lobbies et groupes d'influence impliqués dans l'exploitation animale, et les biais de tous les journalistes qui rapportent des informations sur ce sujet).

Leur intérêt à eux, ça n'est pas qu'on soit perçu comme "mauvais" dans l'opinion publique.
Leur intérêt, c'est qu'on ne soit pas perçu du tout; de sorte que leur activité puisse continuer à être perçue comme légitime et surtout non contredite.
La stratégie de diabolisation a commencé après que l'idéologie végane a commencé à percer dans les médias. Avant ça les véganes - et j'entends bien: les idées qu'on veut transmettre - étaient totalement ignoré.es. La diabolisation ou la ridiculisation ne cessera que lorsque le mouvement végane sera retourné au silence médiatique, ou lorsqu'il sera devenu dominant. On sera perçu comme "gentil" que lorsqu'on aura arrêté de revendiquer la fin de l'exploitation animale...

Je ne vois pas beaucoup d'exemples de mouvements sociaux de grande ampleur qui aient conquis le public en étant perçu comme "gentils", bien au contraire. Ce qu'on devrait chercher, c'est d'être perçu comme "juste". Cette action va exactement dans ce sens-là, et me semble d'autant plus opportune qu'elle est pratiquée de façon non violente et non dissimulée en faisant suite à des dégats matériels. On peut difficilement imaginer meilleur contexte pour diffuser un message, et la stratégie de 269LA me semble très intelligente à ce sujet.

Je trouve un peu ironique qu'en étant (il me semble pour beaucoup d'entre vous) opposé.es à de la violence, vous réprouviez une action non-violente qui s'oppose à la violence.
 
NicolasJ":2fuf9nwg a dit:
Leur intérêt à eux, ça n'est pas qu'on soit perçu comme "mauvais" dans l'opinion publique
J'ai quand même l'impression que ça arrange bien l'omni de base qui trouve là un prétexte pour se vautrer dans son propre déni (sur le mode : "ce sont des fanatiques, on a bien raison d'être comme on est"...). Même si je suis d'accord sur un point que tu soulèves : tant que le véganisme (et l'abolitionnisme) ne seront pas l'équivalent d'une doxa, ou au moins des idées plus largement partagées, il y aura toujours un discours sur les "méchants véganes".
 
NicolasJ":3vyrptaw a dit:
Je trouve un peu ironique qu'en étant (il me semble pour beaucoup d'entre vous) opposé.es à de la violence, vous réprouviez une action non-violente qui s'oppose à la violence.
Ce que je crains justement c'est que cette action ne soit pas du tout perçue comme non-violente. L'idée du faux sang est de faire penser à du sang, justement ; alors je sais bien que l'idée est d'évoquer le sang des milliards d'animaux tués chaque année, mais c'est déjà une interprétation que font celleux qui lancent l'action, je doute que les gens visés et le quidam penseront à ça.
 
On en arrive à des situations folles avec cette histoire.

J'habite dans l'Ain, donc pas très loin du fameux abattoir incendié.
Tout à l'heure, je parlais avec un responsable local de l'association "Artisans du monde". Depuis des années, Artisans du monde a un rayon avec quelques produits dans un petit magasin de producteurs locaux (viande, fromage, fruits, légumes...) comme on en trouve beaucoup dans le milieu rural.
Parmi les produits du rayon Artisans du monde se trouve quelques tablettes de chocolats avec le logo "Vegan".
Et bah figurez vous que le magasin de producteurs ne souhaite plus que le logo vegan figure sur des produits vendus dans un de ses rayons !!!

Artisans du monde doit soit coller une étiquette sur le logo vegan soit retirer ses produits...
 
NicolasJ":7yed55op a dit:
Je trouve un peu ironique qu'en étant (il me semble pour beaucoup d'entre vous) opposé.es à de la violence, vous réprouviez une action non-violente qui s'oppose à la violence.
En fait ce qui m'inquiète c'est qu'une action prévue pour être non-violente à la base finisse par l'être - et ça semble être présent dans la tête des organisteurices aussi, vu le besoin de s'en désolidariser d'avance. En soi je la trouve chouette l'action (vraiment hein, j'y aurait bien participé à un autre moment), mais là dangereuse vu le contexte.

Je pense que c'est le moment de rappeler qu'il faut pas faire d'amalgame entre d'une part des actions violentes réprimées à juste titre par la loi et d'autre part la diffusion d'idées non-violente qui elle est plutôt protégée par la constitution. Et si on se retrouve avec des violences qui surviennent au cours d'une action prévue pour être non-violente, ça aide pas vraiment à bien marquer la différence.

Bon, je dis ça, mais en même temps ça m'enrage qu'on en soit à possiblement s'auto-censurer sur des actions non-violentes juste parce qu'on fait face à des menaces justement de censure de nos idées... c'est sûr qu'il s'agit pas de céder ! Je pense que je partage un certain nombre des opinions que tu exprimes, notamment sur le fait qu'il faut pas chercher à être perçus comme gentils mais comme justes.

Mais peut-être que sans céder on peut quand même être un peu stratégiques et bien choisir nos combats. Là le truc confrontationnel avec les boucheries ça me semble pas le plus productif quand même, et pas tellement le meilleur contexte pour bien mettre en valeur pourquoi notre combat est juste (oui je sais, en fait ça devrait être évident, le sang, tout le monde devrait comprendre - mais en fait non, parce que le carnisme).
 
Oui, évidemment, dans l'idéal, il faudrait être perçus comme "justes".
Mais ce n'est pas en tapant sur le petit boucher de quartier qu'on sera perçus comme justes.
Le petit boucher de quartier, il est dans la même situation que l'épicier, le primeur, et tous les autres commerçants, à s'échiner à bosser 80H par semaine pour un salaire à peine décent.
Ce n'est pas sur lui qu'il faut taper.
Défendre les faibles en tapant sur d'autres "faibles" n'est absolument pas la solution.
Montrer la réalité aux gens est beaucoup plus efficace, jeter du faux sang par terre ne montre absolument rien et ne peut qu'aggraver la situation actuelle.
 
Mais peut-être que sans céder on peut quand même être un peu stratégiques et bien choisir nos combats. Là le truc confrontationnel avec les boucheries ça me semble pas le plus productif quand même, et pas tellement le meilleur contexte pour bien mettre en valeur pourquoi notre combat est juste.
Je comprends bien l'idée de stratégie, mais alors quelles sont tes préconisations pour ce contexte ?
Se taire, laisser retomber les tensions, se faire oublier, pour reprendre de plus belle plus tard ? Ne se passera-t-il pas exactement la même chose à chaque fois qu'on élevèra la voix pour dénoncer ce qui se passe ? Notre occasion actuelle de parler, elle est donnée par l'instauration d'un contexte de violences matérielles qui menace l'ordre en place.
Il me semble que c'est notre message en lui-même qui constituera toujours une confrontation avec les acteurs de l'exploitation animale. On peut l'exprimer de la façon qu'on veut, on sera soit ignoré, soit ridiculisé; soit on sera réprimé et on aura alors la possibilité de s'engager dans un rapport de force.
Puisque nous avons justement le contexte qui met en avant cette confrontation, c'est l'occasion de le faire. Dans quel autre contexte que celui de la confrontation directe est-ce qu'on peut déployer nos arguments et être écoutés ?

L'anecdote de Kob illustre parfaitement ce que je dis:
Du moment que l'activité des un.es et des autres n'est pas menacée par la présence du logo "végane", ils peuvent la tolérer sans problème. Et s'ils ou elles ne se sont jusqu'ici pas senti.es menacé.es par ce logo, c'est parce que la revendication de l'abolition de l'exploitation animale au travers du mot "végane" n'était entendue par personne.
Le fait qu'une répression idéologique s'étende est un très bon signe. (désolé pour ton chocolat Kob :) ).

Aujourd'hui c'est les commerçant.es, hier c'était les canines des bébés malnutris avec du soja OGM, demain ce sera peut-être la bouffe des animaux de compagnie. Laissons trouver aux médias des prétextes pour nous discréditer (ils en trouveront toujours), et concentrons-nous sur la diffusion de notre message et les opportunités qui nous sont données pour le faire.

Le petit boucher de quartier, il est dans la même situation que l'épicier, le primeur, et tous les autres commerçants, à s'échiner à bosser 80H par semaine pour un salaire à peine décent.
Ce n'est pas sur lui qu'il faut taper.
Qui est-ce qu'il faut viser ?
Les grandes surfaces sont dépersonnalisées, les abattoirs sont éloignés et ignorés, les élevages sont cachés derrière un voile d'illusions. Les gens n'ont de lien avec le fonctionnement d'aucun de ces trois systèmes; les dénonciations produites par les activistes de L214 ont impacté peu de gens de manière significative, qu'elles se soient faites envers les élevages ou les abattoirs. La principale réaction du système agroalimentaire a été de mettre une couche de peinture dans les élevages, les télés et les esprits, et c'était à priori suffisant pour que débat public il n'y ait pas.

Le commerce de proximité en revanche, c'est ce qui parle à la classe dominante, parce que c'est le dernier maillon de la chaîne pour elle. C'est la représentation d'un idéal derrière laquelle elle peut se réfugier. C'est le seul endroit où les victimes sont visibles sur la voie publique et dans les villes où vivent la plupart des gens. Pour la grande majorité de ceux qui consomment des produits animaux, leur seul contact avec les animaux qu'ils condamnent, c'est justement à travers les vitrines de ces commerces. Quelle meilleure cible pour faire résonner un message et installer un rapport de force ?

Est-ce que vous pensez vraiment que ceux ou celles qui ont décidé de casser des vitrines n'ont fait aucun choix stratégique, et ont juste décidé de taper dans le premier venu ? (à vrai dire j'en sais rien, mais à mon avis, quand on met en cause sa sécurité, l'intégrité de sa personne et sa crédibilité sociale en agissant dans l'illégalité sur un sujet aussi lourd d'implications, on réfléchit un peu avant à ce qu'on fait).
 
NicolasJ":35gtz69b a dit:
les dénonciations produites par les activistes de L214 ont impacté peu de gens de manière significative, qu'elles se soient faites envers les élevages ou les abattoirs.

En fait, déjà, sur ce point, on est pas d'accord.
Donc, partant de là, on ne peut pas être d'accord sur le reste.
Mais du coup, si ton postulat de base c'est que ce qui a été fait par des associations plus "soft" tel L214 n'a servi à rien, le reste de ton raisonnement est tout à fait cohérent.
Seulement, voilà, on est pas d'accord sur ce point...
 
D'accord avec jess !
Et sur le dernier point, pour moi les casseurs de vitrine n'ont réfléchi à rien du tout, n'ont pas remis en cause leur sécurité en agissant de nuit et dans l'anonymat, et visiblement la crédibilité du mouvement social semble passer après autre chose (mais quoi ?).
 
Je ne suis pas non plus d'accord avec l'affirmation selon laquelle les actions de L214 n'auraient pas d'effets positifs. Une partie des gens qui ne se préoccupent pas spécialement de la cause animale ont entendu parler de l'association, ont vu ses videos, et dans certains cas se sont mis à réfléchir. En revanche, j'ai de gros doutes sur l'impact positif d'actions fondées sur l'émotion contre la corporation des bouchers, même si cette corporation vit de l'exploitation animale. Des omnis de mon entourage, plutôt ouvert-e-s habituellement, me prennent à partie ces derniers temps, sur un mode mi-ironique mi-exaspéré. Beaucoup de gens entrent plus facilement dans la discussion de manière posée, et se laissent davantage convaincre par des faits.
Il ne faut pas perdre de vue non plus que l'un des objectifs de la communauté est d'aboutir à des lois. Il faut entrer en dialogue avec les pouvoirs publics, faire bouger les lignes en provoquant le débat sur la base de faits, de révélations, d'expertises solides. Le véganisme et l'abolitionnisme présentent d'excellents arguments (souffrance animale, effets d'écosystème, usage des ressources disponibles, etc.). J'ai l'impression qu'en se focalisant sur le mode d'action sur lequel nous avons le moins de certitude, nous nous privons de nos meilleurs outils.
 
NicolasJ":ihdqau9f a dit:
L'anecdote de Kob illustre parfaitement ce que je dis:
Du moment que l'activité des un.es et des autres n'est pas menacée par la présence du logo "végane", ils peuvent la tolérer sans problème. Et s'ils ou elles ne se sont jusqu'ici pas senti.es menacé.es par ce logo, c'est parce que la revendication de l'abolition de l'exploitation animale au travers du mot "végane" n'était entendue par personne.
Le fait qu'une répression idéologique s'étende est un très bon signe. (désolé pour ton chocolat Kob :) ).
N'empêche, je trouve que le regard des gens apprenant mon veganisme a changé... Hier, il presque fallu que je démontre que je n'étais pas un casseur de boucherie ou un bruleur d'abattoir et que je réprouve ses actions auprès de mes interlocuteurs. Auparavant, je passais seulement pour le petit marginal du groupe.
J'ai l'impression que maintenant quand on dit je suis végétarien, végétalien, il n'y a pas de problème. Mais si on dit vegan, le regard change.

Finalement, je me demande si je préfère pas recevoir un "petit cri de la carotte" ou "le lion mange la gazelle" comme avant...
 
NicolasJ":3b4ohlfl a dit:
C'est le seul endroit où les victimes sont visibles sur la voie publique et dans les villes où vivent la plupart des gens. Pour la grande majorité de ceux qui consomment des produits animaux, leur seul contact avec les animaux qu'ils condamnent, c'est justement à travers les vitrines de ces commerces. Quelle meilleure cible pour faire résonner un message et installer un rapport de force ?
Y’a les publicités, par exemple. En fracassant des pubs, on s’attaque aux gros annonceurs, à JCDecaux, à ClearChannel, mais on ne violente pas psychologiquement les proprios et employé⋅es des commerces.

H.
 
les dénonciations produites par les activistes de L214 ont impacté peu de gens de manière significative

C'est ça que j'ai écrit. Je n'ai jamais dit que les actions de L214 n'ont eu aucun effet positif; bien au contraire. J'ajoute que je n'ai pas non plus dit que désormais, les actions de L214 n'allaient pas avoir davantage d'impacts significatifs.
La population végane en France aujourd'hui, c'est entre 300 000 et 600 000 personnes. Sur les 65 000 000 restants, le carnisme est toujours présent à différents niveaux. Là où le travail de L214 est formidable, c'est dans la production d'un corpus de vidéo visant à décrédibiliser la parole des acteurs de l'exploitation animale. Et ces vidéos sont absolument nécessaires et utiles, parce qu'elles peuvent faire chuter certaines des barrières idéologiques mises en place pour justifier l'expoitation animale. Seulement, le nombre de personnes ayant eu accès à celles-ci est très faible. Et le nombre qui ont réagi à celles-ci autrement que par du happy-washing est encore plus faible.

Pour répondre à l'objection de Chocogrenouille: la visibilité est plus importante que la crédibilité. Tout simplement parce que la visibilité est une condition nécessaire pour faire évoluer la crédibilité. On a d'un côté une industrie qui a un pouvoir médiatique lui permettant de dissimuler son manque d'arguments moraux. Si de l'autre tu as un mouvement parfaitement crédible mais que personne ne voit, il n'aura aucun intérêt.
Dans les faits, il n'y a pas besoin d'avoir des vitres cassées pour que le mouvement végane n'ait aucune crédibilité, vous connaissez comme moi toute une liste de prétextes et arguments... La crédibilité, elle se gagne via les médias.
On peut prendre l'exemple du mouvement végétarien, qui a depuis très longtemps des revendications et des arguments pertinents sur le fait qu'il faille arrêter de tuer les animaux. Aujourd'hui le mouvement est dillué dans un bain de normalité les dépossédant de leurs revendications. Si les mots végétariens ou végétaliens n'opposent aucune résistance, c'est peut-être parce qu'ils ne signifient rien de politique aux yeux des autres et ne représentent aucune menace.

Le fait qu'il y ait confrontation publique et donc une meilleure balance de visibilité entre les différents acteurs (relativement, puisqu'il reste une propagande publicitaire et un biais des médias) permet de générer un débat où on peut agir sur la balance de crédibilité. On a clairement tous les arguments pour le faire. C'est à cet endroit et ce moment où l'on peut faire une démonstration de justice. La seule chose dont on a besoin, c'est de faire douter.

Y’a les publicités, par exemple. En fracassant des pubs, on s’attaque aux gros annonceurs, à JCDecaux, à ClearChannel, mais on ne violente pas psychologiquement les proprios et employé⋅es des commerces.
Haricot, il n'y a rien de plus dépersonnalisé qu'une publicité. C'est pas forcément une mauvaise cible, mais je ne pense pas que ce soit la meilleure pour avoir des réactions individuelles et médiatiques. Quant aux "violences psychologiques", je serais prêt à considérer qu'elles seront significatives lorsqu'une personne sera blessée physiquement. A partir de là, je voudrais bien admettre que le degré de violence psychologique d'un bris de vitrine sera trop grand, puisqu'il y aura une véritable menace derrière. Mais là on est dans le débat sur la non-violence, et c'est pas l'endroit pour cette discussion.

Il ne faut pas non plus oublier de quel côté de la vitrine se trouve la violence qu'on cherche à éviter.
 
Perso, j'ai l'impression (mais je me trompe peut-être), que si je n'étais pas végane et si je ne m'intéressais pas plus que ça au sujet,
et si j'entendais distraitement dans les médias ces histoires de véganes qui cassent des trucs et lancent du faux sang (c'est-à-dire en gros la situation d'une grosse majorité de la population),
ça ne me donnerait pas, mais alors pas du tout ! envie de m'intéresser au sujet et à leurs revendications, d'aller chercher derrière les raisons qui les poussent à de telles actions.
Je me dirais juste rapidement que ce sont des tarés et je plaindrais les artisans touchés. Et je passerais à autre chose direct (avec la peur, si jamais je réduisais ma consommation de viande, d'être associé à ces gens).
 
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