Les différents mouvements féministes

Marcelina

Avale du tofu
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Hey mais c'est une géniale idée ! Même si je ne suis pas concernée non plus!

Je lisais justement récemment un article sur à quel point certaines "féministes" tuent le féminisme dans l'oeuf en alléguant qu'être mère et/ou femme au foyer ça allait contre leurs combats.
c'était très pertinent et intéressant (mais en anglais, sur le mag EverydayFeminism)...
Du coup bonne route à ce projet !!!
 
Je ne suis pas d'accord avec les commentaires extrèmes tels que un "certain" féminisme tue le féminisme dans l'oeuf. D'abord parce que je ne crois pas que ce soit certaine féministes qui atteignent profondément le féminisme mais le patriarcat. Et de plus cela ne fait qu'accroître la division d'un mouvement qui a bien besoin de solidarité, un mouvement composé d'êtres humains qui doivent composer avec des contradictions intenables socialement. Et pour lesquels la réflexion politique n'est pas épargné en terme de critique par l'idéologie dominante. Et décridibilisée de façon permanente avec ce genre d'attaque d'ailleurs. Alors ça me gonfle de voir tirer à boulet rouge quant bien même je ne suis pas fermée à la reglexion et au dialogue et pas d'accord avec tout. Mais dire "tuer dans l'oeuf" c'est pas dans un sens constructif pour moi. Bref. Personne n'est jamais d'accord avec tout le monde dans tous les mouvements politiques et j'en ai assez de voir cette critique à l'endroit du féminisme qui est un mouvement comme un autre.
 
De toutes façons tout le monde sait qu'il y a des bonnes et des mauvaises féministes. Les bonnes étant évidemment celles qui demandent poliment des trucs consensuels ou encore mieux qui ferment leur gueule. Et il y a les hystériques qui décrédibilisent le Féminisme politiquement correct, celui qui ne dérange personne et qui passe bien à la télé. :whistle:

En fait c'est un peu comme les mauvais végétariens qui osent déranger la majorité en lui rappelant la souffrance animale que représente un steak. :-/
 
Justement Moogli, qu'est-ce qui divise le mouvement féministe sinon la pensée qu'on ne peut pas être mère/femme au foyer et féministe ? C'est rejeter une catégorie de femmes cela, non ? Personnellement, je ne soutiens pas cette idée qu'une femme ne devrait pas être ceci ou cela (mère/femme au foyer; habillée ainsi ou comme cela). Je ne fais pas des attaques ad hominem mais je pense qu'il est bon de combattre les idées néfastes qui découlent, sournoisement et indirectement, du patriarcat.
 
Je pense que ca decoule surtout de l'idée de choix qu'il a derrière et surtout de ne pas revendiquer tout choix comme un acte féministe en soi.

Enfin dans l'ensemble, je reste d'accord avec Moogli en general, avant de parler des feministes ceci cela, la première chose à considerer c'est le patriarcat.

Et en ce qui concerne Everyday Feminism, bon...
 
Je continue en spoiler comme c'est un peu hors-sujet. Ça vaut peut-être le coup de déplacer les post si on veut continuer la conversation d'ailleurs.

Je pense qu'il s'agit surtout de visions profondément différente du féminisme et même du monde en général, des rapports de domination et des luttes sociales. Je distingue personnellement deux grandes définitions du féminisme (même s'il y a infiniment plus que deux mouvements féministes).
Le féminisme libérale/pro-sexe/queer revendique tout choix fait pas une femme comme féministe, indépendamment des pressions sociales que celle-ci peuvent subir et des conséquences que ces choix peuvent avoir. Questionner ces choix est considéré comme anti-féministe car revient à faire de l'ingérence et "parler à la place des concerné.e.s". C'est à chacun.e des se libérer soi-même dans l'idée qu'une approche individualiste mènera à un mieux-être général.
Le féminisme radical/abolitionniste analyse les rapport des classes sociales de sexe selon une approche matérialiste. Les réflexions portent sur les contraintes sociales et économiques qui pèsent sur les femmes et surtout leurs causes (avec évidemment en ligne de mire l'éducation genrée qui dresse les individu.e.s en fonction de leur sexe à se comporter en inférieures/soumises/au service des autres ou au contraire en dominants/auto-centrés/légitime sur tout les sujets). Contrairement à ce qui leur est souvent reproché, les féministes radicales ne critique ni les femmes ni leurs choix mais bien le contexte dans lequel se font ces choix et les conséquences que ceux-ci peuvent avoir aussi bien individuellement que collectivement. Car choisir entre la peste et le choléra ce n'est pas un "libre choix".
Les désaccords entre les deux visions cristallisent particulièrement sur certains sujet comme la prostitution, la pornographie et le genre.

La traduction française d'un article que j'ai trouvé intéressant sur le sujet : https://tradfem.wordpress.com/2016/03/2 ... mouvement/
 
C'est très intéressant Usagi.Chan (en effet, il faudrait peut-être déplacer ces derniers post dans un autre topic). Effectivement, le combat se mène aussi contre le contexte pour une future vraie liberté dans le choix. Bien sûr, il ne faut pas raccourcir en considérant que tel ou tel choix individuel nuit à la lutte (et je crois que c'est ce que pointait Marcelina). Par exemple, je pense qu'on peut vraiment vouloir être parent au foyer, cette position n'a rien de dégradant mais elle devient problématique quand le choix n'est pas entièrement libre.

Par contre, mais c'est un avis personnel, je ne vois pas en quoi des désaccords au sein d'un mouvement divisent forcément. On peut n'être pas d'accord et débattre mais vouloir tendre ensemble vers l'égalité (d'où les débats non ? on lutte aussi contre les idées). Il n'y a division qu'en cas de rejet de la part d'une personne ou d'attaques féroces, insultantes etc.
 
Merci d'avoir divisé le fil. :)

J'aurai plutôt vu un titre comme "les différents mouvements féministes" pour qu'on puisse aussi extrapoler sur d'autre mouvements. Là je trouve le titre un peu négatif.
 
Je dirais même :"les différents mouvements ISSUS du féminisme" car bah à la base la définition du féminisme c'est juste :"vouloir l'égalité des droits et des devoirs entre les hommes et les femmes" c'est sur tous les "à-coté" que des groupements se sont créés. De la même manière que le veganisme c'est refuser l'exploitation animale, et qu'à-coté s'est créé le welfarisme, l'abolitionnisme... et toutes les différentes interprétations qui découlent de l'idée de base. (Je en sais pas si je suis bien claire en fait !)
 
Les divisions semblent venir du fait que chaque culture est différente (par culture j'entends aussi bien la culture d'un pays que celle du village du coin), que la pression sociétale sur les gens, et les femmes en particulier, puisqu'on parle de féminisme, est issue de cette culture.
Il est donc extrêmement complexe de savoir quelle attitude est socialement construite par la culture propre de la personne, par la culture plus générale au niveau mondial, patriarcal majoritairement (voire absolument) et par la réflexion et la capacité de mise en perspective de cette pression. Laquelle est tellement présente qu'on en est imprégnés jusqu'aux plus profonds synapses.
 
je suis tout à fait d'accord
 
Euh là ben dans quoi je me retrouve moi !

Alors j'admets, je n'ai peut-être pas utilisé le bon terme ! Peut-être que j'aurais du dire que certains féminismes tue la Féminité dans l'oeuf. Car autant la Féminité est une énergie universelle (pour moi en tout cas), autant les féminismes sont motivés politiquement, socialement, etc etc. Ils sont multiples.

Evidemment que la faute est au patriarcat, je ne dis pas le contraire. Ce qui me choque quand même, c'est que certaines féministes, qui se battent contre ce patriarcat et contre ses injonctions, utilisent l'un de ses arguments pour le démonter quitte à dévaloriser toute un pan de femmes qui veulent être mères.... Comme si l'idée de lutter contre celles qui choisissent d'être des mères s'occupant des enfants était une suite logique pour démonter les rôles assignés par ce même patriarcat.
Non, il me semble, que la femme est à la base celle qui porte la vie, qui porte son enfant et que ça c'est une richesse incroyable. C'est un cadeau, un don qu'il faudrait honorer (à commencer par les hommes) même si on décide de ne pas s'en servir parce que l'indépendance ou le manque d'envie d'être mère sont plus forts.

Enfin bref, je sais pas si mon raisonnement est saisissable mais je trouve que les féministes qui s'acharnent contre les mères se trompent de cible.... Comme j'avais déjà dit dans un autre topic, on ne peut pas toutes s'aimer car nous sommes humaines, okay, mais un combat tel que le féminisme commence par un minimum de bienveillance avec ses semblables il me semble, quelque soient ses choix de vie...
 
Tu pourrais nous citer des féministes qui "s'acharnent contre les mères" ?
Parce que je connais plusieurs centaines de féministes (IRL et IVL) j'ai lu plusieurs autrices d'ouvrages féministes, étudié un certain nombres de mouvements, lu des dizaines de blogs, je suis l'actualité de plusieurs associations féministes et pourtant je n'ai pas souvenir de tels propos.

Ceci étant, on ne peux pas nier que la maternité nuit aux femmes. Entre l'injonction à se reproduire, la violence obstétricale, les violences conjugales qui commencent ou s'intensifient souvent durant la grossesse, les mises au placard post-congé mat, le salaire moyen des femmes qui baissent de 4% par enfant, le manque de place en crèche, les gardes alternées imposées même avec un ex-conjoint violent, etc, on ne peut pas vraiment parler d'un long fleuve tranquille.
Tous ceci n'empêche évidemment pas de nombreuses mères (y compris "au foyer") d'être féministes et d'ailleurs quasiment toutes les féministes que je connais (personnes, asso ou mouvements) se sentent solidaires des mères qu'elles le soient elle-même ou non, sont sensibilisées à ces sujets et sont favorables à l'ouverture de la PMA aux femmes célibataires et aux couples de femmes.
 
Ah non je suis pas d'accord, il y a pas mal de féministe (en tout cas, j'en ai rencontré quelques unes) qui prônent le fait de pas avoir envie d'enfants comme un fait intrinsèque à leur combat. Si elles ne démontent pas ouvertement les femmes mères, en portant la nulliparité comme symbole de leur combat contre le patriarcat, elles admettent implicitement qu'avoir des enfants c'est être un peu "vendues" à "l'ennemi". Et ça, c'est tout autant violent à mon sens.
 
Usagi.Chan":1wn5hzr9 a dit:
Tu pourrais nous citer des féministes qui "s'acharnent contre les mères" ?
Parce que je connais plusieurs centaines de féministes (IRL et IVL) j'ai lu plusieurs autrices d'ouvrages féministes, étudié un certain nombres de mouvements, lu des dizaines de blogs, je suis l'actualité de plusieurs associations féministes et pourtant je n'ai pas souvenir de tels propos.
Marcelina":1wn5hzr9 a dit:
Ah non je suis pas d'accord, il y a pas mal de féministe (en tout cas, j'en ai rencontré quelques unes) qui prônent le fait de pas avoir envie d'enfants comme un fait intrinsèque à leur combat. Si elles ne démontent pas ouvertement les femmes mères, en portant la nulliparité comme symbole de leur combat contre le patriarcat, elles admettent implicitement qu'avoir des enfants c'est être un peu "vendues" à "l'ennemi". Et ça, c'est tout autant violent à mon sens.
Je suis féministe. Et j'ai fait le choix de ne pas avoir d'enfant. C'est mes recherches féministes qui m'ont permis ce choix (avant, je pensais être obligée d'avoir des enfants pour m'épanouir en tant que femme).
En tant que féministe, je revendique, pour toute femme, d'avoir le choix réel de faire des enfants ou de ne pas en faire, de ne pas devoir subir les injonctions que j'ai subies longtemps tout en les trouvant naturelles ("alors, c'est quand que vous nous faites des enfants ?" le jour où je me suis mariée, par exemple).

Donc oui, le fait que je ne veuille pas d'enfant est lié à mon féminisme. Ce qui ne veut pas dire que je ne soutiens pas pleinement les femmes qui font un choix différent du mien (avoir un ou des enfants, éventuellement être mère au foyer...).

Les déductions implicites que tu fais ne sont que tes déductions et la violence n'est que celle que tu imagines.

Je constate, parmi mes amies, que la répartition des tâches ménagères reste très genrée. Je n'en déduis pas que mes amies sont des vendues, mais simplement que c'est difficile de faire évoluer les choses.
 
Je n'imagine rien du tout, comment peux tu oser dire ça ? Tu ne me connais pas, tu ne connais pas les fréquentations dont je parle. Si tu t'es sentie visée par mes mots, ça n'était absolument pas mon but, ne prend pas ce que je dis personnellement si ça ne te concerne pas.

Que tu t'exprimes clairement et que tu sois au clair avec ton intention et comment elle est véhiculée, tant mieux pour toi. Que tu saches faire la part des choses et que tu l'exprimes avec limpidité, c'est parfait, génial. Et ta démarche est magnifique et louable, comme tu dis, le tout est d'avoir conscience d'avoir un choix, un vrai, pas dicté par la société et ses normes foireuses.

Ce que je tente de montrer du doigt, en gros, ce sont celles qui ont fait ce choix, le considèrent comme essentiel et n'entendent pas toujours que d'autres femmes veuillent des enfants. Je l'ai constaté, je l'ai senti, je l'ai entendu. Je dis pas que c'est une norme, je dis pas qu'elles sont nombreuses, je dis juste que ça existe et que ça fait partie de ces contradictions que je ne comprends pas. Et il y en a mille autres, mais comme dans toutes les causes hein... en définitif c'est juste un certain déficit de bienveillance qui peut me faire perdre les pédales des fois...


Ah j'ai retrouvé l'article que j'avais lu sur la question : http://everydayfeminism.com/2016/03/myt ... home-moms/ C'est en anglais par contre.
 
Et bien je considère effectivement le refus de la maternité comme un fait intrinsèque à mon féminisme, notamment pour toutes les raisons que j'ai cité dans mon dernier post (mais pas uniquement). Cela ne m'empêche pas de m'élever régulièrement contre les injonctions et culpabilisations faites aux mères (et jamais aux pères comme par hasard...). Et même si je pense que le désir d'enfants chez les femmes est en grande partie due à la propagande patriarcal (je ne crois ni à l’instinct maternelle ni à la Féminité qui serai une énergie ou un "truc" intrinsèque aux personnes) je n'ai jamais blâmée qui que ce soit de faire des enfants et surtout pas les femmes.

En fait c'est un peu le même problème qu'avec l'épilation. Je pense qu'il est vraiment fondamental de remettre cette norme en question et d'arrêter de s'arracher les poils si on souhaite une libération collective de la classe des femmes. Ça ne veut pas dire que celles qui le font sont des "vendues". Je considère globalement que le patriarcat n'est jamais de la faute des femmes de toute façon.
 
Je trouve ça quand même bizarre de comparer l'épilation au désir d'enfant. Au delà du patriarcat qui "impose" un peu ce point de vue, il faut pas oublier quand même que la fonction première de nos organes génitaux, c'est la reproduction hein... Qu'on a quand même une horloge biologique et des sensations, des choses qui se passent à l'intérieur. Dans mes potes qui ont ou attendent des gosses, a un moment s'est fait sentir ce truc, ce désir viscéral d'enfanter... Il n'est pas que normé, à la base il est naturel. Alors que le fait de s'épiler n'est juste pas naturel du tout, c'est de la construction pure et dure.
 
euh non l'horloge biologique c'est du flan par contre, ça a été démontré...
 
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