Les orphelins de la crise

frago

Fait crier les carottes
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13/8/12
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Article du courrier international:
http://www.courrierinternational.com/ar ... e-la-crise

Un soir, Anna était encore à l'école. Et sa maman ne venait toujours pas venir la chercher. Les instituteurs ne savaient pas quoi faire. Puis la petite a sorti de sa poche un papier. C'était une note qu'elle ne pouvait déchiffrer à son âge. "Anna, je ne viendrai pas te chercher ce soir. Je n'ai pas d'argent, je ne peux plus m'occuper de toi. Pardon. Ta maman". La personne qui raconte cette histoire m'en parle comme d'un cas quotidien. "Dans cette situation, que pensez-vous que l'école puisse faire ? Ils ont appelé le juge pour enfants et ce dernier nous l'a envoyé", témoigne Stratos, responsable d'un centre d'accueil pour enfants en détresse.

Tout cela n'a rien d'un livre de Dickens. Cela se passe aujourd'hui, dans une banlieue d'Athènes. La maman d'Anna n'est pas folle. C'est une jeune femme qui a perdu son travail et a paniqué. Il y en aurait des centaines comme elle aujourd'hui en Grèce. Des parents, tombés dans une impasse économique et qui ne peuvent plus s'occuper de leurs enfants.

"Il y a encore deux ans, 95 % des admissions dans nos centres d'accueil concernaient des cas de mineurs maltraités", explique Marine, qui travaille depuis dix-neuf ans dans un de ces centres. "Alors qu'aujourd'hui, la moitié des demandes vient de parents très pauvres. Huit fois sur dix, ce sont des familles monoparentales qui n'ont pas de parents autour d'eux", poursuit-elle. "Le plus souvent, les enfants viennent avec leur mère. Elle leur montre la chambre, le lit et me présente. Puis elle s'en va en disant 'je t'aime' et l'enfant reste collé à la porte en voyant sa mère s'éloigner", raconte encore Marina, qui succombe à l'émotion en racontant ces scènes de séparation. "Ces enfants ne crient pas, ne pleurent pas. Ils restent plantés devant la porte jusqu'à ce que l'ombre de leur maman disparaisse. Quand il y a des frères et sœurs, on ne peut pas les séparer immédiatement. Surtout le premier soir. On les met dans des lits séparés puis ont les retrouve dans le même quelques instants plus tard, enlacés, pour être certains de ne pas se perdre...".

En principe, ces foyers ne sont pas destinés à ce genre de situations. Pour les familles pauvres, il y a les services sociaux. Mais la pauvreté n'arrive jamais seule. "L'autre jour, on a eu le cas de cette petite fille", raconte une assistante sociale. "Elle avait trois ans et elle ne connaissait pas plus de quinze mots. Les médecins l'ont auscultée, elle se portait bien. Son père travaille du matin au soir sur des chantiers, sa maman est handicapée et ils ne pouvaient plus s'occuper de leur enfant. Quand personne ne te parle, comment peut-on apprendre la langue ?". La pauvreté conduit à la destruction du foyer et parfois aux mauvais traitements, témoignent encore les responsables des services sociaux. Ainsi, beaucoup de parents, avant d'arriver à l'extrême déchéance, préfèrent leur confier leurs enfants.

"Un jour, j'ai trouvé une femme à l'entrée du foyer, tenant sa fille par la main", reprend Marina. "Elle lui disait : 'Ne crois pas que maman ne t'aime pas. Elle t'adore, mais elle n'a pas de quoi te nourrir. Ici, les gens sont gentils, tu verras'. Que voulait faire cette mère ? Laisser son enfant chez nous et repartir ? Quelque soit le nombre d'années passées dans ce métier, il y a des choses qu'on n'accepte pas. Comme l'image de cette femme qui tient son enfant par la main et lui explique qu'elle va l'abandonner", conclut Marina.


Vive la crise économique, vive les plans de rigueurs en Grèce ou ailleurs qui ont des conséquences sociales dramatiques...
 
Gloups ! :'(

On casse tout et on remet tout à plat ?
A bas les financiers ?

Il va quand même falloir se décider un jour... :mmm:
 
Sans compter que la condition des hôpitaux publics est devenu largement invivable (je me rappelle avoir lu un article ou on racontait que les gens devait venir avec leurs draps, et que les familles veillaient au chevet du patient pour être sur de réussir à chopper un-e infirmier-e ou un-e docteur-e...), sans compter que maintenant avoir un salaire 600€/mois c'est considéré comme un assez bon salaire, sans compter que le taux de chômage a explosé,...

Ça m'évoque également un film datant du new deals de Roosvelt, (dont je ne me rappelle pas le titre, doit y avoir vagabond dedans), tiré de faits réels qui racontait l'histoire de deux trois jeunes pendant la période juste après 29, qui trouvant qu'iels coûtaient trop cher à leurs parents, et se disant que s'iels partaient leurs parents pourraient p'tet sortir la tête hors de l'eau, décidèrent de quitter en catimini le logis familiale...
C'est un peu ça en fait la situation maintenant en Grèce. Et c'est ce qui risque de nous pendre au nez tôt ou tard si les choses continuent ainsi.

Donc oui une réaction des masses seraient bien plus que salutaire et bienvenue, au lieu de s’intéresser à ses bêtises d’élections présidentielles ou encore au lieu de se résigner en se disant qu'on éviteras p'tet les coups de bâtons!
 
C'est affreux de lire ça... jusqu'où vont-ils laisser empirer la situation... Vont-ils aussi finir par interdire aux pauvres d'avoir des enfants pour éviter les futurs abandons tout comme en Chine pour lutter contre la surpopulation ?
Il y a tant de misère partout !
Et pendant ce temps ils ne pensent qu'à redorer leur image au mépris de toute bienséance en se servant de la crise. Proposant des solutions dont on ne verra sans doute pas la couleur, tout ça en prenant la mine de rigueur bien au chaud et engraissés au frais des contribuables... :mmm:
 
Jusqu'ou? Bah... y a aucune limite de la part des dirigeants.
Regarde l'Iran et la situation des femmes, avant l'arrivée des islamistes la situation des femmes étaient similaires à celles d'Europe (cad pas géniale à 100% mais au moins elles avaient des droits et l'égalité était écrite au moins dans la loi), après leur prise du pouvoir leurs situations est devenu totalement catastrophiques...

Ce que proposent les peut être futur-es dirigeant-es sont des programmes de rigueur quand on lit entre les lignes de leurs programmes.
Presque rien pour les classes les plus pauvres: augmentation de la TVA, exonération de charge pour le patronat, pas de remplacement de tout les postes supprimés dans la fonction public, augmentation de l'âge limite de la retraite, pas d'indexation des salaires sur l'inflation (mesure supprimé par Mitterrand au passage), aucune interdiction de licencier etc... Je n'appelle pas ça des mesures populaires, mais des mesures de droite, d’extrême droite en faveur des plus riches.
En gros nous pourrons continuer à crever la gueule ouverte, que ces abrutis qui se présentent au pouvoir s'en ficherait largement dans le fond.
 
Tout façon la Grèce entière à l'air totalement paralysée... :confus:

(Je viens de me taper une liste entière d'article relative aux conditions de vie dégradé dans ce pays... totalement déprimant).
 
frago":vx3vdphk a dit:
(Je viens de me taper une liste entière d'article relative aux conditions de vie dégradé dans ce pays... totalement déprimant).

On savait que tu étais sadique, mais on apprend que tu es en plus masochiste, et bien ça promet !
 
Un blog pour suivre l'évolution de la crise en Grèce : greek crisis

Le Mémorandum II c'est la guerre. On le savait de toute façon. La Place de la Constitution devient ce soir un champ de bataille, pas le seul. Les journalistes sur les lieux désignent déjà plusieurs « fronts » autour et sur la Place de la Constitution. La terminologie est guerrière, comme il se doit, « attaque, replie, tactique, blessés ». Tout a commencé au moment où Mikis Theodorakis et Manolis Glezos (héros de la Résistance – 1940) s'apprêtaient à rejoindre les milliers de manifestants devant le « Parlement ». En ce moment précis, les colonels-bancocrates ont alors donné l'ordre d'attaquer les citoyens. Tel fut leur plan. Provoquer des « incidents » pour « annuler » la marche citoyenne. Plan rodé et connu.

Plan assez réussi pour l'instant. Faire bruler la ville par les "casseurs", toujours prêts à "rendre service", montrer que "la rue" est "dangereuse", rejoignant le chef de l'extrême droite dans ses déclarations. Et surtout dissuader les citoyens à manifester. Ainsi au moment du vote la place sera vidée, et on peut parier que ce lundi, les médias vont se focaliser sur les destructions en ville, et non pas sur le sens du vote.

Je remarque que l'exécution de ce plan, a été davantage précipitée en termes de temps, de "moment opportun", qu'en juin dernier. Faire voter un texte anticonstitutionnel ayant en face plusieurs milliers de citoyens en train de manifester (pacifiquement) n'est pas supportable, c'est une image cauchemardesque, comportant de surcroit, le risque de « déstabiliser » également les opinions publiques ailleurs qu'en Grèce dans le "mauvais" sens. Donc, "offrant" lundi matin , un centre ville en partie détruit, c'est également déstabilisateur, mais allant dans le sens des maitres gouvernants. Les repères seront brouillés, la peur et le désespoir peuvent renaître chez les Grecs, surtout à présent, car ils semblaient, ne plus avoir peur. Voila l'essentiel du vrai sens de cette Athènes, si allumée ce soir. Pour le reste; casseurs attitrés et vrais manifestants en colère, ont fait le.... reste. Ah, et il ne faut pas oublier ceci : sans l'usage généralisé des lacrymogènes et autres trouvailles chimiques, les casseurs n'auraient pas pu trouver matière... dangereuse. Ils auraient été neutralisés par les manifestants.

Ce n'est pas par hasard si tout a commencé, lorsque Mikis Theodorakis et Manolis Glezos ont voulu pénétrer dans hémicycle, pour « regarder les députés droit dans les yeux et leur dire : Vous vous apprêtez à voter la mort de la Grèce » (selon leurs propres déclarations).

Le personnel médical de « l'Assemblée Nationale » a aussitôt conduit au dispensaire Manolis Glezos, car il a subi un malaise. Vers 19h48, alors rétablis, ils sont restés dans le bâtiment. Nombreux sont les manifestants qui ne quittent pas le centre de la ville, certains tentent leur retour sur la Place de la Constitution.


Ce midi, entre temps, une première expertise juridique émanant des juristes du « Parlement » faisait état de l'inconstitutionnalité du Mémorandum II. Mais nos députés... Merkoziens veulent passer outre.

A l'intérieur du « Parlement » le ton monte. Un député communiste, a fait du Mémorandum II (700 pages), un projectile, alors jeté sur le ministre Venizelos en pleine séance.

Cette nuit fut longue (elle ne sera pas la seule), de plus en plus de citoyens tentaient encore tard dans la soirée, à reprendre leur place et notre... Constitution. Sauf que les "casseurs" orchestrés sont également des éléments vitaux du régime bancocrate. Terre brûlée.

A part ça, il est évident que les Grecs sont les méchants de l'histoire. :mmm: :anger:
 
La situation est vraiment catastrophique.
Au départ la manifestation était pacifique mais ça a complètement dégénéré...
Ils veulent encore réduire leurs salaires de 20% !
Comment peut-on en arriver là à continuer à aggraver une situation déjà dramatique ?
L'avènement de la monnaie unique aura fait beaucoup de dégâts.
 
DarkCobalt":tddswxkw a dit:
Au départ la manifestation était pacifique mais ça a complètement dégénéré...

Et apparemment, cela a dégénéré à cause des forces de l'ordre ! :mmm:

S'il est vrai que les casseurs n'auraient pas pu agir sans l'utilisation "providentielle" des gaz lacrymo, c'est grave ! :cartonR:

DarkCobalt":tddswxkw a dit:
L'avènement de la monnaie unique aura fait beaucoup de dégâts.

Ce n'est pas la faute de la monnaie unique sur ce coup-là.

C'est la faute à une gestion stupide du capitalisme.

Tu as aussi le blog de Paul Jorion si tu veux plus détails sur la crise.
Je te conseille les vidéos réalisées tous les vendredis.
 
Le problème c'est que même avec la monnaie nationale, y a eu des plans de licenciements, des baisses d'aides au plus démunis, des baisses de charges sociales à payer pour les patrons (là c'est volontairement au masculin vu le nombre de patronnes et de femmes ayant un rôle important au CA des entreprises du cac-40...), ...
Avec le franc, la drachme, le deutch mark, etc ou la monnaie unique, le gros problème c'est qui dirigent l'économie aujourd'hui? Qui décident de ce qu'il se passe dans les hautes sphères de l'État, des entreprises, des banques? Pour quels intérêts? Dans quels buts?



Pourquoi est que ça me choque absolument pas que ce soit les gens qui expriment leurs légitimes colère qui se fassent taxer de tout les noms et dénominatifs dégueulasses, et absolument pas celleux qui les ont foutu dans l'horreur ou iels sont en ce moment? Ah oui je sais: la lucidité :(.
 
frago":1m40nnfo a dit:
Avec le franc, la drachme, le deutch mark, etc ou la monnaie unique, le gros problème c'est qui dirigent l'économie aujourd'hui? Qui décident de ce qu'il se passe dans les hautes sphères de l'État, des entreprises, des banques? Pour quels intérêts? Dans quels buts?

1 & 2) Les financiers
3 & 4) Pour faire du fric, toujours plus de fric

Quand tu sais que l'un des plus proches conseillers de "notre cher Président" est le PDG de BNP Paribas... et que BNP Paribas est englué jusqu'au cou (et même plus) dans les CDS (les assurances sur les dettes des Etats, ndlr), tu as une idée pas trop mauvaise de la situation : si la Grèce fait défaut, BNP Paribas et consors (Goldman Sachs, etc...) vont devoir payer ces fameuses CDS. Comme elles ne peuvent pas -> faillite.
(Ceci est aussi valable pour certaines grosses banques allemandes...)

Et encore, ce n'est qu'un des nombreux aspects de cette fichue crise.

Un autre aspect est la raréfaction des ressources fossiles (illustrée entre autres par un prix du pétrole qui augmente gentiment, d'année en année, et qui devient de plus en plus insoutenable pour l'économie réelle).
Seulement là, il faut se décider à se sevrer du pétrole et oublier la sacro-sainte croissance (qui ne veut strictement rien dire et n'apporte pas le plein emploi "comme par magie").

En clair, il faut changer de modèle à tous les étages. :whistle:

Y a-t-il un courageux dans la salle ? Oh hé, y a quelqu'un ?
 
Les relations très amicales entre pouvoir-économie-médias c'est pas quelque choses de récent, ou qu'on vient juste de savoir que ça existe. (faut absolument que j'aille mater "les nouveaux chiens de garde" à ce sujet).
Le plein emploi, c'est comme quand tout le monde a un logement décent et pas insalubre. Ça n'existera jamais dans ce genre d'économie, même en période de croissance ou de prospérité économique, il y a des chomedus, des magouilles financières, des gens à la rue, des mal-logé-es...


Au fait tu savais que la banque européennes à refiler à un taux d'intérêts ridiculement bas 500 milliards d'euros aux grandes banques nationales, et que ces grandes banques refilent ce fric à un taux plus élevés à leur état. État endettés pour... avoir filé de la thune à ces mêmes banques. Logique quand tu nous tiens :whistle: .
Connards de banquiers qui spéculent sur tout, même sur le riz, le blé, c'est absurde pourtant ce sont des produits de premières nécessités. Mieux vaut sur tout les points des vues (humanitaire, santé, logistique, logique, etc) de donner à manger à celleux qui ont faim plutôt que de laisser pourrir dans des greniers des produits alimentaires. Bah non les émeutes de la faim, c'est rien par rapport à l'argent que ça rapporte de spéculer. Peu importe si une hausse du prix de ce genre d'aliments va faire en sorte que des millions de gens auront de plus en plus de mal à s'alimenter correctement :><:...


À la lumière de plein de fait: je suis de plus en plus courageuse. Et je côtoie des courageux-ses, si jamais ça pète. On sera là.
 
frago":2qg34xar a dit:
Au fait tu savais que la banque européennes à refiler à un taux d'intérêts ridiculement bas 500 milliards d'euros aux grandes banques nationales, et que ces grandes banques refilent ce fric à un taux plus élevés à leur état. État endettés pour... avoir filé de la thune à ces mêmes banques. Logique quand tu nous tiens :whistle: .

Bien sûr !

Et la BCE remet ça à la fin de ce mois (quand on aime, on ne compte pas).

Il faut savoir que si la Grèce fait faillite, la BCE est très mal car ses fonds propres ne lui permettront pas d'absorber le choc.
Donc, il faudra que les Etats la soutiennent. Logique... :mmm:
 
Ben y en a bien qui spéculent sur les dettes des États, en fait ça doit être sympa à visiter les bourses...


Désà un milliard d'euros, y a trop de 0 derrière le 1 pour que je réalise que ça fait beaucoup. Mais 500 milliard! Après les caisses sont vides pour ce qui est utile à la population: éducation nationale, santé, logement, retraite,etc... (En plus quelque part c'est nous même qui nous payons nos frais d’hôpitaux, l'école des autres et p'tet de ses gamins, sa retraite. (TVA, impôts, cotis sociales...), ce qui est bien dégueulasse au fond). Par contre pour renflouer des trucs verreux, nocifs et inutiles: alors là, là on le trouve le fric...

Nan mais je pense qu'on doit pas avoir la même logique, normal on est pauvres. Donc égoïste, et pas intelligent-es on ne pense qu'à notre pomme pas à celles des pov's banquiers...
 
Merci pour le lien Falcon.
Oui je sais que sur ce coup la monnaie n'a rien à voir.
 
Article très intéressant même. :)

Aller les Grecs, virez le FMI, la Troïka, vos dirigeants corrompus.
Faites ce qu'il faut pour vous sortir de là sans trop de casse sociale.
Si les créanciers doivent s'asseoir sur leur argent, hé bien tant pis, quand on prête, on prend un risque, maintenant il faut assumer. Et il n'y a pas de "capitalisme" qui tienne ! :bink:
 
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