Mal-être...

Lilwë

Jeune bulbe
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25/8/18
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Bonjour à toutes et à tous !

Je suis végétarienne (38 ans, vivant seule sans enfants) depuis peu, pour des raisons éthiques et écologiques. En effet, j'ai arrêté la viande terrestre depuis deux ans et le poisson assez récemment. Je mange très rarement des œufs (vendus généralement par une collègue qui a quelques poules), un peu de fromage (plus de lait du tout et le fromage en très petites quantités, contrairement à avant). Atteinte de colopathie, je digère mieux ainsi. Par contre, je mange du miel très régulièrement, acheté chez le même apiculteur depuis plus de dix ans (je fournis mes parents aussi par ce biais). Ayant une santé pas simple, il m'aide beaucoup et ma maman aussi. Ce n'est pas par goût, en réalité. Sauf pour le miel, que je prends plaisir à manger. Je suis la seule dans ma famille et mon entourage plus large à avoir fait ce choix de vie.

Je pensais que la transition vers le végétarisme allait être belle et sans difficulté, mais j'avais tort. Et c'est pour cela que je viens vers vous ce soir, car je me sens vraiment très seule.

D'un côté, les omnivores me font culpabiliser, souvent sans le vouloir. Ma maman, qui ne comprenait pas ce choix et a encore du mal et qui voit que je ne mange plus comme avant ses bons petits plats et qui l'accepte difficilement (sauf sa paëlla annuelle. Ça, j'ai promis d'en manger un peu quand même. Etant d'origine espagnole, ce plat est le reflet de ma mère...) ! Ma famille qui ne comprend pas pourquoi je ne veux plus manger de mantecados (ma madeleine de Proust que j'aime d'un amour fou mais à laquelle j'ai renoncé car elle contient du saindoux!), mon frère qui me fait des réflexions censées être drôles mais qui sont lourdes, les collègues qui me critiquent et sont parfois limites méchants et stupides (je suis la seule enseignante de mon ensemble scolaire à être végé) : « Tu es trop sensible ! Bouh, le cri de la carotte ! Ouais, ben c'est pas bien ce que tu fais. Tu as envie de te bousiller la santé ? C'est n'importe quoi !! Et les pauvres petits enfants qui n'ont rien à manger, t'en fais quoi ??» et j'en passe...Les repas de famille où ma maman ne prévoit pas de protéine de remplacement pour moi (et du coup, je mange seulement les légumes et les féculents), mais elle y pense quand je viens manger hors réunion familiale (je pense qu'elle a peur que je perturbe ma petite nièce) et me demande de rapporter mes propres ingrédients (ce qui ne me dérange pas!!Elle ne sait jamais quoi faire...).

Et d'un autre côté, ceux qui ne mangent plus rien d'animal. Je regarde souvent les vidéos d'Antastesia sur Youtube par exemple et je me dis « à quoi bon ? Tu ne te sens pas de faire comme elle, alors tu ne vaux rien... ». Oui, mais mes idées et mes possibilités ne vont pas jusque là. Alors quoi ? Je suis un monstre ?

Mon chemin est pavé de culpabilité. Je ne me sens pas bien dans ma démarche. Même si je sais que ma démarche a quand même eu un impact positif, même minime, je ne fais que culpabiliser : je fais du mal à ceux que j'aime, je leur complique la vie. Je me ramasse des remarques surtout quand je n'ai rien demandé. Et je ne suis pas aussi bien que d'autres qui font sûrement mieux que moi.
Et pire que tout : Quand je mange avec d'autres personnes, elles se sentent obligées de se justifier auprès de moi sur le contenu de leur assiette, alors que je ne leur ai rien demandé, moi !!

Toujours à demander si ce que je fais est bien. A essayer de savoir si mes actions correspondent à mes valeurs.
Tout cela me fatigue et surtout, me rend extrêmement malheureuse...Avez-vous déjà vécu tout ça, vos aussi ? Ou suis je la seule...J'aurais vraiment besoin de vos avis, ou témoignages, merci... :snif:
 
Bienvenue
Personne ne te demande d'être parfaite, tu n'as pas à culpabiliser. Tu marches sur ton chemin à ton rythme.
Les relations avec la famille sont souvent compliqués au début, mais ça va s’aplanir. Courage, c'est juste un mauvais moment à passer

Pour les mantecados, tu devrais pouvoir adapter facilement tes recettes en remplaçant le saindoux par une matière grasse végétale (voire même simplement de l'huile)
 
Comme dit Tigresse, tu n'as pas à culpabiliser, chacun.e fait dans la mesure de ses moyens, que ce soit au niveau financier, de santé, de praticité :)

Pour les remarques débiles, n'hésite pas à remettre les gens à leur place, personne ne devrait se faire moquer pour aucune raison.

Edit : du coup j'ai regardé vu que je ne connaissais pas les mantecados => https://cuisinenfolie.blogspot.com/2013/10/montecaos-ou-mantecaos-mantecados-vous.html
On en trouve des recettes sans saindoux ! Tu peut essayer de montrer à ta mère que des alternatives existent :)
 
En effet tu te place toute seule dans une balances aux poids extrêmes intenables.

D'un coté ton entourage qui te fais subir la défense carniste (et elle est souvent volontaire en réalité, mais peut-être pas de la façon que tu crois) et qu'on peut appeler sans problème de la végéphobie banale, et de l'autre une certes prolifique et convaincante youtubeuse (que j'aime beaucoup) mais qui a une position vraiment radicale et (justement parce-que nous avons tous des approches différentes, avec des moyens différents, et des pressions sociales différentes) qui est difficilement tenable, surtout par une personne qui n'est pas allée aussi loin dans la déconstruction de la culture omnivore.

Comme Tigresse : ce n'est pas une course (ou alors une course de fond), personne n'a à être la vitrine parfaite du mouvement que l'on souhaite rejoindre, pas plus qu'être le punching ball de groupes de personnes qui ne connaissent rien de ce mouvement mais ne se privent pas pour sortir les arguments les moins logiques de la galaxie pour défendre leur zone de confort carniste.

Confort toujours étrangement ébranlé par le changement d'une seule personne concernant ce qu'elle met dans son estomac et qui réfléchit à ce qu'elle finance en consommant. <3

Pour les remarques : tu n'as pas à être la parfaite militante ayant toujours le mot qu'il faut en toute situation. Tu peux commencer par faire remarquer aux gênés que c'est la 50ème fois qu'untel vient te faire une remarque stupide liée à ce que tu décide de manger ou non, et que tu te demandes encore quel en est l'objectif... (même s'il est assez évident, il est rarement assumé en réalité, surtout en public, où pourtant les gens ont vite fait de se masser pour moquer la personne, qui se retrouve ostracisée de fait)
 
Coucou

Chaque effort que tu fais va fans la bonne direction, tu peut-être fière de toi !
 
Bienvenue. :)

Je plussoie ce qu'ont dit les autres. Va à ton rythme et ne te mets pas une pression insupportable. Tu n'as pas de raison de culpabiliser.
 
Mon chemin est pavé de culpabilité. Je ne me sens pas bien dans ma démarche. Même si je sais que ma démarche a quand même eu un impact positif, même minime, je ne fais que culpabiliser : je fais du mal à ceux que j'aime, je leur complique la vie. Je me ramasse des remarques surtout quand je n'ai rien demandé. Et je ne suis pas aussi bien que d'autres qui font sûrement mieux que moi.
Et pire que tout : Quand je mange avec d'autres personnes, elles se sentent obligées de se justifier auprès de moi sur le contenu de leur assiette, alors que je ne leur ai rien demandé, moi !!

Toujours à demander si ce que je fais est bien. A essayer de savoir si mes actions correspondent à mes valeurs.
Tout cela me fatigue et surtout, me rend extrêmement malheureuse...Avez-vous déjà vécu tout ça, vos aussi ? Ou suis je la seule...J'aurais vraiment besoin de vos avis, ou témoignages, merci... :snif:
Je me demande si ce n'est pas aussi une question de confiance en soi.

Lorsque tu dis que tu fais du mal à ceux qui t'entourent parce que tu leur compliques la vie : c'est la vérité... mais est-ce vraiment si difficile pour eux? J'ai du mal à y croire. Ils ne sont pas capables d'ouvrir un livre de recette de cuisine? D'essayer un nouvel ingrédient? D'être un peu critique avec leurs propres idées? Pour moi ce sont des enfantillages (ce qu'il ne faut pas leur dire! la confrontation ne mène pas souvent à un changement).

Lorsque j'entends par exemple le cri de la carotte : je n'hésite pas à informer :
"c'est marrant mais un philosophe français qui faisait du militantisme pour les animaux a tellement entendu cet argument qu'il a théorisé autour de cette idée qu'il a appelé la mentaphobie : le rejet de la conscience des animaux, les animaux sont mis sur le même pied que des êtres immobiles, sans cerveau et sans capacité à souffrir justement pour ignorer le fait qu'ils souffrent vraiment dans les élevages ou les abattoirs et donc pour ignorer complètement que ce sont des victimes de brutalité".

Généralement ça marche plutôt bien, au plus tu t'informeras, au plus tu connaîtras le domaine en question et tu pourras glisser des graines d'informations ici ou là. Les gens te respecteront aussi pour le niveau de tes connaissances. Et selon ton tempérament, tu peux aussi essayer l'humour (pas tout prendre au premier degré), se moquer de soi, ça marche plutôt bien. Éviter de s'énerver c'est le mieux, mais si c'est du harcèlement il faut le dire franchement : "à chaque fois que je viens manger tu fais des remarques sur mes choix de vie, je trouve ça vraiment pénible, tu as le droit de ne pas être d'accord mais j'aimerais bien qu'on discute d'autre chose". Évidemment là aussi lorsque tu as des arguments débiles sur la faim dans le monde et que tu connais un peu la réalité des besoins de céréales dans les élevages tu peux aussi retourner ces arguments à l'envoyeur. Mais de manière générale les débats ne mènent pas vraiment à un changement chez l'interlocuteur.

Moi je me suis imposé avec ma famille, petit à petit ils ont compris et désormais la plupart des repas de famille sont véganes. Ca a pris quelques années cela dit... je crois qu'ils ont aussi été convaincu par la bonne nourriture végane que je faisais.

Courage, tu as raison de prendre la voie la moins violente pour les animaux. :pouces:
 
Bonjour et bienvenue !
Je comprends parfaitement bien toutes tes interrogations.
Si j'écoutais mon ressenti, je serai végétalienne, ou alors je ne mangerais que des oeufs.
Dans les faits, je suis flexitarienne, principalement pour des raisons sociales et familiales.
Parce que je ne me sens pas de me battre au restaurant pour avoir des plats hors carte.
Parce que, quand mon mari fait des pâtes bolo, je ne vais pas faire un scandale.
Parce que, aussi, des fois, je craque en voyant ma famille manger des produits animaux.

Ma fille de 9 ans m'a sortie le cri de la carotte.
Mon mari m'a fait le coup du poisson ou du poulets qui ne sont pas de la viande.

Je connais la youtubeuse Anestesia. Je l'aime bien, mais ne suis pas toujours d'accord avec elle. J'aime aussi beaucoup Jihem Do; je pense qu'il colle bien à ma personnalité, mais il peut aussi être très culpabilisant. Je te conseille l'effet chimpanzé.

Par ailleurs, je fais quelques actions militantes pour le véganisme, alors que je suis très loin d'être végane.
Je suis en arrêt maladie, donc pas de problème de collègue pour l'instant. Mais je m'attends à des réactions aussi.
Je pense que, le plus simple, c'est de leur faire remarquer que ce qu'ils te disent est blessant et que tu ne fais aucune remarque sur le contenu de leur assiette.

Reviens quand tu veux.
 
Je plussoie les réponses ci-dessus.

Lors des repas de famille, tu peux peut-être préparer quelque chose pour toi. Si, en plus, tu sais ce qui est prévu, tu peut tenter d’en faire une version végé. Après tout, l’important de ce type de repas, c’est surtout l’acte social, pas tellement les aliments.

Exemple avec les mantecados, qui existent aussi en version végé. Tu peux en tester et, s’ils valent la version classique, proposer d’en apporter ou de les préparer sur place. Cuisiner, ça rapproche. ;)
(Et si ta colopathie implique le gluten, voici une version qui n’en contient pas. Pas testée mais les recettes de ce site sont généralement excellentes.)

Ça marche bien sûr avec d’autres préparations. Princesse a d’ailleurs déjà fait une paella aux noix de cajou qui était une vraie réussite.
:bave:

Petite digression : comme ta consommation de produits animaux est faible (et si tu ne le fais pas déjà), il serait judicieux de penser à te complémenter en vitamine B12. Selon leur alimentation, des végés peuvent aussi développer une carence à la longue.

H.
 
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