Mal poli

@fendergirl
L'agoraphobie, c'est la peur de la foule ou des endroits bondés.
Je ne suis pas spécialement agoraphobe, même si je n'aime pas la foule et le bruit, ça me fatigue et je trouve ça vulgaire (Tout le monde est tellement heureux de faire comme tout le monde...). Ça m'emmerde, mais ça ne me fait spécialement peur. D'autant plus que dans la foule, tout le monde passe inaperçu (à moins de prendre un micro ou de monter sur une scène...). Ça me permet de me cacher.

La phobie sociale, c'est vraiment la peur du contact direct avec une personne (ou deux). D'être jugé sur les conneries qu'on va dire, parce qu'on ne maîtrise pas la situation. Et des conséquences que ça peut avoir. Le ridicule qui peut en découler peut même être traumatisant sur le long terme (et donc entretenir la phobie), alors que paradoxalement, plus on va répéter la situation plus on va apprendre à la maîtriser et donc atténuer la peur. Donc le gros problème de la phobie sociale, c'est de se focaliser sur le ridicule traumatisant, et surtout d'utiliser des stratégies de fuite pour ne jamais se confronter à ces situations difficiles. (Stratégies de fuite qui doivent être communes à toutes les phobies, logiquement, j'imagine.)
Après la phobie sociale peut toucher diverses situations selon les personnes, ou être plus générale.
Et paradoxalement, je crois que grâce à cette phobie sociale, parfois je me sens moins touché par des situations dont je sais qu'elles mettent mal à l'aise n'importe qui, y compris les gens "normaux", parce que je sais que je serais moins jugé par eux que dans une situation plus "normale", ou que ce serait un "ridicule" banal, qui ne me touche pas dans ce que je suis, qui ne met pas en avant mon handicap. Je suis aussi capable de me rendre compte que dans certaines situations, je reste un inconnu, qui sera oublié presque aussitôt même si je me ridiculise, tandis que dans d'autres situations l'impact peut être plus durable. Donc je n'ai pas forcément la même peur du ridicule que la plupart de gens. (C'est une peur du ridicule décalée, en quelque sorte.)

J'ai toujours été comme ça (aussi loin que je m'en souvienne). Je ne suis pas bien comme ça, mais je m'imagine mal être autrement, à moins de devenir quelqu'un de tout autre.

Je ne sais pas si je préfère les contacts virtuels ou réels. J'aurais plutôt besoin des deux. Mais il se trouve que je parle mille fois mieux et mille fois plus en virtuel (Depuis que j'ai découvert que j'étais capable de parler en virtuel... Et là aussi, il a fallu que je passe un petit cap d'angoisse... Merci internet, pour le coup.). La pire situation étant pour moi de me retrouver avec une seule personne, avec qui je n'ai pas d'atome crochu et que je ne connais pas bien (à moins qu'elle soit maladivement bavarde et n'ait pas besoin de ma participation, ce qui finit généralement par me saouler mais permet d'éviter le malaise). Dès qu'on est au moins 3, je peux écouter les autres sans gêner (et lancer une phrase toutes les dix minutes).

Et les autres me font peur parce que les autres sont des salauds, sont égoïstes, injustes, fourbes, cruels, hypocrites (et quand ça n'est pas avec moi, c'est entre eux, ou envers eux-mêmes) et/ou déloyaux. Même s'ils n'en ont pas conscience sur le coup. Toute information qu'on livre (consciemment ou non) peut se retourner contre soi (et finit trop souvent par se retourner contre soi). Donc je n'ai pas confiance. (Même si, bien sûr, c'est comme ça que je le justifie aujourd'hui, après avoir eu des expériences pour le confirmer, alors que ma phobie sociale était de toute façon déjà là quand j'étais "bébé"...)

Ton pseudo, c'était Nobody ? Noone?... Les "moines" ?... Oh, "nonne" ?

@IzaBzh
Merci !
Allez, on n'a plus qu'à attendre que la crise mondiale fasse effet, et tous les rescapés seront de toute façon obligés de survivre en cultivant leur jardin...

(T'es Bretonne ?)

______________________

3615 Mylife
 
PersOnne,

Mon pseudo, c'était noone.

Merci d'avoir autant développé.
Et le fait de parler avec des gens sur le net ne t'a jamais aidé dans tes contacts sociaux dans la vie réelle ?
Je veux dire, tu as peur d'être jugé, d'être ridicule, d'attirer l'attention sur toi et que ça te traumatise durablement et que ça empire ton malaise par rapport aux autres, pourtant, tu te dévoiles pas mal sur le net. Et même si un pc te protège, tu le fais quand même, ce qui es bien, et qui me laisse penser que tu peux aussi le faire dans la vraie vie... Pas avec n'import qui certes. Il s'agit juste d'une autre étape à franchir.

La phobie sociale en fait, c'est pas une maladie qui consiste à attacher une importance démesurée au regard des autres et qui influence nos comportements en public de telle sorte qu'on finit par avoir une double attitude et un sentiment d'incompréhension et de solitude extrême ?

Je pense que, qui que l'on soit, il faut être soi-même, déplaire à 99% des gens et attirer l'attention d'une seule personne sur 100 ou 1000 , parce que finalement c'est la seule qui en vaille la peine.

Tu as du mal à assumer le fait d'être différent, non ? Veganisme etc... Ne pas pouvoir être simplement comme tout le monde te pèse, et pourtant, en même temps, c'est une chose que tu exècres jme trompe ?

Moi, ça me fait vraiment chier que la pression sociale et la pseudo normalité soient si importantes qu'elles puissent finalement empêcher les gens d'être eux-mêmes et de se sentir bien... Parce qu'au final, c'est pas en s'inventant un personnage qu'on parle aux bonnes personnes, il s'agira toujours de fausses amitiés, de personnes qui ne te connaissent/ t'acceptent pas vraiment, et ça, ça fait clairement souffrir, c'est pareil pour tout le monde, mais c'est encore pire quand on diffère radicalement du chemin tout tracé qu'emprunte la majorité des gens...

D'autant plus qu'en n'étant pas soi-même, on n'attire pas l'attention des gens qu'il faut, qu'il NOUS faut... Et du coup, le malaise empire car le cercle social n'est composé quasiment que de personnes "sans valeur" car elles ne nous aiment pas nous, mais la personnage qu'on joue. Alors à moins de vivre en harmonie totale avec sa schizophrénie, c'est une situation extrêmement complexe, douloureuse et déchirante dont, je le crois, il faut parvenir à se sortir même si ça parait impossible.

Jme reconnais bien dans ce que tu dis.. Je me reconnaissais plutôt. Et même si mes véritables amis disent que j'ai une manière "terroriste" (jdirais plutôt brute et kamikaze) d'aborder les gens, je suis bien mieux en m'assumant qu'en me conformant à ce que voudraient voir ou entendre les autres. Ca fait toujours moins souffrir..
 
fendergirl":33lrzmgc a dit:
PersOnne,

Mon pseudo, c'était noone.

Merci d'avoir autant développé.
Et le fait de parler avec des gens sur le net ne t'a jamais aidé dans tes contacts sociaux dans la vie réelle ?
Je veux dire, tu as peur d'être jugé, d'être ridicule, d'attirer l'attention sur toi et que ça te traumatise durablement et que ça empire ton malaise par rapport aux autres, pourtant, tu te dévoiles pas mal sur le net. Et même si un pc te protège, tu le fais quand même, ce qui es bien, et qui me laisse penser que tu peux aussi le faire dans la vraie vie... Pas avec n'import qui certes. Il s'agit juste d'une autre étape à franchir.
Ça m'aide à connaître les gens et à être plus à l'aise avec ceux qui me connaissent déjà un peu par écrit. Mais ça ne m'aide pas dans l'absolu avec les gens qui ne me connaissent pas par écrit.

Je le fais, et en fait, je le fais trop... Je ne vois plus mon lecteur/auditeur, et du coup je l'oublie, je parle tout seul et je lâche tout ce qui me passe par la tête, qui s'accumule et que je n'ai pas l'occasion de lâcher autrement.
Je peux aussi me le permettre parce que j'utilise des pseudos, et c'est généralement assez difficile de recouper vers ma vraie identité. Donc difficile d'utiliser toutes les informations que je balance pour me "nuire" (volontairement ou pas). Ça revient à parler à un inconnu dans un bar que j'ai peu de chances de recroiser un jour.

fendergirl":33lrzmgc a dit:
La phobie sociale en fait, c'est pas une maladie qui consiste à attacher une importance démesurée au regard des autres et qui influence nos comportements en public de telle sorte qu'on finit par avoir une double attitude et un sentiment d'incompréhension et de solitude extrême ?
La double attitude, pas vraiment. L'attitude de mutisme généralisé, oui. (Et je ne suis pas sûr que tous les phobiques sociaux soient des pipelettes sur internet.)
Sentiment d'incompréhension et de solitude extrême, oui, aussi. (C'est généralement ce qui ressort des phobiques sociaux avec qui j'ai pu échanger.)

fendergirl":33lrzmgc a dit:
Je pense que, qui que l'on soit, il faut être soi-même, déplaire à 99% des gens et attirer l'attention d'une seule personne sur 100 ou 1000 , parce que finalement c'est la seule qui en vaille la peine.

Tu as du mal à assumer le fait d'être différent, non ? Veganisme etc... Ne pas pouvoir être simplement comme tout le monde te pèse, et pourtant, en même temps, c'est une chose que tu exècres jme trompe ?

Moi, ça me fait vraiment chier que la pression sociale et la pseudo normalité soient si importantes qu'elles puissent finalement empêcher les gens d'être eux-mêmes et de se sentir bien... Parce qu'au final, c'est pas en s'inventant un personnage qu'on parle aux bonnes personnes, il s'agira toujours de fausses amitiés, de personnes qui ne te connaissent/ t'acceptent pas vraiment, et ça, ça fait clairement souffrir, c'est pareil pour tout le monde, mais c'est encore pire quand on diffère radicalement du chemin tout tracé qu'emprunte la majorité des gens...

D'autant plus qu'en n'étant pas soi-même, on n'attire pas l'attention des gens qu'il faut, qu'il NOUS faut... Et du coup, le malaise empire car le cercle social n'est composé quasiment que de personnes "sans valeur" car elles ne nous aiment pas nous, mais la personnage qu'on joue. Alors à moins de vivre en harmonie totale avec sa schizophrénie, c'est une situation extrêmement complexe, douloureuse et déchirante dont, je le crois, il faut parvenir à se sortir même si ça parait impossible.

Jme reconnais bien dans ce que tu dis.. Je me reconnaissais plutôt. Et même si mes véritables amis disent que j'ai une manière "terroriste" (jdirais plutôt brute et kamikaze) d'aborder les gens, je suis bien mieux en m'assumant qu'en me conformant à ce que voudraient voir ou entendre les autres. Ca fait toujours moins souffrir..

Je n'ai pas le sentiment d'avoir une double identité. IRL en règle générale, avec les gens en qui je n'ai pas confiance (c'est à dire presque tout le monde), je n'ai pas d'identité. Je n'existe pas. Je ne leur donne rien de moi, parce que je pense qu'ils ne le méritent pas. (Ou alors j'attends de voir ce qu'ils expriment pour voir s'ils peuvent le mériter.) Ils n'ont aucune image à se mettre sous la dent (à part celle d'un asocial). Ça les énerve, mais ça m'appartient, et je préfère ça. Enfin, ils s'en font sans doute une quand même, par nécessité, mais je me fous de ce qu'ils imaginent.
A part ma famille, mes collègues de boulot (dont je me fous) et quelques rares personnes avec qui j'échange par internet (et que je vois trois fois l'an), je n'ai en fait pas d'entourage. Donc je n'ai pas vraiment le problème dont tu parles. Je suis seulement seul.
 
Tiens ça me rappelle une personne qui depuis est devenue moi...

Je crois que c'est un certain désir de ne surtout ressembler à personne de peur de ne plus avoir de "moi" propre et (entre autre) de me laisser aller à faire ce dont je n'avais pas envie qui m'a un peu exclu plus jeune, mais qui fait qu'aujourd'hui (peut-être par déformation, ou "entretient" de ce vieux désir de gosse) je me contrefiche de ce que peuvent penser les autres sur moi.

Si ce que tu es "socialement" aujourd'hui colle avec ce que tu es au fond de toi, alors ne change rien. (même si je suis pas super d'accord avec l'idée de "mériter" de savoir qui on est)

En revanche si ce que tu es "toujours socialement" aujourd'hui ne colle que peu ou prou à ce que tu es au fond, tu en souffres forcément d'un degré probablement équivalent.
C'est cliché ce que je vais dire, mais j'ai traversé quelque-chose que j'aurais la prétention de comparer à ce que tu sembles vivre, même si ce fut manifestement moins long (mais étendu jusqu'à ma propre famille parfois), et je ne sais trop quoi te donner comme conseil ou message de réconfort, les vécus pouvant sembler aussi proches qu'ils sont différents.

"Ne laisses pas la peur de ce qui pourrait se produire dominer ta vie et décider ta voie à ta place" pourrait en être une, mais c'est probablement aussi cliché qu'inutile.

Paradoxalement, c'est quand je vais pas bien que je souhaiterais tomber dans le plus extrême de cette notion d’inexistence, d'effacement, d'oubli définitif, c'est un refuge douillet quand on l'a connu longtemps.

Un de mes garde-fou, c'est l'anti-spécisme : je ne fais pas ça pour moi. ça m'aide (beaucoup). Le temps et les gens "qui valent le coup" font le reste je crois. :)

Soit pour le moins bienvenu ici en tout cas :) (tes interventions, hors sujet ou pas, sont toujours stimulantes)
 
Tiens, elle vient d’où ta signature "Peut-être qu'ils aiment bien mourir.", d’une parole de quelqu’un sur le forum ?

H.
 
Adorable personne ^^
Pour une âme qui n'aime pas être jugée et qui n'aime pas le contact tu en as des choses à dire (cf taille impressionnante des pavés) et si le problème se trouvait ailleurs ? :)
 
Les deux ne sont pas du tout incompatibles. Il y a plusieurs représentants de cette espèce bizarroïde sur ce forum ^^
 
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