Manger des insectes

Dans le prochain numéro du magazine de l'AVF, "Alternatives Végétariennes", il y aura un dossier central intitulé :
"Manger des insectes ? Mais pourquoi faire ?"
 
Plantte":2ma97u3y a dit:
Certains arguments vont quand même plutôt dans le sens opposé. Ceci par exemple:
http://www.cahiers-antispecistes.org/sp ... che=insect

Mais d'accord, je comprends ta position qui est fondé sur le doute (si je doute je préfère aussi m'abstenir et respecter le vivant, d'où mon avatar). Mais d'un autre côté, si je décide de ne pas manger d'insectes, je ne vais pas en cultiver, je ne les ferai pas se reproduire et se multiplier, donc naître, même si je vais les tuer (tout comme je tue des plantes), je prive des insectes-individus potentiels d'être en vie pour un moment.

Dans le cas où la vie n'est qu'une vie de souffrance on a tout intérêt à ne pas y participer et à réduire notre responsabilité là-dedans. Je suis assez d'accord.

Mais dans le cas où la souffrance est excessivement faible, voir inexistante, ne vaudrait-il pas mieux être responsable de faire vivre ces milliers d'insectes pendant quelques mois plutôt que rien?

Là, tu court-circuites la question de la mise à mort.
Tuer un humain qui n'a aucun ami (et dont la mort ne fera pleurer personne), qui ne souffre pas mais profite de la vie et aimerait en profiter aussi longtemps que possible, le tuer même sans la moindre souffrance, à son insu, sans qu'il s'en rende compte (l'empoisonner avec un gaz ou liquide qui l'endormira et le tuera sans aucune douleur, par exemple, sans savoir qu'il ne se réveillera jamais, ou lui faire ingérer une bonne dose de barbituriques dans un verre sans le prévenir), est-ce que c'est éthique ?

Si l'insecte a une "existence mentale", même sans ressentir la souffrance, une capacité de "percevoir le monde" en "étant", tout comme moi, alors la question de la mise à mort va se poser aussi, et ne peut pas se justifier par "Oui, mais si on ne l'avait pas fait exister, alors il n'aurait pas connu la vie.". On n'a pas le droit de priver d'existence un individu qui "existe" (sauf nécessité de notre propre survie, puisqu'il y a alors dilemme éthique).

Parce que justement, c'est une raisonnement fallacieux. C'est nous-mêmes qui décidons de nous approprier les capacités de reproduction des autres animaux, et qui décidons que "Sans nous, ils ne seraient même pas nés.". Sauf que c'est faux. Sans nous, les animaux sauvages existent quand même. Les humain.e.s n'ont pas à s'approprier l'existence des autres individus. Avec ce raisonnement, les parents devraient avoir tous les droits sur leurs enfants (et sûrement le droit de tuer leur nourrisson dans son sommeil, en tout cas).
Je ne sais plus quel philosophe antispéciste faisait remarquer que les seuls intérêts à prendre en compte sont ceux des individus qui existent déjà. Un individu qui n'est pas encore né (ou conçu) n'a aucun intérêt ni à vivre, ni à apparaître. On ne peut pas raisonner sur un individu qui n'existe pas, puisqu'on ne sait même pas de "quel" individu on parle.

Avec un raisonnement pareil, les humains qui n'ont pas le maximum d'enfants possibles au cours de leurs années de fertilité (selon les moyens financiers et autres dont iels disposent, pour que les enfants soient heureux) feraient un choix immoral. Avec ce raisonnement, les humains qui décident de ne jamais procréer de leur vie sont "mauvaix".
 
Plantte":3mqwe3vk a dit:
Dans le cas où la vie n'est qu'une vie de souffrance on a tout intérêt à ne pas y participer et à réduire notre responsabilité là-dedans. Je suis assez d'accord.

Mais dans le cas où la souffrance est excessivement faible, voir inexistante, ne vaudrait-il pas mieux être responsable de faire vivre ces milliers d'insectes pendant quelques mois plutôt que rien?
S'ils ne souffrent pas, ils ne ressentent peut-être pas non plus l'intérêt d'être vivant.

Picatau":3mqwe3vk a dit:
La question pour moi, c'est pourquoi tuerais-je un insecte ? C'est inutile et nuisible (à l'insecte).
Je tue régulièrement des moustiques qui m'empêchent de dormir. Je préfèrerais éviter, mais généralement je fais passer mon confort immédiat avant la vie du moustique.
 
Quel confort ? Le confort contre une vie, mouais... Y a pas invasion ni danger de mort chez nous. Y a d'autres solutions avant de tuer.
Tiens, je tuerais bien quelque connaissances alors pour mon confort, y en a qui me pourrissent la vie.

S'ils ne souffrent pas, ils ne ressentent peut-être pas non plus l'intérêt d'être vivant.

Ils n'auraient pas l'instinct de survie ? Ils ne se nourrissent pas, ne se défendent pas ? Ce sont des machines peut-être ?
 
Quel confort ? Le confort contre une vie, mouais... Y a pas invasion ni danger de mort chez nous. Y a d'autres solutions avant de tuer.

+1 on en a parlé sur un autre topic. :)
 
Raspoutine":rwtzyw3o a dit:
Je tue régulièrement des moustiques qui m'empêchent de dormir. Je préfèrerais éviter, mais généralement je fais passer mon confort immédiat avant la vie du moustique.

Si tu préfèrais éviter, à mon avis tu n'en tuerais pas pour ton "confort".
Sachant qu'il existe plusieurs méthodes pour les éloigner sans les tuer (donc sans produits chimiques style bracelet anti-moustiques ou bombes), comme l'huile essentielle de basilic ou de géranium (l'une fonctionne aussi bien que l'autre). Ou alors de dormir avec un basilic à proximité en "froissant" les feuilles avant de dormir, etc...
Donc pour moi, si tu ne te pose même pas la question de ce que tu pourrais faire avant de les tuer, tu n'en a rien à foutre.

Picatau":rwtzyw3o a dit:
Quel confort ? Le confort contre une vie, mouais... Y a pas invasion ni danger de mort chez nous. Y a d'autres solutions avant de tuer.

+ 1.

Luisão":rwtzyw3o a dit:
+1 on en a parlé sur un autre topic. :)

Lequel ? :)
 
MarieJu":9yyboyvo a dit:
Donc pour moi, si tu ne te pose même pas la question de ce que tu pourrais faire avant de les tuer, tu n'en a rien à foutre.
Je n'aime pas cette réponse, parce qu'elle émet un jugement de valeur immédiat.

Je pense qu'on peut simplement dire que tout est une affaire de degré dans
l'empathie. On part d'une société où le spécisme absolu est la norme : Faire tuer te torturer de gros mammifères et vertébrés (dont on sait qu'ils ont une sensibilité, une espérance de vie non négligeable, et une vie mentale, un désir de vivre) pour un simple plaisir est considéré comme anecdotique. Dépasser ça, s'extraire de cette croyance demande déjà un effort mental considérable. Par la suite, on fait évoluer son empathie et sa réflexion vers l'ensemble des animaux, dotés d'un système nerveux, donc dont il est probable qu'ils soient dotés de la sentience. Il est évident que les derniers, ceux vers qui l'empathie va être la plus difficile à établir sont ceux :
- dont on doute de la sentience, pour x raisons (pas de cerveau, système nerveux non centralisé, etc. La question se pose pour les insectes.)
- qui sont plus petits et/ou plus nombreux, plus difficiles à épargner, sauver.

Et plus on va vers les petits animaux, ou ceux qui nous agressent directement, plus on va se trouver face à des difficultés pour établir l'empathie et régler le problème sans leur nuir. Donc oui, la réflexion pour les insectes n'est pas simple.
Et toi-même, si tu avais des poux, des tiques, un ténia, ou un parasite animal quelconque, je ne suis pas sûr que tu le laisserais menacer ta santé, voire ta vie, sans lui nuire.

Maintenant, oui, quand on trouve la solution pour éviter de tuer, tout en préservant sa propre vie, on peut la partager. Mais il n'y a pas besoin de culpabiliser les gens pour ça.
 
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