J'ai lu cet article de Your Daily Vegan hier, parlant d'études américaines de plus en plus nombreuses sur l'obésité et le diabète, qui utilisent pour ce faire des singes enfermés et engraissés.
En feuilletant ce matin un Herald Tribune, j'ai trouvé un article parlant de la même chose.
En voici la traduction :
En feuilletant ce matin un Herald Tribune, j'ai trouvé un article parlant de la même chose.
En voici la traduction :
Comme beaucoup de nos jours, Shiva passe trop de temps assis à manger une nourriture riche et grasse et siroter des boissons sucrées. Il a même le ventre pour le prouver, un ventre qui touche presque le sol – quand il est à quatre pattes, il faut dire.
Shiva appartient à une colonie de singes qui ont été engraissés pour aider les scientifiques à étudier les épidémies jumelles d’obésité et de diabète. Les singes en surpoids testent également de nouveaux médicaments développés pour soigner ces deux maladies.
« Nous essayons de provoquer la sédentarité (ndltr : couch-potato style) », nous dit Kevin L. Grove, un neuroscientifique qui dirige la « réserve d’obèses » au centre national de recherches sur les primates de l’Oregon (Oregon National Primate Research Center), « Nous pensons que cela imite les problèmes de santé auxquels nous devons faire face aux États-Unis aujourd’hui. »
Les corpulents primates sont des modèles très utiles, disent les experts, parce qu’ils ressemblent bien plus aux humains que les rats de laboratoire, pas seulement physiologiquement mais aussi dans leurs habitudes alimentaires. Ils ont une tendance à manger quand ils s’ennuient, même s’ils n’ont pas vraiment faim. Et contrairement aux sujets humains qui sont connus pour tricher sur leurs apports quotidiens de calories ou de glucides, la prise de nourriture d’un singe est bien plus facile à compter et contrôler pour les chercheurs.
Afin de pouvoir contrôler cette prise de nourriture, certains des singes obèses sont gardés dans des cages individuelles pendant des mois, voire des années, ce qui limite aussi leur exercice.
Bien que ce genre de recherche ne soit pas complètement nouveau et ait été la cible de certains groupes de défense des droits des animaux, la demande pour les primates obèses augmente, faisant partie de la bataille contre l’épidémie d’obésité aux États-Unis, selon le Dr Grove et d’autres chercheurs travaillant avec de tels singes en Floride, au Texas et en Caroline du Nord, et dans d’autres pays.
Certains tests ont déjà donné des résultats tangibles. Rhythm Pharmaceuticals, une compagnie de Boston, a testé ses médicaments de régime expérimentaux sur quelques-uns des singes de l’Oregon. Après huit semaines, les animaux avaient réduit leur prise de nourriture de 40 % et perdu 13 % de leur poids, sans problèmes cardiaux apparents. Rhythm pense maintenant passer aux tests humains.
Dans une autre étude, un groupe de chercheurs académiques utilise les singes pour comparer la technique du bypass gastrique (chirurgicale) avec la perte de poids du régime amaigrissant. L’un des buts est de tenter de comprendre les mécanismes hormonaux par lesquels la chirurgie peut rapidement réduire le diabète, afin que des médicaments puissent être un jour développés pour reproduire cet effet. À cette fin, l’étude fera ce qui ne peut être fait sur des humains – tuer certains des singes pour examiner leur cerveau et leur pancréas.
Le centre des primates, qui fait partie de l’université de la santé et des sciences de l’Oregon (Oregon Health and Science University), possède à peu près 4000 singes, pour la plupart des macaques rhésus. Environ 150 d’entre eux sont des macaques obèses.
Shiva, un jeune adulte, a pris 6,8 kilos en six mois et pèse environ 20,5 kilos, deux fois le poids normal pour son âge. Comme d’autres singes avec un problème de poids, il en porte la plus grosse partie dans son ventre.
Le régime quotidien du singe est fait de boulettes de nourriture avec environ un tiers des calories provenant de graisses, similaire au régime typique américain, dit le Dr Grove, bien qu’il contienne aussi les protéines et nutriments adéquats.
Ils peuvent manger autant de boulettes qu’ils le veulent. Ils peuvent aussi grignoter chaque jour un morceau de beurre de cacahuètes de 300 calories, et reçoivent parfois du pop-corn ou des cacahuètes. Ils ont quotidiennement une boisson fruitée dont le fructose est équivalent à une canette de soda. En tout, ils peuvent consommer environ deux fois les calories que consomme un singe de poids normal.
Le Dr Grove et les chercheurs de certains autres centres disent que le sirop de maïs à haute teneur en fructose semble accélérer le développement de l’obésité et du diabète (ndltr : et ceux qui ont vu Food, Inc. savent combien en on trouve dans l’alimentation…).
« Ce n’est pas avant d’avoir introduit ces sucres que nous avons vu tous ces autres changements, dont les changements dans la graisse du corps », dit Anthony G. Comuzzie, qui a aidé à créer une colonie de babouins obèses au Centre national de recherche sur les primates du Sud-Ouest (Southwest National Primate Research Center) à San-Antonio, au Texas.
Les souris et les rats restent les animaux les plus utilisés pour la recherche médicale, mais les effets sur les rongeurs ne reflètent souvent pas ceux sur les humains. Certaines entreprises ne voient pas l’intérêt d’utiliser des primates pour étudier l’obésité et le diabète, disant qu’il est presque aussi facile de faire des études sur les humains.
Les études sur les singes peuvent coûter plusieurs millions de dollars. Les animaux sont si précieux que seul un petit nombre peut être utilisé. Et il y a des examens d’éthique avant qu’une étude ne puisse commencer.
Les activistes des droits des animaux s’interrogent sur la nécessité de ces études. Par exemple, ils pointent du doigt les études des deux dernières années du Dr Grove et de ses collègues démontrant que des guenons enceintes suivant ce régime hypercalorique donnaient naissance à des petits qui avaient des problèmes métaboliques. Les bébés étaient plus sujets à l’anxiété quand ils étaient confrontés à des objets menaçants, comme un jouet Monsieur Patate avec de gros yeux (scrogneugneu. (pardon)).
« Terroriser des singes avec un Monsieur Patate, c’est de la recherche ? » écrit Alisa Mullins de PeTA en novembre dernier. Elle note que dans cette étude, des fœtus étaient retirés de l’utérus de leur mère pour que le cerveau soit disséqué. Elle s’interroge aussi sur la nécessité d’étudier des singes obèses : « Bon sang, n’aurait-il pas pu traîner au McDo du coin pour apprendre la même chose ? »
Le Dr Grove dit qu’il comprend le point de vue des opposants : « Je les applaudis pour cette pression parce que cela nous fait mieux faire notre travail. » Mais il ajoute que l’étude a découvert que ce régime induisait des changements chimiques dans les cerveaux de fœtus qui pouvaient être responsables des problèmes chez les jeunes. Ces découvertes pourraient aussi être appliquées aux humains mais ne pourraient pas être étudiées sur des gens.
Les études ont aussi découvert autre chose qui pourrait être important pour les humains – que s’alimenter sainement pendant une grossesse réduisait les troubles chez les jeunes (ndltr : non, SANS BLAGUE ?). Cela suggère, dit-il, que l’alimentation d’une femme enceinte est plus importante que le fait qu’elle soit obèse ou non.
Les compagnies pharmaceutiques déménageant la recherche dans des pays moins chers, les singes suivent. « C’est une industrie florissante en Chine », dit le Dr Grove. « Ils ont des colonies de milliers d’entre eux. »