Mangez-vous avec les gens qui mangent de la viande ?

Zigzag

Broute de l'herbe
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Question classique que j'ai déjà entendue, je voulais savoir quel est votre rapport aux repas carnés. Je ne sais pas si le sujet a déjà été traité sur le forum.

Sur youtube, Antastesia refuse ce type de repas (Ne pas manger avec les non vegans ?).
A l'inverse, l'Effet Chimpanzé trouve le fait de refuser "contre-productif" : Je ne mange pas avec toi si tu manges du cadavre. (la vidéo est aussi sur yt).
Leurs arguments (aux 2) sont assez convaincants.

Je connais des végans qui refusent de manger s'il y a des produits issus de l'exploitation animale, dont une qui le fait par pur dégoût. En ce qui me concerne, je peux supporter la vision de ces produits et la question est donc purement stratégique. Je connais des repas (à l'hôpital, pour les fêtes de famille) où le fait de manger végan devant des omnis a pu faire avancer les choses, et ma famille consomme beaucoup moins de viande/poisson/fromage etc.
SI je mange avec des omnis, c'est d'abord parce que je vis chez mes parents et qu'on mange ensemble (j'ai un ptifrère qui est aussi végan) : pour des raisons pratiques, donc.

Et vous, mangez-vous s'il y a du cadavre à table ? Quel est votre avis quant à la méthode la plus efficace ?
 
En ce qui me concerne, cela ne me pose pas de problème. Mon compagnon n’est pas végétalien mais il mange souvent ce que je prépare. Seul problème à l’horizon : les repas dans sa famille !
Ne mangeant ni gluten ni soja, en plus de mon végétalisme, je n’ai trouvé qu’une seule solution : préparer mon repas à l’avance et l’emmener avec moi. Et Je me rends compte que je me suis légèrement écarté du sujet original 😁
 
Je n'ai encore jamais réfléchi à ce sujet à vrai dire, j'ai toujours mangé avec des gens non végétariens. Vraiment refuser de manger avec eux si ils mangent des animaux je ne suis pas sûre que ça soit très utile...

En effet je pense que ça nous ferait un peu passer pour des gens complètement repliés sur eux-même qui jugent en permanence ceux qui ne partagent pas leur opinion (ce qui n'est pas fondamentalement une mauvaise chose hein, je juge moi-même les opinions des autres, il est normal de porter des jugements négatifs sur les opinions des autres lorsque celles-ci nous paraissent violentes... mais je le fais en silence xD). J'ai déjà entendu des gens dire qu'ils sont plutôt d'accord avec certaines idées du véganisme mais qu'ils "ne veulent pas appartenir au groupe des véganes parce que socialement après c'est compliqué et qu'en plus ces gens sont extrémistes, toussa toussa". Je pense donc qu'il faut faire attention à ne pas créer de "blocage" chez les autres. (je ne dis pas que leur raisonnement est légitime hein, mais malheureusement il existe et sert d'excuse pour ne rien changer).

En fait les gens ne veulent pas appartenir à un groupe social mal vu par la société en général (nous cherchons tous à être aimés par les autres), donc on devrait faire attention que le "groupe social" des véganes reste un groupe bien vu en société (au moins jusqu'à ce qu'on soit plus nombreux, car non ce n'est pas 2% de la population qui va provoquer un changement de la société).

D'ailleurs je pense que les gens qui ont l'une des meilleurs influence en faveur du véganisme ce sont les non-véganes qui militent en faveur d'idées véganes (ceci est mon opinion/hypothèse, je n'ai pas d'études ou de chiffres à apporter). Ça peut sembler assez étrange et même paradoxal, mais quelque part je crois que ça fait sens : l'identification des gens à ce type de personne est plus facile, ils ne sont pas perçus comme un groupe social à part contrairement à nous. Je pense vraiment que cette frontière nette entre véganes et non véganes est utile en un certain sens, puisqu'une frontière trop floue pourrait nous faire tendre vers des comportements de consommateurs trop laxistes mais aujourd'hui je pense qu'elle est plus néfaste qu'autre chose, car notre but devrait être de fédérer un maximum de personnes (puisque nous ne constituons qu'une infime partie de la population) or cette "frontière" créée chez beaucoup de personnes la peur de franchir le pas. J'avais vu un jour une citation de type "On a besoin de 70% de gens gens qui font les choses approximativement plutôt que de 2% de personnes qui font les choses parfaitement" et j'adhère complètement.

Après le danger avec ce type de raisonnement, et j'en ais bien conscience c'est qu'à force de trop se demander quelle est la manière parfaite d'agir... ben on agit plus x') Le militantisme est un sujet sur lequel je réfléchis beaucoup en ce moment et j'ai beaucoup de mal à trouver de bonnes réponses, mais je pense que "quelle est la meilleure manière d'agir pour qu'un maximum de gens adoptent un comportement qui minimise la mort et la souffrance des animaux?" est une question que l'on doit tous se poser en prenant en compte la psychologie des gens.

Lorsqu'on veut fédérer des gens à une cause c'est important de bien se présenter, de bien se faire voir... malheureusement. Les arguments moraux seuls touchent assez peu de personnes^^

Donc dans cette perspective, oui je pense que refuser de manger avec des gens qui mangent des produits animaux est plus contre-productif qu'autre chose.

Après tout ceci est vraiment que mon opinion et je ne suis ni psychologue ni sociologue ni une militante exemplaire donc ça vaut ce que ça vaut :)
 
Sur la question des meilleurs influenceurs, les changements sociaux sont toujours le résultat de plusieurs facteurs. Il n'y a pas une stratégie qui se suffise à elle-même. Donc il faut voir tout ce qui est en faveur des animaux comme complémentaire. Les "gentils" omnis qui sont en faveur des droits des animaux mais ne passent pas le cap sont certes un soutien important, mais s'il n'y avait pas des gens plus radicaux pour mener la barque et pousser au changement concret (et accessoirement leur faire ouvrir les yeux), ils seraient juste des hypocrites qui ne font rien bouger. A l'inverse, les gens radicaux seuls seraient trop minoritaires et idéalistes pour pouvoir faire avancer le mouvement. Chacun a son importance, il faut jouer la solidarité (sauf les véganes misanthropes à tendance raciste et islamophobe... eux, ils servent à rien).

Pour les repas, c'est un peu pareil. Je pense que les deux approches peuvent être efficaces en fait. C'est surtout une question de sensibilité personnelle. Et puis on se rend compte avec les années que sa propre sensibilité change et évolue en fonction des circonstances. Ce qu'on accepte à un moment, on ne l'accepte pas forcément 10 ans plus tard par exemple. L'humeur du moment importe aussi. Parfois on se sent d'attaque, d'autres fois pas.
Les fêtes de fin d'année sont les pires je trouve parce qu'en plus de voir des omnis manger leurs bouts de cadavre, il faut supporter les discussions sur leurs recettes etc.
 
Je n'ai pas de soucis avec ça. Mon compagnon n'est pas Vegan donc ça serait compliqué. Mais il cuisine ça viande à part.
 
Depuis que je suis redevenu celibataire, je rencontre des personnes qui sont rarement végé (surtout en Deux Sevres!) donc je fais avec. Elles mangent à leur guise, moi je prépare mon truc végé, et si elles veulent essayer cela, tant mieux. Au resto, il y a presque toujours une option végé (parfois vegan) donc je n'ai pas de problème. J'ai appris il y a longtemps que vouloir essayer de "convertir" un non-végé à mangeur végétal prendra un bon moment sauf si la personne est déjà tenté par l'idée. Mais c'est vrai que, à longue terme, je voudrais partager avec un végé plutôt qu'un flexitarien..
 
Sur la question des meilleurs influenceurs, les changements sociaux sont toujours le résultat de plusieurs facteurs. Il n'y a pas une stratégie qui se suffise à elle-même. Donc il faut voir tout ce qui est en faveur des animaux comme complémentaire. Les "gentils" omnis qui sont en faveur des droits des animaux mais ne passent pas le cap sont certes un soutien important, mais s'il n'y avait pas des gens plus radicaux pour mener la barque et pousser au changement concret (et accessoirement leur faire ouvrir les yeux), ils seraient juste des hypocrites qui ne font rien bouger. A l'inverse, les gens radicaux seuls seraient trop minoritaires et idéalistes pour pouvoir faire avancer le mouvement. Chacun a son importance, il faut jouer la solidarité (sauf les véganes misanthropes à tendance raciste et islamophobe... eux, ils servent à rien).

Pour les repas, c'est un peu pareil. Je pense que les deux approches peuvent être efficaces en fait. C'est surtout une question de sensibilité personnelle. Et puis on se rend compte avec les années que sa propre sensibilité change et évolue en fonction des circonstances. Ce qu'on accepte à un moment, on ne l'accepte pas forcément 10 ans plus tard par exemple. L'humeur du moment importe aussi. Parfois on se sent d'attaque, d'autres fois pas.
Les fêtes de fin d'année sont les pires je trouve parce qu'en plus de voir des omnis manger leurs bouts de cadavre, il faut supporter les discussions sur leurs recettes etc.


Je vais un peu revenir sur mon message car après relecture je pense effectivement que l'avis que j'ai exprimé est pas très pertinent sur tous les points.
Je suis allée voir la vidéo d'Antastesia et du coup elle expliquait qu'elle l'exprimait respectueusement et surtout proposait direct à la personne en face de manger vegan ensemble, et c'est vrai que cette demande faite avec une intonation sympathique ne devrait avoir rien de vexant pour la personne en face. Je l'avais imaginé un peu différement dans ma tête. My bad x')

Pour les "gentils" omnis, oui non c'est sûr qu'un omni qui soutient les animaux dans ses paroles mais qui ne change rien à son mode de consommation ça n'a juste aucun sens, quand je parlais des non-véganes qui militent pour les animaux je pensais quand même soit à des personnes qui sont en cours de transition vers le véganisme, ou des personnes consommant des produits animaux très occasionnellement. Ce que je voulais surtout montrer c'est qu'un omni ne va jamais se bloquer complètement avec ce genre de personnes comme il pourrait le faire avec quelqu'un déjà étiquetté comme un "végane qui essaie à tout prix de lui imposer ses idées", parce que quand les gens ont l'impression qu'on essaie de les faire changer ils risquent de le voir comme une contrainte contre laquelle ils vont naturellement se défendre et bloquer. Et je pense qu'une leçon à en tirer ça serait d'agir de sorte à ne jamais faire sentir aux gens qu'on essaie de les amener à changer, plutôt discuter ensemble et se poser des questions l'un à l'autre. Et oui lors de ces conversation je suis d'accord pour dire qu'il faut rester un minimum ferme sur certains points et je n'ai absolument rien contre la radicalité en tant que telle je pense même qu'il est normal et souhaitable d'être radical sur plein de choses.

Juste voilà, faisont attention à ne pas créer de blocage chez les gens avant même d'avoir eu ces conversations^^
(et donc pour revenir au sujet initial : - "à vrai dire ça me mets mal à l'aise de manger avec toi si tu manges de la viande à côté de moi... Est ce que ça te dirais d'aller manger dans le resto végé à côté?" puis si la personne lance le sujet pourquoi pas voilà expliquer plus en détail les raisons ect : ça oui
-" Je ne mange pas avec toi si tu mange du cadavre" : ça non xD )

Après oui je pense que t'as probablement raison concernant le fait d'utiliser des manières de militer variées et à plusieurs niveaux, c'est vrai qu'on pourrait pas toucher tout le monde avec une seule méthode^^
 
Alors, pour répondre à la question initiale, dans mon cas personnel, je continue à manger avec des omnis, comme je l'ai toujours fait.
Chez moi, c'est végé pour tout le monde au niveau du repas "complet". Mes filles et mon conjoint mangent régulièrement (mais de moins en moins automatiquement) de la charcuterie sur leurs tartines et je ne les en empêche pas, et vu que c'est moi qui fait les courses, c'est même moi qui prends les paquets (uniquement si quelqu'un me l'a expressément demandé, je ne prends aucun cadavre de moi-même). Quand je suis invitée à manger chez quelqu'un, je précise bien que je ne mange pas de viande et ça ne me pose pas de soucis de voir les autres en manger, tant qu'on ne m'en impose pas.
Au resto, pareil, chacun fait ce qu'il veut.

Là où ça m'a une fois posé un gros problème, c'est quand ma maman a choisi, sans le savoir, un resto dans lequel je ne voulais absolument pas mettre les pieds... Ça partait d'une bonne intention de sa part mais ça m'a posé problème... En fait, elle a fait une recherche de restos proposant des options vegan. Et elle est tombée sur un resto qui proposait bien une entrée, un plat et un dessert vegan, mais qui à côté de ça, se ventait d'offrir de la viande exotique avec kangourou et requin à la carte. J'ai pété un câble ! Finalement, ma maman a annulé la réservation et m'a laissé le soin de choisir un autre restaurant. Et je dois bien avouer que j'ai du mal à comprendre la contradiction de ce resto... Est-ce qu'un vegan (par conviction) accepterai réellement de mettre les pieds dans un endroit qui se vente d'avoir du kangourou et du requin à la carte ?!

Et ma maman de me dire qu'elle ne comprend pas ma réaction, qu'un kangourou, une vache, un mouton, un requin, un lapin etc... sont tous des animaux et qu'après tout, j'ai l'habitude de voir des gens manger du steak devant moi, quelle importance que ça vienne d'un animal exotique ou d'un animal d'élevage ?!

Bref, tout ça pour dire que c'est ok pour moi qu'on mange de la viande d'élevage devant moi... mais apparemment, je n'accepte pas de partager ma table avec un mangeur de viande exotique. Serais-je en train de faire de la dissonance cognitive ?!

Selon moi, les animaux d'élevages sont élevés pour finir dans nos assiettes (attention, je ne dis pas que je suis d'accord, ni même que j'accepte, je suis bien évidemment contre et ça me révolte, d'où mon végétalisme), alors qu'un animal exotique est arraché à son milieu naturel pour qu'un humain puisse se venter d'en avoir mangé, par luxe. Et là, c'est juste impossible pour moi de partager mon repas avec quelqu'un qui accepte ça. Autant je passe au dessus le fait que l'humain a toujours mangé de la viande, que c'est ancré dans notre société et que la plupart sont persuadés qu'on en a besoin pour se nourrir correctement, autant le faire par luxe et se payer de la viande exotique hors de prix, ce n'est pas acceptable selon moi.

Après, effectivement, je pense que refuser de manger avec des omnis, c'est un risque de se faire "rejeter" de la société, ça limite les contacts et je ne pense pas que ça soit constructif. Après, je remarque que depuis que je suis végétalienne, pas mal de personnes de mon entourage me posent des questions intéressées tout en me disant qu'ils ne pourraient pas arrêter complètement la viande pour des raisons X ou Y, mais je constates au fur et à mesures de nos discutions qu'ils en ont déjà pas mal diminué la consommation. Je n'ai encore converti personne au végétarisme, mais je sais que grâce à ma conversion personnelle et à mon exemple, d'autres ont déjà diminué en instaurant un ou deux jours semaine de repas végé, et je trouve que c'est déjà un pas en avant !
 
Bonjour à tous,

En ce qui me concerne je n'ai pas d'autres choix que de partager mon temps de restauration avec les omni (je suis surveillant d'internat en lycée).

Mais je vois cela comme une occasion pour faire la promotion d'un régime 100% plant based. Beaucoup de personnes sont curieuses (les jeunes surtout) et en répondant positivement à cette curiosité on informe, mieux, on éduque. Je partage volontier mon repas (c'est sûr faut pas manger que des graines) tout en expliquant pourquoi je suis un tel régime. Le but ici n'étant pas de débattre (je déteste ça 🤣) mais seulement d'inviter à se poser les bonnes questions.

Chez moi c'est autre chose : my roof, my rules.
 
Mon cercle de connaissances n'est déjà pas très étendu, alors si je devais ne manger qu'avec des non-omnis, ben je mangerai qu'avec mon compagnon et sa fille. :LOL:

Après ça dépend d'où je mange. Si c'est chez nous, les gens qui viennent manger à la maison mangent comme nous ou sinon ils ne viennent pas. Je crois que ça a froissé quelques personnes au début, car "obligées" de manger végé chez nous, alors que nous quand on va chez elles, elles font des plats végés exprès pour nous. Mais bon, argument vite démonté. On n'oblige personne à venir manger !
Dans l'absolu y'a quasiment plus aucun produit carné qui entre chez nous. A quelques exceptions près (le copain geek qui ne mange que les pizzas jambon/champi/fromage, si on doit manger pizzas, on le sait, donc il prend ce qu'il veut).

Quand on mange chez les gens, ils sont tous omni donc ils mangent bien ce qu'ils veulent, tant qu'on a notre bouffe végé... Par contre, une chose que j'ai remarquée, c'est que parfois, y'a des odeurs que j'aimais avant (typiquement le barbeuc, le poulet rôti) qui parfois (pas tout le temps, et je ne sais pas pourquoi) me posent soucis (j'ai un voisin qui ADORE le barbeuc, donc à chaque fois on ferme toutes les fenêtres sinon ça empeste chez nous).
 
J'ai été confrontée à ce problème il y a quelques jours à peine, invitée à une crêpe-party (top repas pour les vegans !). Jusque là, je n'ai jamais vu d'inconvénient à partager une tablée d'omnis, tant qu'on ne me saoule pas sur ce que je consomme... Mais là, j'ai fini par renoncer, parce que rien qu'à l'idée de l'odeur des saucisses, lardons, jambon et compagnie, j'en avais mal au cœur... Quand je vivais avec un omni, il mangeait beaucoup ce que je préparais, mais j'avais de plus en plus de mal avec ses "ajouts" carnés.
Je crois que je suis comme la personne citée dans le premier poste, ça va lentement devenir difficile, par pur dégoût de voir et sentir des produits qui ne m'apparaissent plus comme de la nourriture.
La meilleure réponse est d'inviter chez moi, je fais du végan en essayant de faire des trucs sympas, et ça ne pose pas de problème. Mais quand on est convié chez les autres...
J'aime beaucoup les opinions de l'effet chimpanzé et rejoins son point de vue, mais je ne sais pas si, à terme, je serai physiquement capable d'encaisser... Et je sens déjà que ce sera dur d'expliquer ça à ma famille et mes amis (quoique l'amie qui préparait les crêpes n'a pas eu l'air plus choquée que ça)....
Tant que je peux tenir, je le fais, sinon, n'ayant aucune fréquentation végé, ça deviendra effectivement rapidement compliqué d'avoir une vie sociale !
Et concernant le restau avec ses kangourous et ses requins, non, je n'y mettrai pas les pieds non plus. On a déjà un rapport malsain avec les animaux communément considérés comme des steaks sur pattes, et on jette chaque jour une quantité terrifiante de produits carnés, alors rajouter encore plus d'espèces au massacre, c'est de la pure indécence, le bling-bling de l'alimentation.
 
Ca aussi, c'est une thématique intéressante.

Si je rêve d'un monde où personne ne mange de viande, je ne me fais pas d'illusions, les gens ne sont pas tous prêts à cela. On ne peut que respecter le libre-arbitre. Je ne vais pas mentir, ce n'est pas toujours très simple de manger avec des gens qui mangent de la viande, mais bon... Je considère surtout qu'on vit dans un monde où on n'a pas le choix et je garde à l'esprit que moi-même pendant presque 27 ans j'en ai consommé.

On a les traditionnels repas en famille où voilà c'est inévitable. Avec le temps, ça a évolué. D'ailleurs, au début, ma femme n'était pas végé, j'ai accepté. Je ne cache pas que j'espérais qu'elle arrête la viande, et elle l'a fait progressivement d'elle-même, sans que je ne m'y attende. Ce n'est qu'un jour où j'ai remarqué qu'elle n'en avait pas mangé depuis de nombreux jours. Si je n'avais pas accepté une "carniste" avec moi à table tous les jours, je serai passé à côté de l'amour de ma vie, donc l'un dans l'autre, même si on voit des cadavres dans les assiettes, je pense que c'est vital de respecter le choix d'évolution et le rythme d'évolution de chacun. En outre, curieusement, cela nous a rapproché par la suite, et ce à tous les niveaux, même si j'ai l'impression qu'elle ne l'a pas réalisé.

Mais avec ma femme, comme elle était plus discrète, que ce n'était pas une grosse viandarde, c'était plus simple que dans les repas en famille, ce n'est pas comme mon père ou mon beau-père qui vont te poser le plat rempli de barbak sous ton nez, toi le seul végétarien de la table xD Je sais que quand ils ont fait ce genre de choses, ce n'était pas volontaire, ils font ça banalement. Le problème qui se pose, c'est que j'ai compris que pour eux il y a une symétrie. Ils croient que comme on ne mange pas de viande, eux peuvent ne pas manger de légumes, plus exactement que s'ils doivent accepter notre alimentation végétale, on doit accepter la leur, ils ont l'impression que c'est équivalent. Ils n'ont pas compris que pour nous manger des végétaux, c'est vital, c'est l'essentiel de notre alimentation, alors qu'eux manger de la viande, ils croient que ça l'est, alors que non, et surtout pas exceptionnellement, leur alimentation n'est pas composée que de viande, mais aussi de légumes, de féculents, etc... Ils ont du mal à se séparer de la viande occasionnellement.

Du coup, ça a fait que ça a parfois été difficile les repas en famille (ma famille autant que celle de ma femme). Perso, je n'ai jamais fait de reproches sur leur plats, je ne me suis jamais plaint des odeurs qui étaient incommodantes pour moi, entre les andouillettes de ma mère ou certains plats de ma belle-mère ... J'ai l'impression qu'ils ont jamais réalisé que c'était désagréable.
A un moment donné, avec ma femme, on a voulu essayer de faire des plats VG pour les anniversaires, mais ça s'est avéré très compliqué. Tu passes des heures dans la cuisine pour préparer plein de choses (guacamole, des tartinades aux légumes, des soupes, des lasagnes végétariennes, des plats sympas et originaux) et quand ils sont à table, ils regardaient les plats comme si tu les avais remplis de mort aux rats, ils en goûtent la moitié, trempent à peine une cuillère... Combien d'assiettes sont redevenues pleines... Comment j'étais choqué de voir mon père (que j'ai vu manger trois ou quatre assiettes d'un même plat avant) ou mon beau-père manger trois pauvres petites cuillère d'un plat. Mélanger des végétariens/liens et des "carnistes" (je mets les guillemets car je n'aime pas ce mot), c'est très compliqué.

La situation s'est empirée quand ma femme est devenue végétarienne, du moins vis-à-vis de ma belle-famille. Pour ma famille, ça n'a pas changé grand-chose. Et puis, à un moment donné, j'ai voulu essayer le crudivorisme, j'avais lu un témoignage, je trouvais ça pertinent, et je m'y suis essayé pendant des mois. Et cela m'a fait du bien. Mais cela n'a vraiment pas plu à ma belle-famille. J'ai vu des regards de travers, et quand on a voulu l'annoncer à ma belle-mère qui nous invitait chez eux à Noël, elle n'a rien voulu me préparer parce qu'elle ne savait pas quoi faire, elle ne voulait pas me préparer un repas cru. Après, pendant des mois, quand j'allais chez mes parents ou chez la belle-famille, je me préparais mon assiette, à part chez ma belle-sœur qui s'est adaptée. Idem quand on recevait à la maison, j'avais mon plat, ma femme et mes enfants le leur et les autres le sien.
Au bout d'un moment, on en a même eu marre, on ne voulait plus se prendre la tête, on achetait des pizzas, des trucs simples. Et du coup, après ils ont inversé les rôles, mes parents comme ceux de ma femme, et quand ils venaient à la maison, ils s'emmenaient leurs plats, leur viande déjà toute prête. Bon, autant, pour Noël ou des grandes occasions comme le jour de l'An, comme je sais que les gens sont attachés farouchement à leurs traditions, je n'aurais rien dit, mais pour les anniversaires, ça me daillait, je me disais que pour quelques jours dans l'année, on ne pouvait pas faire un repas en commun. Et franchement, je trouvais ça très mal poli, et cela des deux côtés, quand je voyais mes parents et mes beaux-parents s'envoyer le saladier de crustacés chez nous, j'étais blasé. J'avais l'impression qu'ils ch*** littéralement sur nos convictions et notre façon d'être. Il leur fallait leur pitence, un point, c'est tout... Bon, après, on les a laissés faire l'un dans l'autre.

Maintenant, ça s'est un peu équilibré. Par la suite, ma mère et ma belle-mère ont mis de l'eau dans leur vin et ont accepté de faire des crudités, et j'ai eu de nouveau des assiettes généreuses de la part de ma belle-maman quand on allait chez eux (quand elle veut, elle fait des trucs sensass en plus, je me souviendrais toujours d'un pâté au tofu qu'elle m'avait fait au tout début, mais elle a jamais voulu me le refaire xD)
Bon, j'ai peur de m'éloigner du sujet, mais manger avec les gens qui mangent de la viande me fait surtout penser à la famille. Les amis ont été plus cool dans l'ensemble, on a pu plus facilement partager des repas végé/vegan, ils le feraient pas au quotidien, mais à l'occasion, ça va.

Cela dit, pour revenir sur la question de base, je pense que si tu refuses de manger avec des gens qui mangent de la viande, tu installes une barrière. D'une façon un peu naïve, je me dis aussi que manger avec eux leur permet de voir notre alimentation, de voir que ce n'est pas si horrible qu'ils peuvent le croire, de montrer une sorte d'exemple de ce que peut être un autre équilibre alimentaire, de leur montrer que manger vegan ne fait pas forcément de toi un mollusque vide d'énergie. Je pense que c'est important de préserver une certaine convivialité, de maintenir les relations humaines. Alors bien entendu, pour nous, c'est dur et je pense qu'ils ne s'en rendent pas compte. Ils ne voient pas ce que ça nous fait, je pense que ça nous affecte tous à des degrés différents selon les sensibilités de chacun, mais cela nous affecte tous.

Le temps est notre meilleur ami. Là, je vois que ma mère goûte de plus en plus en plus des plats à base de légumes quand j'en fais. On a passé une semaine en vacances chez eux, je crois qu'elle a fait deux ou trois repas sans manger de viande sans s'en rendre compte juste en mangeant ce que j'avais préparé. Ils avaient leurs trucs à eux mes parents, moi je faisais des poêlées de légumes, ou des petits plats, celui qui voulait en prendre, il en prenait. Même s'il y avait encore de la viande dans leurs assiettes, j'étais satisfait de les voir piocher dedans. Comme quoi, je les aime, je n'essaie pas de les empoisonner xD

Du coup, j'ai aussi arrêté de manger uniquement cru, j'ai estimé que c'était trop rigoureux, j'ai changé d'avis, je suis revenu à un équilibre cru/cuit qui me paraît plus logique dans le fond. Et peut-être aussi que cela a facilité leur changement d'attitude, enfin à mes parents, mes beaux-parents, je ne leur ai pas vraiment dit, comme on partage peu de repas finalement dans l'année, ma belle-maman continue à me faire du cru, elle a mis du temps mais à la fin elle s'y est décidée. Je crois qu'il va falloir que je leur dise quand même du coup xD

Mais bon, en refusant de manger avec eux, je pense que c'est se cloisonner, se replier sur soi-même, je ne suis pas sûr que ce soit une solution viable.
 
Bonjour @ChrisRed, je me demandais si vous rencontriez les mêmes problèmes avec votre entourage quand vous allez au restaurant ?
Merci de votre réponse,
Bonne journée !
 
Si je rêve d'un monde où personne ne mange de viande, je ne me fais pas d'illusions, les gens ne sont pas tous prêts à cela. On ne peut que respecter le libre-arbitre.

Je comprends l'idée et de toute façon les non mangeurs de viande sont encore bien trop minoritaires dans trop de pays pour être en mesure d'imposer leurs volontés mais entretemps il ne faut pas oublier non plus que le mangeur de viande brime lui-même l'animal dans sa liberté puisque ce dernier ne se rend pas à l'abattoir de gaieté de coeur loin s'en faut alors à partir de là il y aura je l'espère le plus tôt possible un choix à faire soit de respecter la liberté des hommes mangeurs de viande ou faire respecter la liberté de tous ces animaux qui autrement continueraient de souffrir de l'homme.

Beaucoup de mangeurs de viande sont très cambrés sur leur position et souvent de la plus crasseuse mauvaise foi, combien de temps devrons-nous patienter jusqu'à ce que selon leur bon vouloir ils se décident finalement à daigner considérer une alimentation non carnée ?

Pour ma part mon choix est déjà fait, toujours mieux informer tout en restant dans le vrai mais si nécessaire (et ça le sera probablement) contraindre éventuellement l'autre au respect de la vie animale par le moyen d'une force minimale et en misant sur l'humanisme de ceux qui se verraient chargés de faire appliquer les mesures mises en place.

Avec un minimum d'imagination et de bonne volonté il y aurait certainement moyen d'éviter de faire des omelettes...
 
Dans le fond, je suis totalement d'accord avec toi, j'irai même plus loin en disant que manger de la viande est un péché pour moi. L'homme bafoue complètement le libre arbitre des animaux et pas uniquement pour des questions d'alimentation (sortir des animaux de leur milieu naturel pour les zoos, les cirques, etc). Cela dit, si les abattoirs fonctionnent c'est parce que les populations consomment beaucoup de viande. C'est aux humains de le comprendre individuellement pour inverser ce processus. Mais j'ai une confiance limitée en l'humanité. L'histoire de notre civilisation ne me rend pas optimiste.

Mais bon, je commence à réfléchir au fait de refaire à manger veggie/vegan pour les invités à la maison, sauf s'ils emmènent leur nourriture, ce qu'ils font parfois sans te laisser le choix.
 
Personnellement, ça ne me pose pas de problèmes de manger avec des personnes qui mangent de la viande, même si ce n'est pas mon mode de vie. Si ces personnes respectent mon choix alors je respecte le leur. Et puis, je pense que c'est contre-productif. Souvent, quand je me retrouve avec des mangeurs de viande, ça ouvre la discussion sur mon régime alimentaire. Au début, c'était un peu houleux lol mais avec le temps je remarque que mes ami(e)s mangent de moins en moins de viande. Certains de mes arguments ont germé (lentement voire très lentement pour certains) dans leurs esprits. Par contre, quand je reçois, je fais végétarien. Je ne cuisine pas de viande. Ca donne l'occasion aux autres de découvrir.
 
Moi non plus, je ne cuisine pas de viande, à part des pizzas au jambon, des trucs réchauffés au four, on n'a jamais vraiment cuisiné de viande, c'est eux qui ont cuisiné leurs plats quand ils ont voulu le faire.

Perso, à un moment avec ma femme, on a saturé. Des fois, on passait la matinée ou l'après-midi entière dans la cuisine, on y mettait du cœur, on faisait du guacamole, du houmous, des tartinades de légumes... Ça c'était plus moi mais ma femme faisait souvent des lasagnes farcies aux légumes, et t'avais droit à des regards dédaigneux, ils goutaient à peine certains plats. Je me souviens que ma belle sœur et mon ex beau frère (cuisinier en plus) s'étaient servis un jour d'un plat et ils avaient laissé leur assiette pleine pour dire à ma femme après coup que la dernière feuille de lasagne était un peu dure. On se croyait dans Un dîner presque parfait des fois.

Dans le fond, vous avez raison, mais avec le temps, y a des comportements qui nous atteint, aussi bien ma femme que moi. A la fin, on s'est dit on achète des pizzas quand ils viennent et basta. Surtout si quand tu vas chez eux, t'as droit à du guacamole industriel quand ils veulent pas goûter le tien fait maison.

En voyant vos commentaires et en me disant que du temps s'est passé, qu'ils sont plus sympa, on a décidé de réessayer de préparer quelque chose de veggie et vegan pour l'anniversaire de mon loulou ce week-end, on va bien voir. On fait un brunch pour le coup, parce que ma femme travaille en début d'aprèm, c'est la première fois qu'on fait ça, j'espère que ça va aller.
 
Dans le fond, je suis totalement d'accord avec toi, j'irai même plus loin en disant que manger de la viande est un péché pour moi.

Je ne devrai jamais oublier que j'ai moi-même lourdement péché en ce sens jusqu'à mes 31 ans + quelques récidives par la suite et j'ai énormément honte d'avoir été un passionné de la pêche à la mouche mais pour moi aussi le mot ''péché'' me semble maintenant parfaitement adapté pour qualifier la consommation de chair animale et ce surtout si on en est conscient.

J'ai fait certains calculs de probabilités et pour ne pas être ici en hors-sujet si je trouve le bon fil pour en parler je lancerai ma ligne où j'exposerai en quoi les mots péché, pêche, chasses, viandes, laitages etc, sont astronomiquement reliés au chiffre 666.

Mais pour revenir au sujet de ce présent fil oui bien sûr évidemment j'ai un gros malaise à partager un repas avec des personnes qui vont aller prendre du plaisir à savourer la chair de certains animaux sachant que j'aurais bien plus de plaisir qu'eux simplement à les caresser et justement je n'ai plus mes chats qui me manquent énormément mais je me suis fait de nouveaux amis et chaque printemps je les vois ressusciter après qu'ils aient passé l'hiver sous la terre alors depuis quelques jours certains de ces tamias rayés (nos suisses) me sont revenus en acceptant mes massages, mes caresses et je ne me ferai pas d'illusions surtout mes graines de tournesol hi hi :)
 
Oui, comme toi, je n'oublie pas que j'ai "péché", du moins que j'ai mangé de la viande pendant de nombreuses années. C'est aussi l'une des raisons qui font que je ne peux pas reprocher aux gens qui mangent de la viande d'en manger, même si comme pour toi, c'est un peu malaisant en mon for intérieur, je trouverait ça un peu déplacé de refuser de partager des repas avec eux. Chacun a son cheminement personnel qui le mène à sa propre prise de conscience. Le fait d'avoir percuté ne nous donne pas non plus le droit, je trouve, d'aller sermonner les autres. Après, on peut en parler, tant que ça reste dans un bon état d'esprit.
 
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