Merci IV pour cet article et ton dessin. Justement il y a quelques jours j'ai lu cet article qui m'a fait réfléchir au même problème :
http://www.cahiers-antispecistes.org/sp ... article363
Ce passage en particulier m'a frappée :
"Le projet d'abolition de la viande s'inscrit dans une démarche visant à faire en sorte que la question animale soit posée (aussi) au niveau citoyen. C'est celui où l'impératif moral a une chance d'être moins facilement enseveli sous les routines et les auto-justifications commodes lorsqu'une pratique mauvaise est généralisée : le niveau où on est amené à être conscient d'avoir à prendre une décision raisonnée.
À mesure que la question de la viande fera son entrée parmi les sujets débattus dans le champ politique, il deviendra crédible pour le public qu'il arrivera un moment où la collectivité devra choisir, et que chacun a une responsabilité dans ce choix. Un nombre croissant de personnes seront ainsi incitées à prendre position, à le dire, et se sentiront tenues de justifier leur jugement. Si ce processus s'enclenche, la tension sera alors ressentie plus fortement en cas de contradiction entre le jugement porté et le comportement personnel, et il en résultera une certaine incitation à la réduire. Si un nombre croissant de personnes expriment ouvertement la position jusqu'ici muette « je ne trouve pas normal que l'homme élève (ou pêche) des animaux pour leur viande », il y aura davantage de personnes qui limiteront ou supprimeront leur propre consommation d'animaux. La vocation d'exemplarité de telles attitudes deviendra plus évidente si le débat « pour ou contre l'abolition de la viande » a réussi à se faire une place dans la vie politique. Le choix de ces consommateurs sera clairement compris comme un boycott et non comme l'expression de quelque orientation particulière en matière de diététique ou gastronomie. La progression de ceux qui mettent les actes en accord avec les paroles aidera à son tour à renforcer la crédibilité d'une évolution vers une interdiction de la consommation de chair animale. Il en résultera aussi un développement de l'attitude de consentement passif à l'abolition : celle de personnes qui, sans prendre l'initiative de changer leur comportement individuel, seront prêtes à admettre la mesure comme bonne ou acceptable une fois qu'elle sera adoptée.
Au total, l'évolution des positions affichées dans la vie citoyenne et celle des comportements de consommation se renforceront mutuellement."
Je me pose sérieusement la question de savoir qu'est ce qui est mieux pour faire avancer la cause abolitionniste, doit-on promouvoir le véganisme ou devons-nous nous concentrer sur la fermeture des abattoirs ?
Dans cet article j'ai aussi appris que le mouvement pour l'abolition de la viande n'existe que depuis 2005, soit 8 années, c'est rien ! En fait on n'en est qu'au début et c'est normal qu'on patauge... Ce qui me parait étrange c'est que le véganisme existe depuis bien avant ça (et le végétarisme depuis la nuit des temps), et que personne n'a songé à revendiquer l'abolition de la viande plus tôt ?!
Je pense quand même que le véganisme est important, ne serait-ce que pour montrer aux gens que l'on peut vivre sans exploiter les animaux, sinon les carnistes vont nous rétorquer immédiatement : "Mais on ne peut pas vivre sans steak/pull en laine/sac à main en crocodile !". Il faut avoir des solutions à proposer en échange.