Pour une éducation parentale sans violence

V3nom

Moulin à graines
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Cette vidéo a été mise en ligne le 11 septembre dernier et est le début d'une campagne à destination de la télévision (normalement), et accompagnée d'un projet de texte de loi contre le "droit à la correction" (autant physique que psychologique), sont thème : les paroles et "expressions" dirais-je même, devenus anodins tellement ils sont communs, que beaucoup de parents répètent tout au long de l'enfance de leur progéniture et qui peuvent marquer, blesser, voire même déterminer une vie, à vie...

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=HCCfJqBB7kQ[/youtube]

On pourra critiquer le coté très stylisé, surement trop tragique pour certaines personnes, mais personnellement j'estime le sujet plus que bienvenu et grand temps de s'y mettre.

PS : je me retrouve dans cette problématique personnellement, et de plusieurs manières. (mais pour celles qui concerne la sphère familiale, je ne blâme personne en ce qui me concerne)
 
C'est un sujet qu'il est très difficile d'aborder à l'heure actuelle dans notre société ou l'ont n'imagine que sans violence on fait forcément des "enfants rois".
Quand je l'évoque via des articles comme celui-ci : http://www.madmoizelle.com/violence-edu ... ree-173244
Je me vois souvent asséné un "tu verras quand tu auras des enfants (spoiler : nope je n'en aurais pas !)
Je me rappellerai toujours de cette discussion entre mon patron et un client : "vous vous rendez compte on a même plus le droit de mettre une fessé à son propre enfant !"
Malaise...
 
Didine":z7yfq3nv a dit:
Je me vois souvent asséné un "tu verras quand tu auras des enfants
Je comprends parfaitement cette phrase. Pour ma part, avoir un gamin m'a fait parfait rentré dans des états où je n'étais jamais entré... Ca a le don de pouvoir énerver ces petits êtres (même si c'est involontaire de leur part).
Alors oui, parfois on dit des choses qui dépassent notre pensée, ce qu'on regrette immédiatement...mais le mal est déjà fait.

Bien sûr, en tant qu'adulte, on doit se maitriser car c'est horrible de s'en prendre à des enfants aussi bien par la parole que par les gestes.
 
kob27g":3j3v9mfh a dit:
Alors oui, parfois on dit des choses qui dépassent notre pensée, ce qu'on regrette immédiatement...mais le mal est déjà fait.

Justement je pense que non ce n'est jamais trop tard. Et ça fait partie du discours de ce projet : s'excuser, dire qu'on a dit quelque-chose sous le coup de la colère et expliquer comment et pourquoi ce n'était pas à dire ni à entendre.

Je pense qu'il est possible de désamorcer un petit mal fait sur le coup plutôt que le laisser filer et grandir peut-être durant des années, au risque que ça devienne une partie forgeant ce que l'enfant va devenir et comment il va le devenir. (même si ça restera un infime détail de sa personne et de sa vie probablement)

Les enfants ne sont pas des enfants : ils peuvent entendre et comprendre bien plus que ce que la société le voudrait. (et de toute façon ce qui ne sera pas dit sera comblé par leur imagination, et c'est là que le mal se fait le plus justement)

Cessons d'infantiliser les enfants en cessant de nous laisser infantiliser par les discours dominants.

Il ne s'agit pas d'être le parent parfait (il n'existe pas et n'existera probablement jamais, et c'est peut-être tant mieux) : il s'agit de savoir reconnaitre ses faiblesses, ses failles, ses écueils, ses limites, les reconnaitre et même les formuler, expliquer.

C'est bizarre, dans beaucoup de famille où j'ai pu voir des enfants respectueux, soutenants et même volontaires et responsables, c'était très souvent des familles qui sont pointées du doigts par les médias comme étant les viviers de gosses chiants, enfants rois et délinquants : des familles modestes voire dans la merde, avec des vécus difficiles et tragiques, mais dans lesquelles on a opté pour la parole humble plutôt que le silence "digne".

Et les petites phrases assassines qui peuvent nous échapper ce n'est rient d'autre que de la confiscation du droit de réponse : "c'est comme ça et ferme ta bouche". (avec toujours un fond d'essentialisme obscure)

Le discours dominant nous explique à longueur de journée que devant l'adversaire io ne faut surtout rien dévoiler, rester digne, incarner la figure d'autorité sans peur et sans reproche, sans faiblesse ni limite.
Et la parentalité est encore trop souvent décrite en substance comme une compétition face aux enfants.

Je pense qu'on vaut tous mieux que ça, et qu'on en est capables. Mais ça demande d'investir un temps qui est trop souvent accaparé par nos trains de vie sociale et professionnelle effrénés. Et je suis convaincu depuis longtemps que cette organisation systémique du temps libre de plus en plus rare (et remplis de choses inutiles) est volontaire : ne plus laisser le temps au gens de penser, d'échanger, de se reconnaitre, se rassembler et penser la société autrement que ce prêt-à-penser qu'on nous vend chaque seconde : empêcher l'autonomie et l'émancipation.
 
kob27g":1bghfh1d a dit:
Didine":1bghfh1d a dit:
Je me vois souvent asséné un "tu verras quand tu auras des enfants
Je comprends parfaitement cette phrase. Pour ma part, avoir un gamin m'a fait parfait rentré dans des états où je n'étais jamais entré...


En fait ça m'énerve plus que ça sous entendent que en tant que femme je vais FORCEMENT vouloir un enfant un jour, j'accepterai mieux qu'on me dise "si" plutôt que "quand".
Alors bien sur je ne sais pas comment je serais si je devais me coltiner un bambin H24, mais être parent ça ne donne pas la science infuse non plus, il y a des parents qui y arrivent très bien sans claques aussi, donc je trouve ça triste qu'on me présente ça comme une option obligatoire de l’éducation.
(ce n'est absolument pas une critique envers toi kob, je précise juste au cas ou)
 
Oui et puis même si ça fonctionne chez certains (la plupart j'espère, kob tu en est un bon exemple), il est clair que pour d'autres le fait d'avoir des enfants ne fait pas prendre de plomb dans la cervelle ni rend responsable le moins du monde (surtout quand ces enfants ont été fait pour de mauvaises raisons... genre sauver le couple, faire plaisir à belle maman, ne surtout pas perdre le patronyme et le patrimoine de la famille et avoir un mâle coute que coute, etc...)

Le discours qui voudrait qu'avoir des enfants c'est subitement devenir adulte pour de vrai avec un courage descendu du ciel et du poil au torse me semble aussi dangereux que le bonheur absolu et l'instinct maternel qu'est sensé ressentir une femme dès qu'elle a accouché (une des causes de la fameuse dépression port partum à mon avis, la désillusion et le sentiment d'être une ratée vis à vis de l'instinct maternel révélé et de la joie promise qui ne sont pas si automatiques)

Et tout ceci vient ni plus ni moins que de la politique nataliste du pays, récemment relancée de plus belle pour faire face à ce formidable "grand remplacement" qu'on nous agite devant les urnes depuis 30 ans...
 
C'est une des raisons pour lesquelles je ne veux pas d'enfants : je sais pertinemment qu'à un moment ou à un autre, une phrase malheureuse, voire une main malheureuse, finiront par partir. Donc plutôt que de me retrouver en désaccord avec mes principes, je préfère éviter une situation risquant de provoquer ce désaccord. Je maitrise à 200% la technique de la fuite ^^.

Sérieusement, il y a de nombreuses autres raisons qui font que je ne veux pas d'enfants, la première étant que je n'en ressens absolument pas le besoin ou l'envie.
 
Certain-e-s d'entre-nous ont déjà lu ou rencontré Bonnardel en manif. Ce n'est pas un hasard si, dans la continuité logique de ses engagements, il a écrit un livre sur le sujet

La-domination-adulte.jpg
 
Yves Bonnardel <3

Une présentation de son livre par Christine Delphy <3 <3
http://lmsi.net/La-domination-adulte,1703

Je ne sais pas si vous vous souvenez (à mon avis oui) du débat houleux sur l'affaire Taubira et la réponse d'un auteur des cahiers antispécistes, qui était venu ici accompagné de David Olivier et Yves pour débattre en réponse à nos commentaires sur cet article.
Yves a été le seul des 3 à avouer ne pas être le mieux placer pour affirmer des choses sur ce sujet (un nom d'animal peut-il être une insulte, quid vis à vis des femmes, quid des femmes noires, etc).

Je re-cite à touts fins utiles :
http://tahin-party.org/firestone.html
https://www.babelio.com/livres/Holt-Les ... mes/314920
http://tahin-party.org/cbaker.html
http://www.linstantpresent.eu/fr/appren ... ecole.html
Et puis des conférences comme celles-ci :
https://www.youtube.com/watch?v=ixSI7qD-Z1s (oui la durée fait peur mais c'est un condensé ahurissant)
https://www.youtube.com/watch?v=i-KWIhiptJg&t=2s (celle-ci est vraiment une excellente remise en question, par une directrice d'école qui a démissionné)

Je déborde sur l'éducation nationale et la façon de penser l'école, mais c'est tellement lié... <br /:><:br /> — Le 26 Sep 2017, 20:23, fusion automatique du message précédent — <br /:><:br /> Et une conférence de présentation de du livre d'Yves par lui-même.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=yDLNXE4wCXs[/youtube]
 
Avant de commencer il est important de prendre une chose en compte, chaque personne et donc chaque parent a sa propre vision du monde et donc sa propre vision de l’éducation. Notre vision des chose vient de notre vécu, de nos expériences de vie etc...
Nous ne pouvons en aucun cas juger la façon don une personne élève son enfant tant qu'il n'y a pas de violence physique ou psychologique.
A mes yeux la clef de l'éducation c'est simplement le juste milieu, personne ne peu donner une éducation parfaite il y aura forcement des erreurs. Le principal est de faire au mieu.
Je suis personnellement convaincu que la violence ne sert a rien, il suffi simplement de mettre un cadre éducatif avec de réelle règles, faire comprendre les limites a l'enfant, agir dans la méthode simple du action réaction.
Il y a énormément de chose a savoir mais que malheureusement on ne peu pas savoir tant que l'on a pas vécu la situation. Rien a voir avec la violence mais par exemple pour mon premier enfant j'ai utilisé un yoopala et j'ai découvert que plus tard que c’était une erreur quand j'ai commencé a m'intéresser au pédagogies alternative type montessori, pikler, la moticité libre etc
Il ya un article de blogs qui parle justement de la pédagogie pikler sur ce site : https://triangle-de-pikler.fr/
Je vous laisse jeter un coup d’œil, c'est le genre de chose que tout les parents devrais connaitre au sujet de la motricité de leurs enfants.
Bref je m’écarte du sujet. Faite au mieu avec votre enfant, la violence ne règle rien. Faite vous confiance pour l’éducation de votre enfant, il suffi d’être en accord avec ce que l'on fait.
 
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