kob27g":3j3v9mfh a dit:
Alors oui, parfois on dit des choses qui dépassent notre pensée, ce qu'on regrette immédiatement...mais le mal est déjà fait.
Justement je pense que non ce n'est jamais trop tard. Et ça fait partie du discours de ce projet : s'excuser, dire qu'on a dit quelque-chose sous le coup de la colère et expliquer comment et pourquoi ce n'était pas à dire ni à entendre.
Je pense qu'il est possible de désamorcer un petit mal fait sur le coup plutôt que le laisser filer et grandir peut-être durant des années, au risque que ça devienne une partie forgeant ce que l'enfant va devenir et comment il va le devenir. (même si ça restera un infime détail de sa personne et de sa vie probablement)
Les enfants ne sont pas des enfants : ils peuvent entendre et comprendre bien plus que ce que la société le voudrait. (et de toute façon ce qui ne sera pas dit sera comblé par leur imagination, et c'est là que le mal se fait le plus justement)
Cessons d'infantiliser les enfants en cessant de nous laisser infantiliser par les discours dominants.
Il ne s'agit pas d'être le parent parfait (il n'existe pas et n'existera probablement jamais, et c'est peut-être tant mieux) : il s'agit de savoir reconnaitre ses faiblesses, ses failles, ses écueils, ses limites, les reconnaitre et même les formuler, expliquer.
C'est bizarre, dans beaucoup de famille où j'ai pu voir des enfants respectueux, soutenants et même volontaires et responsables, c'était très souvent des familles qui sont pointées du doigts par les médias comme étant les viviers de gosses chiants, enfants rois et délinquants : des familles modestes voire dans la merde, avec des vécus difficiles et tragiques, mais dans lesquelles on a opté pour la parole humble plutôt que le silence "digne".
Et les petites phrases assassines qui peuvent nous échapper ce n'est rient d'autre que de la confiscation du droit de réponse : "c'est comme ça et ferme ta bouche". (avec toujours un fond d'essentialisme obscure)
Le discours dominant nous explique à longueur de journée que devant l'adversaire io ne faut surtout rien dévoiler, rester digne, incarner la figure d'autorité sans peur et sans reproche, sans faiblesse ni limite.
Et la parentalité est encore trop souvent décrite en substance comme une compétition face aux enfants.
Je pense qu'on vaut tous mieux que ça, et qu'on en est capables. Mais ça demande d'investir un temps qui est trop souvent accaparé par nos trains de vie sociale et professionnelle effrénés. Et je suis convaincu depuis longtemps que cette organisation systémique du temps libre de plus en plus rare (et remplis de choses inutiles) est volontaire : ne plus laisser le temps au gens de penser, d'échanger, de se reconnaitre, se rassembler et penser la société autrement que ce prêt-à-
dépenser qu'on nous vend chaque seconde : empêcher l'autonomie et l'émancipation.