Prix de la remarque carniste

C'est quoi le "lait protéinique"?
 
Je ne sais pas comment j'ai fait pour tomber sur cette stupidité… Mais en surfant sur le web je suis tomber sur le site d'un type qui affirme se nourrir UNIQUEMENT de VIANDE, càd sans AUCUNE matière végétale. Et le pire est que ce type affirme trouver des bénéfices sur ça santé avec ce régime.
https://www.shawn-baker.com/
 
Ce n'est pas une remarque carniste, mais le comble du comportement carniste anti-écologique :
- acheter des hamburgers dans un fast-food drive
- manger dans la voiture
- balancer les emballages par la fenêtre de la voiture, en roulant
Vu cet après-midi, non pas en direct, mais j'ai reconstitué la scène en ramassant les preuves. — dégoûtée.
 
Et voilà ce qu'on distribue actuellement dans les écoles en Belgique :anger: : 3 petits livrets qui font la promotion de la viande. Les pdf sont dans le lien.

Mais morceaux choisis:
- Déjà les perso', s'appellent Manon Jambon, Toinet Poulet, Josette Côtelette ...
- Aux informations, on entend toutes sortes de choses sur la viande. Tu te demandes peut-être parfois si c’est une bonne idée d’en manger ? Tu trouveras les réponses dans ce petit livre ! Je vais t’expliquer des tas de choses sur la viande. D’où elle vient, pourquoi elle a sa place dans une alimentation équilibrée, comment la sécurité alimentaire est contrôlée,
- il y a des petits jeux ou on apprend que les animaux sont abattus en toute sécurité à l’abattoir

http://www.apaqw.be/Dossiers-viande

P. :anger: :anger: :anger:

_______

Et c’est publié par les organismes régionaux wallon (APAQ-W) et flamand (VLAM) de promotion de l’agriculture. Donc, avec des deniers publics.

H.
 
"abattus en toute sécurité" ? Quand le principe même d'un abattoir c'est que pas un n'en sorte vivant ? :anger: :mur:

(J'aimerais voir la réaction de mon fils si on lui donnait ça à l'école... J'aimerais pas être à la place de la personne qui lui donnerait, je vois de là la leçon de vie de 3h !)
 
[mode naïf on]La sécurité, c'est pas censé servir à éviter la mort normalement ?[/mode naïf off]
 
C'est vraiment relou ces végans qui font du prosélytisme tout le temps quoi... ce genre de sujet n'a pas sa place dans les écoles :p :whistle:

Plus sérieusement : :anger:

Moment poétique:
Écris un poème sur la viande. Choisis d’abord sur la base de l’exemple.
Essaie de respecter les rimes en AABB.
:facepalm:
 
Et après, on lit parfois dans des commentaires carnistes "de base" que les lobby pro-viande n'existent pas, qu'il n'y a pas de prosélytisme, que personne ne force les enfants à manger des animaux ...
 
A midi autour de la table, on parle de la fabrication du fromage en fruitière.
Et tout d'un coup, quelqu'un : "non mais ça reflète bien les limites du véganisme : si tout le monde était végan, alors on ferait quoi de ce savoir faire ? Il serait perdu !!".

Bon j'ai même pas eu besoin d'ouvrir la bouche, après un gros blanc tout le monde lui a démontré l'illogisme de son argument. "Non mais ça reflète bien les limites de l'arrêt de la torture des humains : si plus personne n'était torturé, alors on ferait quoi de ce savoir faire ? Il serait perdu !!".

Des fois je me demande ce qui se passe dans la tête de certains omnis quand même :rolleyes:
 
Beelittle":1croi6b9 a dit:
Des fois je me demande ce qui se passe dans la tête de certains omnis quand même :rolleyes:
Pas grand chose je pense :whistle:

Fait leur découvrir un fromage végétal affiné à l'occasion, à chaque fois que j'en ai présenté à des omnis j'ai eu droit à des grands maiscommentc'estpossiblec'estpaspossible, bluffés qu'on puisse arriver à faire affiner une préparation végétale, c'est d'ailleurs ma réponse au coup du "savoir faire qui va se perdre", ça c'est un genre de savoir faire qu'on veut bien garder pour le réintégrer aux préparations végé XD
 
Bonne idée ! Mais je n'en ai jamais trouvé par chez moi, faut dire qu'ici la spécialité c'est le fromage des alpages... et on touche pas au patrimoine haut-savoyard !
Et puis je suis allergique à tous les fromages affinés que j'ai pu voir sur internet, du coup je peux pas goûter avant pour m'assurer que c'est bon :p
 
bintje":14kdj8zg a dit:
C'est vraiment relou ces végans qui font du prosélytisme tout le temps quoi... ce genre de sujet n'a pas sa place dans les écoles :p :whistle:

Plus sérieusement : :anger:

Moment poétique:
Écris un poème sur la viande. Choisis d’abord sur la base de l’exemple.
Essaie de respecter les rimes en AABB.
:facepalm:

Dans le sujet tel que tu nous le transmets, je ne vois pas de propagande pro-viande. Je ne suis pas poète, mais on pourrait imaginer un poème sur les horreurs de l'élevage, de l'abattage...

Exemple (je répète, je ne suis pas poète - mais ça tombe bien, les élèves non plus, généralement)

Les animaux ne sont pas des steacks,
Si t'as faim mange plutôt une pastèque
La vie n'est pas un produit de consommation
Il faut savoir faire preuve de compassion
Ecoute ton coeur plutôt que ton estomac
La planète te remerciera.
 
Parce que Bintje a omis la partie qui apporte toute sa saveur à l’extrait : l’exemple (en page 3).
Je m’appelle Marguerite.
J’adore le rosbif avec des frites,
De la compote et du boudin.
C’est juste divin.

Et il n’est pas si mal, ton poème. Je me permets juste une suggestion : intervertir les vers 4 et 5, de façon à avoir des rimes en AABCBC du plus bel effet. :D

Mais on peut aussi tenter des haikus (je ne suis pas poète non plus ;)) :

Couteau de boucher,
Plaisir de manger,
Vies arrachées.


H.
 
Coucou tout le monde !!!
Il y a quelques temps j'étais invité pendant quelques jours chez une personne de ma famille. Je précise bien que je suis végan est ce que cela signifie. Je rassure là également que je vais proposer mon aide pour faire la cuisine et les course.
Le Jour J : mon hôte me montre le gâteau qu'elles à préparer. Je demande poliment s'il y a du lait,des oeufs et du beurre dedans. "Il y a juste deux oeufs et un peu de beurre" me répond t-elle. Puis j'ai droit à "là tu exagère, ce ne sont que deux oeufs et en plus des oeufs BIO !". :genoux:
Le lendemain dans la salade je retrouve, surprisee, des morceaux d'anchois ! Mais encore une fois ce n'est qu'un "tout petit peu..." :facepalm:
Pour mon anniversaire cette même personne m'offre... des tablettes de chocolat au lait ! J'ai quand même remercié mon hôte et j'ai offert le chocolat à une mendiante qui en était fou de joie.

La définition du mot végétalien n'est pourtant pas difficile, mais non j'arrive tout simplement pas à lui faire comprendre que je consomme AUCUN produit d'origine animal, même si c'est bio ou en petite quantité. Faut vraiment jouer au detectif pour manger végane chez cette personne.
 
Bon, au moins, il ouvre une nouvelle case dans le bingo : invoquer le conatus de Spinoza. :facepalm:
(On devrait aussi instaurer le délit d’abus d’italique.)


Le Vif, 28 novembre 2018.
"Gardons-nous d'humaniser l'Animal, il en va de son bien-être et surtout du nôtre!"

Le politique ne cesse de nous rebattre les oreilles avec le "bien-être" animal alors même que des milliers et milliers d'humains endurent des "mal-être" des plus terribles : exclusion sociale, sans-abris, dépression, racisme ou migration. Le "bien-être" animal ne serait-il dès lors pas un souci d'êtres privilégiés et insensibles aux détresses humaines ?

Deux remarques pour commencer. Premièrement, à un niveau régional, fédéral, européen ou mondial, à choisir entre le "bien-être" d'un humain et le "bien-être" d'un animal, mon choix tend vers le premier. Or, à quoi assistons-nous, aujourd'hui, au niveau politique ? Au choix inverse ! Le politique ne cesse en effet pas de nous rebattre les oreilles avec le "bien-être" animal alors même que des milliers et milliers d'humains endurent des "mal-êtres" des plus terribles : exclusion sociale, sans-abris, dépression, racisme ou migration. Le "bien-être" animal ne serait-il dès lors pas un souci d'êtres privilégiés et insensibles aux détresses humaines ? C'est à croire.

Deuxièmement, à un niveau privé, que le lecteur sache que j'aime à voir des animaux vivants, tels que moutons, ânes ou chevaux, gambader, paître ou roupiller paisiblement dans la campagne. Par leur grâce, je perçois ainsi la folle et infernale agitation qui me gouverne et me sépare, à jamais, moi, un homme, de l'oisiveté - apparemment - sereine et heureuse du monde animal. Mais j'aime aussi à en savourer certains à table : agneau, poulet ou poisson. Mais même si je m'en délecte, je mésestime néanmoins l'ensemble des humains qui jouissent de maltraiter, brutaliser les animaux ou qui les considèrent comme de simples pièces vouées à la consommation de masse. Je suis ainsi favorable à poursuivre ces humains devant les tribunaux compétents. Mais de là à humaniser les animaux en leur prêtant, par exemple, une "sensibilité" et une "conscience", il y a un pas que jamais je ne franchirais.

La "d'hommestication" montre déjà, à suffisance, à quel point l'Homme a en effet aliéné des chats et chiens ou des bêtes sauvages, à "la liberté libre",au point de les avoir rendus entièrement serfs et débiles. Et s'évertuer à conférer aux animaux des caractéristiques subjectives intrinsèques à l'Homme est pire : c'est en effet élever et défendre cet axiome inique : Si l'Animal jouit d'une "sensibilité" et d'une "conscience" tout comme l'Homme, alors l'Homme est un simple animal qui s'ignore. Le fait de brouiller ou de saper ainsi la frontière qui sépare l'Homme de l'Animal n'est pas sans entraîner des conséquences désastreuses telles que l'actuelle et glaciale insensibilité politique à l'égard de la souffrance humaine ou toutes ces exécrables entreprises, émanant de radicaux de la cause animale, de stigmatiser et de vouer à la vindicte populaire, par exemple, des humains dont le supposé crime serait celui d'honorer leur religion par le sacrifice, sans étourdissement, d'un mouton¹ ou encore de manger de la viande halal ou, pour les juifs, casher. Aux yeux de ces radicaux, la défense des animaux compterait donc beaucoup plus que la défense de ces humains (supposés féroces et sanguinaires !) et de leurs pratiques ou traditions religieuses (supposées barbares !). Ils humanisent et défendent ainsi, dans l'indifférence générale, des animaux tout en méprisant, criminalisant et animalisant des humains !... C'est odieux !.. Mais ce qui l'est plus, odieux, c'est que ces radicaux réussissent à être réellement entendus, outre par l'Opinion, par le Pouvoir au point que ce dernier entérine leur ignominieuse et crasse conception du monde !... Mais n'anticipons pas.
Dans le Code wallon du bien-être animal, le 3 octobre 2018, l'Animal a été reconnu, à l'instar de l'Homme, comme un "être sensible" et doué d'une "conscience"². Selon ce Code, la "conscience" animale serait donc réellement "sensible" non pas à la question de l'environnement ou de l'exclusion, mais, à lire ce Code, "sensible" qu'à la seule souffrance. La supposée sensibilité animale est donc très fortement écornée : elle ne serait que victimaire. Si donc vous maltraitez, par exemple, un cheval, ce cheval est désormais reconnu comme un être affecté par votre maltraitance. Ne pouvant pas de lui-même fuir, trouver refuge ailleurs ou se plaindre au bureau de police le plus proche - les agents de police n'ayant malheureusement pas, à ce jour, reçu des cours rapides de Hennissement (langue qui ne sera reconnue, tout comme le Bêlement et le Croassement, qu'en 2060!) -, des "sanctionnateurs" (régionaux ou d'ASBL mandatées), après avoir interrogé ou plutôt inspecté la victime, pourront donc vous retirer, illico presto, votre cheval.

Relevons cette contradiction : ce sont donc non pas des animaux, mais ces seuls sanctionnateurs, c'est-à-dire des humains, qui sont préposés au statut de relever la conscience et la sensibilité de l'Animal à la maltraitance. Dépourvu de l'usage de la Parole, l'Animal ne peut en effet pas révéler sa supposée sensibilité et conscience à la souffrance en se plaignant, par exemple, de la férocité de son maître ou désigner, aux sanctionnateurs, les endroits de son corps où il a été brutalisé et où il souffre. Nous voyons ainsi que "la sensibilité" et "la conscience", qualités fondamentalement humaines, sont projetées sur l'Animal. Au lieu donc de simplement admettre qu'il est humainement intolérable de brutaliser un animal, les radicaux de la cause animale nous invitent plutôt à ce drôle de renversement : Il est animalement intolérable qu'un humain brutalise un animal. En d'autres mots, ces radicaux ne voient pas à quel point leur compassion, par exemple, à l'égard de la souffrance animale s'énonce non pas du lieu de l'Animal (dont ils ne savent rien, quoi qu'ils disent), mais de l'Homme lui-même et des diverses qualités (subjectives) qui le traversent. Leur fenêtre ouverte sur le monde animal est le produit de la Culture même dans laquelle nos radicaux baignent. Sans cette fenêtre - qu'ils s'évertuent donc à démolir ! -, ils n'auraient assurément point de compassion ou de pitié à l'égard des animaux : à l'instar de ces derniers, ils deviendraient muets.

D'où la question qui nous importe ici : "Être sensible" et doué d'une "conscience", l'Animal l'est-Il donc tout comme l'Homme ?

Tout d'abord, la "sensibilité" est sous condition de l'existence d'une "âme" ou, pour être moderne, d'un "sujet" ou d'un "je". Dit autrement, "être sensible" implique, a minima, le nouage d'une sensation et d'un je. Et puisqu'un je est - jusqu'à nouvel ordre ! - un être parlant, alors tout être sensible parle. Sans le pouvoir de la Parole, il nous est en effet impossible de savoir de quoi tel être, par exemple, souffrirait. Or - jusqu'à nouvel ordre ! - l'animal ne parle pas. Muet ou étant dans l'impossibilité de nous communiquer quoi que ce soit, tout ce que l'humain prête comme qualités à l'Animal n'est donc qu'un pur fantasme (anthropocentrique).

Par ailleurs, contrairement à l'Animal dont le comportement est gouverné par les seuls instincts, c'est-à-dire par des "impulsion innée, automatique et invariable", et qui se satisfait, dès lors, du "cru" ou de ce que la Nature lui offre : de l'herbe ou de la viande pour se nourrir; de l'eau pour étancher sa soif; un trou pour se protéger et un(e) partenaire pour copuler, etc.; l'être de l'Homme, animé par les pulsions³, exige, lui, le "cuit" ou le goût : des spaghettis ou des frites pour se nourrir; de la limonade pour calmer sa soif; une maison ou une villa pour habiter et se protéger du regard des autres... . Alors que l'Animal se contente donc de ce que la Nature est et lui offre, l'Homme, lui, dénature cette Nature en y introduisant des produits (culturels) qui n'y étaient nullement. Qu'on le veuille ou non, l'Animal avec ses instincts ne "sent" ainsi rien. Ne sent que l'Homme qui a été arraché à ces instincts par la Culture et qui, par cet arrachage même, est entré dans la profondeur du goût et des divers "sens" qui accompagne ce dernier.

"Être sensible" sous-entend, de plus, que l'être a conféré, via la Culture, des "valeurs" à son existence. Si un animal souffre, par exemple, d'être "maltraité" par son maître ou éleveur, c'est qu'il dispose de cette présente "idée" du bonheur : l'absence de maltraitance. "La passion triste" (maltraitance) ou "la passion joyeuse" (absence de maltraitance), passions très chères à Spinoza, l'Animal les éprouverait donc. Or, ajoute Spinoza, il n'y a de passion triste ou joyeuse que dans un corps qui, animé par "le conatus" (ou le désir), "persévère dans son être". Or, l'Animal persévère-t-il ou non dans son être ?

Dans la tristesse, la capacité d'agir est diminuée, nous dit encore Spinoza, alors que dans la joie, elle est augmentée. Si l'Animal avait la capacité d'être "triste" - c'est-à-dire d'être "sensible" à la souffrance - , il ne pourrait l'être, "triste", qu'en tant que sa capacité d'agir serait donc diminuée. Mais quelle est cette capacité d'agir de l'Animal ? Dit autrement : lorsqu'il n'est pas maltraité, que fait l'Animal ? Rien ! Il suit, tout bonnement, ses penchants instinctuels. Et lorsqu'il est maltraité, comment réagit-il ? Tout bonnement, par des cris ou hurlements qui nous révèlent qu'on porte atteinte à son intégrité physique ou instinct d'auto-conservation. L'Animal n'est donc ni "triste" ni "joyeux" ("passions" éminemment humaines). Il ne peut, en d'autres termes, pas évaluer son état ou sa situation actuelle en fonction, par exemple, d'un "projet existentiel" qu'il aurait adopté ("Sauvons les animaux !") et vis-à-vis duquel il se sentirait en défaut (soit "triste") ou en concordance (soit "joyeux").

Enfin, si L'Animal l'était, un "être sensible" et "conscient" donc, il ne brillerait nullement par les rapports, plutôt paisibles et harmonieux, que nous le voyons entretenir avec ses congénères.

Bref, on l'a compris, entre l'Homme et l'Animal, il y a réel abîme que seuls de fameux et fanatiques gaia-llards ne veulent point voir.

C'est que les radicaux de la cause animale, en sus d'invoquer des découvertes scientistes - pareilles à celles qui pensent qu'existeraient un gène de "l'homosexualité" ou de "la criminalité" ! - , vous trouverons en effet toujours un exemple où ils vous diront avoir vu, de leurs yeux vu, un animal faire "comme" l'Homme. Prenons leur exemple principal, voire unique. Les animaux, comme les hommes, vous diront-ils donc, souffriraient d'être battus, maltraités ou tués. Voici donc quelques pensées où est susceptible de suinter la sensibilité et conscience animales à la souffrance : "Mon maître me bat, donc il ne m'aime pas : il me hait !"; "Il m'a donné un coup de pied au c.. ce matin car j'ai été infernal à l'étable"; "Il m'amène à l'abattoir pour m'égorger ! Je vais donc mourir!"; "Diable! On approche de Noël !... Nous les dindes, l'Homme va donc nous occire afin de nous farcir !"; "Il a fallu du temps à l'Homme pour enfin comprendre que notre égorgement se devait d'être précédé par notre étourdissement. C'est plus humain, oups !, plus animal, voulais-je dire !"; "Au fait existe-t-il une vie après notre mort ?"; etc. . De telles pensées peut-on, réellement, sérieusement, les prêter aux animaux sans tomber dans le ridicule ?... Non !... Il n'y a assurément de sensibilité ou de conscience à la souffrance que pour cet être qui se sait fondamentalement mortel : l'Homme. (Ce n'est pas pour rien, en ce sens, que ce qui a toujours distingué réellement l'Homme de l'Animal, est le rite funéraire ou l'inhumation des morts.)

Concluons. Ce que les représentants des animaux font n'est en réalité que ce que la psychanalyse dénomme le mécanisme de projection : à l'instar du jaloux qui projette sur sa partenaire son propre désir d'infidélité, ces représentants projettent sur ces animaux leurs propres pensées humaines liées à la souffrance - jusqu'à nouvel ordre, aucun animal n'a par ailleurs accrédité les propos tenus à son sujet par ces dits représentants. En ce sens, et en ce sens seulement, ce sont moins les animaux qui souffrent que ces dits représentants. Et en s'identifiant ainsi aux animaux, ils s'évertuent à nous délivrer cette haute leçon philosophique : l'Homme est un Mal ou un Bourreau. Derrière leurs diverses entreprises, leur Projet politique sordide de passer ainsi du "cuit" au "cru", c'est-à-dire de la Culture à la Nature est clair - sauf pour les sourds et aveugles.

Toute humanisation de l'Animal se paye assurément d'une exécrable animalisation de l'Homme. Et à voir l'actuelle indifférence politique réservée à la souffrance humaine, force est de constater que cette animalisation de l'Homme a été atteinte. Au point, par exemple, que le Plan quinquennal de la Région de Bruxelles-Capitale (2014-2019) ne comporte (sur plus de 80 pages) qu'une seule fois le mot "souffrance". Mais de quelle souffrance nos politiques régionaux se soucieraient-ils donc (ou se sont-ils souciés) ? De la seule souffrance "animale" !... Et oui !... L'Homme, pour eux - il suffit pour s'en convaincre de regarder les actuels "Gilets jaunes" qui ne cessent en effet pas de témoigner de leur réel bon-heurt ! -, ne souffrirait donc plus !...

Par David VANHOOLANDT, philosophe.

1. Lorsque GAIA exhibe, en pleine fête de l'Aïd el Kebir (fête du sacrifice) des musulmans, de géants panneaux publicitaires avec l'image (falsifiée) d'un mouton avec une larme de sang accompagnée du slogan : "ça suffit.", elle ne prône pas du tout "l'étourdissement" du mouton avant son égorgement, elle trahit plutôt cette pensée abjecte qui l'anime : Les musulmans sont des bourreaux !

2. En Région de Bruxelles-Capitale, l'animal a été reconnu comme être vivant "sensible", pourvu "d'intérêts propres" et d'une "dignité". Dans le Projet d'ordonnance du 13 novembre 2018, il nous est même loisible de relever ce lapsus : "Par cette protection spécifique, on stipule que les animaux, de par le fait qu'ils sont des êtres humains vivants [sic] et sensibles, bénéficient d'un degré de protection élevé au sein de notre société et dans notre système juridique." (Je souligne.)

3. La pulsion chez l'Homme est un instinct fondamentalement "détraqué" par la Culture. Contrairement à l'instinct, la pulsion, nous dit la psychanalyse, gravite autour de l'Objet perdu. On ne le voit que trop bien dans l'actuelle société de consommation où les consommateurs ne cessent pas de passer d'un objet à un autre ou plutôt d'une frustration à une autre. Bien que l'Objet perdu commande donc cette consommation effrénée, il n'est donc jamais retrouvé. D'où les éternelles insatisfactions (des consommateurs) et répétitions (consuméristes).


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Le Vif, 1er décembre 2018.
Bien-être animal: ignorance, amalgames et anthropodéni

A la lecture de la carte blanche de Monsieur Vanhoolandt et pour répondre à ses préambules, il me vient deux remarques.

Premièrement, lorsque l'on parle de bien-être ou de bonheur - toute espèce confondue - considérons-les comme des valeurs universelles.

Il n'y a ici aucune opposition entre le bien-être ou le bonheur des uns, et celui des autres. Il s'agit simplement de dresser un cadre général de nos relations sur terre : tous les êtres sensibles y recherchent le bonheur et ses causes, tout comme ils essaient d'y éviter la souffrance et ses causes. Ce sont des faits observables par quiconque prend le temps de regarder, et ce à tous les échelons du monde vivant : des unicellulaires aux végétaux, des crustacés aux reptiles ou aux mammifères. Chercher à satisfaire ces besoins pour soi ou ses proches n'implique aucunement de rester indifférent à la situation d'autrui. Ne dit-on pas qu'on ne peut aimer vraiment sans être en amour, et cet amour là est inconditionnel. Il s'adresse à tous.

S'intéresser au bien-être animal est donc bien loin d'un souci réservé à des "privilégiés insensibles aux détresses humaines" mais bien un engagement qui plonge ses racines dans une caractéristique partagée par l'ensemble du vivant : l'empathie[1]

Dans son second point d'introduction Monsieur Vanhoolandt parle "d' humaniser les animaux en leur prêtant, par exemple, une "sensibilité" et une "conscience"", un pas qu'il ne franchirait jamais.

Qui parle d'humaniser les animaux, voire d'animaliser l'homme ? Chaque espèce a ses propres spécificités. Chaque individu au sein de son espèce est unique et porte en lui tous les futurs possibles.

Par contre, nous partageons tous - toute espèce confondue - un bagage génétique hérité des premières formes de vie. Seulement quelques pourcents du génome humain le différencient des bactéries présentes dans la soupe originelle dont émergea la vie. De même, conscience, intelligence, émotions et les modalités selon lesquelles elles se manifestent telles - l'amour, l'empathie, les différentes formes de culture, le langage, l'utilisation d'outils... toutes ces caractéristiques sont présentes dans le monde vivant. Darwin affirmait déjà il y a quelques siècles que la différence entre l'esprit de l'homme et celui des animaux n'est qu'une question de degré et non d'espèce. Depuis lors, l'observation du monde vivant comme toute science a connu ses écoles et ses changements de paradigme. De l'animal objet de Descartes ou Lamarck aux behaviouristes qui ne lui reconnaissait qu'une capacité d'apprentissage soumise à la loi de l'effet, il a fallu attendre le XX siècle et l'essor de l'éthologie moderne insufflée par Konrad Lorenz et Nikolaas Tinbergen pour que l'homme s'affranchisse enfin de ses certitudes pour s'ouvrir à la vraie dimension du monde vivant. Aujourd'hui, de Griffin et Uexkull qui encouragèrent vivement leurs collègues à regarder le monde animal à travers leurs capacités et la vision du monde qui en découle et non nos propres projections, de Jane Goodall à Frans de Waal (et tant d'autres scientifiques de renom) nous sommes entrés dans une ère nouvelle : celle de la cognition évolutive. L'animal est observé dans son environnement naturel et social et, c'est dans ses interactions, spécifiques à chaque espèce et modulées chez chaque individu, que les scientifiques s'interrogent ensuite sur les informations qu'ils recueillent. De découvertes en découvertes, parcourant tout autant le règne animal que végétal, explorant l'air, la terre ou la mer, le monde vivant commence à nous livrer ses secrets les plus cachés. La séparation factice entre l'homme et les autres formes de vie s'efface devant une loi fondamentale, celle de l'interdépendance[ii].

Alors non, Monsieur Vanhoolandt je ne peux m'inscrire dans cette vision étriquée du passé qui nous proposait une image de l'homme hissé au sommet de l'échelle des espèces et reposant sur des "propres de l'homme"[iii] tombés les uns après les autres au gré des observations scientifiques modernes. Cette vision que vous défendez tout au long de votre article n'est plus d'actualité. Elle appartient au passé. Soit vous n'avez jamais approché réellement un animal, soit vous ne vous êtes jamais intéressé au travail de ceux qui y consacrent leur vie.

La séparation que vous proposez entre l'homme et les autres formes de vie est à l'origine de bien des maux. En se coupant de la Nature, l'homme s'est coupé inconsciemment de ce qu'il est. Il a perdu nombre de ses repères. Dans sa folie il a divisé juridiquement le monde en deux catégories[iv] : l'humain et le mobilier. Ce dualisme lui a permis d'asservir le monde qui l'entoure selon ses désirs et de l'exploiter à outrance. En quelques siècles le modèle économique matérialiste qui repose sur ce dogme a mené nos sociétés aux impasses écologiques et sociales que nous traversons aujourd'hui. Tous les paramètres sont au rouge depuis... les rapports du Club de Rome[v] ou de la Commission Mondiale sur l'Environnement et le Développement[vi]. Près de quarante ans plus tard rien n'a changé. Aujourd'hui nos sociétés sont au bord de l'effondrement. Là où vous voyez un "abîme réel entre l'homme et l'animal que seuls les fanatiques ne veulent voir", je répondrai que cette attitude ancrée dans l'ignorance de ce que nous sommes réellement et de ce qui lie toute chose sur terre est à l'origine des souffrances infligées au monde vivant dans son ensemble.

Je terminerai par le débat que vous ouvrez sur le sempiternel argument de l'anthropocentrisme. Frans de Waal a créé récemment un nouveau terme pour y répondre : l'anthropodéni[vii] : le rejet a priori de traits proches des humains chez d'autres animaux ou proches des animaux chez nous. "Anthropomorphisme ou anthropodéni ont une relation inverse : plus une espèce est proche de nous plus l'anthropomorphisme nous aidera à la comprendre et plus l'anthropodéni sera dangereux. En revanche plus une espèce est éloignée, plus l'anthropomorphisme risque de suggérer des similitudes contestables pour des phénomènes qui sont apparus indépendamment. /... Utilisé comme moyen et non comme fin, l'anthropomorphisme critique est une source précieuse d'hypothèses. Tout est dit. Tout est dans l'attention que nous portons à notre sujet d'observation, à notre motivation et enfin, à notre capacité à comprendre ce que nous observons au-delà de notre grille d'analyse humaine. Sans cet espace et cette ouverture nous nous enfermons dans nos propres certitudes.

Dr Y Beck, Docteur en médecine vétérinaire, écrivain et Président de Planète-Vie

[1] L'âge de l'empathie - leçons de la Nature pour une société solidaire ; Frans de Waal ; 2010 ; éd les liens qui libèrent

[ii]http://www.inter-dependance.org/

[iii] Aux origines de l'humanité - le propre de l'homme ; sous la direction de Pascal Picq et Yves Coppens : 2002 ; ed Fayard

[iv] Ceci n'est pas un dauphin, manifeste pour une reconnaissance juridique du monde vivant, préface de Matthieu Ricard ; Yvan Beck et col ; 2017 ; éd. Avant-propos

[v] Quelles limites, le club de Rome répond ; 2074 ; éd. Du Seuil

[vi] Notre avenir à tous ; CMED ;1988 ; éd. Du fleuve

[vii] Sommes nous trop bêtes pour comprendre l'intelligence des animaux ?; FRANS DE Waal ? 2016 ; éd. Les liens qui libèrent



H.
 
Un collègue :

"Ma nièce de 25 ans est venue passer trois jours à la maison pendant les vacances, et elle aussi elle est vegan, comme vous. Mais bon, elle ça va, si on lui dit après coup que dans ce qu'on lui a servi il y avait un peu de lait, elle n'en fait pas un drame, elle est tolérante."

Plus que lui apparemment... :zen:
 
Byza":1ndznwu4 a dit:
Un collègue :

"Ma nièce de 25 ans est venue passer trois jours à la maison pendant les vacances, et elle aussi elle est vegan, comme vous. Mais bon, elle ça va, si on lui dit après coup que dans ce qu'on lui a servi il y avait un peu de lait, elle n'en fait pas un drame, elle est tolérante."

Plus que lui apparemment... :zen:
A ce genre de remarque, je demande si à des amis musulmans ils s'amuseraient à leur dire après coup que "bon tu vas rire c'est pas bien grave, mais yavait un peu de lardon de porc dans la sauce !"
Ce à quoi les omnis ont toujours comme réponse "oui mais une religion ça se respecte, les vegans c'est juste une mode basée sur un caprice de mode."

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