projet TOURISME ECO VILLAGE D'ACCUEIL SOLIDAIRE DANS LE SAHEL BURKINA

jeanorj4

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15/2/07
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Localité
ouagadougou.burkina faso
Site web
jeanorj4.aceblog.fr
[big]Programme d’étude de l’association Itinérance pour 2007‎[/big]


Association ITINERANCE
S/C 11 B.P. 370 CMS
Ouagadougou 11, Burkina Faso
Tel.: (+ 226) 78.90.12.12 / 78.86.40.50‎
E-Mail : [email protected]



‎ Genèse du projet TEAS


Pourquoi la région du Sahel ?‎

Originaire du Burkina Faso, le coordinateur et initiateur du projet TEAS, Jean Raogo ‎Ouedraogo, a souhaité localiser son projet dans la province du Seno et plus précisément dans ‎la communauté villageoise de Yakouta ( 11km de Dori ). La connaissance du terrain et la ‎motivation des habitants ont contribué au développement de ce projet pour améliorer les ‎conditions de vie de ceux-ci.‎
Tourisme Ecovillage d’Accueil Solidaire est un projet établi par l’association Itinérance ‎suite à une réflexion sur les pratiques traditionnelles (agricoles, artistiques, artisanales et ‎culturelles) dans le pays du Burkina Faso et particulièrement dans la région du Sahel. ‎
Selon l’enquête démographique de 1991, les sahéliens du Burkina Faso se concentrent ‎essentiellement dans les secteurs de production ( agriculture, élevage, pêche et forêt ). Ils ‎représentent 94,26 % de la population active dans le Seno. Cette population est donc ‎pleinement occupée pendant la saison hivernale mais reste sans emploi pendant au moins 8 ‎mois de l’année. ‎
Le problème de l’emploi se pose donc avec beaucoup d’acuité et est difficilement ‎perceptible en milieu rural où se concentre la majorité de la population active. Dans un ‎environnement agro écologique défavorable, cette population mène des activités de type ‎saisonnier ou s’investit dans des emplois peu productifs et peu rémunérateurs. ‎

‎‎ Présentation du territoire

‎ Yakouta se situe dans la région du Sahel à l’extrême Nord du pays. Celle-ci s’étend sur ‎‎36 166 km2, soit 13,2 % du territoire national. Elle est limitée au Nord par la République du ‎Mali, au Nord-Est par la République du Niger, au Sud par les régions de l’Est et du Centre ‎Nord, à l’Ouest par la région du Nord. La région du Sahel compte 4 provinces ( le Seno, le ‎Soum, l’Oudalan et le Yagha ), 26 départements et 556 villages. Dori la capitale régionale, est ‎un centre administratif important depuis l’époque coloniale.‎
L’organisation sociopolitique traditionnelle au Sahel s’est dessinée au cours de la mise en ‎place de son peuplement avec les différents royaumes qui se sont succédés. Ainsi le royaume ‎Peulh est prédominant et le dialecte utilisé est le fulfudé.‎
Le climat est de type sahélien, avec des températures allant de 10°c à 43°c et une ‎pluviométrie inférieure à 600mm. ‎
Yakouta, situé sur les premières dunes du Sahel, est un village sédentaire à majorité peulh, ‎qui vient de bénéficier de la mise en place d‘un barrage. L’élevage est la principale activité ‎économique et rémunératrice. Cependant, grâce à l’installation du barrage depuis 2005, ‎l’activité agricole prend de l’ampleur, notamment par la mise en place de pépinières. Le projet ‎cherche donc à appuyer ces initiatives dans le but de créer une auto suffisance alimentaire.‎

Présentation du projet


Le projet TEAS s’inscrit dans deux domaines distincts mais complémentaires. D’une part, ‎l’intérêt est de développer des activités agricoles rémunératrices dans le respect de la tradition ‎et de l’environnement. D’autre part, l’association souhaite créer un centre d’accueil et ‎d’hébergement de tourisme solidaire afin de favoriser un échange interculturel. ‎
‎ ‎
Une première étude s’est déroulée de Mai à Septembre 2006. L’association a accueilli ‎cinq stagiaires qui ont travaillés en binômes où seuls sur différentes problématiques et ont pu ‎établir une ébauche du diagnostic territorial pour évaluer dans quelles conditions le projet ‎TEAS pouvait voir le jour sur le site de Yakouta. La création du barrage à proximité du ‎village et les études réalisées au préalable par d’autres organismes nous pousse à croire que le ‎projet TEAS peut être un vecteur favorable à l’amélioration des conditions de vie des ‎villageois de Yakouta et de ses villages environnants, puisque l’agro écologie et l’écovillage ‎sont deux facteurs de développement durable et économique pour nos communautés ‎villageoises africaines.‎
Selon le diagnostic territorial et l’analyse réalisés, l’association et les villageois ‎approuvent entièrement l’implantation de l’écovillage sur ce territoire (Yakouta).‎

C’est pourquoi, l’association Itinerance a souhaité continuer cette étude et a décidé de ‎démarrer la deuxième phase dès le 10 février 2007 sur le terrain d’étude du projet. Elle a fait ‎appel à de nouveaux stagiaires qui auront la charge de continuer ou de finaliser le document ‎de projet, rédigé lors de la première phase du projet. Les stagiaires travailleront sur les ‎missions de l’association pendant une durée de 3 à 6 mois sur le terrain d’accueil.‎


[big]Les objectifs de l’association Itinérance
‎ ‎ Pourquoi le projet TEAS[/big]

La mise en place de ce projet vise à améliorer les conditions de vie de cette population, ‎notamment :‎
‎- L’absence de satisfaction des besoins primaires : la faim, les maladies, le manque ‎d’outils agricole, etc.‎
‎- L’adaptation des pratiques agro écologique au climat difficile de la région,‎
‎- Le manque d’information sur les nouvelles pratiques tradi-culturelles, éco touristique ‎et artisanal, ‎
‎- Le manque de participation à la vie sociale,‎
‎- La valorisation du patrimoine national ‎
‎-‎ Le manque d’emplois potentiels permanents
‎-‎ Le développement du secteur touristique dans la région sahélienne


‎1.2‎ ‎ Objectifs de l’association ‎

‎‎ Les principales actions de 2007‎

‎ ‎
‎1) Création de l’ Eco Village d’Accueil sur le terrain légué par les habitants de Yakouta;‎
‎ ‎
‎2) Entreprendre toutes études et recherches propres à valoriser les produits locaux, les sites ‎touristiques et culturels sur les marchés nationaux et internationaux ;‎
‎ ‎
‎3) Entreprendre des projets et programmes susceptibles de contribuer d’une part à ‎l’enrichissement du patrimoine touristique, culturel, artistique et artisanal, et d’autre part à ‎améliorer les conditions de vie des populations par la valorisation de ce patrimoine dans sa ‎diversité;‎
‎ ‎
‎4) Contribuer à renforcer les capacités d’autopromotion des communautés de la zone ‎d’intervention dans les domaines éco touristique, culturel, artistique, artisanal et agro ‎écologique.‎
‎5) Continuer les études sur le domaine agricole, sur la pisciculture, sur l’environnement et sur ‎les techniques écologiques adaptables au milieu. ‎
‎6) Mise en place du document de projet finalisé et budgétisé.‎
‎‎

Les objectifs de 2007‎

L’idée principale est avant tout de regrouper les villages en communauté solidaire pour ‎des échanges interculturels, basés sur les principes écologiques tout en gardant les valeurs ‎traditionnelles de chacun. Les villageois prennent part activement au projet et la mise en place ‎d’un groupement villageois l’an dernier leur permet de rendre compte à l’association du ‎travail en cours pour ce projet. Toutes les souhaits et les recommandations sont faits à leur ‎niveau et chaque décision de l’association est prise uniquement après les avoir consulter.‎
Dans un premier temps, l’association travaillera en collaboration avec les villageois pour ‎développer la partie agro écologique en valorisant les semences locales, en mettant à ‎disposition des outils agricoles pour faciliter et augmenter le rendement, en créant des ‎systèmes de recyclages des déchets animaliers et ménagers, en diversifiant la culture agricole ‎locale et en aménageant un espace pour développer la pisciculture. ‎
Dans un second temps, la création du centre d’hébergement pour accueillir les touristes ‎solidaires permettra de dynamiser le territoire sans dénaturer le village puisqu’il sera ‎totalement indépendant. Hormis l’échange culturel et la vie villageoise, l’association ‎proposera aux touristes des excursions dans les sites touristiques environnants.‎
Enfin, l’association a pour but de faire connaître les valeurs traditionnelles de Yakouta et ‎de la région sahélienne en organisant des rencontres avec le chef et les « anciens » de ‎Yakouta ; en mettant en place un centre artisanal pour valoriser l’artisanat local et également ‎en faisant intervenir des artistes musiciens, danseurs, conteurs….‎

Ce projet vise à créer un maximum d’emplois permanents dans plusieurs domaines ‎distincts afin de relancer l’économie locale tout en faisant valoir la culture locale. ‎

‎ ‎ Missions de l’association sur le terrain (Yakouta)‎
‎‎ Au niveau social
:‎

‎-‎ la formation des sous comités « d’exécution » du groupement villageois (G.V)‎
‎-‎ la création de séances de formation et d’information sur les activités du projet en cours
‎-‎ mise en place du contrat sur le don des terrains où seront installés le centre ‎d’hébergement, les champs agricoles et la maison des objets d’art.‎
‎-‎ mise en place de séances de sensibilisation et de formation sur les pratiques agro ‎écologie, de recyclage, la permaculture, l’écotourisme, et autres pratiques liées au ‎projet.‎
‎-‎ Initier des plans de maîtrise énergétique possible dans la zone d’intervention du ‎projet et élaborer des plans de suivi.‎
‎-‎ Sensibiliser les villageois aux rôles de chacun et aux rôles des villages voisins dans le ‎projet.‎
‎-‎ Finir le recensement général de Yakouta
‎-‎ Former et encadrer le personnel qualifié pour le fonctionnement de l’éco village ‎‎(centre d’hébergement, maison artisanal, champs agricoles et les sous comités de ‎délégation auprès du groupement villageois).‎
‎-‎ Tenir des réunions de sensibilisation et d’information aux populations.‎
‎ ‎
‎‎ Au niveau écologique

‎-‎ Initiative, plans de maîtrise énergétique possible dans la zone d’intervention du ‎projet et élaborer un plan de suivi.‎
‎-‎ Mise en place du plan de construction du centre d’hébergement d’une capacité de 15 ‎chambres en voûte nubienne ainsi que de la maison artisanale.‎
‎-‎ Mise en place de technique agro écologique (ZAÏ) dans le champ maraîcher ‎‎(expérience pratique avec l’AVAPAS)‎
‎-‎ Etude sur la gestion des eaux de pluies et des énergies renouvelables.‎
‎-‎ Etude et séance de sensibilisation et d’information sur les pratiques d’engrais ‎chimiques polluants.‎
‎-‎ Mise en place d’un plan de recyclage et de fermentation du composte dans les villages ‎cibles (fosse pour le fumier)‎
‎-‎ Elaborer un plan de suivi des initiatives énergétiques renouvelables et agro écologique ‎mise en place dans cette étude.‎

‎‎ Au niveau éco touristique

‎-‎ Etude sur les villages cibles éco touristiques et identification des personnes capables ‎de tenir des responsabilités.‎
‎-‎ Finir le recensement des personnes sélectionnées pour la création d’objets d’art, de ‎tresse, de danse, de chant, de conteur, de musicien, de tradi-patricien, guide, etc.‎
‎-‎ Définir le rôle de chaque personne et formation du personnel d’accueil.‎
‎-‎ Mise en place de stratégie du fonctionnement du personnel
‎-‎ Mise en place des circuits éco touristiques, les budgétiser et préparer un voyage test.‎
‎-‎ Sensibiliser et former les artisans sur la production d’objet commercial de qualité en ‎objet d’art
‎-‎ Faire un diagnostic et une étude de présentation du rôle du tourisme dans le projet
‎-‎ Mise en place de la charte et du règlement de l’éco village Yakouta.‎
‎-‎ Séance de sensibilisation et d’information à la population participante au projet sur ‎leurs rôles au sein de cette initiative et vis-à-vis des touristes. ‎
‎-‎ Identifier les besoins sur la mise en place des circuits éco touristique et établir un ‎budget.‎
‎-‎ Elaborer un programme de suivi éco touristique.‎

‎‎ Au niveau économique ‎

‎-‎ Dynamisation de la population locale par l’installation d’un plan d’énergie ‎renouvelable et d’une valorisation du patrimoine national ‎
‎ -‎Mise en place du plan agro écologique (ZAÏ)‎
‎ -‎Mise en place d’un plan stratégique de fonctionnement des circuits éco touristique au ‎sein et en dehors de l’éco village + vente des circuits.‎
‎ -‎Mise en place des sous comités exécutifs du groupement villageois ‎
‎ -‎Valorisation du secteur artisanal par la mise en place de la maison artisanale et la ‎vente des objets
‎ -‎Organisation et valorisation du secteur tradi-culturel
‎ -‎Plans de construction du centre hébergement solidaire
‎ -‎Mise en place du grenier collectif
‎ -‎Valorisation des semences locales
‎ -‎Mise en place de partenariat sur les activités éco touristiques.‎


Objectifs des nouveaux stagiaires

Pour la deuxième phase du projet TEAS, les stagiaires auront tout d’abord comme mission ‎de relire et compléter le diagnostic territorial et enfin le finaliser. Si les études dans chaque ‎domaine sont réalisées, l’association pourra alors espérer mettre en place une stratégie de ‎montage du projet, datée et budgétisée. Grâce à ce travail, elle pourra effectuer des demandes ‎de financement dans plusieurs services et organismes. L’an dernier, le travail d’une stagiaire ‎consistait à faire un état des lieux des financements éventuels du Burkina Faso. Cela ‎représente une base pour la réalisation des demandes de financements.‎


Date du démarrage des activités de la seconde phase d’étude du projet TEAS : à partir ‎du 28 MARS 2007.‎


Coordinateur de l’association Itinérance
[big]Mr Raogo Ouedraogo Jean[/big]
 
oui mais avec le choix, biensur, a chacun de vivre comme il le prend.
soit ecologiste, végétarien, ecolo comme moi ou soit tous ceux qui me peut atrave l'imge d'un tourisme respectueux et responsable visant un développement durable et solidaire dans communauté villageois.

mais aussi avec un grand respect pour les chartes éco village Afrique de l'ouest(Burkina faso) que nous avons mise en place.
 
[big]Situation géographique[/big]



La zone d’intervention du projet TEAS, se trouve en Afrique, au Burkina Faso dans la région du Sahel et plus précisément dans le village de Yakouta.

La région du Sahel est limitée au Nord par la République du Mali, au Nord-Est par la République du Niger, au Sud par les régions de l’Est et du Centre Nord, à l’Ouest par la région du Nord. Elle compte 4 provinces (Oudalan, Séno, Soum et Yagha), 26 départements et 556 villages. Sa capitale régionale Dori, est un centre administratif important depuis l’époque coloniale. Le village de Yakouta se situe dans la province du Séno et est rattaché administrativement à la ville de Dori.

Les limites physiques ne sont pas clairement définies puisque le village de Yakouta n’est pas encore loti. (Repérage topographique et détermination des titres de propriétés). Aucune carte, même au niveau des archives du cadastre de Ouagadougou et celui de Dori, ne montre les limites précises de la zone d’intervention.

Accessibilité

La distance qui sépare Yakouta de la capitale Ouagadougou est de 272 km en passant par Dori. La route nationale qui relie Ouagadougou de Dori, vient d’être terminée, ce qui facilite l’accès au nord du pays et favorise son désenclavement. Yakouta se trouve à 11km de Dori sur la route nationale de Dori-Arbinda/Djibo. Cette route n’est pas encore goudronnée mais la piste en terre battue qui relie les deux villes est en bon état donc le territoire est facilement accessible. Les onze villages qui seront intégrés au projet TEAS, sont dispersés sur une trentaine de kilomètres aux alentours du barrage de Yakouta. Certains se situent le long de la RN, tandis que d’autres sont plus éloignés et ne sont accessibles que par des pistes tracées dans le sable par le passage des charrettes. L’accessibilité de ces villages durant la saison pluvieuse est très difficile, voir parfois impossible en cas de forte pluie, et cela entraîne de nombreuses conséquences sur leurs activités économiques. Les principaux moyens de déplacement utilisés sont la moto, la charrette, le vélo ou encore le 4X4. Les villageois se déplacent presque tous les jours à pied pour aller aux champs ou à la ville.


Un milieu physique de type sahélien

[big]Géomorphologie[/big]

La zone de Dori se caractérise, à l’encontre d’autres régions du Burkina, par l’apparition de cordons dunaires. La formation végétale est essentiellement constituée de la steppe arborée et arbustive ; le fourré tigré ou brousse tigrée ; la steppe herbeuse et la savane arbustive.

Pédologie

Dans la région étudiée, le relief se caractérise essentiellement par des plaines uniformes très usées, accidentées. Il est recouvert d’un manteau de sable éolien formant des cordons dunaires (erg), d’orientation Est-Ouest qui entrecoupent les cours d’eau donnant de nombreuses mares. Ce sont ces cordons dunaires caractéristiques de la région du Sahel, qui ont donné le nom de « SENO » (dune) à la province.

Le noyau du village de Yakouta se situe sur une dune stabilisée de direction Est-Ouest située dans la partie Sud du terroir.

Autour de la zone d’étude, les principaux sols que l’on peut trouver sont :
- sols sableux (dunes mortes et vides),
- les sols alluvionnaires qui se trouvent dans les bas-fonds (représentent une contrainte à la culture du sorgho notamment due à une forte érosion),
- les sols sablo-argileux (la culture du mil y trouve son optimum de croissance),
- les sols limoneux ou limoneux-sableux,
- les sols latéritiques. Ces sols représentent certaines contraintes. En effet, ils sont de faible profondeur (moins de 40 cm) et gravillonnaires, ce qui favorise un risque de dégradation irréversible par l’érosion hybride. Les ergs récents sont également particulièrement sensibles à l’érosion éolienne. Et enfin, le fait d’une pluviométrie insuffisante ne fait qu’ajouter une contrainte à ces sols qui ont déjà des propriétés physiques défavorables.



Hydrographie



Le déficit pluviométrique est la principale cause de la baisse des nappes phréatiques du Séno. La présence de ces nappes d’eau est surtout due à la texture sablonneuse qui rend le sol perméable à l’eau. Elle favorise l’infiltration sous terre et l’eau se dépose ainsi en nappe. Le débit de ces nappes peut varier entre 5 à 6 m3/heure avec souvent un record de 20 m3/heure. (Source : BUMIGEB/DORI).

Les cours d’eau sont temporaires et drainent les eaux de pluies vers le fleuve Niger. Quelques barrages et mares plus ou moins permanents constituent des sources d’eau très importantes pour la population. Le récent barrage de Yakouta (2005) a été construit pour répondre à l’approvisionnement en eau potable de la ville de Dori ainsi que les 12 villages environnants, dont le plus éloigné est à 5km.

Le projet financé par la République de Chine Taipei permet d’obtenir une retenue d’eau permanente de 26,5 millions de mètres cubes, soit 1600 ha.

Un climat instable


Dans la région du Sahel, il y a deux saisons, dont une saison pluvieuse très instable allant de juin/ juillet à septembre/octobre, et une saison sèche qui peut durer 9 mois.

Les températures minimales enregistrées sont de 6° et 7°C pendant les nuits de décembre à janvier et atteignent un maximum de 45°C sous abri pendant la journée d’avril à juin. La saison des pluies amène un abaissement notable des températures diurnes mais les écarts avec les températures nocturnes sont faibles : 23° et 32°C. Les deux mois les plus humides du pré et post-hivernages sont les plus pénibles à supporter et, seuls janvier et février bénéficient d’une température clémente et même fraîche, lorsque l’harmattan, vent sec de secteur Nord-Est, s’accompagne d’une brume qui atténue l’insolation. Ce vent, chargé de poussière, exerce une forte influence sur le degré hygrométrique de l’air. Il dégrade les sols laissés nu par les mauvaises pratiques culturales.

Pendant cette période, l’activité est au ralentie pour une majorité de la population qui n’a que l’agriculture comme activité essentielle. L’évolution du climat de notre zone d’étude est très significative. Sahélo-soudanien jusque dans les années 60, il est depuis devenu nord sahélien.



Des précipitations irrégulières



L’importance et la répartition des précipitations sont très irrégulières. D’une année à l’autre, les hauteurs d’eau peuvent varier du simple au double, et le début de la saison humide peut avoir un ou deux mois d’avance ou de retard.

Les épisodes pluvieux provoquant des pluies pendant plusieurs jours consécutifs sont rares au Sahel. Il existe cependant deux types d’épisodes pluvieux :

- les averses de début et de fin de saison des pluies (mai/juin, septembre) qui sont généralement des pluies violentes et de courte durée. Elles sont souvent précédées de vents de sable particulièrement spectaculaires. Ces pluies ainsi que les vents de sable ont une force érosive importante. Le ruissellement qui en résulte alimente les mares et les barrages.

- En milieu de saison des pluies (fin juillet/août) les lignes de grains s’étalent sur plusieurs kilomètres et produisent des épisodes assez longs (plusieurs heures) d’intensité moyenne. Ces trains d’averses peuvent s’observer sur un ou deux jours consécutifs. Ces pluies alimentent notamment l’humidité du sol.

Mais à Yakouta, les données recueillies ces dernières années montrent une nette régression de la pluviométrie d’année en année. De 552 mm en 1998, un peu au-dessus de la moyenne décennale (451mm), elle est passée à 269mm en 2000, l’année décennale sèche. Les conséquences négatives de cette réduction des pluies sont accrues par les fortes températures qui réchauffent les sols sableux (29,6°C en moyenne et 36,2°C en mai) et par le souffle continu de l’harmattan. Tous les points d’eau de surface sont temporaires mais connaissent des crues violentes.


[big]Dégradation des ressources naturelles[/big]


Ressources en eau

Au Sahel, la sécurité alimentaire s’appuie en général sur la disponibilité des ressources en eau et en partie sur la contribution de la petite et moyenne irrigation. Devant la rareté des points d’eau de surface et la baisse progressive des nappes souterraines, la maîtrise de ces ressources devient essentielle pour le développement de la région.

Aussi, la connaissance des ressources en eau et l’identification des besoins s’imposent-elles comme l’une des conditions de l’essor économique et social du Sahel.

Jusqu’à présent aucune activité liée à l’eau n’était pratiquée dans la localité malgré l’existence d’une mare et d’un cours d’eau qui traversait le village. Mais depuis la construction du barrage, en 2005, l’eau de la mare est retenue et son utilisation est désormais possible.

Ce qui a engendré ces dernières années, la progression des cultures maraîchères avec la mise en place de pépinières autour du barrage, ainsi que des systèmes d’irrigation pour l’agriculture.



Ressources forestières




Le Sahel a des ressources forestières suffisantes pour encore longtemps car la production forestière est importante, surtout au niveau des centres habités (plantations, etc....). Cependant, il faut aller de plus en plus loin pour trouver du bois mort.

L’importance de l’activité forestière est aussi une garantie pour l’avenir et les populations sont de plus en plus sensibilisées à la protection de leurs ressources naturelles, notamment dans les programmes de lutte contre la désertification.

Selon le projet japonais JALDA-DORI (2000) de lutte contre la désertification, le village de Yakouta a une superficie estimée à 5377.69 ha. Les zones boisées ou de forêt représentent 18.08% du territoire, les terrains dénudés 49.86%, les champs 19.69%, et les habitations 0.29%. Ces zones de forêt (972.53 ha) se trouvant essentiellement dans le bas-fond autour du barrage.

Les ressources forestières à Yakouta sont utilisées de deux façons :

- les utilisations domestiques, c’est-à-dire l’exploitation des produits ligneux (feuilles, fleurs, racines, écorces), la pharmacopée et la récolte des sous produits forestiers : gomme arabique ;

- l’exploitation forestière commerciale qui s’effectue selon la réglementation forestière en vigueur au Burkina Faso. Elle se manifeste par les actions de certains artisans pour la fabrication des lits en bois (Tara), lits gaobès, chaises, des mortiers, tabourets, des perches, fourches et bois de chauffe.

Ressources en pâturages

La région du Sahel est avant tout une région d’élevage (bovins et caprins). Les Peuhls y sont soit des éleveurs nomades qui se livrent exclusivement à l’élevage, soit des semi-nomades et des sédentaires, le plus souvent agropasteurs.

Quelques jachères dunaires sont exploitées comme pâturage à côté des sols de glacis, les buttes et relief, mais les principales zones de pâturage sont les enclaves de jachères et les zones non occupées par les champs. Celles-ci tendent à disparaître avec la diminution de la mise en jachère et par l’occupation de toutes les terres cultivables.

Ainsi, cette terre de transhumance voit sa végétation péricliter et son sol s’appauvrir sous les effets d’un pâturage excessif, et la taille des cheptels ayant augmenté grâce à de meilleurs soins vétérinaires et à des puits plus nombreux.

La facilité d’accès, l’attrait du paysage et l’installation récente du barrage en 2005, ont permis à Yakouta de devenir un village-centre, c’est-à-dire un point stratégique de développement pour la province. Cependant, la région du Sahel connaît des conditions climatiques difficiles et une dégradation de ses ressources naturelles, notamment dû à l’avancée du désert et à une forte anthropisation du milieu.

C’est pourquoi le projet TEAS vise à favoriser l’activité économique de ces terroirs en insistant sur une meilleure gestion de ces ressources.



coordinateur du projet
jean raogo ouedraogo
 
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