Que penser de la diffusion de ce genre d'étude?

Jezebel":2lfdnybx a dit:
Maintenant, est-ce qu'il y a des dysfonctionnement du corps dans certains cas, c'est possible, mais encore une fois, les minces dysfonctionnent aussi.
Quand on parle d'augmentation du risque de diabète ou maladies cardio-vasculaires, je ne pense pas que ça fasse référence à quelqu'un qui s'habille en 42. Je n'ai jamais lu dans une publication sérieuse d'affirmations du genre "une personne grosse est forcément en mauvaise santé" ; c'est plutôt du niveau du bistrot du coin. Mais par contre au niveau statistique, sur 1000 personnes qui font 115kg, on trouvera plus d'occurrences de certaines maladies que chez 1000 personnes qui font 60kg.
On peut faire dire tout ce qu'on veut à quelques exemples bien choisis : mes arrières-grands-mères, décédées à 93 et 88 ans, était l'une maigre, l'autre bien en chair (à la louche, je dirais 50kg pour la première et 80 pour l'autre) ; elles sont toutes deux restées en relative bonne santé, ayant "toute leur tête" jusqu'à l'année de leur décès (la deuxième vivait toujours seule chez elle). A côté de ça, ma sœur de 34 ans pèse 115kg et enchaîne les problèmes de santé variés depuis des années...

Les gens qui donnent dans la généralisation abusive (gros = inactif qui a bien mérité de crever d'une attaque cardiaque / maigre = anorexique qui devrait aller chez un psy / mince = futur centenaire en bonne santé), franchement mieux vaut les ignorer... il me semble que la majorité des gens a quand même conscience que la réalité n'est pas si tranchée.
 
Moineau":nj4tmqkf a dit:
Les gens qui donnent dans la généralisation abusive (gros = inactif qui a bien mérité de crever d'une attaque cardiaque / maigre = anorexique qui devrait aller chez un psy / mince = futur centenaire en bonne santé), franchement mieux vaut les ignorer... il me semble que la majorité des gens a quand même conscience que la réalité n'est pas si tranchée.
Honêtement? Non. La majorité des gens sont remplis d'idées préconçues de ce type et ne se gênent pas pour le faire savoir en général.

En ce qui concerne les problèmes de santé, je ne veux pas les nier, mais pourquoi se focaliser uniquement sur ceux là et pas sur ceux des autres populations? Plein de femmes mangent à peine à leur faim pour rester minces, personne ne se demande si elles ne sont pas dénutrie (et elles le sont) et souffrent de carence.
A côté de ça, je connais des gros-ses qui n'ont ni diabète ni cholestérol ni quoique ce soit. Quant aux allégations de santé concernant la taille 42, détrompe toi, j'y ai eu droit, le cholestérol, notamment. Ca m'a bien fait rire intérieurement en temps que végétalienne d'ailleurs (alors que ma mère très mince à mince en a depuis plus de 15 ans). Elle et mon frère ont aussi de l'hyper-tension (frère ultra sportiftout sec tout en muscle). Alors oui, ce sont encore des exmples qui n'illustrent paut être pas grand chose, sinon qu'on ne peut pas tirer de généralité sur la santé des gens par rapport à leur silouhette.
 
Oh la santé...
Dès que je vois un nouveau médecin, j'ai droit à la prise de sang dans laquelle on vérifie le sucre et le cholestérol sans me faire confiance quand je dis que je n'ai eu aucun souci dans la dernière, 2 mois avant. Mes prises de sang ont toujours été excellentes, même quand j'étais omnivore.
J'étais aussi plutôt sportive (à peu près 10h de sport par semaine) avant de me blesser il y a 2 ans et j'ai peut-être trouvé le médecin qui va me guérir et me permettre de le redevenir. Pour autant, j'étais toujours aussi obèse. D'ailleurs je ne le faisais pas pour maigrir, heureusement.

Après c'est sûr qu'en vieillissant, les os et les articulations devenant moins solides, le poids n'aidera pas mais je ne me sens pas en danger pour autant. Entretenir les muscles permet aussi de porter le poids en trop. Si je laisse mes muscles abdominaux fondre, j'ai mal au dos, si je les entretiens je ne ressens plus la moindre douleur.

En fait, mes soucis de santé sont respiratoires et immunitaires et étaient déjà là quand j'étais "normale", et même quand j'étais bébé en fait.
Mais je suis en obésité (houuuu) alors il faut me faire peur. :p
J'ai 30 ans. Quand j'en avais 20 (taille 46-48), on me disait que je ne pourrais plus sortir de mon lit à 30 ans si je ne maigrissais pas rapidement. Euh... Et j'en ai fait des régimes. Tous plus stupides les uns que les autres. La seule chose qui m'ait réussi est de m'autoriser à vivre enfin, telle que j'étais.
A 20 ans, je n'aurais jamais osé aller faire du sport. La peur d'être ridicule. Si ça n'est pas une aberration! C'est pour ça que je me dis qu'on a le choix entre intégrer les stéréotypes ou les rejeter en vivant comme on le souhaite.
Enfin là je crois que je dérive... :red:
 
J'ai du mal à me faire un avis sur l'article de Vegactu.
D'un côté j'ai pensé que ça pouvait mettre mal à l'aise les personnes plus grosses que l'idéal véhiculé dans les médias. D'un autre côté, transmettre des données factuelles ça me parait bien normal.
En faire un argument pour choisir le végéta*isme, comme vous je trouve ça bof bof.
En fait je trouve que ce sujet aurait mérité un article mais avec des infos et explications supplémentaires ("minceur n'est pas forcément synonyme de santé", "tout le monde ne mincit pas en devenant végé", etc. etc.).

Pour les fringues, je me demandais : je trouve que depuis quelques années il y a quand même des magasins "grande taille" (qui n'existaient pas avant). C'est convaincant selon vous ? C'est bien ou c'est juste une façon de mettre les grandes tailles à part des autres (et leur faire payer plus cher j'ai l'impression) ?
 
@Jezebel :
En fait ce que j'entendais par naturel, c'était justement pas ça. Je voulais plutôt dire que le corps n'est pas fait pour être en surpoids, ça suggère un dysfonctionnement quelque part. Mais comme tu dis inutile de se focaliser dessus, les minces aussi ont des soucis (je me considère pas au dessus de tout problème de santé sous prétexte que je fais 1m96 pour 70kg).
En tout cas merci pour tes explications qui m'ont pas mal éclairé, et c'est vrai qu'étant un mec avec en plus un imc très bas, je n'imaginais pas forcément les choses comme ça.
 
Pour une femme c'est tout à fait naturel d'être "grosse"

Notre corps est prévu pour encaisser un allaitement, voire pendant une grossesse, voire l'allaitement de plusieurs enfants en même temps, que ce soit les nôtres ou ceux d'une femme du clan décédée en couches. C'est ça, la nature.

D'ailleurs, j'ai énormément varié de poids depuis 12 ans, et il y a une seule constante : en dessous de 23 d'IMC, je suis mal.
 
Quand on dit que "être en surpoids augmente les risques de maladie", il ne faut évidemment pas en conclure qu'une personne en surpoids croisée au hasard dans la rue sera très certainement en mauvaise santé à cause de ça. Moi je comprends plutôt ça comme "Toutes choses égales par ailleurs, une personne en surpoids aura plus de risque de développer des maladies que la même personne si elle était mince". Par "mince", je ne parle évidemment pas d'anorexie. D'ailleurs, même les exhortations à être minces ne s'accompagnent pas d'exhortations à l'anorexie. Le discours est plus vicieux que ça, il faut "se faire plaisir tout en restant mince". C'est dans le même esprit que "Il faut concilier vie de famille et vie professionnelle tout en subissant le sexisme dans les deux domaines pour être la parfaite femme active, moderne et libérée".
Alors après, est-ce que c'est l'obésité en elle-même qui entraîne les maladies, ou bien est-elle seulement un signe corrélé aux maladies (autrement dit, obésité et maladies sont-elles des conséquences, séparées, de mêmes causes, ou bien y-a-il un lien de causalité entre l'obésité et les maladies ?) ? L'obésité peut être liée à un excès de graisses animales, donc est-ce qu'un vegan obèse est susceptible d'avoir des maladies liées aux graisses animales qu'auraient des omni obèses ? (pour simplifier à l'extrême, une maladie n'a en fait pas qu'une seule cause en général)

Je me trompe peut-être, mais je suis un peu sceptique à l'idée qu'une même personne n'ait pas davantage de risques (ça reste une probabilité, pas une fatalité) d'avoir certaines maladies en étant obèse qu'en étant plus mince (pas à l'extrême ni au prix d'une privation permanente). Evidemment, il faut aussi prendre en compte le fait que dans certains cas, ce n'est pas l'obésité qui entraîne la maladie mais la maladie qui entraîne l'obésité, donc ça fausse un peu les choses.

Ceci étant, quand bien même être gros augmenterait le risque d'avoir des maladies, ça reste un problème personnel et c'est vraiment triste que des gens fassent de cela un prétexte pour rabaisser des personnes et, pour le coup, mettre encore plus leur santé en danger (santé mentale en particulier). D'autant plus que la plupart des gens en surpoids en ont conscience et préféreraient ne pas l'être, ils n'ont pas besoin qu'on en rajoute une couche. Et quand bien même une personne préférerait vivre sa vie sans se soucier de son poids, ça ne ferait de mal à personne. A l'inverse, vivre dans la privation par peur de prendre du poids est tout aussi malsain, d'ailleurs je ne serais jamais devenue végé si ça avait été pour perdre du poids, je n'aurais pas eu la volonté de me priver.
 
Au quotidien, on confond être gros, obésité, obésité morbide et indice IMC.
Au passage, puisqu'on en a parlé... 42 c'est franchement pas gros.
 
Ravelle":1zp708fy a dit:
@Jezebel :
En fait ce que j'entendais par naturel, c'était justement pas ça. Je voulais plutôt dire que le corps n'est pas fait pour être en surpoids
Je ne pense pas que nos corps soient faits pour quoique ce soit en particulier. Pour autant qu'on sache, il y avait peut être des obèses lors de la préhistoire.

Ravelle":1zp708fy a dit:
ça suggère un dysfonctionnement quelque part.
Tout comme l'extrême maigreur, probablement. Et même si les personnens maigres sont stigmatisées également, elles sont quand même valorisées et personne ne s'inquiètent de leur hypothétiques soucis de santé.

Et tout comme l'a fait remarqué Madhuri, le dysfonctionnement peut provoquer le surpoids (et c'est souvent comme ça que ça marche, d'ailleurs).

@ Fabicha: c'est évident que je ne suis pas aussi stigmatisée que quelqu'un d'obèse, et je ne prétendrai jamais vivre la même chose (même si j'ai fait plus que du 42 pendant mon adolescence). Après, si, 42 c'est considéré comme gros: par les coach de gym, les vendeur-ses de magasin, les médecins, l'entourage professionnel, les gens dans la rue, les fabirquants de fringues, les marques, etc, etc.
J'avais commencé une formation il y a quelques semaines et on parlait des hypothétiques boulot qu'on ferait si ça ne marchait pas. Quelqu'un suggère hotêsse d'accueil. Je réponds que généralement illes recherchent des filles taille 36 et que bon, c'est pas trop moi, quoi. Ricannement de 2 mecs présents pour acquiescer entre eux d'un air entendu.
Enfin bon, je veux pas faire un chapitre sur moi. Juste pour dire que les remarques commencent assez vite, en fait.
Par ailleurs, je sais d'expérience que la plupart des femmes (je ne parle pas de toi, hein :) ) qui me disaient que je n'étais pas grosse étaient les première à se lamenter à l'idée de faire plus qu'un 38 ou un 36 parce qu'elles allaient être trop grosses ensuite... :><:
 
Jezebel":3o43cgbu a dit:
@ Fabicha: c'est évident que je ne suis pas aussi stigmatisée que quelqu'un d'obèse, et je ne prétendrai jamais vivre la même chose (même si j'ai fait plus que du 42 pendant mon adolescence). Après, si, 42 c'est considéré comme gros: par les coach de gym, les vendeur-ses de magasin, les médecins, l'entourage professionnel, les gens dans la rue, les fabirquants de fringues, les marques, etc, etc.
J'avais commencé une formation il y a quelques semaines et on parlait des hypothétiques boulot qu'on ferait si ça ne marchait pas. Quelqu'un suggère hotêsse d'accueil. Je réponds que généralement illes recherchent des filles taille 36 et que bon, c'est pas trop moi, quoi. Ricannement de 2 mecs présents pour acquiescer entre eux d'un air entendu.
Enfin bon, je veux pas faire un chapitre sur moi. Juste pour dire que les remarques commencent assez vite, en fait.
Par ailleurs, je sais d'expérience que la plupart des femmes (je ne parle pas de toi, hein :) ) qui me disaient que je n'étais pas grosse étaient les première à se lamenter à l'idée de faire plus qu'un 38 ou un 36 parce qu'elles allaient être trop grosses ensuite... :><:
:kiss: Jezebel
J'ai mal formulé mon propos. C'était une remarque adressée... aux personnes qui portent ces jugements et pas à celles qui les subissent, donc... à personne ayant participé à ce fil si j'ai bien suivi.
C'était maladroit, j'ai pas réfléchi en écrivant. Sorry.
 
Non, non pas de soucis, je l'ai pas mal pris du tout :) (je l'avais compris comme toi exprimant ton incrédulité par rapport aux personnes exprimant ce jugement).
Après j'aurais peut être pas du faire un pavé en réponse :red:
 
C'est rageant, j'ai énormément de choses à dire sur le sujet, mais je ne me sens pas assez safe ici pour développer.

Quelques mots quand même qui peuvent aider à réaliser que la grossophobie, ptêt' bien que ça existe et ptêt' bien que c'est important, que du coup les articles sur l'étude en question ne sont pas anodins.

Comme pour le patriarcat - et plein d'autres systèmes d'oppression, mais je parle de ce que je vis sous peine de dire du caca -, il s'agit d'un système complexe avec de nombreux d'éléments en interaction plus ou moins subtiles ; un système d'oppression qu'on perpétue toutes et tous à divers degrés, qu'on le veuille ou non.

Là où je veux en venir, c'est qu'il est assez naïf / maladroit de répondre, quand je cite les difficultés que je peux avoir pour m'habiller, que ce n'est peut-être pas un problème de grossophobie mais "juste" une logique de marché. Les deux n'ont rien d'incompatible.
Une réaction plus constructive serait de se demander : "Tiens, une personne qui connaît son sujet dit que tel élément de sa vie relève d'une oppression. Je ne l'ai jamais perçu comme tel, ça m'étonne. Je vais y réfléchir et remettre en question mes préjugés."
D'ailleurs ça vaut pour n'importe quel système d'oppression.

(Je dis tout ça sans la moindre agressivité, hein.)


L'effet le prégnant de la grossophobie sur moi est que je me suis construite dans la honte de mon corps et une estime de moi lamentable. C'est lié aussi à l'âgisme et au sexisme. Toujours est-il que j'ai jusqu'à mes 20 ans remis mon sentiment de légitimité, dans un tas de contextes, à plus tard - à un futur hypothétique dans lequel je serais mince.
'Vais pas trop raconter ma vie.
Juste, pour la petite histoire, ce qu'il s'est passé à mes 20 ans c'est que je suis devenue féministe et j'ai lu un article de Daria Marx où elle parle de sexualité, et qui m'a fait comprendre que mon corps était valide en l'état et n'était pas une version dysfonctionnelle du corps mince.
Je ne l'ai encore jamais lu ou entendu nulle part.

Et c'est encore deux ans plus tard que j'ai découvert la sensation d'être bien, belle et forte dans un vêtement.

---
Pendant que je suis là, je conseille le blog http://danceswithfat.wordpress.com/, que j'ai découvert récemment.

---
kob27g, je suis très gênée par tes remarques ironiques ; je te remercie d'éviter d'en faire d'autres sur ce fil.
 
Harpie":3635kqel a dit:
kob27g, je suis très gênée par tes remarques ironiques ; je te remercie d'éviter d'en faire d'autres sur ce fil.
Je ne vois pas à quelles remarques tu fais allusion (et ce n'est pas ironique).
 
Merci Harpie de t'être en partie confiée ici :kiss: , je me retrouve pas mal dans ce que tu dis d'ailleurs concernant la construction par rapport à son propre corps.
 
Je confirme, en tant que couturière : la taille la + portée, pour une femme adulte, c'est du 42.
Après, si un vêtement est mal coupé, c'est probablement à force de réduire les coûts : finitions moches car bâclées, tissu coupé pas tout à fait dans le droit-fil, problème de tissage, patron bâclé,....
Les magasins qui ciblent les ados et jeunes femmes auront + facilement beaucoup de 36-38 parce que c'est la taille que la majorité font à cet âge.
Et aussi, en vieillissant, on devient moins boulimique de nouvelles fringues, on a d'autres priorités de budget (habiller ses propres enfants, par exemple), et la garde-robe est déja bien remplie. Ca explique en partie pourquoi les personnes en T42 achètent moins de fringues que les personnes en T36. Et donc, moins de stocks dans les magasins.

Pour ma part, (une fois dépassée l'adolescence) dans les époques où je faisais du 42, j'avais un IMC normal, j'étais super bien dans ma peau et je trouvais mon corps sexy, avec juste ce qu'il faut de rondeurs pour ne pas voir les os. Sérieux, il y en a qui se trouvent grosses en 42 ? o_O (mais bon, après, je fais quand même 1m69, c'est vrai que c'est proportionnel)
 
Ben je fais 1m70, que du gras, c'est loin d'être "sexy" à mes yeux (ou en tout cas je n'y arrive pas sur moi). Surtout que ça dépend comment c'est réparti aussi. Mais encore une fois le regard de la société joue pas mal dans l'ensemble (et le fait de pas pouvoir trouver de fringues potables aussi).
Mais je reconnais aussi que je suis loin d'être la plus stigmatisée, c'est sûr.
 
Harpie, quand j'ai parlé de logique de marché quelques pages auparavant, j'ai effectivement dit que c'était un facteur important. Mais uniquement du point de vue des magasins qui veulent avoir l'image de marque la plus vendeuse, en particulier les marques de luxe, or l'image qui correspond aux clientes des marques de luxe, c'est celle des stars etc, c'est-à-dire jeunes et minces. Ce que je veux dire par là, c'est qu'une marque arrive sur le marché et veut vendre. Donc elle utilise les méthodes lui permettant de vendre. Or ça consiste à utiliser des images déjà présentes dans la société, dont celle de la femme mince comme idéal de beauté féminine, et à les renforcer. Donc ce ne sont pas vraiment les marques qui sont à l'origine de la grossophobie, mais en se basant sur une unique norme (la minceur), qui donne la "meilleure" image de marque, elles font oublier que toutes les femmes ne sont pas minces, et aussi que toutes les belles femmes ne sont pas aussi minces que les mannequins. Et aussi que toutes les femmes ne sont pas belles mais qu'elles existent quand même.

Donc en parlant des marques et de la logique de marché, mon idée n'était absolument pas de nier la grossophobie qui me semble de toute évidence bien réelle. N'importe quel magazine féminin part du principe que leur lectorat est composé de femmes qui ne sont pas aussi minces qu'elles le voudraient et aspirent à perdre quelques kilos pour ressembler aux stars : l'idée que leurs lectrices puissent être déjà minces ou au contraire ne pas l'être mais l'assumer ne semble jamais les effleurer. La possibilité même d'avoir des rondeurs et de ne pas vouloir à tout prix les perdre ne semble jamais offerte. Une femme ronde est donc considérée comme une femme qui aimerait être mince et qui n'y parvient pas : une femme en échec autrement dit.

Pour en revenir aux marques, bien entendu elles sont dirigées par des humains, donc des membres de la société qui ont plus ou moins intégré la grossophobie. D'où le fait que certaines marques sont ouvertement hostiles aux grandes tailles. La logique de marché est seule à influencer les décisions des marques dans le monde théorique des libéraux où tout le monde est rationnel, pas dans la vraie vie.
 
Je me trouvais énorme en 42. En fait j'ai fait le yoyo entre le 36 et le 48 pendant des années. Puis je suis montée jusqu'au 56.

Stabilisée au 52 depuis quelque chose comme 5 ans, je me sens bien comme ça. Si je maigrissais j'aurais de toute façon trop de peau et l'effet serait disgracieux. Je dis ça mais je ne fais rien pour ne pas maigrir, ni pour maigrir d'ailleurs. J'ai gardé le besoin de me remplir (essentiellement de pâtes aux légumes grillés ou de tartines tofu-paprika-tomates séchées-salade-basilic) pour combattre les émotions trop fortes (positives ou négatives). Je travaille à la gestion de mes émotions. C'est long, c'est difficile, mais c'est mon seul problème finalement. Le poids n'en est plus un depuis que j'ai arrêté les régimes.

Quand je lis les témoignages de personnes qui souffrent de leur poids, je me dis que j'ai de la chance. J'en ai souffert aussi mais ça me semble si lointain, presque irréel.
On m'arrête souvent en rue pour me dire que je suis très jolie (là je ne parle pas de drague mais de personnes qui ressentent cette envie étrange de me dire ce qu'elles pensent, probablement parce que je suis différente) ou pour complimenter mes robes (je suis une grande fan des robes courtes). Les gens qui apprennent à me connaître me font aussi beaucoup de compliments sur mon physique, mon charisme (ça me fait tout drôle d'écrire ça mais c'est ce qu'on me dit) et ma manière d'être. Encore une fois je pense que c'est parce que je suis hors norme tout en ne correspond pas aux stéréotypes.
D'ailleurs certains médecins qui me conseillent de maigrir pour ma santé "de plus tard", précisent que ça n'a rien d'un souci esthétique puisque je porte bien mon poids. Comme si l'esthétique était à ce point important qu'on ressente le besoin de me rassurer. Ça c'est certainement le fait d'être une femme...
 
Bonsoir,

Je remercie tous les commentateurs et commentatrices du topic, vos réflexions sur la manière de considérer les non-maigres/squelettiques sont très intéressantes, et posent de nombreuses réflexions sur la vision de la femme au XXIème siècle et l'intériorisation de comportements encouragés par les fabricants de fringues, les magazines féminins (ou plutôt la plus grande trahison qu'ait connu la condition féminine au cours de son histoire), le regard des hommes...

Pour revenir au sujet de base :
1/ 63 adultes avec des régimes différenciés ? C'est pas juste du foutage de gueule ? On met 20 régimes crétois, 20 régimes dukan, 15 végétarien-nes et 8 végétalien-nes, et on se marre sur les résultats... Sans indications supplémentaires sur les proportions, inutile de vouloir en tirer de conclusions définitives.
2/ Plus globalement, 63 personnes avec des régimes différenciés, c'est pas juste du gros bullshit ? Quid des différences morphologiques à la base ? Conso d'alcool, de tabac, sport ? En l'absence de données précises c'est du vent. Puis globalement, 63 personnes, pour une étude, c'est juste ridicule, à moins bien sûr de prendre un échantillon totalement homogène.
3/ Quid des conditions de réalisation de cette étude ? Sur 8 semaines, le facteur psychologique joue forcément, le "je fais attention à ma ligne". J'aimerais savoir ce qu'il s'est passé durant ces fameuses huit semaines, durant lesquelles je-ne-sais-plus-quel-intervenant-e-sur-ce-topic-désolé-j'ai-oublié-son-pseudo disait qu'en snobant les boulangeries/pâtisseries, les tentations s'en trouvaient plombées...
4/ Du coup, étude en milieu fermé/confiné clinique ou ouvert ? Public (avec fréquentation de lieux publics par destination ? Exit donc 98% des sandwicheries et des restaurants) ou privé ? Personnes ayant déjà des habitudes végétaliennes ou pas (salades/tomates pendant 8 semaines) ?

Les conditions même (ou plutôt l'absence de conditions) énoncées dans l'article sont à elles seules la preuve - sinon d'une étude biaisée à la base - d'un flou total sur les résultats de cette étude.

Ce qui est inquiétant, c'est non seulement le fait que les données précises ne soient pas accessibles au commun des mortels (merci l'oligopole des revues scientifiques), mais le fait que de reprises en reprises, celles-ci s'en trouvent légitimées par des médias français. Surtout lorsqu'on voit l'utilisation qui en est faite...
 
Madhuri":2fmqe2cy a dit:
l'idée que leurs lectrices puissent être déjà minces ou au contraire ne pas l'être mais l'assumer ne semble jamais les effleurer. La possibilité même d'avoir des rondeurs et de ne pas vouloir à tout prix les perdre ne semble jamais offerte.
Oh de temps en temps tu trouves un article "Ronde et bien dans ma peau !"
...illustré par une nana qui fait du 44, grand max 46 :cartonR:
J'ai déjà été choquée de voir dans les catalogues de VPC que les fringues des pages "très grandes tailles" étaient présentés par des mannequins qui ne semblaient pas plus grosses que moi (ou à peine) : c'est aussi une façon de vendre "avec nos vêtements, vous paraîtrez un 42" ce qui marche sur un mannequin taille 44, moins avec une femme qui fait du 56.
Hell":2fmqe2cy a dit:
On m'arrête souvent en rue pour me dire que je suis très jolie (là je ne parle pas de drague mais de personnes qui ressentent cette envie étrange de me dire ce qu'elles pensent, probablement parce que je suis différente) ou pour complimenter mes robes (je suis une grande fan des robes courtes). Les gens qui apprennent à me connaître me font aussi beaucoup de compliments sur mon physique, mon charisme (ça me fait tout drôle d'écrire ça mais c'est ce qu'on me dit) et ma manière d'être. Encore une fois je pense que c'est parce que je suis hors norme tout en ne correspond pas aux stéréotypes.
C'est vrai qu'on va facilement trouver logique, normal, qu'une fille mince soit jolie, et par contre s'étonner de trouver jolie une fille obèse, du coup on sera plus tenté de lui faire remarquer (tu es grosse, mais tu es jolie).
Citron":2fmqe2cy a dit:
Pour revenir au sujet de base :
1/ 63 adultes avec des régimes différenciés ? C'est pas juste du foutage de gueule ?
(...)
Les conditions même (ou plutôt l'absence de conditions) énoncées dans l'article sont à elles seules la preuve - sinon d'une étude biaisée à la base - d'un flou total sur les résultats de cette étude.
Ce qui est inquiétant, c'est non seulement le fait que les données précises ne soient pas accessibles au commun des mortels (merci l'oligopole des revues scientifiques), mais le fait que de reprises en reprises, celles-ci s'en trouvent légitimées par des médias français. Surtout lorsqu'on voit l'utilisation qui en est faite...
Entièrement d'accord avec toi.
 
Retour
Haut