Re : Manger les animaux sera bientôt une obligation légale en France

Twizzle

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Dans les débats autour du végétarisme, à chaque fois il y a quelqu'un pour nous dire un truc du genre «chacun mange ce qu'il veut», et/ou «moi je ne te force pas à manger la viande, ne me force pas à être végétarien».

Dans la même veine, l'année dernière à l'Assemblée Nationale, le ministre de l'agriculture Bruno Le Maire a répondu à Yves Cochet qui demandait une journée végétarienne par semaine dans les cantines:

le végétarisme est un choix et non une obligation légale: vous ne pouvez imposer une pratique nutritionnelle à l’ensemble des jeunes Français.
C'est assez extraordinaire qu'il ait pu dire ça justement lors des débats sur une loi qui interdit le végétarisme à l'ensemble des «jeunes Français», ou plus précisément à tous les enfants qui mangent dans les cantines en France, et aussi à tous les vieux dans les hospices, tous les malades dans les hôpitaux, tous les détenus dans les prisons.

La loi est passée plus ou moins inaperçue, mais c'est à ça qu'elle revient: manger les animaux sera une obligation légale en France, pour une large part de la population.

J'ai écrit un texte qui décrit la situation, et qui est sur le site de l'ICDV (Initiative Citoyenne pour les Droits des Végétariens). (Lien court http://tinyurl.com/manger-les-animaux-sera)

Je colle le texte en question ci-dessous, moins les notes et le graphique.

Je pense qu'il faudrait qu'il y ait une réelle mobilisation sur cette question. On peut se dire que d'une certaine façon, ça ne change pas grand chose par rapport à la situation présente, car déjà aujourd'hui il est très difficile d'obtenir des repas végétariens quotidiens dans les cantines scolaires, sans parler de repas végétaliens. On nous oppose pratiquement toujours des «contraintes pratiques». Mais de fait, il arrive qu'on tombe sur un cuisinier coopératif, par exemple, qui veuille bien faire un effort, et que ça se passe bien. Désormais, un tel cuisinier sera dans l'illégalité.

Dans un sens, le fait qu'ils en aient fait désormais une obligation légale est une bonne chose, parce que cela fragilise leur position, et la rend plus attaquable. Car aucune «contrainte pratique» ne justifie une loi qui interdirait dans tous les cas, y compris quand il n'y a de fait pas de contraintes pratiques, de manger sans viande.

Je pense que nous devrions nous battre contre ce texte, et ceci au nom de la liberté de conscience.

David

[big]Manger les animaux sera une obligation légale[/big]

Manger les animaux a en France le caractère d'une obligation sociale. Bientôt ce sera aussi, pour une large part de la population, une obligation légale.

En effet, la loi n°2010-874 du 27 juillet 2010 dite «loi de modernisation de l'agriculture et de la pêche»[1]stipule:

Les gestionnaires, publics et privés, des services de restauration scolaire et universitaire ainsi que des services de restauration des établissements d'accueil des enfants de moins de six ans, des établissements de santé, des établissements sociaux et médico-sociaux et des établissements pénitentiaires sont tenus de respecter des règles, déterminées par décret, relatives à la qualité nutritionnelle des repas qu'ils proposent (...).
Ce texte ne précise pas quelles seront ces règles, laissant au gouvernement le soin de les déterminer par des décrets. Ceux-ci sont actuellement (début juillet 2011) encore en préparation, mais leur parution semble imminente et devrait avoir lieu au moins avant la rentrée. On en connaît déjà la teneur, à quelques éventuels détails près: ils reprendront les recommandations édictées en 2007 par le «Groupe d'Étude des Marchés de Restauration Collective et de Nutrition» (GEMRCN), comme l'indiquait la ministre de la santé dans sa réponse à une question du député Yves Cochet portant sur l'organisation de journées végétariennes dans les cantines scolaires[2]:

Cette réglementation, en cours d'élaboration, est appelée à reprendre les recommandations en matière de nutrition du Groupement d'étude des marchés de la restauration collective et de la nutrition (...). Dès lors que l'ensemble des repères de consommation auront été respectés, les gestionnaires des établissements scolaires auront la possibilité d'organiser des repas à thèmes, avec notamment des repas végétariens, le cas échéant.
Il découle cependant du contenu des recommandations du GEMRCN que, lorsqu'auront été publiés ces décrets, non seulement le végétalisme, mais aussi le végétarisme en général, deviendront, dans l'ensemble des établissements de restauration collective visés, illégaux.

Les recommandations du GEMRCN

Il s'agit d'un document de 69 pages[3] approuvé officiellement le 4 mai 2007 en tant que simple recommandation. Il détaille méthodiquement les caractéristiques des repas qui doivent être servis dans l'ensemble de la restauration collective. Il ne mentionne nulle part le végétarisme[4], se contentant de rendre obligatoire la consommation de viande et de poisson.

Les règles édictées se basent principalement sur des séries de 20 repas servis. Chaque série doit comporter en particulier au moins 4 fois du poisson (§ 4.2.1.4.2), 4 fois de la viande (§ 4.2.1.4.3) et 18 fois du fromage et autres produits laitiers (§ 4.2.1.5.1, 4.2.1.5.2 et 4.2.1.5.3).
En général, chaque repas doit comporter un «plat protidique», ce qui signifie une source de protéines animales, et plus précisément de la viande, du poisson ou des œufs[5].

Il n'est pas prévu de dérogation, sauf dans le cas d'un Plan d'Accueil Individualisé (PAI), réservé aux cas médicaux (allergies, diabète...).
Il sera ainsi possible, comme l'indiquait la ministre de la santé dans la citation ci-dessus, d'organiser occasionnellement dans une cantine des repas végétariens - avec œufs et laitages obligatoires - mais il sera impossible pour les personnes y mangeant régulièrement d'être végétariennes, c'est-à-dire de l'être tous les jours. Quant à être végétalien, ce ne sera pas possible ne serait-ce que le temps d'un seul repas. Une cantine qui accepterait un enfant végétarien sans l'obliger à manger la viande serait dans l'illégalité et risquerait des sanctions.

L'obligation carnée pour une large part de la population

Le végétarisme et le végétalisme restent possibles en France pour qui est adulte, jeune, en bonne santé, économiquement indépendant, seul ou en couple avec une autre personne de mêmes convictions, mais sans enfants.

Le végétarisme et le végétalisme restent donc possibles pour une population limitée, pendant une période limitée de la vie. Par contre, les enfants scolarisés et qui n'ont matériellement d'autre solution que de manger à la cantine ne peuvent pas être végétariens, quelles que soient leurs convictions et sentiments à propos de la consommation des animaux. Il en va de même pour les personnes âgées en hospice, pour les personnes incarcérées, pour les personnes hospitalisées...

Certaines formes de restauration collective, comme la restauration d'entreprise ou les repas distribués aux démunis, semblent échapper à la loi, mais il est à craindre que de fait, elles s'aligneront.

Lors des débats à l'Assemblée Nationale sur la loi du 27 juillet 2010, en réponse au député Yves Cochet qui demandait une journée végétarienne par semaine dans les cantines, le ministre de l'agriculture Bruno Le Maire a déclaré (2e séance du 1er juillet 2010): «le végétarisme est un choix et non une obligation légale: vous ne pouvez imposer une pratique nutritionnelle à l’ensemble des jeunes Français.» Le ministre a raison sur ce point: imposer une pratique alimentaire dans les cantines revient à en faire une obligation légale. Pour «l'ensemble des jeunes Français» - ou non français, et à bien d'autres secteurs de la population - manger les animaux sera bientôt une obligation légale.

Le refus de manger la viande, outre son impact direct sur le nombre d'animaux élevés et tués, représente un acte de protestation, implicite ou explicite, à l'encontre du traitement des animaux. Le végétarisme, sur ce plan, n'a d'impact que s'il est continu. C'est ainsi que la loi française, sous couvert d'une mesure de santé publique, interdit l'expression concrète d'une conviction.

Le PNNS: une clé de voûte pour bloquer toute remise en cause de la consommation des animaux

Le texte du GEMRCN se réfère[6] au Programme National Nutrition Santé (PNNS), série de recommandations et de directives édictées par les pouvoirs publics à l'intention des professionnels concernés et du grand public. La face la plus visible du PNNS est le site mangerbouger.fr, dont la mention est obligatoire sur toute publicité alimentaire en France.

Le PNNS, comme on peut le constater sur ce site, est ouvertement hostile au végétalisme et ne tolère le végétarisme qu'à condition qu'il inclue une abondance de protéines animales.

De fait, le PNNS sert de référence unique à l'ensemble des professionnels concernés par la question de l'alimentation en France. C'est lui qui «justifie» les règles de la recommandation du GEMRCN, lequel à son tour «justifie» l'interdiction du végétarisme dans les cantines. De proche en proche, l'opinion du PNNS vis-à-vis du végétarisme et du végétalisme imbibe la totalité de la société française. Un juge qui doit décider de la garde d'un enfant dans une procédure de divorce où un des conjoints est végé se basera sur l'avis d'un expert qui lui-même s'est fondé sur le PNNS. Un médecin, dont les connaissances en matière de nutrition sont généralement limitées, se basera sur le PNNS pour expliquer à ses patients qu'il est nécessaire de manger de la viande pour le fer et du lait pour le calcium. C'est le PNNS qui, directement ou indirectement, amène les services sociaux à considérer toute famille végétarienne comme une famille potentiellement maltraitante. C'est à partir de la position du PNNS que la population française se trouve infectée de part en part par l'idée selon laquelle le végétarisme, et le végétalisme encore plus, sont des alimentations «restrictives», compliquées et dangereuses, et qu'il ne peut donc pas être question de remettre en question le grand massacre des animaux pour leur chair et les autres produits de leur corps.

Et sur quoi se fonde cette position négative du PNNS? Il semble impossible de le savoir. Interrogé sur ce point, le site mangerbouger.fr a renvoyé à l'ANSES[7]; mais l'ANSES, interrogée à son tour par mail puis par lettre recommandée, ne semble pas vouloir répondre[8].

De fait, la position du PNNS est mensongère. Ce n'est pas le lieu ici de montrer à quel point les arguments mis en avant sont matériellement faux ou trompeurs, quand ils ne sont pas tout simplement absents; mais aussi, il y a quelque chose de surréaliste dans le fait devoir démontrer, encore aujourd'hui, qu'il est possible de vivre, et de vivre bien, sans manger la chair des animaux et les produits de leur exploitation, comme si l'expérience de millions de gens dans le monde, et l'avis des médecins et nutritionnistes autres que français, ne comptaient pour rien. La position des autorités sanitaires françaises tient du négationnisme - de la négation obstinée d'une réalité patente.

Mais le débat sur la légitimité de la consommation de la viande, et plus généralement sur le statut des animaux, est de nature non nutritionnel, technique, mais éthique et politique. Si nous devons répondre au négationnisme des autorités par des arguments nutritionnels et en premier lieu en faisant valoir la simple existence des végétariens et végétaliens qui sont, autant que n'importe qui, vivants et en bonne santé, il importe de ne pas nous laisser enfermer dans le débat technique et de mettre en lumière le fait que les discours officiels à caractère prétendument scientifique reviennent à étouffer et à confisquer le débat éthique et politique sur le statut des animaux non humains en le transformant en un non-débat technique réglé par des décrets prétendument justifiés par la science mais dont on ne veut même pas communiquer les fondements au public.
 
Sa ne change pas grand chose, en collectivité (du moins dans mon collège) il y a toujours eut de la viande ou du poisson a tout les repas, et les cuisinier sont rarement (jamais dans mon cas) concilient, les végétarien et végétalien sont donc contraint de se contenter d'une entrer, ou d'un dessert. Je trouve sa lamentable, on oblige pas un musulman a manger du porc, on ne lui interdit pas de faire le ramadan. Mais pour un végétarien, manger équilibrer et selon ces conviction est impossible dans une collectivité.
 
Vu qu'avant j'était dans un lycée agricole au début j'essayais de pas trop me faire remarqué sur le fait que je ne mangais pas de viande . Au bout de 4 mois tout mes profs étaient au courant --'. Et je me suis pas mal faite critiqué. Je me souvient lors d'un stage à la porcherie du lycée mon 'prof' pour la semaine à jeté un porcelet contre le mur parce qu’il était trop ' faible '. Le pauvre petit n'est pas mort sur le coup et il à agonisé pendant un certain temps j'imagine. Mon prof était bidonné :oops:

Je m'en veux tellement d'avoir fait du mal pendant ma formation. Les profs banalisaient tout. Tatouage, castration, injection de fer, coupe des queues.... Pour ma classe le porcelet n'était plus un animal. Seulement un objet qui crie fort et t'urine dessus. Un porcelet à un cris similaire à un enfant. Déjà que en général les petits cochons hurle pour rien alors vous imaginés le bordel quand 5 d'entre eux ce font castré à vif en même temps ? Je l'entend dans mon sommeil :'(
 
On ne considère plus l'animal comme une fin mais comme un moyen. Des camarades ont réagit par rapport aux actes de ton professeur, où ça a laissé tout le monde indifférent ?
 
A mon avis ils en avaient pas grand chose a foutre...
 
Je ne trouve pas les mots pour saluer les auteurs de l'Initiative Citoyenne pour les Droits des Végétariens.

Devant l'ampleur de ce que l'on endure au quotidien, il faut un courage extraordinaire pour aller faire front à ceux qui nous méprisent tant.

Il est grand temps pour nous, végétariens, de nous réveiller et de suivre l'exemple.
 
On était pas sensée être en démocratie ou j'ai raté un truc ... Hum big CIV is watching you ...
 
Je crois que la démocratie n'a jamais vraiment exister... il n'y a qu'a voir l'exemple de la chasse coure.
 
quand la mouette nous chie dessus , on dit qu'il pleut dru , proverbe breton (optimiste) :rolleyes:

puisque c'est le fake's day , at least this one's faken' funny :ROFLMAO:

http://youtu.be/sdvuB5_VnyM

WARNING : si tu lis ce message, n'ouvre pas ce lien et arrête immédiatement ton ordinateur. Et en plus, éteins la lumière et reste prostré dans un coin de la pièce en fixant l'ordinateur avec un regard apeuré, ami internaute. On ne sait jamais, un faux virus pourrait en sortir et s'en prendre à toi.
 
Non personne n'a réagit ( j'étais la seule fille de ma classe ). Ils rigolaient. Ils parlaient de viande. Les prof banalisaient tout.
 
Eh bien ça a dû être une expérience incroyablement douloureuse: comment une classe complète peut-elle être indifférente à la souffrance à ce point? Ca fout les jetons vis à vis de l'humanité. Réflexe homéostatique? Dans l'espérience de Milgram, on a une chose dans le genre avec un humain (fictif), mais on ne voit pas tout...
En plus, les porcinets, ce sont des "animaux mignons", même pour des omnis, non?

Je ne sais pas comment j'aurais réagi à ta place, très franchement.
 
J'ai vomis tout ce que je pouvais. Je suis devenue dépressive. Lorsque j'en parlais à mes parents il mettais une sorte de barrage dans la discussion. Mais je voulais que eux ils réagissent. Tout ce que je voyais. Dans la salle de traite, poussé les vaches à coup de batons sur leurs os ( une vache de race prim holstein n'a pas beaucoup de viande sur le dos. A la porcherie, le nombre de porc ayant des tumeurs un peu partout. Ils les laissaient souffrir inutilement. Ou alors ils partaient eux aussi à l'abattoir si bien sur ils survivaient. Ensuite à l'écurie , la facilitée avec laquelle on disait que souvent les trotteurs après 4 ans de compétitions finissaient en steak. Et quand le camion partait avec des vaches ( pour renouvelé le troupeau) il faut savoir qu'une vache laitière ne vit pas plus de 5 ans voir moins. Car sa production de lait baisse.Bref quand je voyais le camion repartir avec tout les animaux que j'avais vu naître ... C'était insupportable de ce dire que leurs vie s'arrêtait là.
 
Mario, comment tu as fait pour tenir ? :s
Et pour le texte, je n'en reviens pas de ce qui est dit dedans. Je ne connaissais pas grand chose au végétarisme auparavant, et je ne savais pas que c'était grave à ce point là!
Je ne connais pas les textes ici en Allemagne, mais j'ai le sentiment que ce n'est pas aussi "arriéré" qu'en France (Et puis il n'y a pas vraiment de cantines ici).
 
Je m'appelle Marion en faite 0:) Pas grave ^^
Baah je me le demande bien. Mais au bout d'un certain point à force de voir les autre tous banalisé. On ce dit que c'est nous qui ne sommes peut-être pas normaux au final :'(.
 
Ahaha oui ... Faute de frappe 0:)
Mais tu étudies toujours là bas ? (Si on est pas normal en étant choqué par ca, alors j'apprécie ce statut d'anormale ;))
 
Et du coup tu a fait quoi ? J'imagine que tu n'a pas continuer...
 
Merde on a poser la même questions ^^
 
Twizzle":1rkzg5fi a dit:
En effet, la loi n°2010-874 du 27 juillet 2010 dite «loi de modernisation de l'agriculture et de la pêche»[1]stipule:
Twizzle : merci beaucoup pour ce texte très intéressant. Je trouve que cette situation est particulièrement symptomatique, et j'espère que l'AVF va faire quelque chose.

Juste une petite correction sur le texte : seul un contrat (ou un traité, etc.) stipule. La loi dispose.
 
Quand mon prof nous a annoncé que nous allions visité un abattoir. J'ai dit stop. J'ai explosé. VISITER ? J'avais envie de leur rire à la gueule et de crier en même temps. Nous devions voir toute la chaîne d'abattage. Je ne m'en sentais pas capable si j'y avait été je me serait pendu le soir même. Les voir rires ... Ca m'aurait tuer , c'est très dur à comprendre pour certain = Une végétarienne qui veux devenir agricultrice. Je voulais faire changer les choses mais en voyant tout ça j'ai perdu espoir ( heureusement je ne me suis pas remise à manger de la viande ). Bref un soir je suis partie du lycée et je n'y est plus jamais mit les pieds.

Voilà.

PS: Grace à vos encouragement j'ai commencé à informé ma môman. Un petit pas pour l'homme mais un grand pas pour l'humanitée.
Je viens de m'acheté le livre :Faut-il manger les animaux ? de Safran Foer. Je termine d'abord le livre ; Que font les rennes après noël ? de Olivia Rosenthal et je vous dit ce que j'en pense.

Merci pour tout et à tout le monde ! Ce forum est une vrai mine d'or pour moi. ♥
 
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