grenadine
Janic : Ta question, je pensais y avoir répondu en parlant de Pokémon : certes, ce n'est pas un massacre d'animaux à proprement parler puisqu'ils survivent, ne sont qu'évanouis et peuvent ensuite être soignés, mais non, je vois pas de souci à jouer à ce genre de jeu.
Les pokemons ne sont pas des animaux au sens habituel du terme, mais des phantasmes animaliers n’ayant aucune ressemblance avec de vrais animaux et moi je parlais de ces derniers et la question reste en suspend.
Ma phrase
C'est tellement facile d'accuser les jeux vidéos de tous les maux, comme pour les fusillades de lycéens et autres
ne faisait pas référence qu'à toi : on a réellement accusé les jeux vidéos pour les évènements du genre Columbine.
Certes les jeux vidéos ne sont pas plus à mettre en cause que n’importe quel autre système crédibilisant la violence. Ce n’est pas le canal par lequel s’exprime la violence (et ils peuvent être nombreux) mais la violence en elle-même qui pose problème. Or s’il est bien d’en refuser certaines parce qu’elles touchent des points auxquels nous pouvons être sensibles (mais pas d’autres), ça ne fait que souligner un aspect et faire abstraction des autres. Maintenant comme je l’écrivais c’est une question d’éveil d’une certaine forme de conscience et tous ne l’ont pas sinon il n’y aurait plus de guerre, de viols ou…. d’omnivorisme.
Tu as écrit
les jeux vidéos en question font participer personnellement et activement le joueur, c'est lui qui tue et cela s'ancre dans le psychisme de l'individu et banalise l'acte
et c'est exactement le genre d'argument qu'utilise les gens qui accusent les jeux vidéos de rendre violent.
Les jeux vidéo ne rendent pas plus violent que n’importe quel autre canal, ils ne font que justifier, eux aussi, cette violence.
Sinon je suis d'accord avec toi sur l'incohérence entre cacher Earthlings et offrir GTA à un enfant. Les jeux vidéos, comme les films, ont des mentions d'âge minimum, ce n'est pas pour rien.
La fixation d’un âge minimum (nécessaire en soi) n’est qu’une abstraction théorique car les enfants n’ont pas tous et en même temps la maturité nécessaire pour faire une distinction entre la violence abstraite et la violence réelle. C’est comme fixer un âge minimum pour le tabac, l’alcool ou autres drogues comme si de mauvaises qu’elles étaient, elles devenaient bonnes d’un seul coup à une date fixe.
En revanche, je ne suis pas d'accord quand tu dis que la violence a toujours répondu à la violence. Il y a toujours eu des mouvements pacifistes (heureusement) en réponse à la violence
Exact, mais parce que ces pacifistes refusaient
l’idée même de la violence. Comment peut-on, en conscience, refuser d’un coté ce que l’on admet ou crédite de l’autre ?
et toute violence n'a pas forcément été engendrée par une violence précédente.
Pas vraiment, la violence suit un schéma qui va crescendo passant de la violence de la pensée, à la violence des mots, puis à la violence des actes et donc suit un processus de la pensée, du psychisme, quasiment toujours identique.
Je ne peux pas savoir à quel point les jeux vidéos violents influent sur le psychisme de chacun, je n'y joue pas.
Tant mieux pour toi !
Ce qui m'agace, c'est cette volonté (je parle de façon générale, pas forcément de toi) à vouloir faire du jeu vidéo, violent ou pas, quelque chose de diabolique, alors que la violence se retrouve de la même façon – sinon pire, elle est réelle – au JT.
Justement la violence est suffisamment présente sans en rajouter. Mais le défaut des médias, c’est que même si le reportage montre la violence elle reste virtuelle, inaccessible. Les gens cassent la croute devant les événements les plus horribles qui soient tout en discutant du dernier match de foot en partageant le saucisson. Il faut avoir été confronté directement à celle-ci pour que le lien se fasse véritablement. Les enfants confrontés à la violence à l’école ont besoins d’un suivi psychologique, mais ces mêmes enfants suivront le même évènement devant leur télé et iront se coucher sans même faire des cauchemars.
Les gens se déchargent de leurs responsabilités avec de fausses accusations, et en tant que joueuse, je trouve ça très énervant.
C’est normal quand une personne se trouve confrontée à ses choix, elle cherche soit à les justifier, soit à accuser autrui d’exagération. Le buveur minimise les accusations sur l’alcool car celui-ci fait partie de la culture et de l’économie d’un pays et cherche à reporter les dommages de l’alcool sur les buveurs excessifs (c’est quoi excessif ?) ou inconscients (de quoi ?). Chercher à se justifier c’est humain et c’est ce que font les omnis, mais ces justifications ne sont pas perçues comme crédibles par ceux qui ne le sont pas. Donc une nouvelle fois c’est une question de prise de conscience, puis de choix !
Et je ne comprends pas ce que tu entends par "la multitude de ceux qui n’iront pas jusqu’à ce point là, mais qui trouveront toujours une excuse à la violence !"
SI tu veux dire par là que toute personne jouant à un jeu violent cautionne la violence et y "trouve une excuse", alors je propose un bel autodafé de tous ces jeux vidéos, et aussi de tous les films montrant un meurtre et tous les livres parlant de guerres et d'assassinats.
C’est le cas, bien entendu ! Avec cette différence majeure qu’il n’y a pas d’implication personnelle dans les films et livres, ce qui les diffèrent des jeux vidéos participatifs (ou tout ce qui n’est pas vidéos mais qui implique la participation active d’une personne).