Spiritualité: j'aimerais croire en un dieu...

flolalapine

Massacre des légumes
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Franchement, ça fait longtemps que je suis dans la situation de Brassens dans "Le mécréant"... et je n'arrive pas à appliquer le pari de Pascal.
Je suis et j'ai toujours été athée, petite on ne m'a même pas fait croire au Père Noël, c'est dire.
Et pourtant, je me fais un trip terrible sur les moines (la vie très simple en communauté, le don de soi, tout ça) et je me dis que ça doit être formidablement reposant de s'appuyer sur des bases philosophiques sans être toujours obligé de construire les siennes.
Croire en Dieu, ça doit donner une confiance en l'avenir, une ligne directrice, un truc qui fait tenir tout le temps, sans trop douter...
Moi je me démerde toute seule, dans un univers bien vaste, sans raison divine d'exister, en essayant de faire ce que je considère bien dans le peu de temps qui m'est imparti, en sachant qu'il n'y a pas d'après. Sur une planète colonisée par la vie par hasard, où toute trace de vie disparaîtra un jour, quand le soleil se transformera en géante rouge.
C'est fatiguant et un peu déprimant.
 
Je me suis fait la même réflexion que toi étant ado "qu'est-ce que ça doit être reposant de croire en dieu et de pas passer son temps à se poser des questions sur tout et rien". Je me suis aussi dit tout comme toi que ça devait aussi aider pour la confiance.
Mais bon en attendant, la foi, je l'ai toujours pas et puis je me dis que finalement je préfère me construire mon propre système customisable même si c'est moins facile à gérer et que oui, c'est fatiguant.
Je comprends ta réflexion en tout cas.
 
Hum je ne sais trop où tu en veux venir, même si j'ai une idée sur le pourquoi tu parles de ça (peut-être me trompe-je).

Je veux juste te dire qu'on peut croire en un dieu qui n'est pas tout puissant, ni qui peut diriger nos vies. Je crois que nous sommes tous des parties d'une gigantesque conscience énergétique, ou plus exactement, son ombre. On pourrait appeler cette chose "dieu". Elle se moque de ce que nous pouvons faire tout en profitant de ce qu'on fait, car se réaliser l'alimente. Je ne suis pas sûre que ça soit très réconfortant. Mais en chacun nous portons la possibilité de profiter de ce fait, et de s'harmoniser. Hum, c'est compliqué à expliquer en quelques mots et je ne veux pas vraiment rentrer dans les détails.
Je suppose que le seul avantage que j'ai, c'est que je sais que la mort n'est qu'une étape, comme la vie, et que l'on renaît inlassablement. En conséquence, je n'ai pas peur de la mort. Notre planète disparaîtra (il y a encore du temps), mais d'autres planètes existent, rien n'est plus pugnace que la vie. Regarder ma place miniature dans l'univers ne me fait plus peur, au contraire, ça m'apaise, j'y ai ma place.

Au fait, pour les moines, si tu fréquentes des moines bouddhistes, en particulier zen, tu verras que s'ils ont un canevas de philosophie, ils doivent le broder, et les exercices zen encouragent à la réflexion personnelle.
 
Je crois me faire la même réflexion depuis la mort d'une personne très proche.

Contre certaines attentes j'ai tenu à une cérémonie en église. Une sorte de reconnaissance de son existence et de son départ dans un univers (le mien, le sien) plutôt tourné vers cette institution. Sans que l'on ait été baptisées.

Si je pouvais me dire avec certitude ''Elle est bien, en paix et me regarde aujourd'hui'' Qu'est-ce que ça ferait du bien!

Je crois en plein de personnes, j'ai de l'espoir pourtant. J'imagine que vous aussi amis végés :)
 
Hum, c'est vrai que ça a un côté reposant les croyances, c'est une stabilité agréable dans un monde instable. Mais bon, personnellement, je trouve fade l'idée de croire en des choses inventées par d'autres. A partir de là, les choses sont artificiellement bornées. Et même si on est un croyant progressiste (la bonne blague), on est bien souvent conduit à n'étudier et ne voir que ce qui nous rassure ou intéresse dans ces croyances. En gros, j'aurai l'impression de me fermer des portes. Je préfère naviguer dans le néant de l'insécurité méta-physique que de m'attacher à un détail créé par l'homme pour supporter la vie, en communauté.
 
Excusez moi, mais je trouve ça aussi obtus de limiter les croyants aux simples aveugles qui disent amen à tout sans réfléchir que les intégristes qui veulent qu'on avale tout sans réfléchir. La démarche est la même, un aveuglement volontaire.
Mes amis chrétiens ne croient pas bêtement ce que dit le Pape ou chaque mot de la Bible. Il voient cette dernière comme un livre symbolique sur lequel méditer et réfléchir. Et je me répète, mais il y a aussi de nombreux courants où au contraire, de base même, on encourage la réflexion personnelle (genre les kôan par exemple).
 
La diversité de vos réflexions (voire leur opposition) montre que le sujet n’est pas facile à cerner. Le principal élément qui manque c’est : « qu’est-ce que recouvre, pour chacun, ce mot DIEU que beaucoup utilisent comme si ça définition allait de soi ». Or si chacun a sa propre définition, le sujet n’est pas près d’être épuisé.
Donc logiquement la première question à se poser, c’est :
1. Qu’est-ce que ce mot dieu évoque pour moi ? Un bonhomme barbu assis sur son nuage, un principe abstrait, rien !
2. Puis : En supposant une existence divine : qu’est-ce que j’en attendrais ? Empêcher les guerres, les maladies, les catastrophes naturelles, faire marcher les paralytiques, empêcher les guerres de religions et leurs atrocités, empêcher les viols, les tortures, le massacre des animaux, me faire gagner beaucoup d’argent, envoyer mon pire ennemi en enfer ?
Sans ces réflexions initiales dont le reste dépendra, l’utilisation de ce mot dieu ne débouche sur rien puisque chacun en a sa propre définition. Il faut donc arriver (si possible) à un consensus reconnu par tous ou au moins par le plus grand nombre (ce qui n’est pas évident).
Flo écrivait:
Croire en Dieu, ça doit donner une confiance en l'avenir, une ligne directrice, un truc qui fait tenir tout le temps, sans trop douter...
Moi je me démerde toute seule, dans un univers bien vaste, sans raison divine d'exister, EN ESSAYANT DE FAIRE CE QUE JE CONSIDERE BIEN DANS LE PEU DE TEMPS QUI M'EST IMPARTI, en sachant qu'il n'y a pas d'après. Sur une planète colonisée par la vie par hasard, où toute trace de vie disparaîtra un jour, quand le soleil se transformera en géante rouge.
C'est fatiguant et un peu déprimant.
(C'est moi qui ai mis des majuscules)
Cette réflexion est fondamentale.
Lorsque les parents envoient leur enfant à l’école, ils lui font miroiter un avenir possible et c’est parce qu’il croie en cette avenir (possible) qu’il persévère à accumuler des connaissances dont il ne voit pas l’utilité présente. De même « on » fait miroiter aux yeux des croyants un futur possible et c’est parce qu’ils croient en ce futur (possible) qu’ils accumulent un vécu dont l’utilité présente n’est pas évidente, sauf à se projeter dans un futur malgré tout inconnu.
C’est un peu la réaction qu’a Nanako ou Hecatessence :
Si je pouvais me dire AVEC CERTITUDE ''Elle est bien, en paix et me regarde aujourd'hui'' Qu'est-ce que ça ferait du bien!........ j'ai de l'espoir pourtant
Avec certitude ! Qu’en langage rationaliste on appelle des preuves. Oui, mais quel genre de preuves peut-on attendre ?
Quant à la réflexion de Cépafo, elle est plutôt juste. On peut s’appuyer sur des acquits culturels (les traditions religieuses ou athées) ou faire son propre cheminement finalement plus enrichissant quoique plus laborieux.
 
Nanako":1xmvwdrz a dit:
Hum je ne sais trop où tu en veux venir, même si j'ai une idée sur le pourquoi tu parles de ça (peut-être me trompe-je).
Nulle part, c'est mon coup de blues du soir, l'impression de pagayer dans le vide, de m'agiter pour rien. Et j'ai un patient que j'aime bien qui est en train de mourir, aussi, ça doit jouer.

Je ne pensais évidemment pas à une croyance type "foi du charbonnier, heureux comme un pape et con comme un panier" (quoique ça doit être vraiment très reposant) mais plus à ce quelque chose qui permet de donner un côté positif à ta vie, où tu fais partie d'un tout. Dieu version Spinoza, la Nature, mais même cette sensation de tout, je n'y arrive pas. Je ressens une multitude d'individualismes sans Tout. Si l'Homme détruit toute forme de vie sur la Terre, elle continuera de tourner, et ça réapparaîtra peut être au bout de quelques années.

C'est pour ça que je disais "croire en UN dieu". En une essence transcendantale dont je ferais partie.
 
Je comprends. Je pense qu'on a tous un moment où on se dit 'Pourquoi je lutte?', même si je me fixe des buts, même si je fais le bien, tout ça, ça finira par disparaître un jour. Alors à quoi bon?'

Au début, j'étais athée. Mes parents ne nous ont pas baptisé ma soeur et moi parce qu'ils voulaient nous laisser le choix plus tard. Tous les deux ont été élevés dans des familles chrétiennes, mais bon, comme beaucoup de gens de nos jours, ils ne sont pas croyants. Puis j'ai eu 10 ans et j'ai vécu ce que je pense être une des pires périodes de ma vie à ce jour. J'étais seule, complètement désorientée et je ne savais pas quoi faire pour pallier ma peine. Donc je me suis mise à prier - une petite divinité perso, fruit complet de mon invention. C'était bien simple. A cette époque-là, je priais pour que la situation s'arrange. Puis contre toute attente, ça s'est amélioré et comme une conne, j'ai continué ma petite prière chaque soir, en remerciement. Après quelques années, ça a évolué. Au lieu de juste remercier la divinité pour m'avoir sauvé la vie, je demandais aussi qu'elle s'occupe des autres. J'ai fait ça pendant 8 ans. Puis, à mes 18 ans, j'ai encore vécu une très mauvaise période et je suis consciente que c'est moi qui n'ai probablement pas su tout gérer d'un coup. Toutefois, le résultat demeure le même: j'ai arrêté cette petite prière nocturne parce que je me suis rendu compte que ça ne servait strictement à rien. Mon point de vue était que j'essayais toujours de faire les bons choix et les bonnes choses, j'essayais toujours de penser aux autres et malgré ça, il m'arrivait toujours que des merdes, les personnes pour qui j'avais une pensée ne s'en sortaient toujours pas et le monde restait le monde. Et de fait, je n'ai noté aucune différence.

Je pense que j'essayais de me rassurer, vu que je suis pétrie d'incertitudes, de peurs et de doutes, mais voilà, j'ai bien du ouvrir les yeux: quoi que je fasse, quoi que je veuille, je devrais vivre ce que le destin voudra bien que je vive. J'ai d'ailleurs lu une phrase qui m'a un peu botté les fesses à ce sujet. Ca disait un truc du genre 'On a beau espérer, tout ce qu'on veut voir arriver n'arrivera pas et beaucoup de choses que l'on ne veut pas arrivera. Alors, pourquoi vouloir absolument se battre contre ça?' Et j'ai trouvé cette phrase tellement vraie...

Maintenant, je dirais que je suis athée les 3/4 du temps, gnostique quand ça me prend. Je deviens gnostique quand je me dis 'Après tout, je suis peut-être dans le faux, peut-être qu'Il existe vraiment.' Mais même dans ce cas, il m'est impossible de penser que ce dieu est digne de louanges. Je n'irais pas jusqu'à dire qu'il est mauvais, mais je me limite à penser qu'il est bon mais imparfait et dans ce cas, je ne vois pas pourquoi je devrais louer un être imparfait, vu que je le suis aussi. Maintenant, dans le gnocisme, je n'aime pas trop le fait que l'homme se considère comme une divinité emprisonnée dans son enveloppe charnelle, qu'il pourrait s'élever. Disons que je rejoins un peu cette pensée dans le sens qu'il y a toujours moyen de s'améliorer en temps qu'être humain et c'est d'ailleurs comme ça que je me suis tournée vers le végéta*isme.
 
C'est normal de pas croire en Dieu.
C'est normal de pas CROIRE alors qu'on devrait SAVOIR. C'est normal d'être sceptique, il ne faut pas croire, il faut ressentir.
Mais on a le droit de décider de savoir qui est Dieu. c'est ça la spiritualité.
Y a une femme, maitresse spirituelle bouddhiste dont le nom m'échappe, qui disait: "méditer sur dieu, ce n'est pas prier dieu, mais devenir dieu". Et ça me parle beaucoup. Elle disait aussi qu'on a le droit d'exiger de savoir qui est Dieu.
Je suis pas croyante, je suis savante. Très peu savante, mais savante quand même, car je sais qu'il y a un autre monde qui est tout proche de celui-ci et infiniment loin en même temps. Mais je ne sais pas si ça a un rapport avec la mort. Enfin, ça a un rapport avec tout.
Pour moi, et je le dis en espérant ne froisser personne, la bible est un feuilleton sans grand rapport avec Dieu.
Ce serait trop long d'expliquer ici ce qu'est pour moi Dieu, mais voici ce que ce n'est pas: un grand barbu sur un nuage qui punit ceux qui ont fait quelque chose de mal et regarde par les trous des serrures qui s'envoie en l'air en dehors des liens sacrés du mariage. Une figure paternelle ou anthropomorphe.
J'ai été élevée dans la religion, je l'ai fortement rejetée à l'adolescence, puis j'ai découvert que Dieu n'était pas le Dieu qu'on m'avait enseignée. Ca n'a pas d'importance pour moi de savoir si Dieu "existe" ou non, puisque je lui donne chaque jour une dimension nouvelle. Je ne me pose pas la question de savoir si Dieu à créé l'homme ou si l'homme a créé Dieu, puisque les deux sont un peu vrais, l'homme et Dieu se crééent mutuellement à chaque instant.
Quand on me demande si je crois en Dieu, je dis: je crois ce que je vois, donc j'y ai cru au moins pendant certains moments de ma vie.
Je pense que si on est en quête de spiritualité, il faut se tourner vers les formes de spiritualité qui existent dans le monde, parce que si comme moi on croit pas au Dieu de la bible, ça veut pas dire qu'on est hermétique à d'autres pensées spirituelles. Mais la spiritualité ne s'explique pas, elle ne s'apprend pas dans les livres, elle se vit.
 
lelfe":15ce7su5 a dit:
Je pense que si on est en quête de spiritualité, il faut se tourner vers les formes de spiritualité qui existent dans le monde, parce que si comme moi on croit pas au Dieu de la bible, ça veut pas dire qu'on est hermétique à d'autres pensées spirituelles
L'hermétisme est fort loin d'être hermétique aux autres courants spirituels, au contraire.
Désolée, je n'ai pas pu m'empêcher de faire une blague vaseuse.

Moi j'ai été élevée dans l'athéisme, et ai développé une croyance très syncrétique au fil du temps, par expérience personnelle d'abord, puis lectures et réflexions s'y sont mêlées.
 
J'aime bien ce que tu dit Lelfe quand tu dit que tu n'es pas croyante mais savante !
On m'as justement fait cette réflexion il n'y a pa longtemps alors que je disais à quelqu'un que je n'était pas croyante, il m'a bel et bien fait comprendre que lorsque l'on crois il y a un fort doute, et douter c'est l'incertitude. Il est bien important de savoir, selon moi c'est justement la clef dans tout sa ! Moi même, catholique de naissance, parent non pratiquant, j'ai aussi rejeté le christianisme depuis belle lurette et j'ai refusé de le transmettre à mon fils en ne le faisant pas baptiser (sa me révolte, les 3/4 des parents font baptiser parce qu'il faut le faire.....allons!!! Comme si c'était béton!! foutaise)
Au fil des ans, je me suis intéressé à la force des [big]4 éléments[/big] (eau, terre, air, feux) ''vital'' me disant qu'ils étaient à la base de tout, des indispensable, donc la base de la vie... mais j'ai bien fini par réaliser que cela n'étais pas tout puis je me suis tourné vers l'[big]existance[/big] encore plus abstrait et complexe. Pour moi ''dieu'', c'est un tout de tout ce qui nous permet de vivre, d'exister, ce qui rend tout [big]être[/big] mystérieusement mystique. Au fait pour moi sa se résume pratiquement en la théorie Gaïa. Donc pour me différencier de tout, les rare fois ou je parle de spiritualité, je nomme Gaïa qui forme ce tout. Probablement très abstrait, mais c'est ce en quoi il me plait de savoir. Gaïa est bonne, mauvaise, imparfaite mais elle est TOUT.
 
Bon bah c'est bien triste, je ne ressens rien de tout ça. Ni croyance, ni ressenti, ni doute, rien.
Je n'ai aucun doute sur le rien, et je n'arrive pas à le créer.
 
flolalapine":2zpq95v1 a dit:
Bon bah c'est bien triste, je ne ressens rien de tout ça. Ni croyance, ni ressenti, ni doute, rien.
Je n'ai aucun doute sur le rien, et je n'arrive pas à le créer.
Alors ne crée rien et soi ton propre dieu !!! ;)
 
On peut vivre très heureux sans croire en Dieu tu sais... Franchement, c'est loin d'être essentiel.
 
Insan3_po3t":bxvbla4b a dit:
. Au fait pour moi sa se résume pratiquement en la théorie Gaïa.
Oui, c'est une théorie qui me parle beaucoup aussi. J'aime cette idée de tout et d'interaction totale.

@ Flo:

La question finalement c'est est-ce que tu ressens un manque réel par rapport à cette absence de "croyances"? S'interroger là-dessus est "normal" je pense, mais ça peut aussi rester au stade de l'interrogation. Si par contre tu sens qu'il manque réellement quelque chose dans ta vie par rapport à ça alors c'est une voie à explorer pour savoir comment le dépasser.
j'suis pas sûre d'être claire du tout là...
 
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