GrimRolak":2cbj7ji9 a dit:
C'est à mon avis là d'où vient notre différence de point de vue.
Une œuvre est politique quand elle aborde des problématiques, quand c'est son thème, ou un de ses développements, que c'est un de ses messages, etc ...
En fait j'avais déjà très bien saisis que c'était ton point de vue, j'attendais juste que tu l'exprime formellement pour savoir si je me trompais.
Le truc GrimRolak, c'est que tout ce qui est publique est politique, y comprit les œuvres fictionnelles, car tous les choix qui sont fait n'ont pas été décidés par des personnes fictionnelles, et le publique qui va ingurgiter ça n'est pas fictionnel non plus. (sinon les marques ne dépenseraient pas des sommes juste débiles en placement produits tiens)
Pourquoi ce qui est publique est politique ? Parce-que ce qui est montré est susceptible de dépeindre des codes de conduite, des attitudes, des normalisations et des états de fait pensé (et donnés à penser) comme étant naturels, quand ils sont arbitraires. Un film, une émission de télé ou une série, à côté de l'action des héros principaux, en filigrane (et souvent inconsciemment) dépeint une certaine façon de vivre, de consommer, de se comporter, ainsi qu'une certaine idée du lieu dépeint, de l'environnement, des habitants, des relations, etc...
Est politique ce qui influence (souvent inconsciemment), ce qui invisibilise (les rôles stéréotypés, les impensés quand ils sont majoritaires, les choix, et donc ce qui a été écarté aussi), ce qui normalise, enfin ce qui formate.
Exemples en vrac : Quand on ressert sans cesse les tropes usés jusqu'à la corde depuis l'antiquité (toi qui aime ressortir les vieux dossiers, tu dois être servis), comme la sempiternelle demoiselle en détresse, qui se trouve encore et encore toujours plus présenté comme un pensé naturel et normal (bin oui, monsieur il est protecteur et madame est trop faible), et qui valide, entérine les comportements (dans la vie réelle) d'hommes surprotecteurs, les poires qui se plaignent de jamais avoir la femme-récompense, l'angoisse de la friend-zone et j'en passe...
La pléthore de films porn-revenge et assimilés, qui usent et abusent toujours de la même corde de l'agresseur inconnu, seul, mentalement dérangé, préparant son coup depuis des lustres et agissant dans un endroit isolé et où la victime vient pour la première fois généralement : l'exact opposé des statistiques d'agressions, mais vraiment radicalement symétrique.
Mais l'exacte réplique des fais divers et unes de journaux -TF1 en tête- choisis quand c'est bien glauque et que ça entérine les 2 beaux jougs sociétaux : la peur de l'agresseur inconnu, le monstre tapis dans l'ombre, tombé du ciel et qui ne vit que pour faire le mal, et entretenir le syndrome (très télévisuel) du grand méchant monde.
Il y a aussi cette bonne vieille figure de l'homme élu, le meneur de nation qui valide le fait qu'un peuple s'est vraiment trop con pour s'en sortir par lui-même sans un modèle hiérarchique aussi simple et épuré soit-il.
Évidemment que personne (à par des gens déjà pas biens) ne va se mettre à essayer de voler en sortant d'une séance devant Superman, ni tenter de faire le justicier devant les Batman de Nolan, et heureusement peux sont les gens qui veulent imiter Carmageddon ou GTA (quoique). Cependant tu te plains, toi pauvre homme, d'avoir toi aussi ton joug de modèles inatteignables, mais tu n'est pas foutu de faire la connexion quand c'est devant tes yeux.
Je pourrais aussi prendre en exemple la série suédoise Millenium et la comparer au film de Fincher (et pourtant j'aime bien Fincher).
Ou pour sortir du cadre ciné, se demander pourquoi dans les livres de botaniques d'il y a 70 ans issus des blocs communistes ça parle de partage, de relations, de complémentarités quand pour ceux des pays capitalistes ça parle plus volontiers de conquêtes et de competition.
Sinon j'approuve Numa, faudrait faire un meta bingo, ou l'anti-bingo de l'intersectionnalité, chais pas trop.