[Stat] Répartition Femmes / Hommes sur végéweb

Le rapport entre l’un et l’autre ? Un indice : J’en parle dans une grosse partie de mon poste, presque son entièreté, j’ai même divagué dessus, j’ai même envoyé un lien dessus…
Si tu n’as malgré mes indices pas trouvé, c’est le Préjugé, le Stéréotype,…
Pour être plus précis, voici les stéréotype qui font le rapport : « Ce sujet est un sujet de femme » / « féminin ».
Oui, ce préjugé existe. Autour de la psychologie, la parentalité, etc.
Ça va de mèche avec « Si tu parle d’un sujet féminin, tu es éfféminé / une tapette / un homo ». C’est bien connu, non ?
M’enfin ça me désespère. Alors oui il y a bien un lien, ça s’appelle le Stéréotype. Je déteste ça.
 
Je suis bien au courant de ces stéréotypes et je ne trouve pas très malin de les propager en les utilisant sur le ton de la conversation comme si c'était normal.
 
Ouais, j'avoue que jai pas trop compris où tu voulais en venir non plus, mais y a des concepts à démêler dans ta réponse.

1) "Notre cerveau, qu'on le veuille ou non, fait appel à des préjugés" : je ne suis pas spécialiste du cerveau mais d'accord, d'un point de vue socio-psychologique, c'est facilement observable, la plupart des individus ont une facilité particulière pour "absorber" les idées reçues, habitudes de pensée, façons de dire, façons de faire... qui existent dans la société dans laquelle ils sont nés. Est-ce que pour autant ça veut dire qu'il faut se satisfaire de ces stéréotypes, de ces habitudes, quand il devient évident qu'ils causent une souffrance inutile à grande échelle ? Cela prend certes beaucoup de temps et d'effort pour faire changer les choses, mais c'est possible, et chaque geste compte.

2) Discrimination envers les hommes :
Le « sexisme » contre les hommes : tu as l'air assez remonté contre le fait que si un homme s'intéresse à certaines choses, montre certains comportements, il se fera traiter d'homo et se fera symboliquement ou physiquement taper dessus... Par qui, exactement ? Par les femmes, t'es sûr ? Ou par les hommes qui ont eux-mêmes, comme des grands, fixé des standards ridiculement étroits et rigides de virilité ? Virilité qui se définit encore et toujours par le rejet et la domination de tout ce qui est féminin ? Les hommes ne souffrent pas d'un sexisme anti-hommes, mais des retombées de leur sexisme mysogyne (anti-femmes). Tu me diras qu'il y a des femmes mysogynes, des femmes qui prônent ce modèle de virilité. Mais regarde bien qui occupe les positions de pouvoir dans ce pays : pouvoir politique, pouvoir dans les médias, pouvoir symbolique (qui parle le plus, parle en premier, et interromp les autres dans les conversations ?) ; tu verras que les femmes ne font « que » relayer cette vision des choses, qui à la base est entretenue par les hommes.
http://www.madmoizelle.com/sexisme-anti-hommes-242205
pourquoi tu te fais exclure de conversations réservées aux femmes ? Parce que, dans la vie quotidienne, elles ont déjà l'injonction de toujours penser aux hommes. De toujours s'inquiéter de leur avis, de toujours être gentilles et jolies pour eux. Oh, c'est peut-être devenu un chouïa plus subtil que ces pubs vintage des années 50 qui affichaient joyeusement "le rôle d'une femme est de satisfaire son mari"... Mais l'idée n'a pas beaucoup changé, dans le fond. Exemples.

a. Education, vie familiale. Pour avoir été élevé-e comme une fille, je peux témoigner. Et vas-y que "tu sais, les hommes préfèrent quand..." et vas-y que "tu trouveras jamais un copain si". L'essence du message étant souvent que la féminité, c'est ne pas être "intimidante", c'est-à-dire qu'il faut montrer de la retenue, se faire petite physiquement et mentalement ; ne pas parler ou rire trop fort, ou dire de gros mots, ou se balader sans honte dans un corps imparfait - alors que tu es censée constamment penser à ta posture et ton maquillage et tes fringues pour cacher au maximum les petits défauts qui risquent de faire bobo à l'oeil du mâle, et gentiment dire du mal de ce corps avec un petit rire mignon parce qu'il faut montrer que tu penses à ta ligne -, te faire plus petite, toujours plus délicate, etc. Et en même temps ne pas faire ta pimbêche, parce que l'Homme n'aime pas ça.

b. Médias. Tu connais le Bechdel Test ? On considère qu'il est réussi si, dans un film, plus d'un personnage (jouant un rôle significatif dans l'intrigue) est une femme, et si, à au moins un moment du film, deux ou plusieurs femmes parlent entre elles à propos d'autre chose que d'un homme. La barre a l'air d'être mise ridiculement bas, hein ? Ben revois tous tes classiques et vérifie combien réussissent, y en a pas tant que ça. (Sauf si tous tes classiques sont du Miyazaki ou quelque chose comme ça).

c. Pourquoi existe-t-il de l' "humour" (dans les films, sous forme d'autocollants, de panneaux etc) à base de "no fat chick" mais jamais de "no fat guy" ?

d. Dernière illustration : pourquoi les féministe sont-elles souvent soupçonnées d'êtres lesbiennes et vice-verça, et pourquoi les caricatures et les blagues les représentent-elles volontiers (les deux) poilues, grosses, butch, vulgaires et misandres ? Parce qu'elles ont l'outrecuidance de montrer d'abord un intérêt pour les femmes, et pas pour les hommes. Oh mais me dis-tu, il existe un stéréotype positif pour les lesbiennes, celles qui sont trop hot et qui... émoustillent les hommes ? Oui oui, on y revient, tant qu'elles font tout pour les hommes (hétéro), c'est très bien.

Ce que je veux dire c'est que, quand pour une fois les femmes s'accordent un moment et un espace pour discuter entre elles sans jugement extérieur ; le droit de s'en foutre complètement si leur double menton ou leur vocabulaire fleuri ou leurs goûts en matière de séries tv plaisent à ces messieurs ou pas ; le droit de douter, de se mettre en colère sans qu'un brave gars plein de bon sens vienne leur expliquer (leur mecspliquer) le vrai sens de la vie, d'un point de vue masculin qui de toute façon est déjà représenté partout et pris au sérieux par défaut (toi mec cisgenre, personne n'a jamais foulé du pied tes opinions avec un "c'est bon calme-toi, t'as tes règles ou quoi")...

... ben pour une fois qu'elles ont tout ça, tu peux ptêtre le supporter sans crier à l'oppression, non ? Si le sujet de la conversation t'intéresse, mais ouvres-en-donc un deuxième, en mixité cette fois-ci. Conseil amical.
 
Réponse à Clawa :
Non seulement ton message m’a bien fait réfléchir, voir les choses différement, mais en plus de ça m’a un peu remis d’aplomb (j’en avais certainement besoin). Merci beaucoup.

Alors oui, c’est bien des hommes que je crains, c’est bien le sexisme créé par les hommes que je crains. Sexisme qui du coup, fini par créé des communautés indignées. Conduit à ce que j’ai appelé un « Sexisme anti-homme » par erreur, pour être plus juste, je pense… Pardonnes-moi si je me trompe, pouvoir parler de masculinophobie. Au sens « peur » du mot phobie. En fait, la peur d’être jugée, excluant ainsi tout personne qui pourrait potentiellement juger. Donc tout homme. Je comprends. Et même si cette exclusion ne permet pas de faire avancer les mentalitées sexistes (je suppose), il a au moins l’avantage de se sentir protégé du sexisme. Et ÇA, c’est important. C’est, si je peux comparer à moi, un peu comme quand je vais sur le chan Végéweb de l’IRC et que j’espère n’y trouver aucun carniste, je crois.
Bon, je n’ai pas lu l’article de madmoizelle. Je crois que ton post m’a beaucoup appris, assez pour ce soir, en tout cas.
Ayant eu la chance d’avoir été éduqué par ma mère qui n’est peut-être pas au courant de ces manières sexistes, j’ai eu aussi le droit à « tu sais, les femmes préfèrent quand... » et vas-y que « tu trouveras jamais un copaine si ». Je trouve ça même assez drôle, du coup. Bien que le sexisme ne soit pas quelque chose de drôle, concevons-le.

Par contre, le message était beaucoup moins intimidant pour moi, il m’incite/incitait surtout à prendre soin de moi. Me laver les lunettes, me sur-champoinner les cheveux pour pas qu’ils ne soient gras (bon… avec l’adolescence, c’était très dur de garder des cheveux non gras).
Et oui, je vois ce que tu ressends… Après, les femmes qui m’ont séduites jusque là n’avait rien de stéréotypé, en fait, c’est plutôt l’inverse. Les femmes qui m’ont séduites jusqu’ici n’avait rien d’une gentille servante, en fait, elles avaient même plutôt un caractère « forgé dans l’acier ». J’en suis gaga de ce caractère. Bref… fini de baver.
« le rôle d'une femme est de satisfaire son mari » l’idée n’a pas changé, c’est clairement ça. Quelqu’un m’a dit, dans ma classe de Lycée, cette année 2014, « Les femmes devraient retourner à leur rôle, à la cuisine ». Et donc, après avoir fait une tête à peu près comme… Hum *check les smiley* ça : :mmm: . J’ai compris qu’il croyait vraiment ce qu’il disait. Et incapable de répondre à ça. – Comment répondre ou essayer d’argumenter quand tu entends ça ? – En fait, quand tu entends ça, tu places tellement la personne à un niveau de débilité profond dans ton cerveau, que tu n’oses pas lui dire des trucs intelligents, de peur qu’il meurt sous tes yeux.
Ah… Je divague encore :facepalm: .
Non, je ne connais pas le Beschdel Test. Enfin… Un peu plus maintenant :) . Hum… Tokyo ESP, voyons voir… Un gros groupe de femme du groupe antagoniste parle de baston. La protagoniste principale étant une femme. A priori, le teste est réussi ? Même si oui… C’est une série.
Après, que je regarde beaucoup, il y a Doctor Who… Perd le teste, je crois.
The Big Bang Theory… Oh mon dieu, mais quelle infâme série sexiste ? À chaque fois que les filles sont réunis entre elles, elles parlent de leur mec respectif… Mais c’est horriblement sexiste ! Grr. Je m’emporte peut-être un peu, mais… C’est vraiment réduire l’image de la femme, ça. Bon, cette série exagère tout de même les stéréotypes. Et c’est ce qui la rend drôle. Mais ce stéréotype n’est pas réellement révélé, donc… Implicite. Donc moche… À moins que je me trompe, encore une fois.
Récemment vu… Donc. Les poings contre les murs… Prisons masculine, seule précense féminine = Responsable de la prison (celle qui a le plus d’autorité), d’ailleurs, j’aime tellement la façon dont elle exerce son autorité (euh non, je ne suis pas non plus fétichiste de l’autorité, c’est juste que ça me provoque un plaisir sadique de la voir écraser des hommes. Ouais, bon pas vachement mieux, j’accorde).
Et dans mes classiques (les films qui m’ont le plus fait adhérer) :
La Belle verte, je crois que ce film a réussi ce teste.Home, hors concourt ?
V pour Vendeta, ça fait assez longtemps que je l’ai vu, mais je crois qu’il a aussi perdu.


Ouais, je te le concède, ce teste trivial est globalement un échec pour beaucoup de films.
Attends, c’est de l’humour le « No fat chicks » ? Ah, mais je comprends mieux, du coup. Ouais, ce n’est pas drôle et même réducteur.

Ah oui… Les féministes hommes sont souvent considérés « homo » parce qu’ils ne servent pas l’intérêt des hommes, en plus de ce que tu relèves. Et les stéréotypes pour ceux-ci sont à l’inverse imberbe, maigres, précieux, etc. Et oui, il faut servir l’intérêt masculin dans ce monde. Mais pourquoi ? Selon un ami, c’est parce qu’une femme insoumise, ça fait peur aux hommes. Je ne sais pas si il a raison, mais ça me semble fort probable.

Et vouais, super texte. J’ai crié trop vite à l’oppression, désolé :><: . Mais ça m’a vallu un super texte. Du coup, Je ne regrette rien ! :YE:
 
Cette victimisation est assez insupportable...

Clawa":95v5ctjz a dit:
les hommes qui ont eux-mêmes, comme des grands, fixé des standards
Ainsi « les hommes » seraient une masse indifférenciée, sans distinction de période, ni d’individu… Sympa. Je me considère comme un homme, pourtant je n’ai fixé aucun standard, je n’ai pas participé à cette vision d’ensemble.

Clawa":95v5ctjz a dit:
tu verras que les femmes ne font « que » relayer cette vision des choses, qui à la base est entretenue par les hommes.
Encore cette réduction dans le discours (« les femmes »). Ensuite, un homme qui relaye une vision misogyne est un connard qui oppresse les femmes, une femme qui relaye une vision misogyne est une victime de la doxa ; pourquoi ?

Je me considère féministe et ai autant d’aversion pour les hommes que pour les femmes qui se complaisent dans une vision et un humour profondément sexiste. Les femmes sont-elles si potiches qu’elles sont incapables de se prendre par la main et de se battre contre tout ce sexisme (sans parler du fait qu'elles le renforcent elles aussi) ? Une femme qui ne s’est pas « réveillée » de cette emprise n’est pas au même niveau qu’un homme qui ne s’est pas « réveillé » de l’emprise exercée ?

Je précise – avant de me faire taxer de paternalisme ou que sais-je encore – qu’en tant que personne élevée comme fille, je suis une éternelle victime : oppressé par les hommes à l’époque, je suis dorénavant oppressé par les femmes qui exigent de moi de coller à leur vision du mâle et me font remarquer de manière punitive lorsque ce n’est pas le cas. Mais je ne sais pas pourquoi je le signale comme pour justifier mes paroles, il y aura toujours une parade rhétorique pour placer mes propos dans un discours justement teinté de sexisme.

Il est temps que les femmes se réveillent, au même titre que les hommes. Si « les hommes […] souffrent […] des retombées de leur sexisme misogyne », les femmes elles aussi souffrent des retombées de leur mollesse et de leur adéquation à la misogynie ambiante.

Que la lapidation commence :zen:
 
Oh Nebel merci de dénoncer ces vérités ! Non mais c'est vrai quoi, elles sont pas cohérentes les meufs !

C'est comme les pauvres, ils auraient tellement plus d'intérêt à riche, leur vie serait tellement plus simple. Moi, par exemple, je suis riche, je vois bien les avantages. Comment ils peuvent ne pas le voir et décider de rester pauvres au lieu de se bouger et de travailler, comme n'importe quel riche qui se respecte ? Sérieux, je suis pour la redistribution des richesses, hein, je le précise tout de suite avant qu'on m'accuse d'être insensible et privilégiée, et du coup je sais de quoi je parle : je les vois bien au quotidien les intérêts à être riche... Il faut vraiment que les pauvres se bougent le fion pour qu'on puisse commencer à redistribuer les richesses quoi ! A quand une prise de conscience ?

Et puis c'est comme les noirs... sérieux. Pourquoi ils restent noirs alors qu'il y a plus d'avantages à être blanc ? Non, vraiment cette posture de victime permanente, ça braque les anti-racistes, ils faut qu'ils arrêtent d'être noirs quoi ! Tout le monde y gagnerait !
 
Fabicha":hwshh0zm a dit:
Oh Nebel merci de dénoncer ces vérités ! Non mais c'est vrai quoi, elles sont pas cohérentes les meufs !

C'est comme les pauvres, ils auraient tellement plus d'intérêt à riche, leur vie serait tellement plus simple. Moi, par exemple, je suis riche, je vois bien les avantages. Comment ils peuvent ne pas le voir et décider de rester pauvres au lieu de se bouger et de travailler, comme n'importe quel riche qui se respecte ? Sérieux, je suis pour la redistribution des richesses, hein, je le précise tout de suite avant qu'on m'accuse d'être insensible et privilégiée, et du coup je sais de quoi je parle : je les vois bien au quotidien les intérêts à être riche... Il faut vraiment que les pauvres se bougent le fion pour qu'on puisse commencer à redistribuer les richesses quoi ! A quand une prise de conscience ?

Et puis c'est comme les noirs... sérieux. Pourquoi ils restent noirs alors qu'il y a plus d'avantages à être blanc ? Non, vraiment cette posture de victime permanente, ça braque les anti-racistes, ils faut qu'ils arrêtent d'être noirs quoi ! Tout le monde y gagnerait !

Fabicha,
Je n'ai pas compris ton parallèle avec les riches/pauvres, Blancs/Noirs. Pourquoi les Noirs devraient-ils devenir Blancs ? Parce que je n'ai jamais dit que les femmes devaient devenir des hommes.

Je suppose que tu me vois dans la posture de l'homme privilégié qui vient donner des leçons aux femmes, de même que les riches donnent des leçons aux pauvres qui ne deviennent pas riches (cela ne marche pas pour les Noirs et les Blancs, désolé de ne pas pouvoir aller jusqu'au bout du raisonnement)

Je n'ai pas parlé d'incohérence non plus. Je trouve cela réducteur de dire que les actions des femmes découlent forcément de celles des hommes (cf. les forums qui excluent les hommes parce que les hommes les y forcent).

Tu compares le fait, pour un pauvre, de devenir riche, à mes propos. Pourtant, je n'ai pas dit que les femmes pouvaient cesser d'être du côté des opprimés d'un claquement de doigt, simplement qu'elles participaient à ce que la situation perdure, par exemple lorsqu'elles racontent et rient des blagues misogynes (qui les y force ?)

Je ne cherche pas à dire que les femmes méritent cette situation au titre que leur situation ne change pas (propos que tu m'as prêtés par tes comparaisons), je cherche à dire que les femmes ne sont pas de faibles choses à déresponsabiliser (en tout cas ma femme n'en est pas une donc cela doit être possible) et à qui il faut trouver des excuses pour justifier qu'elles portent le même sexisme que les hommes en elles...
 
Nebel":3krzbzp4 a dit:
ça explique le problème au moins en partie. Je ne suppose rien our ma part, je trouve simplement tes propos bien arrogants pour quelqu'un qui sort plein de conneries.

Et il y a malentendu chaton, je ne cherche pas à entamer un dialogue avec toi, ce serait trop stéréotypé féminin...
Et puis t'as demandé à être lapidé hein... alors viens pas faire ta victime qu'on ne comprend pas.... tu l'as réclamé toi-même. Fais pas ta meuf, mec !
 
Nebel":2lnwowcy a dit:
elles participaient à ce que la situation perdure, par exemple lorsqu'elles racontent et rient des blagues misogynes (qui les y force ?)

Tous le monde les y forcent. Elles n'ont certes pas le couteau sous la gorge mais si elles ne rient pas la sanction sociale sera bien là. Ça s'appelle une injonction.
Je vais donner un exemple concret. Cette année dans ma promos de M2 on est 14 étudiant.e.s dont seulement quatre filles. Deux d'entre elles sont très proches et ne parlent pas trop au autre élèves, reste donc moi et une autre fille que je vais appeler M. Elle est arrivée cet année dans cette fac donc elle ne connaissait personne et s'est rapidement intégré à la promo. Elle se retrouve donc seule fille au milieux d'un groupe de 8 mecs (moyenne d'âge 22-24 ans). Les blagues et les comportements misogynes fusent, quand c'est à son tour de faire le café on entend "femme fais-nous le café !" avec des rire gras, absolument tout est prétexte à faire un blague ou une référence sexuelle, leurs insultes préférées sont évidemment sexistes et homophobes (ça va souvent ensemble), etc. M ne dit rien, elle rit à leur humour pourrit et quand j'ai essayé de lui en parler elle m'a dit "oh mais c'est pas méchant, c'est pour rigoler".
Evidemment ça me désole, mais tout bien réfléchit est-ce qu'elle a vraiment le choix ?
Si elle leur disait que ça la gène, le blesse ou ne la fait pas rire, tu pense qu'ils réagiraient comment ? Tu crois qu'ils lui présenteraient des excuses et cesseraient leurs conneries ? Ou bien ils lui diraient qu'elle est chiante, mal-baisée, n'a pas d'humour et surenchériraient encore plus ? Bref si elle réplique, elle vivra un enfer !
Se plier à la domination masculine quand on est une femme est une stratégie de survie ! Dworkin l'explique bien dans Les femmes de droite, c'est une façon de dire aux dominants "regardez comme je suis cool, acceptez moi dans votre club".
La différence avec un homme qui rit à une blague sexiste c'est qu'il tire directement partie de l'oppression des femmes, c'est une stratégie de domination. Que les femmes se plient ou qu'elles résistent elles y perdront quand même: face tu perd, pile tu gagne pas. C'est ça l'oppression et les hommes ne la vivent pas.


Sinon pour être un homme (pro)féministe/antisexiste, la première chose à retenir et mettre en oeuvre est très simple : ne dites pas aux femmes ce qu'elles doivent faire. Jamais. Ni individuellement, ni collectivement.
 
Fabicha":mcb33wl3 a dit:
Nebel":mcb33wl3 a dit:
ça explique le problème au moins en partie. Je ne suppose rien our ma part, je trouve simplement tes propos bien arrogants pour quelqu'un qui sort plein de conneries.

Et il y a malentendu chaton, je ne cherche pas à entamer un dialogue avec toi, ce serait trop stéréotypé féminin...
Et puis t'as demandé à être lapidé hein... alors viens pas faire ta victime qu'on ne comprend pas.... tu l'as réclamé toi-même. Fais pas ta meuf, mec !
C'est d'un niveau...
Oui j'utilise des formules pour atténuer mes propos comme "je suppose", contrairement à toi qui agresses beaucoup par des sentances irrévocables
Je ne suis victime de rien, à part éventuellement de ton message précédent qui m'a associé à ta comparaison foireuse qui a trait au racisme.
Merci pour ce dialogue constructif en tout cas !
 
Je te réponds donc en te citant :
Nebel":2r37na74 a dit:
Les femmes sont-elles si potiches qu’elles sont incapables de se prendre par la main et de se battre contre tout ce sexisme
Faut savoir ce que tu veux, gars.
 
Usagi.Chan":3dqomuwe a dit:
Nebel":3dqomuwe a dit:
elles participaient à ce que la situation perdure, par exemple lorsqu'elles racontent et rient des blagues misogynes (qui les y force ?)

Tous le monde les y forcent. Elles n'ont certes pas le couteau sous la gorge mais si elles ne rient pas la sanction sociale sera bien là. Ça s'appelle une injonction.
Je vais donner un exemple concret. Cette année dans ma promos de M2 on est 14 étudiant.e.s dont seulement quatre filles. Deux d'entre elles sont très proches et ne parlent pas trop au autre élèves, reste donc moi et une autre fille que je vais appeler M. Elle est arrivée cet année dans cette fac donc elle ne connaissait personne et s'est rapidement intégré à la promo. Elle se retrouve donc seule fille au milieux d'un groupe de 8 mecs (moyenne d'âge 22-24 ans). Les blagues et les comportements misogynes fusent, quand c'est à son tour de faire le café on entend "femme fais-nous le café !" avec des rire gras, absolument tout est prétexte à faire un blague ou une référence sexuelle, leurs insultes préférées sont évidemment sexistes et homophobes (ça va souvent ensemble), etc. M ne dit rien, elle rit à leur humour pourrit et quand j'ai essayé de lui en parler elle m'a dit "oh mais c'est pas méchant, c'est pour rigoler".
Evidemment ça me désole, mais tout bien réfléchit est-ce qu'elle a vraiment le choix ?
Si elle leur disait que ça la gène, le blesse ou ne la fait pas rire, tu pense qu'ils réagiraient comment ? Tu crois qu'ils lui présenteraient des excuses et cesseraient leurs conneries ? Ou bien ils lui diraient qu'elle est chiante, mal-baisée, n'a pas d'humour et surenchériraient encore plus ? Bref si elle réplique, elle vivra un enfer !
Se plier à la domination masculine quand on est une femme est une stratégie de survie ! Dworkin l'explique bien dans Les femmes de droite, c'est une façon de dire aux dominants "regardez comme je suis cool, acceptez moi dans votre club".
La différence avec un homme qui rit à une blague sexiste c'est qu'il tire directement partie de l'oppression des femmes, c'est une stratégie de domination. Que les femmes se plient ou qu'elles résistent elles y perdront quand même: face tu perd, pile tu gagne pas. C'est ça l'oppression et les hommes ne la vivent pas.


Sinon pour être un homme (pro)féministe/antisexiste, la première chose à retenir et mettre en oeuvre est très simple : ne dites pas aux femmes ce qu'elles doivent faire. Jamais. Ni individuellement, ni collectivement.

Merci d'avoir répondu et expliqué cette obligation sociale
Effectivement je ne vois pas quoi répondre à cela
 
@ Usagi:

Pas sûr que si ta copine ouvrait ça gueule, ça serait pire pour elle.
Qd je bossais dans le technique, on était dans le mm bureau 7-8 hommes + 1 femme, que je vais appeler ヴァ, parce que je trouve ça cool de mettre des caractères japonais.
Les histoires de cul, le graveleux, les propos sexistes et misogynes étaient légion (mm si j'étais pas super sensible à tout ça à l'époque - ça remonte à plus de 10 ans). 8 heures par jour elle subissait ça. Bah un jour, ヴァ a péter un câble et nous a tous envoyé chier, en nous disant qu'elle en avait trop marre, que ça suffisait, qu'elle supportait plus, etc. Alors c'est sûr, sur le coup, on s'est foutu de sa gueule, "mais on rigole", "on pense pas à mal", "t'as pas d'humour/t'as tes règles", "ヴァ nous fait encore un caca nerveux" (oui parce que ヴァ avait, et a toujours, un caractère de merde. Mais je l'adore.). Mais très vite on a compris qu'on était allé trop loin, et on s'est calmé hyper rapidement, on a pris en compte ce qu'elle nous disait.
Et on avait à peu près le mm âge, voire un tout petit peu plus vieux, que ceux de ta promo. J'avais 23-24 ans à l'époque.

Bref, tout ça pour dire que si elle l'ouvre, l'enfer commencera pas forcément pour elle, il est possible que les choses s'arrangent.

Voilà, c'était juste un témoignage-message d'espoir. ;)
 
Powi, ça me fait rire comment tu passes des stats à la petite annonce :D
Et,.... pour jeter un pavé dans la mare, je comprend un peu ce que veut dire nebel.
En fait, j'ai jamais compris ce qui poussais certaines à accepter toutes les blagues sexistes de leur environnement sous prétexte de "s'intégrer". Mais peut-être qu'en fait, c'est parce que j'ai jamais vu l'intérêt d'être "comme tout le monde" pour "s'intégrer". Ca m'ennuie (= au milieu de ces gens, je ressens un profond ennui) et ça me met mal à l'aise de ne pas être moi-même. Bref, quand je trouve le prix de l'intégration trop cher payé, pas grave, je passe et je m'en porte pas plus mal.
Ca me dépasse un peu, cette volonté d'intégration à tout prix

Sinon, par rapport aux stats, j'ai l'impression qu'il y a + de végétariens que de végétariennes irl, peut-être parce que, justement, la société pousse davantage les hommes à s'affirmer et à affirmer leurs convictions, mais que par contre, du coup, ils ont moins besoin d'un forum pour parler de leur ressenti .
 
C'est pas seulement une question d'intégration. Dans l'exemple que cite Usagi.chan (tu me corrigeras si je dis des bêtises, Usagi), imaginons qu'il y ait un travail en équipe à faire et qui compte pour l'évaluation, si la seule nana du groupe ne trouve pas sa place, elle peut facilement être mise au banc et être sanctionnée en termes académiques. En situation professionnelle, c'est pareil avec des sanctions encore plus chiantes puisqu'on parle alors de salaires, de promotions, etc.
Certaines entreprises attendent de toi de savoir t'intégrer à une équipe et si tu ne le fais pas, c'est toi qui sera sanctionnée. Chez les flics ou les pompiers, c'est encore plus fort parce que dans certaines interventions, c'est ta vie qui peut être en jeu.
Et puis sans aller jusque-là, c'est simplement super difficile d'ouvrir les yeux parfois. Quand on t'a éduqué là-dedans, c'est simplement "normal", tu ne vois pas le mal. Et puis après tout, c'est vrai que la plupart des mecs qui sortent ces blagues ne pensent pas à mal, le font sans mesurer l'impact de leurs propos et que dans le lot plusieurs sont probablement super sympas pris un par un... donc t'intègres le truc, ça te semble normal, habituel, et tu ne vois même pas tout ce que cela induit...
Ça m'est déjà arrivé d'en remettre certaines à leur place, quand ça va loin et que certaines meufs se permettent d'être plus sexistes que certains mecs, ou quand j'estime qu'il y a un manque de solidarité vraiment énorme... qu'elles réfléchissent un peu quoi. Mais une nana qui se marre à des blagues sexistes en milieu majoritairement masculin... je ne vois pas trop ce qu'elle peut faire d'autre si elle a besoin pour une raison ou une autre du groupe.
 
Tigresse":3kx0eav2 a dit:
En fait, j'ai jamais compris ce qui poussais certaines à accepter toutes les blagues sexistes de leur environnement sous prétexte de "s'intégrer".

Rien ne "pousse" les gens à accepter les blagues sexistes. Souvent, on ne s'en rend même pas compte. Souvent, même ceux qui les font ne s'en rendent pas compte. Tout le monde n'a pas eu une éducation féministe et égalitariste, je dirais même que la plupart des gens n'en n'ont pas et certains développent en grandissant une réflexion sur ces sujets. Mais pas tous. Moi même il y a encore, quoi, 3 ans, je racontais des blagues sur les blondes et je ne voyais pas le problème des blagues sexistes. Je ne les reconnaissais même pas comme telles, en fait. On m'a sûrement fait des blagues sexistes auxquelles j'ai rigolé.
Le problème, c'est qu'on vit dans une culture sexiste, on est baignés dedans dès notre naissance, dans ces conditions, comment se rendre compte que c'est un modèle délétère pour nous ? C'est ce qui nous paraît normal, puisqu'on n'a rien connu d'autre. Donc non, on ne va pas se rendre compte que des blagues sont sexistes et qu'en y rigolant et en les racontant à notre tour on participe à la propagation de ce sexisme.
Je ne sais plus qui demandait pourquoi les femmes étaient aussi nunuches et ne pouvaient pas râler. Elles ne sont pas "nunuches", elles n'ont juste pas consience de l'opression qu'elles subissent. C'est pour ça qu'on a besoin du féminisme, c'est pour ça qu'on a besoin que d'autres personnes nous aident à ouvrir les yeux et à trouver la force et les moyens de nous battre pour ne plus accepter ce à quoi on a été trop habituées. Si aucune femme n'était "nunuche" et était pleinement consciente des enjeux du sexisme et se battait pour avoir ce à quoi elle estime avoir droit, il n'y aurait pas de sexisme.
 
Lutine":1skajz06 a dit:
C'est pour ça qu'on a besoin du féminisme, c'est pour ça qu'on a besoin que d'autres personnes nous aident à ouvrir les yeux et à trouver la force et les moyens de nous battre pour ne plus accepter ce à quoi on a été trop habituées.
Peut-être pas toutes les personnes quand même....
Ça risque de créer des vocations d'hommes "féministes" qui expliquent aux femmes qu'on ne rigole pas aux blagues sexistes :mur:
 
Ca me fait penser à une blague :
C'est deux filles qui discutent, l'une demande à l'autre
- Eh, tu connais le Bechdel test ?
- Oui, mon copain m'en a parlé l'autre jour !

:D
 
Tigresse":2881jjf9 a dit:
En fait, j'ai pas compris, dans l'exemple d'Usagi, pourquoi c'était la seule fille à accepter de subir tout ça.

Bah pourtant je crois avoir expliqué la situation. On est que quatre filles, les deux autres ne subissent pas tous ça puisqu'elles ne fréquentent pas le groupe, elles restent juste toutes les deux. Donc elle est (était) la seule fille du groupe et n'avait personne d'autres vers qui se tourner.
Quant à moi j'ai préférée rester seule au début de l'année mais maintenant on a plein de projet en groupe à faire et je me retrouve "obligée" de m'intégrer.
En plus comme le disait Fabicha, à côté de ça ils sont super gentils. Certains m'ont proposé spontanément de me mettre en binôme ou en groupe avec eux, ils m'ont invités aux soirées, m'ont proposé de préparer un plat végétarien, etc. C'est encore plus difficile de relever les problème dans ces conditions. Il s'agit d'un groupe déjà soudé car ils étaient ensemble l'année dernière, c'est nous les nouvelles et ils font des efforts pour nous intégrer alors j'ai beau avoir beaucoup de caractère j'me vois pas trop péter un scandale...
 
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