TV lobotomie - Desmurget

Plantte

Avale du tofu
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Salut, comme il n'y a pas de topic dédié.

Connaissez-vous l'ouvrage de Desmurget?
https://www.amazon.fr/dp/2315001455

Avez-vous des réflexions sur ce livre -trouvable sur torrnt-, des choses à partager? Qu'en avez-vous pensé?



Pour ceux qui ne le connaitrait pas, voici une présentation qui résume un peu son bouquin (c'est long mais c'est intéressant):

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=NvMNf0Po1wY[/youtube]
 
Je l'ai parcouru "en diagonale"

Ce qui m'a surtout marqué, c'est l'effet de la télé même en mode passif sur les tout petit.
L'auteur montre que ces bébés se développent moins rapidement, car leur attention est captée, même partiellement, par la télé.

Pour le reste, rien de nouveau. La télé monopolise du temps au lieu de faire du sport, d'étudier, d'avoir une vie sociale... (ou de passer du temps sur vegeweb).
 
JE l'avais vue et j'ai totalement adhéré et surtout la partie sur les enfants en bas ages qui nous montre les ravages causé par la télévision .
 
Très bonne vidéo. Merci Plantte. Je vais m'empresser de la faire passer à mes amis qui ont des gnomes.
 
J'ai été vraiment très surpris de retrouver tant de problèmes liés à la consommation de tv (problèmes alimentaires, d'attentions, de tabagisme, scolaire, sociaux, d'imagination...), ce livre m'a vraiment "ouvert les yeux" sur l'impact dangereux de la tv que je sous-estimais largement.

Du coup j'ai grandement réduit ma consommation "vidéo" en général et j'essaye petit à petit de m'éloigner de mon écran pour me plonger dans la lecture ou d'autres activités. Arrêter les jeux vidéos, la télé et les films c'était plutôt facile, mais arrêter l'écran en général pour le moment je n'y arrive pas très bien.
 
J'avais déjà vu la vidéo.
Ça m'a confortée dans l'idée que je n'aurai jamais de télé chez moi, particulièrement si un jour j'élève un enfant.
 
Je n'ai pas la télé, je n'ai pas lu le bouquin, mais histoire d'apporter un autre son de cloche, je fais un copier/coller de ce que j'avais écrit sur une liste de parents au sujet de TV lobotomie il y a qq mois :

Alors, personnellement je n'ai pas lu ce bouquin, mais certaines choses de son 4e de couverture m'ont fait sursauter et j'ai été farfouiller un peu pour trouver une des études en question, celle qui permet à l'auteur (ou à l'éditeur, peu importe) d'écrire :" Lina, 15 ans, regarde des séries comme Desperate Housewives. Cela triple ses chances de connaître une grossesse précoce non désirée."

Pour ceux qui sont intéressés, l'étude complète (Does Watching Sex on Television Predict Teen Pregnancy? Findings From a National Longitudinal Survey of Youth) est en ligne ici, et il y a 3 critiques intéressantes .

Et je rejoins l'intervenante précédente, car sur cette étude en particulier, les autres co-facteurs potentiels pris en compte sont très peu nombreux, les voici :
- exposition totale à la télé
- âge (l'étude a pris en compte des jeunes de 12 à 17 ans au départ, et les a suivis sur 3 ans)
- sexe
- race / ethnie (réparties en 3 catégories : Blacks, Hispnics, White / others)
- structure familiale (2 parents / autre)
- degré d'instruction des parents
- niveau scolaire
- degré d'instruction désiré
- comportement déviant (renvoi de l'école, tricherie, effraction, vols...)
- désir d'enfant avant l'âge de 22 ans

Et c'est tout.
Comme le souligne la première critique, ils n'ont pas pris en compte un paquet d'autres facteurs, comme l'environnement familial et local concernant les grossesses précoces, les grossesses non désirées (de la mère, par ex), le degré de pauvreté, l'importance de la fratrie, etc. "That poorer, single parents with numerous children and frequent pregnancies may let their children watch somewhat more television (or, say, eat more fast food) than more affluent, two-parent households with few kids does not mean television viewing (or fast-food consumption) itself is a significant factor explaining why poorer teens get pregnant at rates many times higher than do richer ones."
Ils n'ont pas non plus cherché à savoir si les ados regardaient la télé seuls ou avec leurs parents, ou discutaient de ce qu'ils avaient vu avec eux.
Nulle mention non plus de l'environnement éducatif, violent, pas violent, à l'écoute des enfants ou non, pour reprendre la question de quelqu'un.
Bref, on sait que ces ados regardent + la télé, mais on ne sait pas pourquoi ni dans quelles conditions.
Et enfin, la 3e critique soulève le point qui m'avait interloquée au départ : les auteurs n'ont pas du tout pris en compte la possibilité que la corrélation, si corrélation il y a, soit inversée, c-à-d que c'est parce que ces ados sont + intéressés par la sexualité qu'ils regardent ce genre de contenu télévisé, et non l'inverse.


Bref, ce n'est qu'une étude parmi beaucoup d'autres sur lesquelles s'appuie "TV lobotomie", mais elle est pour le moins à prendre avec des pincettes. Grosses, les pincettes. Des corrélations, on peut en trouver partout, ce n'est pas pour cela qu'elles veulent dire qq chose.
Après, je ne sais pas ce que l'auteur en dit dans son bouquin, mais vu le 4e de couverture, les pincettes, il n'a pas eu l'air de les prendre du tout.
 
Merci, mais en fait la personne a lu le dos de la couverture. C'est ça?

Voici ce que l'on trouve dans ce livre -écrit par l'auteur donc- au sujet de cette étude:
Ainsi, par exemple, pour le problème des grossesses, Anita Chandra et ses collègues ont suivi près de 1 500 adolescentes de 12 à 17 ans pendant 3 ans (969•) Après prise en compte d'un large spectre de covariables sociodémographiques, psychologiques et personnelles (âge, sexe, structure familiale, éducation des parents, résultats scolaires, objectifs académiques de long terme, désir d'avoir des enfants, désir d'avoir des enfants avant 17, 18, 21 ou 22 ans, comportements délinquants, etc.), les résultats montrèrent que les 10 % de jeunes filles ayant vu le plus de contenus sexuels à la télévision présentaient, par rapport aux 10 % de demoiselles les moins exposées, 2 à 3 fois plus de risques d'être tombées enceintes durant la période de suivi. Formulées différemment, ces données indiquent que le petit écran avançait de quasiment 4 ans l'âge de la grossesse. En effet, la probabilité de tomber enceinte était la même (-12 %) parmi les adolescentes de 16 ans les plus téléphages et les jeunes adultes de 20 ans les moins exposées. Nous voilà vraiment loin, encore une fois, d'un effet marginal.

Il cite 1200 études dans son bouquin... il parle de 3600 études dans sa présentation, il a probablement une vue globale beaucoup plus parlante que celui qui a fondé une critique sur la couverture du livre.
 
La personne, c'est moi ;)
Et oui, j'avais lu le 4e de couverture.

Mais le passage que tu cites confirme bien ce que j'avais compris. Contrairement à ce qu'affirme l'auteur, l'étude ne prenait pas en compte un "large spectre" de covariables. Elle en prenait certaines en compte, et pas d'autres qui auraient pu expliquer au moins une partie de la corrélation.
Et surtout, si elle a bien trouvé une corrélation entre le temps passé devant des "contenus sexuels" (je mets des guillemets, parce que bon, Desperate housewives comme contenu sexuel, hein... et l'étude parle même de "high levels of sexual content") et le risque de tomber enceinte, elle n'a pas du tout prouvé le sens de la corrélation. Elle conclut que regarder un certain type de contenu télévisuel entraîne un risque accru de grossesses précoces, alors qu'elle aurait très bien pu conclure l'inverse, à savoir que les jeunes filles ayant une activité sexuelle ou un intérêt sexuel précoce sont plus intéressées par les contenus télévisés à connotation sexuelle que celles n'ayant pas d'activité ou d'intérêt sexuels au même âge.

Si tu veux c'est comme trouver une corrélation entre le revenu des gens et la fréquence à laquelle ils vont manger un certain type de nourriture. On peut dire, oui, que les 10% plus riches sont aussi ceux qui mangent le plus souvent des truffes. Ça n'autorise pas à conclure que c'est de manger des truffes qui permet de devenir riche.

Et je n'ai pas fondé ma critique sur la couverture du livre. Ça, c'était juste le point de départ.
J'ai été lire intégralement l'étude qui permet à l'auteur du bouquin d'affirmer qq chose qui me semblait très difficile à prouver, et j'en ai conclu qu'effectivement, cette étude-là n'était absolument pas fiable dans ses conclusions et que l'auteur du bouquin n'aurait sans doute pas dû la prendre en compte, et en tout cas pas la mettre en avant dans un 4e de couverture.
Je n'ai jamais prétendu avoir une vue globale sur les pb causés par la télé - que je n'ai pas, de toute façon, et que je n'ai absolument pas envie d'avoir.

Par contre mon opinion après vérification est que sur ce point précis, ce que raconte le livre, c'est très loin d'être prouvé. Et comme il se trouve que c'est le premier et seul point que j'ai vérifié, ça m'incite + à la méfiance qu'à la confiance.
 
Oui j'ai regardé la vidéo mais pas lue le livre.

Ta raison Melide 28, comme dit Claude Bourguignon "Les statistique sont des êtres fragiles et délicat qui, soumis a certaines torture sont prêt à avouer tous ce que vous voulez", il en est de même pour les études...
 
Je viens de voir ta réponse, désolé de répondre si tard. Même si tu as raison sur les limites de cette étude, il faut reconnaitre que son livre est un pamphlet et qu'il est difficile dans tous les cas de dresser une réalité mathématique générale (tu auras X % de chance de connaitre des problèmes de santé si tu fais ceci)... car évidemment ce sera toujours faux. Mais si tu en as des dizaines d'études qui vont dans ce sens et que tu as une vision précise du cerveau humain -car c'est ton domaine de travail- il est tout à fait possible d'y voir un lien de causalité qu'il peut difficilement contester.

Je trouve que tu passes à côté de ce qui est intéressant si tu te focalises là-dessus. Et la phrase que tu critiques n'est pas dans le livre.

Il est chercheur spécialisé en neuroscience. Il dit notamment que l'industrie de la pub utilise ces recherches pour arriver à "toucher" leur cible, càd entrer dans nos cerveaux pour nous "inciter" à consommer certains produits et à avoir une certaine vision du monde (Coca c'est génial, j'aime Coca, j'aime son gout, je suis prêt à payer Coca beaucoup plus qu'il ne le vaut). Et le pire c'est que ça marche très bien. Donc on peut difficilement imaginer que la pub fonctionne bien mais que des images de corps d'hommes et de femmes qui sont "beaux", "sexy", qui baisent à tour de bras, qui se tabassent joyeusement sans se faire mal, se tuent, etc n'aurait par contre aucun impact négatif sur nos sociétés accrocs à la télé.
 
Oui Plantte, on peut réfuté certaine partie de ce qu'il dit ou a écrit mais néanmoins dans l'idée il a raison,la télé et nocif et d'énorme conséquence :)
 
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