Marjo31
Broute de l'herbe
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Aujourd'hui est sortie une décision du Conseil Constitutionnel concernant la création de nouveaux gallodromes.
Pour résumer cette décision :
Le requérant posait la question au Conseil Constitutionnel de savoir si le 8ième alinéa de l'article 521-1 du Code Pénal prévoyant que la création de nouveaux gallodromes est punie de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende était conforme au bloc de constitutionnalité ( et plus particulièrement à l'article 6 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 prévoyant que la loi doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse).
Il faisait valoir dans sa demande :
1. Que l'existence d'une tradition ininterrompue d'une tradition (comme c'est le cas légalement pour la corrida par exemple) fondait l'exclusion de la responsabilité pénale de l'auteur : les combats de coq faisant partie de la tradition à la Réunion, ce fait justificatif spécial (terme pour expliquer que la personne a bien commis un délit, mais ne peut pas être tenue pour responsable pénalement) devait aussi s'appliquer pour les nouveaux gallodromes.
2. Que du coup, si l'on excluait la responsabilité pénale dans les corridas, les courses de cheveux etc., l'égalité devant la loi devait alors s'appliquer aussi pour la création de gallodromes, et ne pouvait donc être puni par l'article 521-1 du Code pénal.
Le Conseil Constitutionnel a retenu :
1. Que la loi du 8 juillet 1964 (introduisant l'alinéa 8) avait été adoptée dans le but précis d'interdire les pratiques de combats de coq et notamment la création de nouveaux gallodromes.
2. Que la tradition des corridas ou des courses de chevaux ne pouvait donc pas se comparer à celle des combats de coq.
3. Que la loi pouvait donc être différente entre ces deux pratiques.
Et donc a décidé que l'alinéa 8 de l'article 521-1 du Code Pénal était conforme au principe d'égalité devant la loi (à la Constitution).
Que penser de cette décision ?
1. Qu'il reste rassurant de voir que cet alinéa n'a pas été abrogé... (ce qui veut dire que la personne auteur du délit de création de nouveaux gallodromes devrait être condamnée)
2. Que malgré tout, le Conseil Constitutionnel confirme à demi-mot la tradition des corridas (dans la décision, ils mettent "courses de taureau", mais je suppose que cela peut concerner la corrida). On est donc loin de l'interdiction nationale des corridas (pour l'instant, seuls quelques décret préfectoraux l'interdisent)
3. Que l'article 521-1 du Code Pénal pourrait concerner TOUS les animaux servant à l'industrie alimentaire (vache, veau, cochon, brebis, etc.) puisqu'ils sont tous tenus en captivité et maltraité : "Le fait, publiquement ou non, d'exercer des sévices graves, ou de nature sexuelle, ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité, est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende." Mais je suppose que le terme "captivité" s'adresse à des animaux sauvages et non à des animaux pour l'industrie... On est donc loin d'une réelle avancée en matière de défense des droits des animaux.
Voilà, je voulais partager cela avec vous
Pour résumer cette décision :
Le requérant posait la question au Conseil Constitutionnel de savoir si le 8ième alinéa de l'article 521-1 du Code Pénal prévoyant que la création de nouveaux gallodromes est punie de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende était conforme au bloc de constitutionnalité ( et plus particulièrement à l'article 6 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 prévoyant que la loi doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse).
Il faisait valoir dans sa demande :
1. Que l'existence d'une tradition ininterrompue d'une tradition (comme c'est le cas légalement pour la corrida par exemple) fondait l'exclusion de la responsabilité pénale de l'auteur : les combats de coq faisant partie de la tradition à la Réunion, ce fait justificatif spécial (terme pour expliquer que la personne a bien commis un délit, mais ne peut pas être tenue pour responsable pénalement) devait aussi s'appliquer pour les nouveaux gallodromes.
2. Que du coup, si l'on excluait la responsabilité pénale dans les corridas, les courses de cheveux etc., l'égalité devant la loi devait alors s'appliquer aussi pour la création de gallodromes, et ne pouvait donc être puni par l'article 521-1 du Code pénal.
Le Conseil Constitutionnel a retenu :
1. Que la loi du 8 juillet 1964 (introduisant l'alinéa 8) avait été adoptée dans le but précis d'interdire les pratiques de combats de coq et notamment la création de nouveaux gallodromes.
2. Que la tradition des corridas ou des courses de chevaux ne pouvait donc pas se comparer à celle des combats de coq.
3. Que la loi pouvait donc être différente entre ces deux pratiques.
Et donc a décidé que l'alinéa 8 de l'article 521-1 du Code Pénal était conforme au principe d'égalité devant la loi (à la Constitution).
Que penser de cette décision ?
1. Qu'il reste rassurant de voir que cet alinéa n'a pas été abrogé... (ce qui veut dire que la personne auteur du délit de création de nouveaux gallodromes devrait être condamnée)
2. Que malgré tout, le Conseil Constitutionnel confirme à demi-mot la tradition des corridas (dans la décision, ils mettent "courses de taureau", mais je suppose que cela peut concerner la corrida). On est donc loin de l'interdiction nationale des corridas (pour l'instant, seuls quelques décret préfectoraux l'interdisent)
3. Que l'article 521-1 du Code Pénal pourrait concerner TOUS les animaux servant à l'industrie alimentaire (vache, veau, cochon, brebis, etc.) puisqu'ils sont tous tenus en captivité et maltraité : "Le fait, publiquement ou non, d'exercer des sévices graves, ou de nature sexuelle, ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité, est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende." Mais je suppose que le terme "captivité" s'adresse à des animaux sauvages et non à des animaux pour l'industrie... On est donc loin d'une réelle avancée en matière de défense des droits des animaux.
Voilà, je voulais partager cela avec vous