Vous militez comment ?...

Il y a encore pas si longtemps je culpabilisais à mort de ne pas plus faire "physiquement" que ça, mais plus le temps passe, plus je m'instruit et plus j'étend mes domaines d'études et de jonctions militantes et plus je suis convaincu qu'il n'y a pas de façon plus "efficace" qu'une autre en matière de d'activisme, juste des voies propres à chacuns et qui chacune forment un tout qui permet d'occuper l'espace médiatique et public et participent à toucher tous types de personnes et toutes les sensibilités.

A l'exclusion de l'activisme "violent", ça je ne peux ni adhérer ni encourager, c'est à l'opposé de ma vision du message à faire passer concernant un sujet déjà fort sensible et des représentations de nos mouvements qui ont déjà souvent bien mauvaise presse.
 
Idem, "peu importe les actions militantes pourvu qu'elles soient nombreuses", "There is no such thing as bad publicity" (il n'y a pas de mauvaise publicité) ou encore "tout est bon" sont des adages auxquels j'adhère dans le militantisme.
Donc le seul risque d'erreur dans le militantisme c'est hésiter puis ne rien faire par crainte.
 
Je n'adhère pas au message qui veut qu'il n'existe pas de mauvaise publicité. Ceci ne vaut que pour la télé vendant des programmes douteux pour lesquels autant les fans que les contradicteurs qui les regardent quand même sont des consommateurs.

L'impopularité, si elle est moins pire que le déni d'existence, reste quelque-chose à éviter autant que faire ce peut quand il s'agit pour la plupart d'entre nous de passer le plus claire de notre temps de militantisme à justement "nettoyer" les à prioris biaisés et mensongers des néophytes et des sceptiques.
Ou d'expliquer encore et encore que non, un végétarien ne mange pas de poisson, qu'une carotte ne crie pas, ou qu'on ne prône pas les ogm américains...
 
En étant végane, j'ai l'impression qu'on sera toujours considéré-e-s comme extrémistes donc je sais pas si c'est considéré comme de la mauvaise pub.

Passer pour un-e hippie casse-gonade, ça arrive toujours quand on est végane, est-ce que du coup faut arrêter d'être si "extrémiste"?
 
Il y a tout un nuancier d'attaque dont le mouvement végane est la cible. "extrémiste" à la limite je ne trouve même pas ça comme foncièrement mauvais, c'est un constat conscient ou pas de la part des personnes qui disent ça qu'elles sont, elles, dans une modération toute conventionnelle et conformiste.

En revanche, "terroriste", "tueurs d'enfants" ou encore "malades, carencés et hystériques" c'est déjà plus dommageable, ça a entre autre participé à faire passer comme une lettre à la poste la loi qui rend les établissement de restauration publics responsables en cas d'absence de viande ou de poisson dans l'assiette des gamins à l'école.

Et je n'ai pas l'impression qu'on sera toujours taxés d'extrémistes illuminés sectaires fous, je vois une lente mais solide évolution des débats et de la présence de la question animale dans les médias, ainsi qu'un glissement subtil mais ferme global de l'éthique analysée en faveur d'une remise en question de la situation actuelle.

Quand je suis passé végane, il n'y avait rien de tous ces livres aujourd'hui disponiblrs en france ainsi que les docus et émissions parlant de ça. Earthlings n'existait même pas encore. La libération animale n'était pas traduit. etc.

Certes ça ne bouge pas d'une façon perceptible, et assurément pas satisfaisante, d'un jour à l'autre, mais comme je suis partis dès le début du principe que je ne verrais aucun "changement" de mon vivant, je suis déjà en mesure de dire que je me trompais. J'attends juste de voir si ça ne va pas retomber dans l'oubli, le déni, l'invisibilisation, avec le temps.
 
V3nom":12gjl47g a dit:
En revanche, "terroriste", "tueurs d'enfants" ou encore "malades, carencés et hystériques" c'est déjà plus dommageable, ça a entre autre participé à faire passer comme une lettre à la poste la loi qui rend les établissement de restauration publics responsables en cas d'absence de viande ou de poisson dans l'assiette des gamins à l'école.

Oui, enfin maintenant, on n'est plus malades et carencés, on est juste orthorexiques... Voire orthorexiques parce qu'on est en bonne santé mais malade et carencés quand même parce que "non, mais ça finit toujours par arriver, les carences"... Pas besoin de faire quoi que ce soit pour entretenir le cliché.
 
Je sais bien, les médias tournent en circuit fermé pour savamment entretenir les ragots volontaires qui permettent de bien protéger les intérêts des amis des patrons de ces mêmes médias... (Lagardère, Dassault, Bouygues et compagnie... surement autant acoquinés à des structures faussement "bien commun" comme la CDC et la SAFER que la FNSEA)

Après, quand je parle de militantisme et d'activisme "non violent", c'est à la fois un souhait profond et convaincu, et en même temps un voeux pieux, car, et ça me fait mal de l'admettre hein, mais quand je regarde les archives des mouvements sociaux, actuels ou passés, même récents, à chaque fois qu'il a s'agit de protéger des salariés, des démunis ou des protections sociales, les agents de l'ordre en place ont systématiquement montré non seulement une résistance féroce, mais même un déploiement de force visant à faire taire coute que coute les victimes, les plaignants, et leurs sympatisants.

Et c'est partout, tout le temps, des licenciements de Mitral aux expropriations forcées de Notre-Dame-des-Landes et des coups de poings et de pieds aux arènes de Rodilhan ou Rion des Landes aux bureaux de planning familial du pays fermés les uns après les autres...

J'aimerais que le discours, la convition et la cohésion suffisent à déliter la clientelle de nos antagonistes... Mais ils ont tellement à perdre à leurs yeux, et ont des moyens tels, que parfois le pire vient me hanter et me fait frémir...
 
Vous m'avez convaincu si j'ose dire :calin: , de m'écouter , et de faire mes petites actions , en plus de m'instruire ...
Ok elles ne changeront pas le monde , mais si elles peuvent sensibiliser quelques personnes , j'serais déja contente . Et puis ça apaisera mon envie de m'exprimer sur le sujet alors que pratiquement personnes n'écoute autour de moi . Lol
J'ai commencée cet aprem a confectionner des sacs de courses en tissus avec des sloggans et des dessins ... J'en ai 4 qu'il me faut décorer . Un décor différent sur chaque face , j'ai donc 8 places !! Comme ça au moins en faisant les courses le message passera , un coup sur l'écologie , un coup sur le végétarisme etc ... Comment se taire sans garder pour soit ce que l'on a a dire !!! lol :YE:
Et c'est que le début ! Pour cet été j'envisage fortement les t-shirts!!! :YE:
 
Le t-shirt c'est un bon moyen d'expression ouai, sauf que, perso, je l'envisage surtout comme une bousculade rétorique, une invitation à venir nous demander (ou a aller chercher chez soi une fois rentré) "mais de quoi s'agit-il", plutôt qu'une maxime péremptoire refusant toute idée d'échange, de débat.

Je préfère par exemple ceci :

chou.jpg


à ça :

48197.jpg
 
Beaucoup de t-shirts militants pour ma part, ça provoque rarement de discussion, j'ai l'impression surtout que ça fait qu'on me considère comme unx paria (déjà l'habitude) mais j'ai besoin d'afficher mon refus de pas mal de normes.

De plus, j'ai déjà deux T shirts "Meat is murder" (sans parler de tous les autres patchs et badges en rapport avec la cause animale), faut que je commence à innover un peu plus.
 
Alors le truc effectivement c'est que perso , millité en passant juste pour une chieuse où une paria c'est pas ma vision du millitantisme effectivement ...

C'est d'ailleurs en partie pour cela que j'apprécie de faire moi même mes sacs , où t-shirt ect... C'est parce que je peux inventer mes propres sloggans , qui ont toujours pour but , de permettre aux gens de se poser des questions , voir même si j'croise des gens open et sociable , de discuter autour du sloggan .

Je tiens a ne pas être agressive ect ... Juste donner une info et/où poser une question a celui qui vois mon message , afin de lui donner une chance de réfléchir où de venir discuter . ;)
 
J'ai pas l'objectif d'être chieureuse ou paria, mais vu ue la plupart de mes "causes" sont pas très populaires, j'ai l'impression qu'on me considère comme quelqu'un de trop bizarre pour parler avec. Mais quand ça parle, c'est cool, mais faut que la personne soit prête à remettre en question son petit monde.
 
monsidlateci":1kwsyz04 a dit:
mais faut que la personne soit prête à remettre en question son petit monde.

Ce qui implique quantité de choses, dont une partie dépend du vécu et de la situation de chacun.
 
Je sais, mais je suis parfois un peu blaséx et pas la patience d'expliquer toutes les raisons de ne pas manger de viande et d'entendre "ouais mais quand même, c'est trop bon la viande".

Je préfère que mon interlocuteurice soit prêt-e à débattre plus que justifier ce qu'ull fait avec l'argument de la normalité et de la tradition.
 
Parfois il est possible de répondre un truc du genre "Je suis vég* pour tout un tas de raisons politiques, économiques, écologiques, sociales, éthiques, philosophiques et morales mais je n'ai pas la force de tout expliquer maintenant "
(et tu peux rajouter, si la personne a entamé la conv en mode mépris "surtout si tu ne souhaites pas écouter mon avis")

:p
 
J'ai l'impression que souvent, les personnes ne vont pas plus loin que l'expression de leur envie de viande, j'ai même pas besoin de parler d'antispécisme pour comprendre que ça ne servira à rien d'en parler.

Peut-être que ça prépare quand même ces personnes à accepter l'idée de débattre du végétarisme plus tard, mais je sais qu'à ce moment, la personne est sur la défensive.
Faut trouver un moyen de pouvoir commencer à débattre sans que la personne se bloque.
 
Boh je ne suis pas certain que ce soit à faire. Quand je suis dans un environnement (genre resto) où le débat pourrait se présenter, je me contente de ne pas cacher mon choix, d'en papoter avec le serveur/le cuisto, et j'observe furtivement els gens autour.

Tu le vois quand quelqu'un t'a remarqué et semble s'interroger voire s'intéresser à ce que tu fais ou dis. Tu peux tenter une approche amicale à base de "vous avez gouté ce plat vous aussi ?" sans même parler de végétarisme. Tu peux ouvrir facilement une discussion entre tablées de resto si les gens sont détendus et ouverts, en parlant de bouffe, et tu peux (l'air de rien) ne parler que des trucs que tu manges toi, et s'il commence à y avoir des écarts (genre plats ou ingrédients carnés), tu parle de recettes sans... ce sont les autres d'eux-même qui aborderont la question du veg*isme, et comme ça viendra d'eux, ça sera toujours détendu, même s'ils sont pas pro végétarisme. :)

A l'opposé, tu le vois aussi quand il s'agit surtout de ta présence qui semble déranger... Là ce n'est même pas la peine d'essayer d'engager la conversation, la personne sera fermée à tout ce qui sortira de ta bouche, surtout si elle vient te parler d'elle même, généralement pour se plaindre de tout un mouvement fantasmé et personnifié en toi. (tiens ça me rappelle Nicollas ça ^^)
 
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