Comme le dit Bagheera, je pense que toute notre instruction repose sur cet axiome :
L'homme est un prédateur. La loi de la nature autorise à tuer pour manger.
C'est tout simple mais très dur à réfuter tellement ça paraît logique. Principe du sophisme, évident mais qui contient ses propres paradoxes. C'est très révélateur des angoisses humaines, après l'histoire et la culture se greffent dessus, mais ça revient au même : on tue.
=> Soit l'homme n'est pas un prédateur, et il doit tuer pour ne pas être mangé.
=> Soit l'homme est un prédateur (ou devient prédateur), et il doit tuer pour manger (c'est plus cool de courir après sa nourriture que d'être poursuivi).
Pour ne pas risquer de redescendre de l'échelle alimentaire, l'homme fait en sorte de se montrer "le plus grand des grands prédateurs". Par peur. L'homme indépendant de toute volonté supérieure, grrrrr !
Pour ne pas avoir à culpabiliser de ses faits, l'homme dit que la nature l'autorise à manger. Par peur. Tiens donc, une autorité supérieure qui dicte à l'homme ses faits et gestes...
Je gamberge tout seul, ça va passer, je clôturerais en disant que l'homme n'est pas un prédateur. L'homme fonctionne encore avec son estomac comme un animal préhistorique primaire, mais il possède un cerveau et des outils qui, contrairement au reste de la nature, l'autorisent à choisir ce qu'il est et ce qu'il fait.
L'homme n'est rien, l'homme est tout. On ne mérite pas nos capacités dont on se vante tant si on ne les utilise pas.
Ca me rappelle le paradoxe de l'homme dans le temps : le bébé n'est rien mais peut encore tout, le vieillard est tout mais ne peut plus rien.