Une question qui me trotte dans la tête

PancakeInvaders

Jeune bulbe
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31/5/16
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Salut, je suis végétarien depuis 9 mois, tout se passe très bien au niveau de mon alimentation, j'ai pas vraiment d'envies de viande. Mais j'ai une question par rapport à quelque chose qui trotte dans ma tête depuis quelques jours, et à laquelle je n'ai pas de bonne réponse.

La raison pour laquelle j'ai arrêté la viande est parce que pour avoir de la viande il faut tuer un animal. On a pas besoin de viande pour vivre, et tuer un animal implique des souffrances pour lui, ou du moins un manque à gagner en bonheur sur le reste de la vie qu'il aurait eu si on l'avait pas tué. Donc d'un point de vue conséquentialiste utilitariste, je catégorise donc tuer un animal sans bonne raison de le faire comme mal. Et donc je catégorise manger de la viande comme mal (dans la plupart des cas).

Mais manger/acheter de la viande est aussi ce qui cause la mise au monde d'un animal. Vu que l'offre s'adapte à la demande, "faire naitre un animal" et "tuer un animal" vont ensemble.

Si l'animal est maltraité constamment, puis tué, je pense qu'on peut dire que le total du bonheur de sa vie est négatif, manger de la viande industrielle ou de la viande dont tu ne connais pas l'origine est donc mal. Mais si l'animal est bien traité tout le long de sa vie puis tué avec une méthode la moins douloureuse possible, peut-on vraiment dire que le total du bonheur de sa vie est négatif, et qu'il aurait mieux fallu pour lui ne pas le tuer ET ne pas le faire naître ? Je n'en suis pas sûr.

Concrètement vaut-il mieux vivre puis mourir, que ne pas vivre du tout ?

Qu'en pensez vous ?

raisonnements logiques et rationnel svp.
 
Sans l’élevage, ces animaux n’existeraient même pas.

En effet, nous ne serions donc pas envahis d'animaux si le monde devenait végétarien. La zootechnie au service des productions animales a sélectionné génétiquement un nombre toujours plus restreint d'espèces pour créer des individus productifs et calibrés pour répondre aux fantaisies de la consommation humaine. L'industrie agroalimentaire produit donc artificiellement des milliards d'individus (qui n'en sont pas moins des êtres conscients et sensibles) afin d'en tirer un maximum de profits et d'assouvir la demande du consommateur.

Mettre au monde un être vivant sensible ne donne en aucun cas droit de vie ou de mort sur lui, ni n'autorise à l'objetiser et à lui infliger des traitements indignes. De la même manière, si un enfant n'existerait de fait pas sans ses parents, ceux-ci ne détiennent pas sur lui le droit de vie ou de mort ni celui de l'asservir. Bien au contraire, on considère à juste titre qu'une grande responsabilité est engagée par la mise au monde d'un être vivant sensible et conscient.

Je ne consomme que la viande d'animaux traités humainement.

Au delà de la pétition de principe, très peu de consommateurs ont véritablement connaissance des pratiques d'élevage, de transport et d'abattage des animaux dont ils consomment la chair. Il est économiquement impossible d'élever des milliards d'animaux dans des conditions acceptables. Il est illusoire de penser qu'aucun abus ne sera commis sur des êtres dont le statut est celui d'objet, la fonction de produire et le destin de mourir dès lors que le rentabilité l'exigera.

La communication autour de la viande « heureuse » s'adresse en réalité au consommateur. Il s'agit de rendre moralement plus acceptable, sous le vernis de la « bien-traitance », un choix de consommation éthiquement problématique car consistant en une violence évitable.

Les animaux élevés de la plus « humaine » des manières restent traités et tués dans des circonstances qui constitueraient de la torture si des humains en étaient les victimes. Les partisans des droits des animaux considèrent qu'au delà des abus liés à la condition d'esclave, c'est l'esclavage et le statut d'esclave qui sont à remettre en cause. Tant que les animaux non humains seront considérés comme des biens meubles et des produits économiques, il y aura exploitation et nécessairement abus.

Malgré les vœux pieux, les normes du bien-être animal ont en fait chuté de manière spectaculaire au cours des dernières décennies. Nous exploitons aujourd'hui plus d’animaux non humains et d'une manière plus terrible et implacable qu’à aucun moment de notre histoire.

http://vegfaq.org/
 
Ne jamais naître ne peut faire de mal à personne. On existe pas donc on ne souffre pas et on ne peut pas non plus déplorer de ne pas exister.
Je pense qu'il est cruel de créer une vie sensible dans l'unique but d'y mettre un terme prématurément. Peu importe comment on a traité cet être de son vivant.

D'ailleurs, comment répondrais-tu à la question pour un humain ? Tu as déjà vu le film The Island ? C'est surtout un film d'action mais ça peut être vu comme une métaphore pour la situation des animaux d'élevage.
Attention : je spoil toute l'histoire du film :
Des êtres humains y sont exploités pour leurs organes ou pour servir de mère porteuse. Il s'agit en fait de clones de personnes riches qu'on a fait grandir à vitesse grand V et qui leur servent d'assurance vie. Besoin d'un organe ? Hop, on bute le clone et on le lui prend. Pour le public et les autorités ces personnes sont censées être inconsciente mais, apparemment, avoir vraiment vécu aurait un impacte sur la qualité du produit. Du coup on leur implante de faux souvenirs et on leur raconte qu'iels sont les dernier-e-s survivant-e-s de l'apocalypse, qu'il est impossible de survivre hors des locaux ou iels sont enfermé-e-s et qu'il reste une seule île vivable sur Terre mais qu'elle ne peut accueillir qu'un nombre limité de personne. Du coup une loterie a lieu tous les jours pour déterminer qui ira vivre sur l'île. En réalité il n'y a pas d'île. Les personnes choisies sont celles qui doivent être tuées.

Au final ces personnes ont des conditions de vie largement enviables à celles des animaux d'élevage. Leur lieu de vie est confortable, iels ne se marchent pas les un-e-s sur les autres et ont même un espoir d'un monde meilleur qui les fait avancer. C'est mieux que d'être transportés sur des kilomètres et d'aller à sa mort la peur au ventre.

Alors, vaut-il mieux qu'iels soient né-e-s dans ces conditions ou pas du tout ?
 
Oh bien vu Watermelon !

J'avais jamais exploité le scénario de ce film dans ce genre de débat. Très bon film d'ailleurs, je l'avais vu au ciné à l'époque :)
 
Créer la vie dans le but de la massacrer n'a aucun sens.
Il vaut mieux ne pas naître que de vivre l'enfer.
 
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