Végéta*isme et seconde main

Pudeurbleue

Jeune bulbe
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Paris, France
Bonjour,

je viens faire appel à la communauté végé car j'ai besoin de réfléchir encore à certains sujets.
Mes questions tournent autour de l'idée de seconde main dans le quotidien des végéta*iens/vegans.

Au sujet de l'alimentation :

Cautionnez-vous l'idée de "freeganisme"* dans la mesure où ce mode de vie consiste à manger ce qui est/allait être jeté (gratuitement - par des supermarchés, boulangeries, restaurants...) et donc même des produits issus de l'exploitation animale/des grands groupes etc ?
Est-ce d'après vous contradictoire ou cela va t'il dans le sens de la philosophie végé?
Autrement dit, manger un produit animal gratuitement lorsque votre alimentation est végéta*ienne vous poserait-il problème si c'est pour éviter que celui-ci soit jeté?
Pourquoi?
Pensez-vous que tous les points de vue à ce sujet se valent ou qu'il y a une façon plus raisonnable qu'une autre d'aborder le freeganisme?
*free+vegan = freegan : manger gratos & refuser l'exploitation animale, la surconsommation voire le fait que la nourriture soit payante
(rien à voir avec le fait de manger un tajine de mouton chez mamie bien sûr)

Personnellement je vis vegan et la viande ne me manque pas, mais je fais régulièrement des "courses freegan" et il m'est arrivé une fois de manger du poulet qui allait être jeté (invendu de supermarché), ça m'a fait plaisir dans la mesure où c'était occasionnel, mais comme globalement les produits animaux me dégoûtent de plus en plus (+ je suis en meilleure santé sans) je pense que s'il m'arrive à nouveau d'en récupérer à nouveau je n'en mangerais pas forcément, je préférerais certainement les donner. Même un gâteau. Et pourtant dieu sait si j'aime les gâteaux par exemple. Amen.

Au sujet des objets du quotidien :

Ceintures, chaussures, manteaux en cuir, chemises en soie.. c'est le genre de fringues que je possédais avant ma transition, et elles avaient gagné ma garde-robe après avoir connu une première vie, sauf pour les chaussures et ceintures qu'on m'a toutes offertes - j'achète rarement des choses neuves.

Une copine vegan était aussi dans ce cas et elle a tout de même décidé de se débarrasser de ses affaires issues de l'exploitation animale pour une raison qui ne m'avait pas traversé l'esprit: "tu es ce que tu portes".

Au-delà du dégoût que peut procurer le fait de porter ces vêtements, cela renvoie une image. Si quelqu'un trouve que ta chemise en soie est jolie cela va influencer cette personne, etc. J'ai trouvé cet argument très juste. Pourtant, il y a bien des matières synthétiques qui ressemblent aux matières animales, donc finalement les personnes qui posent un regard sur nous ne font pas forcément la différence..

Il y a aussi la question de la marque; par exemple je porte mes vieilles doc martens en cuir au quotidien. Mais aujourd'hui doc martens fait aussi des chaussures en cuir végétal. Est-ce que je fais la publicité d'une marque qui fait du cuir végétal OU d'une marque qui, malgré son progrès, utilise tout de même le cuir= je fais la promotion d'une forme d'exploitation animale de toute manière?

Et même à l'échelle individuelle : n'est-ce pas dérangeant de porter par exemple un pantalon Kenzo sachant que la marque utilise laine, soie, cuir.. etc? Est-ce + dérangeant s'il est neuf parce qu'on permet à la marque de vivre?

Ces questions ne sont-elles pas vaines si une personne s'habille en seconde main et choisit de porter ou non certaines matières en fonction de ce qui la dégoûte personnellement?
Si vous avez supprimé petit à petit ces objets (jusqu'à ce qu'ils soient usés, etc) et que vous en êtes venus à bout, vous sentez-vous plus serein désormais?
Mêmes questions pour les cosmétiques, maquillage, pinceaux/brosses en poils etc...

J'espère m'être assez bien exprimée, j'aimerais beaucoup que vous me répondiez en évoquant aussi votre propre parcours! Dites-moi si ces questions vous travaillent, si vous les avez résolues de votre côté, si vous avez un avis tranché ou non.
Enfin, n'hésitez pas à m'envoyer des articles à ce sujet.

Merci de votre attention,
pb
 
Tu te poses beaucoup de questions et c'est surtout à toi de trouver les réponses. Chaque personne est différente et leur vision du veganisme n'est pas la même.

Je précise que je ne suis pas vegan mais fais malgré tout attention.

Pour les vêtements : je fais gaffe à ne pas acheter des produits contenant soie, laine, cuir... Par contre, dans ma penderie, il m'en reste encore et je trouve ridicule de les balancer (maintenant le mal est fait...).
Je n'achète pas de vêtements dans des boutiques certifiées "vegan" car hors de prix et je n'aime pas acheter des vêtements sur le net. Alors oui, peut-être que dans des chaussures en textile, une colle à base de poisson est utilisée mais pour le savoir...

Pour l'alimentation : je ferais quand même gaffe pour la viande freegan (rupture de la chaine du froid...).

Je ne fais pas spécialement aux marques et à l'endroit d'achat de mes produits tant que ces derniers correspondent à ce que je recherche.
Pourquoi boycotter une steak de soja Herta ? Alors oui Herta vend surtout de la charcuterie. Mais c'est bien qu'une marque aussi reconnue par le grand public propose une gamme vegan. Ca démocratise le végétalisme.
 
Oui tout à fait, c'est à moi de trouver les réponses; mais ça m'intéresse de recevoir les différents points de vue/différentes façons de vivre. Merci d'avoir partagé la tienne!

Pour ce qui est des produits/marques à boycotter ou non, ça me parait effectivement important de faire augmenter la demande des produits sans cruauté, mais en dehors de ce qui est nourriture la question de l'image reste problématique à mes yeux. Même si je ne vois pas d'autre issue que de porter les vêtements/le maquillage jusqu'à ce qu'ils soient usés, quelque part j'en fais la pub (dans certains cas)..
 
Pudeurbleue":z481ewrz a dit:
Autrement dit, manger un produit animal gratuitement lorsque votre alimentation est végéta*ienne vous poserait-il problème si c'est pour éviter que celui-ci soit jeté?
Ca me pose problème pour deux raisons : >> je reprendrais l'habitude de consommer des produits animaux et cela serait donc plus difficile pour moi de rester fidèle à ce que je crois quand je fais les courses. >> je rends plus compliqué pour mon entourage la compréhension de mes principes (et c'est déjà pas gagné pour qu'ils comprennent.
Il m'est déjà arrivé de récupérer du surimi qui allait finir à la poubelle pour mes chats. Je pourrais sans doute aussi imaginer en récupérer pour une personne omnivore qui a peu de moyens.

Une fois, un voisin m'a filé du haché (qu'il avait reçu de son boulot, sauf qu'il mange halal et que le haché ne l'était pas). Je n'ai pas été capable de lui dire que je n'étais pas intéressée et il a fini à la poubelle quand même. :gné: Aujourd'hui, je pense que je le mettrais à manger pour les chats des rues.

Longtemps j'ai fonctionné avec la logique "mieux vaut le manger que le jeter". Jusqu'au jour où je me suis rendue compte que cela revenait à prendre mon corps pour une poubelle. Je pense donc aujourd'hui que c'est mieux que certaines choses se retrouvent à la poubelle plutôt qu'à l'intérieur de moi.

Côté vêtements et chaussures, j'ai donné une nouvelle vie à tout ce qui était en cuir et qui pouvait facilement trouver une nouvelle vie (sacs, ceintures). J'ai gardé mes chaussures car c'est le genre de choses que je trouve personnelle. Je les use jusqu'au bout et les remplace au fur et à mesure par du végétal.
Pour les pulls, j'ai fait un tri : ceux en très bon état, je les ai généralement donnés pour qu'ils aient une seconde (troisième en réalité) vie. Les autres, je les garde et les use jusqu'au bout.
Quand je trouve des vêtements en rue (à Bruxelles, quand on circule bcp, c'est courant), je récupère y compris s'il y a de la laine (je n'ai pas encore trouvé d'alternative 100% végétale pour les pulls et les manteaux qui soit à portée de ma bourse). Ca m'a évité d'acheter un manteau (de seconde main) dans lequel il y aurait sans doute eu de la laine (la polaire, quand on roule à vélo, ça fait étuve)
 
Bonsoir,

Je trouve que tu te poses beaucoup de questions et c'est certainement une bonne démarche pour toi, c'est intéressant de voir à quel point nous avons chacun nos motivations concernant l'alimentation.
En ce qui me concerne, au moment d'acheter la nourriture , je ne me pose pas toutes ces questions. Je regarde le produit, au besoin je le sens ....et si ca contient de la chair animale, c'est plus fort que moi , ça ne m'attire pas du tout du tout. Quelle que soit la provenance . J'ai développé une certaine aversion physique pour tout ce qui est cadavre , alors pour moi les questions ne se posent pas .
Pour ce qui est de l'habillement , c'est très facile de trouver des chaussures et des vêtements sans cuir ( pour ce qui est de la colle ....là, j'avoue ....je n'y avais pas pensé ). En tout cas, je n'achète pas dans les boutiques spécialisées "Vegan" car c'est hors de prix . Disons que pour moi, la' réflexion philosophique et éthique a dû se faire "à l'insu de mon plein gré " parce que depuis 1 an que je suis végétarienne , je réfléchis beaucoup moins . Un peu comme si mon " passage à l'acte " végétarien était une suite logique à la réflexion .Ca me paraît tellement plus simple maintenant , de faire confiance à mon instinct.
Bonne continuation :salut: :pouces:
 
J'ai du mal avec les arguments du type « le mal est fait » car c'est un peu la porte ouverte à ... plein de choses.

Certes, chacun ses limites et questionnements (j'ai moi même terminé de consommer les conserves et surgelés non-végétariens jusqu'à épuisement lors de mon passage au végéta*isme). Certes, en consommant un poulet qui va être « de toutes façons » jeté, tu ne soutiens pas directement cette industrie de mort.

Mais néanmoins, consommer un animal mort, même en transit vers la poubelle, c'est cautionner un système cruel et considérer qu'il est éthique de consommer de la chair d'animaux morts du moment qu'on ne soit pas commanditaire direct. Bref, c'est considérer que comme on n'a soutenu économiquement ce système (ce qui reste à voir) on n'a pas sa part de responsabilité.

Sur le reste, personnellement je suis de toutes façons contre le système des marques et ne comprends pas trop l'intérêt de se transformer en panneau publicitaire pour des marques de vêtements.
 
Mais néanmoins, consommer un animal mort, même en transit vers la poubelle, c'est cautionner un système cruel et considérer qu'il est éthique de consommer de la chair d'animaux morts du moment qu'on ne soit pas commanditaire direct. Bref, c'est considérer que comme on n'a soutenu économiquement ce système (ce qui reste à voir) on n'a pas sa part de responsabilité.

Je trouve cette affirmation un peu bancale, peut être que c'est le ressenti que tu aurais personnellement en consommant un poulet trouvé dans une poubelle, mais ça reste une ressenti qui peut être variable selon les individus.

Le lien entre avaler un bout d'animal et cautionner l'abattage d'animaux est vraiment pas évidents dans une logique freegan à mon sens.
Par exemple, est-ce que tu dirais qu'il est non écolo de récupérer des aliments freegan plein d'huile de palme et non bio pour les consommer ? Est-ce que ce serait cautionner la destruction de la planète de récupérer des aliments non bio et non locaux dans une poubelle ?
C'est absurde comme raisonnement, la lutte contre le gaspillage et la récupération parce qu'on a pas une thune, ça n'a rien d'encourageant économiquement pour détruire/ tuer quoi que ce soit: c'est simplement vivre des déchêts consommables d'un système qui jette une grande partie de ce qu'il produit.
 
Excalibur":2egntrsk a dit:
C'est absurde comme raisonnement, la lutte contre le gaspillage et la récupération parce qu'on a pas une thune, ça n'a rien d'encourageant économiquement pour détruire/ tuer quoi que ce soit: c'est simplement vivre des déchêts consommables d'un système qui jette une grande partie de ce qu'il produit.

Rien ne t'empêche de récupérer des carottes à la poubelle. :)

La manière de pratiquer l'alimentation freegan reste malgré tout affaire de choix, je refuse d'avaler l'histoire de vegans « forcés » de manger du poulet parce qu'il n'y a que ça à la poubelle. Libre à chacun de placer ses priorités comme il l'entend, antigaspi contre végétarisme. Mais je le répète, manger de la chair d'animal ça reste une manière de dire qu'il est éthique de tuer des animaux pour les consommer. C'est un peu se voiler la face au prétexte qu'on n'a pas rémunéré la filière.

Tu as évidemment des problématiques comparables avec l'huile de palme (ou même la bagnole, les couches jetables, le travail des enfants en Chine, etc.), mais encore une fois chacun place ses priorités et son énergie comme il l'entend: moi ça me désole mais je n'ai pas encore eu la force de bannir totalement l'huile de palme de mon alimentation, par contre j'ai des amis omnis qui n'y toucheraient pour rien au monde.
 
Je n'ai jamais dis que c'était une obligation de récupérer les produits animaux jetés, mais que je ne voyais pas l'intérêt logique de les écarter vu leur mode de récupération.
C'est un peu comme récupérer un chat mort sur le bord de la route pour le manger, ça parait dégoutant mais d'un point de vue éthique j'y trouve rien à redire personnellement (idem au cannibalisme non guerrier, pas glob culturellement -et légalement-, mais d'un point de vue éthique j'y vois rien à redire: personne n'a subis de préjudice dans le but d'être mangé).

La symbolique c'est pas universel: pour toi avaler un poulet jeté c'est considérer que tuer est éthique (par quel enjambée mental tu en arrives là, je ne sais pas, c'est subjectif donc généraliser ce fonctionnement me parait problématique ), pour moi non.

L'objectif vegan à mon sens, ce n'est pas d'avoir un estomac pure de toute nourriture animale, mais de refuser de participer à la continuation de l'exploitation animale (voire, pour les warriors, de lutter contre).

Pour reprendre l'exemple de l'huile de palme, du bio/local (je parle pas de ta conso perso, ne te sens pas visé c'est juste pour l'exemple): un écolo freegan devrait selon toi ne pas récupérer les produits non bio/non locaux/ avec de l'huile de palme, parce que récupérer ça dans une poubelle ça reviendrait à dire que symboliquement, comme il met ces produits dans sa bouche, il considère éthique le fait de polluer à outrance.

Cet exemple je le trouve utile pour relever que dans le mouvement vegan, même si on dénonce tous le mythe de la pureté, il y a une forte présence de cette pureté stomacale dans les esprits (je dis ça en toute amitié, étant moi même vegan n'envisageant pas de consommer des produits animaux, même jetés).
D'un point de vue rationnel, manger un poulet jeté ne cautionne pas plus l'élevage que manger du très polluant jeté ne cautionne les pratiques calamiteuses pour l'environnement.

Je pense que l'idée de pureté et du regard extérieur (quand les non vegans se mettent à scruter ce que je mange pour trouver l'incohérence leur permettant de nier en bloc la pertinence de mes idées, c'est un spectacle fabuleux -c'est beaucoup moins le cas aujourd'hui cela dit, c'était surtout vrai au début de mon changement de consommation- )nous pousse nous même à être particulièrement inflexible avec des pratiques qui ne sont pas spécialement problématique d'un point de vue logique.

Pour reprendre ton idée: oui je pourrais récupérer juste les carottes et pas le poulet qui les accompagne, mais du coup je devrait acheter pour compléter mes récup freegan, alors qu'avec le poulet j'ai mon repas et je n'achète rien de plus (hypothèse selon laquelle dans la poubelle, il y a des carottes et du poulet évidemment), et ledit poulet sera juste envoyé en décharge pendant que je dépenserais mon argent à acheter un autre produit en magasin.

[J'utilise "je" mais en fait je ne suis pas freegan, je trouve juste que s'il fallait classer les préoccupations de conso par ordre de pertinence avec l'écologie, le refus d'exploitation animale et la volonté de réduire le gaspillage le freeganisme serait supérieure au veganisme pure (qui se complèteraient: freegan sans distinction en recup/ achats seulement vegans )]
 
Si je me souviens bien, les freegans du forum récupèrent parfois des aliments qu'ils/elles ne consomment pas pour les donner à d'autres personnes.
Y a des échanges
Ça résout cet épineux problème du poulet qu'on est pas obligé de bouffer sans qu'il finisse pour autant à la décharge ;)
 
benj":2wmayb2d a dit:
Mais je le répète, manger de la chair d'animal ça reste une manière de dire qu'il est éthique de tuer des animaux pour les consommer.
La répétition n'est pas un argument :) Pour toi, ça serait une manière de dire ça, pour d'autres ça peut ne pas vouloir dire la même chose. Je dis pas ça pour faire du relativisme moral, mais en l'occurrence on parle plus de symbolique que de conséquences matérielles.

Je suis trop fatigué là tout de suite pour arriver à formuler mes idées clairement, mais je rejoins vraiment pas mal ce qu'a écrit Excalibur, notamment concernant l'idée de pureté.
 
Je rejoins aussi la philosophie de Excalibur sur ce sujet, même si personnellement, il faudrait vraiment que je crève la dalle depuis des jours sans avoir rien trouvé d'autre pour imaginer ingurgiter de la chair trouvée dans une poubelle (ou invendu par un commerçant et donné à la fermeture du magasin, parce que se pencher dans la benne n'est quand même pas toujours nécessaire pour bouffer freegan).

Maintenant je pense que comme l'a dit Tigresse, si tu trouve un poulet dans une poubelle et que tu veux pas le manger, tu trouve rapidement quelqu'un qui sera content de le manger. Quand on récupère des invendus pour les distribuer en maraude, tout n'est pas vegan, y'a plein de pâtisseries avec beurre/œufs dedans, des pizzas, des sandwichs au jambon, saumon, etc. On est quand même content de les distribuer plutôt que de laisser les boulangeries les mettre à la poubelle.
 
Excalibur":146rwvcr a dit:
La symbolique c'est pas universel: pour toi avaler un poulet jeté c'est considérer que tuer est éthique (par quel enjambée mental tu en arrives là, je ne sais pas, c'est subjectif donc généraliser ce fonctionnement me parait problématique ), pour moi non.

Note: je ne parle pas de symbolique mais de cohérence avec soi même.

Pour manger un poulet il faut le tuer. L'être humain croit que ce qu'il fait est généralement éthique (ou alors il a de sérieux problèmes à régler). Je mange un poulet que j'ai trouvé dans une poubelle, je crois donc que manger ce poulet est éthique. Je profite du fait que ce poulet ait été tué (et torturé), donc je considère que le fait qu'il l'ait été pour que je le mange est éthique. CQFD, non ?

Par contre, ce qui EST subjectif, c'est la manière dont je vais accorder ma conscience avec cet état de fait. Ou la faim que je peux ressentir et les différentes priorités qui peuvent m'accabler.

J'ai cependant conscience que c'est le genre de discussion sur laquelle nous risquons de ne pas nous mettre d'accord autrement qu'autour d'une bière (et encore). Après tout, il fallu un certain nombre d'années de querelles scolastiques pour savoir si les femmes avaient une âme. :whistle:
 
Tu ne réponds pas du tout à mon exemple: je suis écolo et je récupère de l'huile de palme non bio dans une poubelle pour la consommer, est-ce que c'est de l'hypocrisie et finalement je suis une personne qui considère le carnage écologique éthique ?

Tu tombes dans le mythe de la pureté à 100%: ce n'est pas manger le poulet qui est contraire à l'éthique, c'est de le tuer sans nécessité (selon moi toujours, tu es libre de considérer que manger un animal est, par essence contraire à l'éthique, mais ça n'engage que toi et pas du tout tous les vegans). Et ça n'a pas les mêmes conséquences pratiques de situer l'éthique à l'une ou l'autre des étapes.

Personnellement, l'âme étant la plupart du temps considérée comme un objet non matériel, je pense que les femmes n'ont pas d'âme. Ni les hommes :).
 
Excalibur":2q0x8dv8 a dit:
Tu tombes dans le mythe de la pureté à 100%: ce n'est pas manger le poulet qui est contraire à l'éthique, c'est de le tuer sans nécessité (selon moi toujours, tu es libre de considérer que manger un animal est, par essence contraire à l'éthique, mais ça n'engage que toi et pas du tout tous les vegans). Et ça n'a pas les mêmes conséquences pratiques de situer l'éthique à l'une ou l'autre des étapes.

Si tu me relis calmement, tu verras que je ne considère pas que mon éthique soit universelle ni ne parle de pureté. Je dis juste que consommer un animal mort, ça signifie que tu considères qu'il a été d'une manière ou d'une autre acceptable de le tuer pour que tu le consommes. Chacun son éthique évidemment, mais il ne faut pas se voiler la face. :gné:
 
Cette affirmation: "je ne considère pas que mon éthique soit universelle ni ne parle de pureté." est en contradiction avec celle-ci " Je dis juste que consommer un animal mort, ça signifie que tu considères qu'il a été d'une manière ou d'une autre acceptable de le tuer pour que tu le consommes.".

Soit ce n'est pas universel, donc personne ne se voile la face en disant que consommer un mort n'est pas valider la mise à mort en tous les cas (relativisme présent dans ta première phrase)
Soit c'est universel, et là tu peux affirmer que consommer un mort c'est valider la mise à mort en tous les cas. (absolutisme de ta seconde phrase)
Mais mélanger les deux conceptions pour en arriver à dire que tu admets que ton éthique n'est pas universelle, tout en martelant que les conséquences logiques de ton éthique sont elles universelles, c'est soit maladroit, soit malhonnête.

Je veux dire, en plus de ne pas adhérer à la même éthique que toi, je ne vois pas les mêmes lien de cause à effet que toi dans tes phrases, alors il y a un sérieux problème de communication entre nous il me semble.

D'ailleurs, tu ne réponds toujours pas à mon exemple, le freegan écolo dans ses achats et qui mange de l'huile de palme non bio (je prends cet exemple car le plus caricatural et parlant, c'est pas pour t'attaquer sur une éventuelle conso d'huile de palme, l'objet en lui même je m'en fout, c'est pour l'illustration) en récup', cohérent avec ses idéaux ou non ?
 
benj":1yzogvag a dit:
Je dis juste que consommer un animal mort, ça signifie que tu considères qu'il a été d'une manière ou d'une autre acceptable de le tuer pour que tu le consommes.
Je crois que c'est là où vous n'êtes pas d'accord.
Consommer un animal mort ne veut pas dire qu'on considère acceptable de tuer un animal pour le consommer.
Il n'est pas obligatoire de mettre sur le même pied
- un animal mort suite à un accident de la route (par exemple)
- un animal chassé et tué pour être mangé
- un animal tué pour être mangé et acheté en magasin
- un animal qui a été tué pour être mangé et qui se retrouve à la poubelle (le cas qui concerne votre différent) : oui, l'animal a été tué, à l'origine pour être mangé. Mais, il finit à la poubelle. Si une personne le mange, elle ne contribue pas au fait de faire tuer des animaux pour les manger. Elle contribue à diminuer les déchets (ce que l'animal mort est devenu). Pour le poulet tué, cela ne change rien qu'il soit acheté et mangé, jeté aux ordures ou récupéré des ordures et finalement mangé (il est mort). Pour les poulets à venir, cela change qu'on ait payé ou pas pour l'acquérir puisque d'un côté tu permets à la machine de continuer de tourner et de l'autre pas.
 
Excalibur":272d1y7b a dit:
Je veux dire, en plus de ne pas adhérer à la même éthique que toi, je ne vois pas les mêmes lien de cause à effet que toi dans tes phrases, alors il y a un sérieux problème de communication entre nous il me semble.

Visiblement oui, c'est pour ça que je parlais de bières. ;)


Excalibur":272d1y7b a dit:
D'ailleurs, tu ne réponds toujours pas à mon exemple, le freegan écolo dans ses achats et qui mange de l'huile de palme non bio (je prends cet exemple car le plus caricatural et parlant, c'est pas pour t'attaquer sur une éventuelle conso d'huile de palme, l'objet en lui même je m'en fout, c'est pour l'illustration) en récup', cohérent avec ses idéaux ou non ?

J'ai déjà répondu dans un de mes posts plus haut. Puisqu'il est en bout de chaîne, Un freegan écolo qui mangera de l'huile de palme sera bien content qu'une industrie l'ait produite avec des conséquences dont il a une conscience plus ou moins nette (même chose que pour le poulet donc). Il faut juste qu'il en soit conscient. Quand à savoir si c'est cohérent avec ses idéaux, je ne suis pas dans sa tête.
 
benj":16vf0ohh a dit:
Un freegan écolo qui mangera de l'huile de palme sera bien content qu'une industrie l'ait produite
Pas nécessairement. Il se dit peut-être "Je regrette que cela ait été produit avec tout ce que cela comporte comme conséquence. Je ne peux rien faire à ce point contre cela. Je peux uniquement éviter qu'en plus cela ne soit jeté."
 
Nurja":3vxjlcoj a dit:
benj":3vxjlcoj a dit:
Un freegan écolo qui mangera de l'huile de palme sera bien content qu'une industrie l'ait produite
Pas nécessairement. Il se dit peut-être "Je regrette que cela ait été produit avec tout ce que cela comporte comme conséquence. Je ne peux rien faire à ce point contre cela. Je peux uniquement éviter qu'en plus cela ne soit jeté."

Bien content n'était sans doute pas le mot approprié, disons plutôt qu'il profite se sa production.
 
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