Honnêtement, l'argumentation des prostituées qui défendent leur boulot, ce serait un peu la même que celle des enfants Chinois qui défendraient leur droit de pouvoir travailler en usine pour pouvoir gagner de l'argent, non ? (Ou c'était sans doute la même en France avant qu'on interdise le travail de mineurs.)
Quand je vois certains témoignages de prostituées, le descriptif de leur vécu, de leur ressenti, sans y mettre de paillettes... et que malgré tout elles sont anti-abolitionnistes... je me dis que c'est un peu le constat d'une situation de merde, terriblement de merde, totalement inacceptable, et qui doit être abolie, mais que la seule chose qui les fait hurler, c'est la peur de la transition pour passer de l'état "situation terriblement merdique" à "abolition et tout le monde s'en est sorti"... On pourrait tout aussi bien créer des situations atroces et non-éthiques dont on se sentirait ensuite incapable de sortir, simplement parce qu'on y a intégré des intérêts économiques qui rendent impossible d'envisager la transition vers l'abolition (ou le retour à l'abolition).
(Exemple : L'élevage. Autre exemple : Des pays dans lesquels la prostitution a été temporairement boostée par l'état pour satisfaire les militaires de passages, et dans lesquels la prostitution n'a plus jamais régressé depuis cette époque. Idée : Autoriser la vente de ses propres organes, et voir comment on se démerde ensuite pour l'abolir...)