Ok ça y est je pense avoir cerné ce qui me choque dans ce discours :
Par contre Ayo je pense que tu interprète trop loin les messages de Ravelle, je ne l'ai pas vu se soucier de réparation aux dégâts que l'on cause, mais surtout du fait que maître renard course lapin.
Chaque jour, plus de 100 espèces vivantes disparaissent. On fout tellement le boxon dans la vie sauvage qu'on a atteint le point de non retour depuis longtemps. En fait je pense que ce serait bien d'envisager
d'arrêter tout ça et d'essayer de réparer nos erreurs avant d'essayer d'imposer nos règles empathiques à ce même monde qu'on est entrain de mettre à feu et à sang.
Rien qu'en agriculture, en France, on fait face à des problèmes de déserts verts. Ya des endroits où plus rien ne pousse (sols matraqués, argile totalement lessivée : perdue définitivement! etc), mais plus rien n'y vit non plus : on a détruit les habitats de la vie (bocages, forêts, bois, ...) et chassé ses populations "parasites" de
notre façon de cultiver. Donc oui le principe d'écosystème c'est important.
Plus aucun cours d'eau en France n'est potable et les populations de poisson ont pratiquement disparu. Pourquoi ? Regarde ce qu'on y déverse tous les jours.
En chine ils se retrouvent déjà à devoir polliniser à la main (plus d'abeilles. Fini. Et pour de bon)
Sinon dans le même délire tu peut aussi te renseigner sur la "Campagne des 4 Nuisibles", rire jaune assuré.
Je continue ?
Donc
1) tu dit que la nature n'est que souffrance, moi je pense que c'est tout ce qui ne l'est pas, vu que sortir de la forêt signifie très souvent mourir pour un animal non humain. Au moins il a un endroit où faire perdurer son espèce. On peut en débattre.
2)Désolé pour l'image, mais j'aurais un peu l'impression de tabasser mes gosses et d'essayer de leur apprendre le scrabble en même temps, si je me mettais à m'offusquer de la brutalité de la nature, vu qu'on est les responsables directs de son extinction.
3)moi, ce que je fait, c'est de planter des arbres, créer des habitats pour les oiseaux, les insectes et autres, cultiver des plantes qui les nourrissent, là où il n'y en a plus. Je pense que ce qui est plus important que d'essayer "d'éduquer" les survivants, c'est de leur donner l'occasion de survivre. On a pas besoin de technologie poussée pour leur donner cette occasion, il suffit d'arrêter ce qu'on fait d'habitude. Réintroduire des espèces c'est compliqué, mais le plus dur c'est de faire face à la crainte de l'humain face au changement.
4)Du moment où les droits de la nature sont restreints à des parcs et des safaris maquillés, je considère qu'elle devrait être intouchable, élevée au rang du divin si il suffit de ça pour inscrire sa fragilité dans les consciences, et je pense qu'on doit lui rendre ses droits là où on les lui a volé.
5) Si je vais dans ton sens, ce que je fait c'est quoi ? refaire s'établir des populations locales ça se résume à augmenter le potentiel de souffrance sur la planète ? Je préfère sourire en écoutant mes oisillons siffler à 5 heures du mat que de me dire que j'ai créé de la souffrance. La vie ne serait pas plus dure pour eux que pour nous si on se mettait à respecter la vie des autres.
Tu appréciera que mon discours ne se limite pas à "le cycle de la vie lalala j'entends rien", j'essaie de fournir des arguments pertinents et je trouve ça un peu réducteur. C'est la vision que tu décris je trouve mégalo, pas toi en tant que personne, désolé si ça t'a blessé. <br /
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— Le 18 Mai 2016, 10:03, fusion automatique du message précédent — <br /
br /> Ayo : "quand mon chien attrape un oiseau, si je peux intervenir avant que l'oiseau ne soit mortellement blessé, je le fais, qui ici ne le ferais pas en invoquant la nature ? "
C'est intéressant
Où est-ce qu'on défini la nature ? Parce que si on considère chaque élément composant le vivant dans sa globalité et ses interactions (animaux et végétaux, ici la "prédation chien-oiseau"), alors elle est partout, et ton raisonnement tiens... même si je peut lui reprocher de n'accorder à la nature que l'endroit où un humain regarde, alors que j'aurais envie dire que la nature, à l'heure d'aujourd'hui, c'est plutôt partout où un humain ne regarde pas.
Par contre si on la considère en tant qu'écosystème naturel, à l'état sauvage, alors on ne peut que considérer l'empathie que tu ressens dans un lieu dénué de nature, et l'action de sauvetage que tu fait permet à un individu de vivre, vu que tu es dans une ville/ un village, que tu y a inséré un animal domestique (et pas "biologiquement naturel", ton chien, quoi), et vu que t'es responsable de lui, tu te doit de réparer les fautes qu'il peut faire, par obligation sociale, morale (responsabilité, sauver le plus faible du plus fort) et humaine (sauver un individu en danger par empathie)
Dans ce cas là, ça remet pas du tout en question le fait de ne pas vouloir intervenir dans la vie sauvage. Donc je te réponds : Pas moi, mais je le ferais pour réparer les erreurs de mon chien domestique, et donc indirectement mes erreurs, et je le ferais instinctivement dans un milieu dénaturé qu'est ma ville/ mon village.
Le cas de voir un ours qui pêche en pleine forêt est différent de mon chien qui chasse les poules, ou d'un chat qui chasse des oisillons.