Sur la clause de conscience:
J'ai envie de rajouter un truc:le rôle d'un médecin (ou de n'importe quel personnel soignant) n'est en aucun cas d'émettre des jugements moraux sur la vie de ses patients et ce quand bien même la personne se met en danger ou fait des "choix" avec lequel le médecin n'est pas d'accord.
Un médecin n'a pas à dire (en théorie, en pratique des moralistes y en a parmi les médecins et c'est bien reloud) à un de ses patients alcoolique "nan mais n'importe quoi ce que vous faites! Vous buvez trop, c'est pas comme ça que vous allez être en bonne santé! Spece de débile!", pour ça a priori y a pleeeeeeeeeeeeein de gens qui le font très bien autour de ces personnes
. Par contre le médecin peut tenter que cette personne prenne conscience du problème que c'est, et c'est uniquement à sa demande que le médecin peut tenter de chercher avec lui ou elle une solution, un traitement et un suivi adapté (fin en tout cas c'est ce que je pense, soigner les gens qui n'en ont pas envie c'est pas très efficace).
Le rôle d'un médecin c'est en fait juste de soigner les gens, de les éclairer sur leurs problèmes de santé (quelqu'ils soient) sur comment ça se traite ou non, les risques potentiels que représente chaque traitement/opérations, d'adapter chaque conseil chaque traitement en fonction de la personne de son histoire médicale, de ses habitudes, de ses problèmes particuliers...
Bref ce que pense personnellement le médecin (et tout ses collègues soignants) d'un cas, d'une situation et ben ça passe aux oubliettes quand il a une personne en face qui lui expose son souci de santé.
Et ce que je viens d'écrire pour un médecin confronté à un patient alcoolique c'est valable aussi pour ceux qui ont la possibilité d'accorder ou non à une femme la possibilité d'avorter.
Ce qu'il en pense franchement rien à carrer, ce n'est pas sa qui compte dans la situation, par contre ce qui compte c'est l'avis (et la vie aussi) de la femme qui se tiens face à lui qui vient d'apprendre qu'elle est enceinte et qui lui fait part de son désir (ou non) d'avorter. A lui ensuite de lui expliquer comment ça se passe, de répondre à ses questions, de voir avec elle où elle en est de sa contraception, tout ça tout ça.
Si ça ne lui convient pas, et beh il n'a qu'à faire autre chose de sa vie.
J'ai envie de rajouter un autre truc:
Vu le contexte de recul dans lequel on est confronté, de la baisse des effectifs et des moyens accordés dans les plannings, le nombres de gynécos qui diminuent partout. C'est à dire des délais qui allongent de malade (ha ha) pour obtenir des rdvs (même pour des trucs moins "urgents" comme faire un contrôle de la vue ça peux prendre des plombes, alors une intervention qui nécessite d'être fait dans un délai aussi court et ben... je te laisse imaginer l'angoisse, la galère pour celles qui souhaitent avorter).
Donc moyens matériels qui diminuent de ouf pour avorter dans des conditions dignes tout ça dans un contexte follement extraordinaire du recul des idées progressistes, de la montée des idées dégueulasses qui veulent renvoyer entre autres les femmes à la maison. Et pas qu'en France, partout dans le monde on observe ça en fait...
Parler de "oui mais bon ils ont aussi droit à une clause de conscience ces médecins", c'est donner raison à tout ça. C'est donner raison à ceux qui disent "nan mais les femmes leurs rôles c'est de donner la vie". Et ça eh ben zut.
Alors ben c'est deux raisons (prise en considérations avant toute chose des besoins et des attentes des patients+ Bordel on va pas donner raison aux réacs?) qui me poussent à dire que la clause de conscience c'est une vaste fumisterie qui ne va absolument pas dans le sens des droits des femmes de faire ce qu'elles désirent de leurs existences.