Il n'y aura pas de monde plus "stable et durable" d'ici des milliers d'années. Chaque gramme de CO² émis dans l'atmosphère aujourd'hui va mettre des centaines d'années à être restocké à nouveau. Même si demain, on arrêtait toute émission de GES, les températures continueraient à grimper pendant des siècles. Franchement, on s'inquiéte de 2100 (et on est bien parti pour du +3°C d'après le
rapport du programme pour l'environnement des Nations-Unies (PNUE)). Mais ça va être quoi en 2150 ou en 2200 ?
Une analyse assez pessimiste (ou réaliste, au choix) de ce qui est en train de se passer, c'est que les pays développés (ceux du G20 produisent 76% des GES) vont simplement continuer à cramer toutes les énergies fossiles possibles : charbon, gaz, pétrole. Si ça arrive un jour, on aura potentiellement +10°C (par rapport au XIXème), en moyenne mondiale (avec de fortes disparités). Et pour info, aucune espèce végétale ou animale n'est capable de s'adapter à un changement aussi brutale à l'échelle d'un siècle.
Ca fait 20 000 ans que l'humanité bousille des écosystèmes et 5000 ans que des civilisations s'effondrent après avoir réduit leur environnement en poussière. Croire que 8 milliards d'Homo Sapiens vont, d'un coup, en quelques années, empêcher les 2 milliards de pollueurs que nous sommes de défoncer la planète (en se tenant par la main et en chantant "kumbaya" ?) est d'une naïveté sans borne. Quand bien même les "petites gens" prendraient le problème à bras le corps, il faut se rappeler que la planète est dirigée par des grandes familles, des industriels, des banquiers, des démagogues et des technocrates qui tiennent à leur niveau de vie, leurs privilèges et leur vision d'un monde en croissance infinie.
La portion la plus pauvre du monde n'est pas responsable du désastre à l'oeuvre.
Ce n'est pas de conscience collective, de bonne volonté, d'entraide, d'idées, de récits ou d'inventions géniales dont nous avons besoin.
C'est de nous débarasser de ceux (et celles, beaucoup plus rares) qui bousillent le monde volontairement : ceux qui sont responsables.