C'est totalement vrai. J'ai été hyper déçue de ma rencontre avec tous ces futurs vétos en entrant à l'école. Je pensais trouver des gens qui avaient des points communs avec moi... je suis tombée de haut !
Les étudiants véto (attention je vais faire des généralités, mais je n'ai pas le choix!) ne sont pas forcément dans le cursus pour l'argent, car les études sont longues, et surtout le concours d'entrée est très difficile, et il y a donc des voies bien plus simples pour se faire du pognon ^^. Ca c'est certain.
Mais ce qu'ils aiment (en général...) dans leur futur métier, c'est le côté rustique, le côté médical, le contact avec l'animal, certes, mais pas en tant qu'égal ; plutôt en tant que "compagnon inférieur".
C'est difficile à expliquer... Je vais tenter de me faire comprendre par l'exemple.
Ils aiment les chiens, mais surtout les chiens de race achetés bébés dans des élevages, surtout pas ceux de la SPA, "qui ont des problèmes de comportement".
Ensuite, ils ne sont jamais choqués que l'on tue des lapins pour des TP de physio ("puisque de toute façon se sont des lapins de boucherie"), ou que l'on ait à l'école un élévage de Beagles pour nous servir... Cela leur paraît tout à fait normal. "On est bien obligés d'en tuer, des animaux, pour apprendre!". Ils voient l'animal comme un outil pour l'homme. Animal de compagnie = outil de loisir ; animal de rente = aliment. Rien de plus.
Ils sont plutôt plus sensibilisés que la population lambda à la souffrance animale, car on a des cours sur le bien-être animal dès la première année. Donc à ce niveau là, c'est plutôt bien. Et puis, j'ajouterai aussi que les animaux sont toujours tués dans les règles de l'art, à l'école, sans souffrance.
Mais les visites en abattoirs ne les perturbe pas. Alors je ne sais pas ce qui leur passe par la tête. Si ils ne se rendent pas compte que l'animal souffre, ou si ils se persuadent que non (la politique de l'autruche est usitée par de nombreuses personnes n'est-ce-pas?).
Ensuite, et ce que je trouve déplorable également, ils prennent les végétariens pour des illuminés. Ils se moquent autant, si ce n'est plus, oui je dirais plus, que les "non véto". Ils n'ont pas cette sensiblerie que peuvent avoir certaines personnes à l'égard de leurs animaux. A l'école, on apprend à arrêter tout antropomorphisme. C'est plutôt bien, mais poussé à l'extrème, ça amène comme je disais à considérer l'animal comme un simple outil. Donc, en gros, j'ai le droit à des réflexions systématiques idiotes qui ne sont pas dignes de gens qui se disent faire partie "de l'élite de la nation, puisque dans une Grande Ecole" SIG.
Quand je suis entrée à l'école, personne, sur les 500 élèves que compte l'école de Nantes, n'était végétarien. Nous étions deux filles parmi la nouvelle promotion. Depuis, l'autre est passée omnivore de nouveau. Edifiant ! Maintenant, il y a une végétarienne dans la promo qui me suit, et dans la nouvelle de cette année je ne sais pas, car j'avoue me désintéresser de plus en plus à la population future vétérinaire pour me tourner vers d'autres étudiants. En résumé, ça fait un pourcentage de végétariens moins élevé que dans la population française...
Voilà mon opinion. Je ne dis pas détenir la vérité, je donne juste mon ressenti.