LeslieBo":3i7cduh1 a dit:
On en est arrivé à parler de l'intelligence chez les animaux, etc.. Bon je vous épargne les détails.
Pour moi l’instinct de survie est un signe de conscience de soi, et donc d'intelligence. Mais lui n'est pas d'accord sur la première hypothèse.
Alors, je m'adresse à vous, est-ce que vous pensez que l'instinct de survie est un signe de conscience de soi ?
Déjà, il faudrait voir ce que tu entends par "instinct de survie". Un exemple serait le bienvenu.
L'instinct, c'est, par définition, un comportement inné. Il ne s'agit pas d'un choix issu d'une réflexion mais d'un automatisme (par exemple, les bébés qui tètent, ou les saumons qui remontent la rivière).
Ces comportements sont apparus parce qu'ils permettaient aux individus qui les adoptaient de mieux transmettre leurs gènes, et il se trouve que survivre plus longtemps est justement un bon moyen d'avoir une descendance plus importante.
Malheureusement, pour en revenir au débat qui t'oppose à ton copain, l'adoption d'un trait comportemental au sein d'une espèce se passe tout à fait de la conscience de soi. Elle peut par exemple, être entraînée par une mutation génétique provoquant une réaction irréfléchie à un stimuli.
Prenons, par exemple, une mouche qui subirait une mutation, et chez qui l'odeur des plantes carnivores serait automatiquement associée à un sentiment de panique. Si cette mouche vit dans une tourbière, elle aura moins de chances de se faire attraper. Elle survivra donc probablement plus longtemps, ce qui lui permettra de transmettre son avantage évolutif à sa progéniture.
Un observateur extérieur pourra avoir l'impression que la mouche évite d'entrer dans les urnes parce qu'elle a conscience du danger et de la mort, alors qu'il n'en est rien.
J'ai volontairement choisi l'exemple d'une espèce aux capacités cognitives limitées, mais il en va de même pour bien d'autres comportements chez d'autres espèces.
Attention, je ne dis pas que tous les comportements animaux relèvent de l'instinct, mais une réaction de fuite ou d'évitement chez un animal (humain ou non) ne résulte pas forcément d'une pensée liée à la conscience de soi, et n'est donc pas une preuve d'"intelligence". Pour ce débat-là, je suis donc du même avis que ton copain
Edit : Ceci dit, l'absence de conscience de soi ou même d'intelligence chez un animal n'est pas, à mes yeux, un argument valide pour justifier le fait de le faire souffrir ou de le tuer. Mon opinion à ce sujet ne remet pas en cause mon végétalisme. C'est sans doute cette question qui est au coeur du débat de LeslieBo et de son copain : cela va plus loin qu'un simple problème philosophique.
Je ne pense pas qu'il faille défendre les animaux en mettant en avant leur conscience d'eux-mêmes. C'est leur capacité à ressentir la douleur qui importe (même si les deux peuvent être liés, dans une certaine mesure).