patpiedsnus
Avale du tofu
Comme promis aux curieux voici l'explication sur la Tsampa.
Il s'agit d'un plat traditionnel tibétain composé de farine d'orge grillé et de thé au beurre. Le haut plateau du Pays des Neiges étant un terre aride à plus de 4000 m d'altitude pas grand chose y pousse, c'est pourquoi on y cultive majoritairement de l'orge, seule céréale qui a bien voulu s'adapter au climat, depuis des millénaires. Donc, aliment de base avec la viande, notamment du yak, seul bovidé acclimaté au milieu hostile. Mais revenons à la Tsampa.
Je l'ai découvert en 1972 pendant un voyage organisé (prolongé, mais ça c'est une autre histoire) au Népal. Lors de ma visite du stupa de Badgaon, alors une petite ville à 10 km de Katmandou, maintenant quartier de la capitale, flânant autour de l'édifice où il y a plein de petites échoppes tibétaines dont de nombreux restos. On nous avait mis en garde de ne pas s'y aventurer car conditions d’hygiène précaires mais votre serviteur étant un peu aventurier et ne comprenant pas pourquoi se farcir 10h de vol pour manger du steak au resto de l’hôtel et ne pas découvrir les délices culinaires locales, n'en avait que faire. Je m'aventure donc dans le moins occidentalisé (le plus cradingue) où il n'y avait pas de touristes. Local enfumé par le coin cuisine où on chauffe le fourneau à la bouse de yak séché, tables basses, tapis, coussins dont on remarquais à peine la couleur, mais surtout un accueil hyper chaleureux. On m'indique une table près de l'entrée (probablement pour ne pas trop incommoder le touriste par la fumée) et on m'offre le thé au beurre en guise de bienvenue. C'est un breuvage tout légèrement onctueux et un peu salé (dont on avait prévenu tout le monde que c'était juste répugnant), je goûte, c'est surprenant, je re-goûte, c'est délicieux et vide la tasse. Aussitôt on me remplit ma tasse à nouveau.
Puis j'ai faim (fait donc mon Cepafo) et demande quelque chose de typique mais si possible sans viande (déjà en '72). Alors on me propose la fameuse tsampa. Quelques minutes d'attente et on me sert une pâte grisâtre, assez sèche avec un bol de lentilles en sauce épaisse très relevé. Je mange comme ça se doit avec la main et du coin du fourneau dans la semi obscurité on m'observe attentivement. Je goûte avec un peu d’appréhension quand même mais c'est vraiment un régal et je finis mon plat de bon appétit et à peine la dernière bouché avalée on me demande si je veux une deuxième ration, que j'accepte volontiers par gourmandise.
Le repas fini je leurs demande si ils veulent bien m'expliquer ce que j'ai mangé et comment le préparer. Alors la maman, qui était au fourneau, commence à expliquer avec ferveur à ce « touriste » qui a bien voulu s'égarer dans leurs établissement et qui en plus apprécie. Le fiston, qui parle anglais, traduit. Le bidochon bien remplis et d'innombrable tasses de thé plus tard je quitte pour continuer ma visite. Le trou dans le portefeuille pour cette découverte culinaire : 2 roupies (+/- 10 cent actuels).
Bon autant pour ma découverte de la tsampa, voici la recette tel que m'as appris la « mama » tibétaine :
Thé au beurre
Thé noir très fort et très chaud qu'on verse dans une petite baratte et on rajoute du beurre salé de yak. Puis on commence à faire fonctionner l'engin jusqu'à obtention d'un liquide homogène. Le verser dans une théière et réchauffer, verser dans un bol et savourer.
Pour les quantités : environ 1/2 l de thé et une bonne cuillère à soupe de beurre salé de yak.
Tsampa
Mettre 3 à 4 poignées de farine d'orge grillé dans un bol et incorporer du thé au beurre. Mélanger jusqu' obtention d'une pâte onctueuse si on veux le manger un peu comme le porridge sinon faire une pâte assez sèche pour la manger avec un dahl par exemple, un peu comme on utilise les chapati.
Savourez
La farine d'orge grillé est introuvable en Belgique. Moi je me la procure au temple tibétain à Huy. La farine d'orge est trouvable et on peut facilement la faire grillé dans une poele en fonte ou en inox (je me méfie des anti-adhesives vu la chaleur élevée). Verser la farine dans la poele à sec, mettre sur grand feu et remuer constamment jusque changement de couleur. Elle ne doit pas brunir. On ne grille pas les graines mais bien la farine. J'ai essayé et le résultat n'est pas le même. C'est une farine d'une mouture un peu grossière, pensez polenta. Comme elle est grillé, elle est déjà cuite et n'a donc pas besoin d'une cuisson supplémentaire.
La baratte je n'ai jamais trouvé non plus, alors je me sers depuis des années d'un blender. Environ 1 minute à vitesse max.
Comme dit dans un autre post, qui a incité celui-ci, je viens de trouver une alternative au beurre salé. Un nuage de crème de soja, une noquette de huile de coco (solide à température ambiante) et une bonne pincée de sel de Guérande. Quantité +/- équivalente à la recette d'origine, je dirait environ 2/3 et 1/3.
Désolé de ne pas être plus précis dans les quantités mais on me l'a montre au pif et je l'ai toujours fait au pif aussi.
Je sais, c'est un peu long.
Il s'agit d'un plat traditionnel tibétain composé de farine d'orge grillé et de thé au beurre. Le haut plateau du Pays des Neiges étant un terre aride à plus de 4000 m d'altitude pas grand chose y pousse, c'est pourquoi on y cultive majoritairement de l'orge, seule céréale qui a bien voulu s'adapter au climat, depuis des millénaires. Donc, aliment de base avec la viande, notamment du yak, seul bovidé acclimaté au milieu hostile. Mais revenons à la Tsampa.
Je l'ai découvert en 1972 pendant un voyage organisé (prolongé, mais ça c'est une autre histoire) au Népal. Lors de ma visite du stupa de Badgaon, alors une petite ville à 10 km de Katmandou, maintenant quartier de la capitale, flânant autour de l'édifice où il y a plein de petites échoppes tibétaines dont de nombreux restos. On nous avait mis en garde de ne pas s'y aventurer car conditions d’hygiène précaires mais votre serviteur étant un peu aventurier et ne comprenant pas pourquoi se farcir 10h de vol pour manger du steak au resto de l’hôtel et ne pas découvrir les délices culinaires locales, n'en avait que faire. Je m'aventure donc dans le moins occidentalisé (le plus cradingue) où il n'y avait pas de touristes. Local enfumé par le coin cuisine où on chauffe le fourneau à la bouse de yak séché, tables basses, tapis, coussins dont on remarquais à peine la couleur, mais surtout un accueil hyper chaleureux. On m'indique une table près de l'entrée (probablement pour ne pas trop incommoder le touriste par la fumée) et on m'offre le thé au beurre en guise de bienvenue. C'est un breuvage tout légèrement onctueux et un peu salé (dont on avait prévenu tout le monde que c'était juste répugnant), je goûte, c'est surprenant, je re-goûte, c'est délicieux et vide la tasse. Aussitôt on me remplit ma tasse à nouveau.
Puis j'ai faim (fait donc mon Cepafo) et demande quelque chose de typique mais si possible sans viande (déjà en '72). Alors on me propose la fameuse tsampa. Quelques minutes d'attente et on me sert une pâte grisâtre, assez sèche avec un bol de lentilles en sauce épaisse très relevé. Je mange comme ça se doit avec la main et du coin du fourneau dans la semi obscurité on m'observe attentivement. Je goûte avec un peu d’appréhension quand même mais c'est vraiment un régal et je finis mon plat de bon appétit et à peine la dernière bouché avalée on me demande si je veux une deuxième ration, que j'accepte volontiers par gourmandise.
Le repas fini je leurs demande si ils veulent bien m'expliquer ce que j'ai mangé et comment le préparer. Alors la maman, qui était au fourneau, commence à expliquer avec ferveur à ce « touriste » qui a bien voulu s'égarer dans leurs établissement et qui en plus apprécie. Le fiston, qui parle anglais, traduit. Le bidochon bien remplis et d'innombrable tasses de thé plus tard je quitte pour continuer ma visite. Le trou dans le portefeuille pour cette découverte culinaire : 2 roupies (+/- 10 cent actuels).
Bon autant pour ma découverte de la tsampa, voici la recette tel que m'as appris la « mama » tibétaine :
Thé au beurre
Thé noir très fort et très chaud qu'on verse dans une petite baratte et on rajoute du beurre salé de yak. Puis on commence à faire fonctionner l'engin jusqu'à obtention d'un liquide homogène. Le verser dans une théière et réchauffer, verser dans un bol et savourer.
Pour les quantités : environ 1/2 l de thé et une bonne cuillère à soupe de beurre salé de yak.
Tsampa
Mettre 3 à 4 poignées de farine d'orge grillé dans un bol et incorporer du thé au beurre. Mélanger jusqu' obtention d'une pâte onctueuse si on veux le manger un peu comme le porridge sinon faire une pâte assez sèche pour la manger avec un dahl par exemple, un peu comme on utilise les chapati.
Savourez
La farine d'orge grillé est introuvable en Belgique. Moi je me la procure au temple tibétain à Huy. La farine d'orge est trouvable et on peut facilement la faire grillé dans une poele en fonte ou en inox (je me méfie des anti-adhesives vu la chaleur élevée). Verser la farine dans la poele à sec, mettre sur grand feu et remuer constamment jusque changement de couleur. Elle ne doit pas brunir. On ne grille pas les graines mais bien la farine. J'ai essayé et le résultat n'est pas le même. C'est une farine d'une mouture un peu grossière, pensez polenta. Comme elle est grillé, elle est déjà cuite et n'a donc pas besoin d'une cuisson supplémentaire.
La baratte je n'ai jamais trouvé non plus, alors je me sers depuis des années d'un blender. Environ 1 minute à vitesse max.
Comme dit dans un autre post, qui a incité celui-ci, je viens de trouver une alternative au beurre salé. Un nuage de crème de soja, une noquette de huile de coco (solide à température ambiante) et une bonne pincée de sel de Guérande. Quantité +/- équivalente à la recette d'origine, je dirait environ 2/3 et 1/3.
Désolé de ne pas être plus précis dans les quantités mais on me l'a montre au pif et je l'ai toujours fait au pif aussi.
Je sais, c'est un peu long.
