Mascha
Avale du tofu
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- Le Québec
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- lacuisinedemascha.blogspot.com
La "vegan police", une expression anglophone dont j'ignore l'origine, mais qui a été sans aucun doute popularisée par le film Scott Pilgrim VS the world. Une expression qui désigne un végane qui juge les autres végéta*iens et les véganes, ne trouvant jamais assez parfait leur engagement, leur façon de vivre, leur alimentation, leurs efforts. Rien chez leurs camarades de tofu ne leur semble à la hauteur. Alors ils le disent. Souvent en public, sur les réseaux sociaux, pour bien faire sentir qu'eux, ils sont des véganes parfaits, mais pas l'autre qu'il rabaisse, sans se rendre compte de l'injustice ou de l'absurdité de leurs accusations. Ce sont des intransigeants, convaincus que leur façon de faire est la meilleure et la seule valide.
J'ai une vision du véganisme complètement à l'opposé de la leur. Je suis antispéciste, certe, mais humaine avant tout, avec des défauts et des contradictions. Je tente de mieux me comprendre afin de comprendre mes propres incohérences, et je sais que cela nécessite le travail de toute une vie. Du coup, juger les autres n'est pas envisageable pour moi. Je respecte le cheminement des autres, comprenant que nous changeons tous avec le temps, car juste le fait de devenir végé à la base, montre que l'on est effectivement capable de changer. Chacun son rythme. J'ai de l'empathie pour mon prochain, et je comprends que nous avons tous un vécu, une santé, une condition familiale, des finances, une classe sociale, un horaire, une culture et des goûts différents. Si un végé prend une décision différente de la mienne, je tente de comprendre ses motivations au lieu de le juger.
Ce que je trouve beau sur ce forum, c'est que la plupart de ses membres semblent penser comme cela aussi. J'ai rarement vu des jugements sur ce forum, à la manière de la police végane. En plusieurs années, j'ai plutôt vue une communauté où la différence de chaque membre est acceptée, et pour cela, je remercie Végéweb.
Lorsqu'une personne a un problème ou une interrogation, et qu'elle vient demander des conseils, je trouve cela beau de voir tout le monde lui répondre avec maturité, tolérance et respect. C'est pour cela que ce forum est mon favori de tout le web.
Or, je me demandais, avez-vous déjà été confronté à de la vegan police? Avez-vous des anecdotes à raconter?
Personnellement, j'y ai été confronté au moins deux fois.
La première remonte à plusieurs années, sous la forme d'un commentaire sur mon blogue de cuisine (à l'abandon depuis deux ans, certes). Une végane m'accusait, de manière assez agressive, d'avoir des recettes végétariennes sur mon blogue végane. Or, l'en-tête du blogue commence comme ceci : « Ce blogue illustre mon parcours de végétalienne québécoise, auparavant végétarienne [...] ».
J'ai commencé ce blogue en tant que végétarienne, et je l'ai poursuivi en tant que végane. J'ai volontairement fait le choix de laisser intact tous les articles passés, car cela reflète mon parcours. Même si j'ai changé d'avis sur bien des choses depuis, je ne supprime rien, car je me dis que cela pourrait aider une personne qui en est à ce stade dans son raisonnement. Et c'est ce que je veux faire avec ce blogue : partager et aider. Or, selon cette vegane police, j'aurais dû supprimer toutes les recettes avec du fromage, et en avoir honte. Une chose que je refuse de faire, car je n'ai pas honte de mon cheminement. Je ne suis pas née végane après tout.
La deuxième fois a duré près de deux ans... Oui, une collègue de travail végane, ça doit être le pied, non? Et bien non, pas quand la collègue est une vegan police...
Durant deux ans, je n'ai eu que des regards de mépris et de jugement envers mes plats : trop de pain, présence occasionnelle de simili-carné, trop de cuisine maison, du resto de manière exceptionnelle, pas assez de ci, trop de cela, etc. Toutes les raisons étaient bonnes pour recevoir des commentaires... sous-entendus, toujours hypocrites, jamais dit directement. Hé! Une fois en deux ans j'ai eu le malheur d'amener l'équivalent de deux cuillères à soupe de ketchup commerciale. Dans son regard, c'est comme si j'étais une meurtrière.
Mais ce qui est drôle, c'est que cette même personne s'amenait constamment des simili-carnés, du resto, un peu de cuisine maison fait par son conjoint la moitié du temps. Elle mangeait même du gluten -- oh la vilaine. Sans parler de ses nombreuses chaussures et bottes en cuir...
Ses repas étaient dévorés en moins de cinq minutes chrono. Mais la seule fois où je lui ai demandé, innocemment, si le fait de manger si vite était nuisible pour son estomac, car ça le serait pour le mien, j'ai eu droit à un regard de haine, un silence rageur, et à des réflexions cinglantes sur mon travail pour le reste de la journée...
De mon côté, je ne devais surtout pas rappeler que j'ai un handicap invisible (qu'elle connaissait) qui me prend toute mon énergie sinon on sous-entendait que ce n'était qu'une « excuse ». Alors que... juste réussir à faire un job à temps plein était déjà un effort exceptionnel et constant en soi. Je ne pouvais pas me permettre de faire trois repas cuisinés par jour : j'aurais fait un burn out. Avoir de l'énergie est un privilège de gens en bonne santé, ce que je ne serai jamais. Et puis, je dois manger cinq petits repas par jour, sinon tout mon corps mettra mes faibles taux d'énergie dans la digestion, et je ne serai plus productive pour le reste de la journée. Du coup, je m'amenais pour le midi des choses comme un demi-bagel ou une tranche de pain avec du beurre d'arachide (ou autres oléagineux), des céréales comme du riz brun avec aucun accompagnement, quelques légumes avec une portion de « protéines » pas plus grande que la paume de ma main, etc. Jamais de légumineuses ou de légumes-racines le midi, car trop difficile à digérer pour moi. Le soir, à la maison, j'en profitais pour manger en deux autres repas les nutriments manquants, car c'était « moins grave » si je m'effondrais d'épuisement chez moi. J'avais donc une gestion du temps assez limité, et je cuisinais lorsque j'en avais la force. Mais hé! J'étais toujours végane, sans aucune exception ou compromis. Je n'ai jamais eu de carences de ma vie.
Qu'importe si un jour j'ai mangé des bretzels, des raisins et une petite portion de chips au repas de noël du bureau, car c'était les seules options véganes au repas. Elle est venue me dire qu'elle, elle ne mangeait plus de chips depuis des mois et jamais de bretzel, donc qu'elle refusait le souper ce soir-là. Et alors? J'ai répondu diplomatiquement. Je lui ai expliqué les origines du bretzel, disant que c'était une sorte de pain (j'aurais dû dire brioche), délicieux lorsque fait maison. Elle ignorait que ça existait fait maison. Et alors? On ne peut pas tout savoir que je me dis. Sauf que moi, je ne la jugerais jamais là-dessus... Et puis si j'ai envie de manger des chips hein, je fais ce que je veux sans me soucier du jugement des autres...
Oui, je peux faire mieux dans mon alimentation. Mais la vie et l'écoute de mon corps m'ont appris que cela m'est quasi-impossible si je travaille à temps plein en même temps. Malgré tout, je voudrais un jour couper l'huile de palme et autre cochonnerie de mon alimentation. Je songe, lorsque je reprendrai le travail un an ou deux après mon accouchement, à un travail à temps partiel plutôt qu'à temps plein. Cela sera mieux pour ma santé et celle de la planète.
Mais voilà, la vegan police ne tient jamais compte des spécificités de chaque individu, et préfère juger plutôt que de comprendre. Cela m'a énormément fait souffrir durant deux ans, et je ne souhaite cela à personne.
Je sais que je suis tombée sur un individu un peu spécial, qui jugeait sans cesse tout le monde sur tout et n'importe quoi pour se remonter et se sentir meilleure que les autres, mais que cela ne vous empêche pas de raconter vos anecdotes de rencontres, courtes ou longues, avec une police végane!
Car personne n'est parfait, pas même les véganes.
J'ai une vision du véganisme complètement à l'opposé de la leur. Je suis antispéciste, certe, mais humaine avant tout, avec des défauts et des contradictions. Je tente de mieux me comprendre afin de comprendre mes propres incohérences, et je sais que cela nécessite le travail de toute une vie. Du coup, juger les autres n'est pas envisageable pour moi. Je respecte le cheminement des autres, comprenant que nous changeons tous avec le temps, car juste le fait de devenir végé à la base, montre que l'on est effectivement capable de changer. Chacun son rythme. J'ai de l'empathie pour mon prochain, et je comprends que nous avons tous un vécu, une santé, une condition familiale, des finances, une classe sociale, un horaire, une culture et des goûts différents. Si un végé prend une décision différente de la mienne, je tente de comprendre ses motivations au lieu de le juger.
Ce que je trouve beau sur ce forum, c'est que la plupart de ses membres semblent penser comme cela aussi. J'ai rarement vu des jugements sur ce forum, à la manière de la police végane. En plusieurs années, j'ai plutôt vue une communauté où la différence de chaque membre est acceptée, et pour cela, je remercie Végéweb.
Lorsqu'une personne a un problème ou une interrogation, et qu'elle vient demander des conseils, je trouve cela beau de voir tout le monde lui répondre avec maturité, tolérance et respect. C'est pour cela que ce forum est mon favori de tout le web.
Or, je me demandais, avez-vous déjà été confronté à de la vegan police? Avez-vous des anecdotes à raconter?
Personnellement, j'y ai été confronté au moins deux fois.
La première remonte à plusieurs années, sous la forme d'un commentaire sur mon blogue de cuisine (à l'abandon depuis deux ans, certes). Une végane m'accusait, de manière assez agressive, d'avoir des recettes végétariennes sur mon blogue végane. Or, l'en-tête du blogue commence comme ceci : « Ce blogue illustre mon parcours de végétalienne québécoise, auparavant végétarienne [...] ».
J'ai commencé ce blogue en tant que végétarienne, et je l'ai poursuivi en tant que végane. J'ai volontairement fait le choix de laisser intact tous les articles passés, car cela reflète mon parcours. Même si j'ai changé d'avis sur bien des choses depuis, je ne supprime rien, car je me dis que cela pourrait aider une personne qui en est à ce stade dans son raisonnement. Et c'est ce que je veux faire avec ce blogue : partager et aider. Or, selon cette vegane police, j'aurais dû supprimer toutes les recettes avec du fromage, et en avoir honte. Une chose que je refuse de faire, car je n'ai pas honte de mon cheminement. Je ne suis pas née végane après tout.
La deuxième fois a duré près de deux ans... Oui, une collègue de travail végane, ça doit être le pied, non? Et bien non, pas quand la collègue est une vegan police...
Durant deux ans, je n'ai eu que des regards de mépris et de jugement envers mes plats : trop de pain, présence occasionnelle de simili-carné, trop de cuisine maison, du resto de manière exceptionnelle, pas assez de ci, trop de cela, etc. Toutes les raisons étaient bonnes pour recevoir des commentaires... sous-entendus, toujours hypocrites, jamais dit directement. Hé! Une fois en deux ans j'ai eu le malheur d'amener l'équivalent de deux cuillères à soupe de ketchup commerciale. Dans son regard, c'est comme si j'étais une meurtrière.
Mais ce qui est drôle, c'est que cette même personne s'amenait constamment des simili-carnés, du resto, un peu de cuisine maison fait par son conjoint la moitié du temps. Elle mangeait même du gluten -- oh la vilaine. Sans parler de ses nombreuses chaussures et bottes en cuir...
Ses repas étaient dévorés en moins de cinq minutes chrono. Mais la seule fois où je lui ai demandé, innocemment, si le fait de manger si vite était nuisible pour son estomac, car ça le serait pour le mien, j'ai eu droit à un regard de haine, un silence rageur, et à des réflexions cinglantes sur mon travail pour le reste de la journée...
De mon côté, je ne devais surtout pas rappeler que j'ai un handicap invisible (qu'elle connaissait) qui me prend toute mon énergie sinon on sous-entendait que ce n'était qu'une « excuse ». Alors que... juste réussir à faire un job à temps plein était déjà un effort exceptionnel et constant en soi. Je ne pouvais pas me permettre de faire trois repas cuisinés par jour : j'aurais fait un burn out. Avoir de l'énergie est un privilège de gens en bonne santé, ce que je ne serai jamais. Et puis, je dois manger cinq petits repas par jour, sinon tout mon corps mettra mes faibles taux d'énergie dans la digestion, et je ne serai plus productive pour le reste de la journée. Du coup, je m'amenais pour le midi des choses comme un demi-bagel ou une tranche de pain avec du beurre d'arachide (ou autres oléagineux), des céréales comme du riz brun avec aucun accompagnement, quelques légumes avec une portion de « protéines » pas plus grande que la paume de ma main, etc. Jamais de légumineuses ou de légumes-racines le midi, car trop difficile à digérer pour moi. Le soir, à la maison, j'en profitais pour manger en deux autres repas les nutriments manquants, car c'était « moins grave » si je m'effondrais d'épuisement chez moi. J'avais donc une gestion du temps assez limité, et je cuisinais lorsque j'en avais la force. Mais hé! J'étais toujours végane, sans aucune exception ou compromis. Je n'ai jamais eu de carences de ma vie.
Qu'importe si un jour j'ai mangé des bretzels, des raisins et une petite portion de chips au repas de noël du bureau, car c'était les seules options véganes au repas. Elle est venue me dire qu'elle, elle ne mangeait plus de chips depuis des mois et jamais de bretzel, donc qu'elle refusait le souper ce soir-là. Et alors? J'ai répondu diplomatiquement. Je lui ai expliqué les origines du bretzel, disant que c'était une sorte de pain (j'aurais dû dire brioche), délicieux lorsque fait maison. Elle ignorait que ça existait fait maison. Et alors? On ne peut pas tout savoir que je me dis. Sauf que moi, je ne la jugerais jamais là-dessus... Et puis si j'ai envie de manger des chips hein, je fais ce que je veux sans me soucier du jugement des autres...
Oui, je peux faire mieux dans mon alimentation. Mais la vie et l'écoute de mon corps m'ont appris que cela m'est quasi-impossible si je travaille à temps plein en même temps. Malgré tout, je voudrais un jour couper l'huile de palme et autre cochonnerie de mon alimentation. Je songe, lorsque je reprendrai le travail un an ou deux après mon accouchement, à un travail à temps partiel plutôt qu'à temps plein. Cela sera mieux pour ma santé et celle de la planète.
Mais voilà, la vegan police ne tient jamais compte des spécificités de chaque individu, et préfère juger plutôt que de comprendre. Cela m'a énormément fait souffrir durant deux ans, et je ne souhaite cela à personne.
Je sais que je suis tombée sur un individu un peu spécial, qui jugeait sans cesse tout le monde sur tout et n'importe quoi pour se remonter et se sentir meilleure que les autres, mais que cela ne vous empêche pas de raconter vos anecdotes de rencontres, courtes ou longues, avec une police végane!
Car personne n'est parfait, pas même les véganes.