Salutations,
Je tiens depuis deux ans un petit journal de "philo de comptoir", et la réflexion suivante, si elle est généralisable au droit, part d'un postulat sur le végéta*isme (ou véganisme) : je préfère dire que les animaux ont le droit de ne pas être mangés (ou exploités) plutôt que de dire que nous n'avons pas le droit de manger les animaux (ou de les exploiter).
Qu'en pensez-vous ?
Bonne lecture !
Droit et points de vue
Un beau jour, je décidai de renverser la perspective au sujet du droit, en matière de végétarisme ou véganisme. Je me dis ainsi : ce n’est pas tellement que nous n’avons pas le droit de manger les animaux, c’est que les animaux ont le droit de vivre et donc de ne pas être mangés. Mais, en en discutant avec mon père, je compris vite que ce changement de perspective était généralisable : ce n’est pas que je n’ai pas le droit de tuer mon voisin, c’est que mon voisin a le droit de ne pas être tué. Ce n’est pas ainsi, pour des raisons pratiques, que la loi est formulée, et je le conçois tout à fait. En revanche, c’est du droit à ne pas être tué que découle le devoir de ne pas tuer ; c’est donc le sens chronologique.
Cela dit, je suis d’accord avec le fait que c’est deux fois la même chose, ou de la paraphrase, comme on dirait en sémantique (on dirait même, au sujet des propositions « A n’a pas le droit de tuer B » et « B a le droit de ne pas être tué par A », qu’il s’agit de conversifs). Pourtant, les conversifs indiquent toujours un changement de point de vue. Et celui-ci est significatif : il place le droit, plutôt que le devoir, au centre de la loi, ou plus généralement de la morale.
Je tiens depuis deux ans un petit journal de "philo de comptoir", et la réflexion suivante, si elle est généralisable au droit, part d'un postulat sur le végéta*isme (ou véganisme) : je préfère dire que les animaux ont le droit de ne pas être mangés (ou exploités) plutôt que de dire que nous n'avons pas le droit de manger les animaux (ou de les exploiter).
Qu'en pensez-vous ?
Bonne lecture !
Droit et points de vue
Un beau jour, je décidai de renverser la perspective au sujet du droit, en matière de végétarisme ou véganisme. Je me dis ainsi : ce n’est pas tellement que nous n’avons pas le droit de manger les animaux, c’est que les animaux ont le droit de vivre et donc de ne pas être mangés. Mais, en en discutant avec mon père, je compris vite que ce changement de perspective était généralisable : ce n’est pas que je n’ai pas le droit de tuer mon voisin, c’est que mon voisin a le droit de ne pas être tué. Ce n’est pas ainsi, pour des raisons pratiques, que la loi est formulée, et je le conçois tout à fait. En revanche, c’est du droit à ne pas être tué que découle le devoir de ne pas tuer ; c’est donc le sens chronologique.
Cela dit, je suis d’accord avec le fait que c’est deux fois la même chose, ou de la paraphrase, comme on dirait en sémantique (on dirait même, au sujet des propositions « A n’a pas le droit de tuer B » et « B a le droit de ne pas être tué par A », qu’il s’agit de conversifs). Pourtant, les conversifs indiquent toujours un changement de point de vue. Et celui-ci est significatif : il place le droit, plutôt que le devoir, au centre de la loi, ou plus généralement de la morale.