Je me reconnais assez bien dans ce que dit NICOLAS.
Sinon dans ce genre de situation, la question que je me pose c'est surtout : est-ce que je veux être vue ou pas en train de refuser un plat / jeter de la nourriture ?
Récemment je me suis retrouvée avec des légumes au beurre dans mon assiette (alors que j'avais précisé sans aucun produit laitier ni oeufs), c'était un déjeuner professionnel avec des quasi-inconnus, eh ben je n'ai pas fait la fière, je me suis contentée de ne pas manger mes légumes, mais en toute discrétion, parce que je n'avais pas envie que les autres personnes à table en garde l'idée qu'un végéta*ien c'est quelqu’un de super pénible qui fait des caprices. Par contre, à la fin du repas, je suis allée voir le restaurateur et je lui ai parlé du problème, dans l'espoir que la prochaine fois qu'on lui demande un plat vgl, il sache ce que ça implique.
A contrario si je suis avec des amis, je ne leur cache pas que je ne mange pas telle partie de mon plat (et je leur propose évidemment), mais je ne renvoie pas non plus l’assiette, c’est un truc qui me met mal à l’aise.
En résumé dans ma tête le dilemme c’est moins « manger ou jeter » que « manger ou risquer de créer une situation sociale problématique » (je pense à la potentielle mauvaise image des végés, mais aussi au fait de froisser la personne qui a fait la cuisine et chez qui on est invité).
Ma hantise c'est vraiment ça en fait : me retrouver à devoir choisir entre manger un produit animal ou me comporter comme quelqu'un de super blessant (selon les codes sociaux dominants évidemment). Et là je ne parle pas uniquement du fait qu'il est désagréable de passer pour la reloue de service mais aussi aux conséquences que ça peut avoir.
Un exemple (légèrement) extrême : si je déjeune avec le président du monde et que ma mission est de le convaincre de ne pas déclencher une guerre nucléaire, qu'il me propose des produits animaux et que ma conviction est qu'un refus pourrait le contrarier au point de déclencher sur le champ ladite guerre nucléaire, je pense que je me force à manger.