Bassegan
Jeune bulbe
Etant assez militant sur le sujet, et ayant pour ainsi dire l'impression de prêcher dans le vide absolu quand je ne fais pas chier ce monde avec ça, j'ouvre ici un topic sur la lutherie végane et éco-responsable
En parler voudrait dire qu'elle existe, quelque part... bah en fait elle n'existe que si nous le faisons nous-même à la commande de l'instrument.
En gros il y a des choses à savoir sur la fabrication des instruments de musique.
En lutherie dite classique, les instruments du Quatuor (violon, alto, violoncelle, contrebasse), l'usage veut que l'on utilise:
- de la colle d'os ou de peau de lapin: en chauffant il y a une propriété réversible qui permet les réparations, pas forcément possible avec des colles synthétiques
- le fameux crin de cheval pour faire les archets dont il a été question dans le topic sur le violon
- et les fameuses cordes, et là un utilisateur prétendait que l'on n'utilisait plus depuis un bail de boyaux d'origine animale: grosse erreur, la mode du vintage étant au plus haut, je peux vous dire que nombre de contrebassistes (les slappeurs rockabilly ou psychobilly par exemple) se tournent vers ce qu'on appelle les "guts": les boyaux d'origine animale.
De fait il va être particulièrement compliqué d'éviter toute introduction animale dans le processus de fabrication de ces instruments. Encore vaut-il mieux passer par exemple par une contrebasse chinoise fabriquée avec de la colle synthétique.... sauf qu'elle aura fait la moitié d'un tour du monde avant d'arriver chez nous, pas géniale la facture carbone... on va retrouver des problèmes similaires avec le oud, la guitare classique espagnole, etc...
Après il y a donc les guitares, basses, électriques ou électro- acoustiques. Là les progrès ont été visibles, déjà parce que ce sont des instruments conçus plus récemment (je vais pas refaire l'histoire de Gibson ou Fender ici) et que la fabrication à échelle industrielle a eu le mérite de devoir s'attarder sur d'autres colles et vernis.
De plus le type de montage en "kit" de ces instruments permet de pouvoir encore choisir ce que l'on veut. Les principaux pièges:
- le sillet en os: on le remplace maintenant par des matières synthétiques, le Corian créé par DuPont par exemple, la société Tusq et ses sillets graph-tech en graphite, ainsi que le plastique ou le laiton cher à Alembic ou Fodera.
Les colles sont synthétiques, les vernis industriels aussi et sont maintenant moins polluants, comme certaines résines acryliques, pas les plus utilisées j'en conviens (temps de séchage assez long).
- la nacre pour les repères de touche sur le manche, ça peut provenir de l'abalone aussi ( nacre à la teinte plus turquoise caractéristique cette espèce), dès le départ les répères furent en craie, en plastique ou bois teinté, ou en perloid qui est un plastique imitant la nacre. Malheureusement la mode revient en force avec les fameux pearl blocks, les gros repères carrés/rectangulaires en nacre que l'on revoit de plus en plus sur les instruments.
De plus comme vous pouvez concevoir vous-même votre instrument du fait de sa nature "kit" en en parlant avec un luthier ou directement sur des sites web qui proposent ce service (comme Warmoth), le risque de se retrouver avec un produit d'origine animale est assez faible voire nul.
Le problème se situera plus au niveau des bois, Et là.... énorme galère ! vu l'état des poumons de notre planète que sont les forêts tropicales amazoniennes et africaines, un luthier raisonnable ne devrait plus utiliser ces bois.
C'est tout le contraire qui se passe, et j'avoue que je me sens vraiment seul parfois, j'aurais vraiment besoin parfois que d'autres voix s'élèvent sur le sujet.
Nous savons tous ce que ça fait de sortir un joli palissandre pour faire la touche d'une guitare ou basse: si c'est du palissandre d'Amérique du Sud, il y a 99% de chance qu'il soit fiché en annexe II du CITES comme essence de bois en danger ! or les luthiers s'en foutent royalement, ils partent du principe qu'ils sont en relation avec des sociétés pseudo éco-gestionnaires, que ça fait vivre les autochtones... bah voyons, on sait tous que comme ils n'ont pas de puissance économique, ils ne résistent pas et vendent leur ressources en bois. Le Cameroun et le Gabon ont résussi à faire passer une loi chez eux sur la protection de certaines essences en voie de disparition, mais ça reste très isolé. Les Wood Poachers ont encore de beaux jours devant eux, notamment à Madagascar, où là des sociétés occidentales, européennes, pour ne pas dire françaises, pillent littéralement l'ébène de cette région du globe.
On est mal, très mal, sur ce point, La France a déjà été épinglée par l'UE pour avoir importé illégalement 40 % de ses bois exotiques. Les musiciens en grande majorité s'en contrefoutent, pas uniquement les carnistes bouffeurs de viande qui jouent sur des contrebasses montées en boyaux animaux, il y a les grands pontes, comme Flea, je sais pas pour vous, mais pour moi, quand on se dit végan avec son pote Anthony Kiedis, défenseur de la nature et militant Sea Shepherd,... et que l'on joue une basse bardée de nacre et de VRAIS papillons malheureusement morts, quelle valeur peut-on attribuer au véganisme de fait quand son personnage le plus représentatif de la basse électrique passe complètement à côté du sujet ?
[youtube] http://www.youtube.com/watch?v=S7nEMh5ZYQU [/youtube]
En parler voudrait dire qu'elle existe, quelque part... bah en fait elle n'existe que si nous le faisons nous-même à la commande de l'instrument.
En gros il y a des choses à savoir sur la fabrication des instruments de musique.
En lutherie dite classique, les instruments du Quatuor (violon, alto, violoncelle, contrebasse), l'usage veut que l'on utilise:
- de la colle d'os ou de peau de lapin: en chauffant il y a une propriété réversible qui permet les réparations, pas forcément possible avec des colles synthétiques
- le fameux crin de cheval pour faire les archets dont il a été question dans le topic sur le violon
- et les fameuses cordes, et là un utilisateur prétendait que l'on n'utilisait plus depuis un bail de boyaux d'origine animale: grosse erreur, la mode du vintage étant au plus haut, je peux vous dire que nombre de contrebassistes (les slappeurs rockabilly ou psychobilly par exemple) se tournent vers ce qu'on appelle les "guts": les boyaux d'origine animale.
De fait il va être particulièrement compliqué d'éviter toute introduction animale dans le processus de fabrication de ces instruments. Encore vaut-il mieux passer par exemple par une contrebasse chinoise fabriquée avec de la colle synthétique.... sauf qu'elle aura fait la moitié d'un tour du monde avant d'arriver chez nous, pas géniale la facture carbone... on va retrouver des problèmes similaires avec le oud, la guitare classique espagnole, etc...
Après il y a donc les guitares, basses, électriques ou électro- acoustiques. Là les progrès ont été visibles, déjà parce que ce sont des instruments conçus plus récemment (je vais pas refaire l'histoire de Gibson ou Fender ici) et que la fabrication à échelle industrielle a eu le mérite de devoir s'attarder sur d'autres colles et vernis.
De plus le type de montage en "kit" de ces instruments permet de pouvoir encore choisir ce que l'on veut. Les principaux pièges:
- le sillet en os: on le remplace maintenant par des matières synthétiques, le Corian créé par DuPont par exemple, la société Tusq et ses sillets graph-tech en graphite, ainsi que le plastique ou le laiton cher à Alembic ou Fodera.
Les colles sont synthétiques, les vernis industriels aussi et sont maintenant moins polluants, comme certaines résines acryliques, pas les plus utilisées j'en conviens (temps de séchage assez long).
- la nacre pour les repères de touche sur le manche, ça peut provenir de l'abalone aussi ( nacre à la teinte plus turquoise caractéristique cette espèce), dès le départ les répères furent en craie, en plastique ou bois teinté, ou en perloid qui est un plastique imitant la nacre. Malheureusement la mode revient en force avec les fameux pearl blocks, les gros repères carrés/rectangulaires en nacre que l'on revoit de plus en plus sur les instruments.
De plus comme vous pouvez concevoir vous-même votre instrument du fait de sa nature "kit" en en parlant avec un luthier ou directement sur des sites web qui proposent ce service (comme Warmoth), le risque de se retrouver avec un produit d'origine animale est assez faible voire nul.
Le problème se situera plus au niveau des bois, Et là.... énorme galère ! vu l'état des poumons de notre planète que sont les forêts tropicales amazoniennes et africaines, un luthier raisonnable ne devrait plus utiliser ces bois.
C'est tout le contraire qui se passe, et j'avoue que je me sens vraiment seul parfois, j'aurais vraiment besoin parfois que d'autres voix s'élèvent sur le sujet.
Nous savons tous ce que ça fait de sortir un joli palissandre pour faire la touche d'une guitare ou basse: si c'est du palissandre d'Amérique du Sud, il y a 99% de chance qu'il soit fiché en annexe II du CITES comme essence de bois en danger ! or les luthiers s'en foutent royalement, ils partent du principe qu'ils sont en relation avec des sociétés pseudo éco-gestionnaires, que ça fait vivre les autochtones... bah voyons, on sait tous que comme ils n'ont pas de puissance économique, ils ne résistent pas et vendent leur ressources en bois. Le Cameroun et le Gabon ont résussi à faire passer une loi chez eux sur la protection de certaines essences en voie de disparition, mais ça reste très isolé. Les Wood Poachers ont encore de beaux jours devant eux, notamment à Madagascar, où là des sociétés occidentales, européennes, pour ne pas dire françaises, pillent littéralement l'ébène de cette région du globe.
On est mal, très mal, sur ce point, La France a déjà été épinglée par l'UE pour avoir importé illégalement 40 % de ses bois exotiques. Les musiciens en grande majorité s'en contrefoutent, pas uniquement les carnistes bouffeurs de viande qui jouent sur des contrebasses montées en boyaux animaux, il y a les grands pontes, comme Flea, je sais pas pour vous, mais pour moi, quand on se dit végan avec son pote Anthony Kiedis, défenseur de la nature et militant Sea Shepherd,... et que l'on joue une basse bardée de nacre et de VRAIS papillons malheureusement morts, quelle valeur peut-on attribuer au véganisme de fait quand son personnage le plus représentatif de la basse électrique passe complètement à côté du sujet ?
[youtube] http://www.youtube.com/watch?v=S7nEMh5ZYQU [/youtube]