L’écologie profonde, liens profonds avec le végét*lisme ?

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Anonymous

Guest
Avant toute chose, pour ceux qui ne connaissent pas, l’écologie profonde est une branche de la philosophie écologique qui ne pose pas "la satisfaction des besoins humains comme finalité" et "attribue plus de valeur aux espèces et aux différents écosystèmes que ne le font les mouvements écologiques classiques, ce qui entraîne le développement d'une éthique environnementale.".

Une définition que j'ai récupéré dans cet article VÉGÉTALISME ET ÉCOLOGIE POUR UNE ALIMENTATION ET UNE SOCIÉTÉ NON-PRÉDATRICES:

Ecologie profonde(en anglais "deep ecology") - éthique écologique selon laquelle toute la nature a une valeur propre (biocentrisme, holisme), et pas seulement une valeur utilitaire pour les humains (anthropocentrisme, environnementalisme). Toutes les espèces vivantes, mais aussi les écosystèmes, sont des sujets moraux selon l’écologie profonde. Vu la situation actuelle, certainEs "deep ecologists" préconisent une réduction importante de la population humaine.

Un passage de l'article en question:
On peut même élargir la perspective, et considérer que le végétalisme s’inscrit dans la philosophie de l’écologie profonde, qui prône notamment l’égalité morale entre toute espèce vivante, humaine, animale, végétale ou autre, et attribue aussi une valeur propre aux écosystèmes (égalitarisme biocentrique). Il s’agit selon l’écologie profonde de mettre en question non seulement la souffrance (pathocentrisme), mais globalement l’utilitarisme qui nuit au droit à l’existence de la majorité des espèces "inutiles" et condamne les autres à devenir des choses (réification), par exemple pour l’alimentation humaine. Ce point de vue serait d’autant plus cohérent pour un-e végétalien-ne que la destruction des écosystèmes comme les lacs ou les forêts à cause de nos choix alimentaires serait moralement désapprouvée en tant qu’écologiste "profond-e".

Le point commun entre le végétalisme et l'écologie profonde se situe donc sur le plan éthique, qui n'embrasse plus exclusivement l'humain, mais l’ensemble de la biosphère.

J'y vois un lien évident pour ma part, en revanche, j'ai rarement entendu des rapprochements concrets entre eux. J'attire juste l'attention sur ce rapprochement. Après, je dis ça, je dis rien !
 
Il y a le site "la terre d'abord", qui semble aller dans ce sens: veganisme hxc + théorie de Gaïa. Mais leur concept de "Nature" gagnerait a être un peu étoffé (voir la passe d'armes avec Pers0nne il y a quelques semaines).
 
On peut même élargir la perspective, et considérer que le végétalisme s’inscrit dans la philosophie de l’écologie profonde, qui prône notamment l’égalité morale entre toute espèce vivante, humaine, animale, végétale ou autre, et attribue aussi une valeur propre aux écosystèmes (égalitarisme biocentrique). (quitte à aller dans ce sens, je crois sincèrement que le véganisme serait plus juste que la simple perspective alimentaire du végétalisme) Il s’agit selon l’écologie profonde de mettre en question non seulement la souffrance (pathocentrisme), mais globalement l’utilitarisme qui nuit au droit à l’existence de la majorité des espèces "inutiles" et condamne les autres à devenir des choses (réification), par exemple pour l’alimentation humaine. (et tout usage anthropocentré non indispensable donc... cf véganisme encore une fois) Ce point de vue serait d’autant plus cohérent pour un-e végétalien-ne que la destruction des écosystèmes comme les lacs ou les forêts à cause de nos choix alimentaires serait moralement désapprouvée en tant qu’écologiste "profond-e".

A chaque fois que j'entends parler de ce sujet, sans remettre en doute le bien fondé de cette façon de penser (probable que j'essaie de vivre de cette façon quand j'en aurais les moyens et le courage), je vois chaque projet de "rapprochement idéologique" comme une campagne électorale où on saute sur le premier groupe qui aurait des arguments ou des caractéristiques convergeant. (sans forcément réellement partager la position ni la philosophie du-dit groupe considéré)

Bref, j'ai toujours été méfiant avec ces "Regardez, on est comme vous ! Viendez chez nous !" quand il ne s'agit souvent que de coïncidences dénichées par hasard... :/
 
Je comprend ce que tu dis.
Je pense de toute façon qu'il est intéressant d'être convergent avec les autres et d'expliquer clairement les limites avec telles ou telles propositions.
De plus, on dit que notre régime alimentaire est bon pour l'environnement, autant creuser la question de l’écologie, non ?
 
Je pense surtout qu'un végé(R/L/N) éthique qui s'en fout de l'écologie n'a pas tout comprit dans sa démarche...
 
Fushichô":1s89ljfc a dit:
Et un écolo qui n'est pas végé, a-t-il bien compris sa démarche ? :whistle:
Dans notre pays, il suffit de fermer le robinet quand on se brosse les dents et d'éteindre la lumière dans les pièces où il n'y a personne pour être catalogué comme écolo... :rolleyes:
 
Et on te rit au nez quand tu parle de toilettes sèches ou de pisser sous la douche.
 
Salut Sacha, je trouve que c’est très intéressant.

Ça me fait penser au livre Le nouvel ordre écologique de Luc Ferry. On y parle notamment d’un procès qui a lieu aux É.-U., où une des parties était un parc naturel menacé par l’exploitation des ressources. Le parc naturel a perdu son procès, mais ça reste un exemple notoire d'un cas où un écosystème a été considéré comme une entité.

J’aime beaucoup aussi l’expression « pathocentrisme », qui a le mérite de mettre le doigt sur un bobo assez agaçant : cette sacrée manie à vouloir diviser le règne vivant entre les formes de vie qui possèdent un système nerveux central et celles qui n’en possèdent pas.

Enfin, j’aime bien l’attaque contre l’utilitarisme. Je pense que tu tiens là une source quasi illimitée de matière à débats!
 
En tout cas des personnes se réclament de l'écologie profonde sans être végétariens, comme Derrick Jensen
 
D'expérience, tout parc naturel est étudié, géré et considéré comme une entité à part entière. (au moins dans le milieu éco-scientifique)

Après concernant cet obscur "pathocentrisme" (qui est très Luc Ferryien, cet homme qui mérite autant de mépris qu'il en distille lui-même à tout vent), nouveau synonyme de "sensiblerie" dont les mouvements de protection et de libération animale sont encore absurdement affublés (comme si ce n'était pas moins émotionnel de se raccrocher avec autant de force, d'agressivité et de moyens au sacro-saint gout carné), c'est souvent de mon point de vue un bel argument pour ridiculiser toute tentative de dresser un liens évident entre ce qui est de l'ordre du vivant pour nous, et ce qui n'est plus considéré que comme objet, comme "minerait" (terme actuel pour les animaux alimentaire), comme choses, et comme rouages Descartiens d'une industrie toujours confortablement éloignée du quotidien des gens. (sauf quand il s'agit d'acheter)

Car pour synthétiser cette façon de penser : "c'est débile de chercher à ne plus faire souffrir les animaux si on continue de faire souffrir les plantes". J'appelle ça un nivèlement de feignasse par le bas.
 
D'expérience, tout parc naturel est étudié, géré et considéré comme une entité à part entière. (au moins dans le milieu éco-scientifique)

C'était l'aspect juridique que je soulignais. C'est assez inédit comme approche.

Car pour synthétiser cette façon de penser : "c'est débile de chercher à ne plus faire souffrir les animaux si on continue de faire souffrir les plantes". J'appelle ça un nivèlement de feignasse par le bas.

Pour moi, l'extinction d'une espèce d'arbre est aussi grave que l'extinction d'une espèce animale. Ce qui est reproché ici, ce n'est pas l'intérêt que porte certaines personnes à la souffrance, c'est la division entre ce qui souffre et ce qui ne souffre pas dans l'approche à l'écologie.
 
En France ça fait quand même quelques années que les lois sur l'écologie ont intégré ce concept d'exhaustivité d'un habitat et d'interdépendance de toutes ses composantes. C'est d'ailleurs la seule façon d'envisager l'inscription d'un site après longue et complète étude.

davidsonstreet":3i4cv024 a dit:
Pour moi, l'extinction d'une espèce d'arbre est aussi grave que l'extinction d'une espèce animale.

Pour moi elle l'est carrément plus encore que toute espèce animale. Et de loin. Mais qui a fait une affirmation inverse en fait ?
 
Oui, en fait, je vois pas bien l'incompatibilité qu'il y aurait entre la démarche vegan qui s'intéresse aux individus (et là, la notion de sentience à toute sa pertinence) et de l'autre côté être conscient des enjeux plus larges au niveau des écosystèmes. Être vegan ne veut pas dire qu'on a rien à carrer des végétaux et des écosystèmes en fait. Où j'ai rien compris au pathocentrisme et à la pensée de Luc Ferry (qui est à la philosophie, ce que les téléconomistes sont à l'économie)?
 
S'il y a bien un sujet sur lequel ce cher Ferry est un foudre d'éloquence sophistique c'est bien l'éthique animale : il en est resté au arguments de terrorisme de Paul Ariès et à la représentation nazifiante et fascisante de hippies misanthropes. Les "forces du mAAAAAl" chères à Costes...
 
En France ça fait quand même quelques années que les lois sur l'écologie ont intégré ce concept d'exhaustivité d'un habitat et d'interdépendance de toutes ses composantes. C'est d'ailleurs la seule façon d'envisager l'inscription d'un site après longue et complète étude.

Je comprends, mais un parc ne peut pas venir se défendre lui-même devant le tribunal. Ce sont des humains qui défendent son intégrité. Mais là, le but visé était de faire comme si c'était le parc lui-même qui se défendait. C'était une démarche complètement nouvelle.

Pour moi elle l'est carrément plus encore que toute espèce animale. Et de loin.

Pourquoi tu dis ça? Y a certainement des végétaux (j'ai dit arbre, mais je parlais de l'opposition végétal/animal) qui dépendent d'un animal en particulier pour survivre, non? On peut même imaginer des interdépendances où le végétal ne peut exister dans l'animal et vice versa, non? À moins de faire référence au rôle de régulateur du co2 des forêts?

Oui, en fait, je vois pas bien l'incompatibilité qu'il y aurait entre la démarche vegan qui s'intéresse aux individus (et là, la notion de sentience à toute sa pertinence) et de l'autre côté être conscient des enjeux plus larges au niveau des écosystèmes.

Ben y en a pas, si on est cohérent. Et pour être cohérent, ça demande de bien définir la place de l'humain dans le tout.
 
Pour moi, l’intérêt de cette cohérence est de refuser l'anthropocentrisme. Le démarche végan va parfois dans ce sens, parce qu'elle ne l'est pas toujours (ceux qui le sont pour la santé par exemple). En ce sens, notre mode de vie ne doit pas être calibrée sur nous-mêmes seulement, mais sur l’ensemble de la planète voir de l'univers.
 
Le végétalisme peut l'être pour la santé. Le véganisme, je vois pas comment : quel est l'impact de porter des shoes en cuir et d'aller dans les zoo sur la santé ?
 
Fushichô":u6xham11 a dit:
Le véganisme, je vois pas comment : quel est l'impact de porter des shoes en cuir et d'aller dans les zoo sur la santé ?
D'un côté, tu fais un peu de marche (au lieu de rester planter devant la tv), donc bon pour la santé. Mais si en traversant la rue devant le zoo, tu te fais renverser par un bus => pas bon pour la santé.

C'était un communiqué complétement inutile.
 
Fushichô":32bzsku8 a dit:
Le végétalisme peut l'être pour la santé. Le véganisme, je vois pas comment : quel est l'impact de porter des shoes en cuir et d'aller dans les zoo sur la santé ?
En poussant à fond le raisonnement (donc c'est débile), on peut dire que le fait de ne pas porter de cuir et militer en ce sens, vise à réduire l'élevage sur la planète, c'est donc bon pour l'environnement, c'est donc bon pour la santé...
 
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