je ne sais pas ou tu as été chercher que ça sortait des séries "teen girly"
plus globalement ça vient de la colonisation culturelle étasunienne dont l'un des principaux vecteurs est l'industrie médiatique, c'est à dire les médias d'information, d'opinion, de publicité et de divertissement, pour qui les plus jeunes sont une cible prioritaire en ce qu'ils sont plus faciles à formater, car plus sensibles aux aventures d'Anna Montana qu'un couple de vieux paysans gascons, par exemple.
Si tu regardes des films français, italiens, allemands, polonais, russes, espagnols, iraniens, indiens, israéliens... anciens ou plus récents, tu ne verras sans doute pas beaucoup d'actrices faire des "face palm", des guillemets avec les doigts, ni réussir l'exploit d'enchaîner 7 ou 8 expressions faciales très marquées en moins de 10 secondes. Seules les actrices des séries teen-girly en sont capables. Par conséquent, lorsque des copines qui regardent ces séries peuvent, le temps d'une seule phrase contentant des
What ?! et des
nan mais c'est juste What The Fuck quoi, bouger les yeux en haut/bas/droite/gauche tout en fronçant et haussant les sourcils, j'émets l'hypothèse qu'il pourrait exister un lien de causalité. Mais peut-être que ça n'a rien à voir ^^
Pour aller plus loin, il faut savoir que la segmentation marketing aux USA à été théorisée puis appliquée à partir des années 1950 (voir Bernays, Dichter et surtout Wendell Smith). Jusqu'alors le marketing était dit "de masse", c-à-d qu'il s'adressait de façon indifférenciée à l'ensemble des consommateurs. C'était l'ère des masses : médias de masses, consommation de masse, marketing de masse. Dans les années 50, la saturation du marché des biens d'équipements domestiques (voitures, électro-ménager...) a obligé les industriels et les publicitaires à élaborer de nouvelles techniques marketing afin de permettre l'écoulement en continu de la production. C'est ainsi qu'est née, appuyée par les études empiriques menées par les publicitaires, "la segmentation du marché" qui, la 1ère, a élaboré les catégories sociologiques basées sur l'âge, le mode de vie, le genre, l'origine ethno-culturelle, la religion etc. Ce qui a eu pour effet dans un mouvement d'engendrement réciproque de renforcer ces catégories et de les multiplier par la consommation de distinction. Il est intéressant de noter que ces catégories seront reprises, 20 ans plus tard, dans les universités américaines où elles seront reformulées dans un jargon (post-)structuraliste, ce qui contribuera à éclipser progressivement les analyses de classes et à les remplacer par un "militantisme segmenté" revendiquant le droit des "minorités" (âge, genre, mode de vie, origine ethnique etc.)