Fabicha, j'ai envie de tomber dans la mièvrerie comme ça m'arrive souvent mais je voulais te dire que je t'adore, Jez aussi et plein d'autres. Je crois que je finis par comprendre votre ressenti, votre engagement car il me semble comparable d'une certaine manière à ce que j'éprouve moi-même par rapport aux animaux, que j'éprouve et que j'élabore aussi, qui me tient tant à coeur. On a l'impression par moments de faire face à des murs et on connait des accès de dépit mais ça finit par remonter, car tout passe, et on retrouve de la motivation, et on repart de plus belle (ou pas dans certains cas malheureusement).
Empathiquement parlant, je trouve que tout est juste dans ce que vous dites les filles, je comprends ce combat, cette lassitude de ne pas être entendue, ce ras-le-bol... que j'éprouve parfois, souvent même, pour d'autres luttes et de là résultent mes accès de misanthropie des fois que je parviens à raisonner car si je n'aime pas trop les humains dans leur ensemble, je peux aimer chacun d'entre eux et comme tu le dis Fabicha, je peux même éprouver pour d'affreux amis carnistes (mais pas méchants) de la sympathie, comme vous pouvez éprouvez de la sympathie pour d'affreux sexistes (peut-être pas sexistes à plein temps malgré tout et parfois malgré eux).
Je ne sais pas trop quoi faire pour cette cause, si ce n'est que je la soutiens intellectuellement même si, je dois bien l'avouer, ça fait mal parfois de se voir mis à l'index en tant qu'homme, de manière plus ou moins bienveillante aussi selon les différents "discours" auquel j'ai été confrontés dans mes lectures. J'ai pas fini de m'interroger sur bien des points mais sur l'essentiel, je suis pourtant d'accord, il faut l'égalité, sans aucun doute.
La prise de conscience de la situation et de la position des femmes est primordiale, comme pour le carnisme je pense, mais cela reste un premier jet. Que peut alors faire un homme convaincu de la nécessité d'un changement radical dans la société ? Chaque jour travailler à modifier ses comportements, s'interroger et éventuellement argumenter quand il entend des propos discriminatoires et dégradants, soutenir, expliquer... ? Je ne sais pas exactement et je suis tellement mauvais.
Faire tout cela, sans doute mais je crains que cela ne suffise pas, je crains aussi que la racine du "mâle" soit plus profonde parfois, je crois qu'on a appris, né homme, et même si certains d'entre nous sont atypiques, à se comporter comme des "dominants", des "privilégiés", et que notre ego de genre, de sexe même, est heurté et qu'il s'agit de s'en rendre compte, de se rendre compte que finalement, ce n'est qu'une affaire d'egotisme si vous préférez, d'identification à un groupe socialement décisionnaire, dominant avec des couilles et un phallus entre les jambes. Il faut réussir à mettre ça de côté, du moins arrêter de passer au filtre de notre ego les discours que l'on entend, sans perdre tout esprit critique bien sûr, mais plutôt regarder ce qu'il se passe en soi quand on entend un discours qui déconstruit la virilité plutôt que prendre tout cela pour un affront, et malheureusement, c'est parfois loin d'être facile. Bref, c'est un travail de toutes les situations.