Une vie de cochon - Infrarouge - France 2 le 12/11

N1C0LAS":xhrliuep a dit:
Trapipo":xhrliuep a dit:
Je suis entièrement d'accord avec celles et ceux qui n'ont aucune empathie envers les ouvriers/bourreaux.
Et de quelle empathie peuvent bénéficier les commanditaires, c'est à dire les omnivores, c'est à dire une grande partie d'entre nous ? Ou que dire de ceux qui ne disent rien, pas un mot, pas une grimace lorsqu'ils voient et côtoient des gens qui se repaissent quotidiennement de cadavres d'animaux maltraités durant toute leur vie, c'est à dire nous tous ? Alors quoi on cesse notre empathie envers nos congénère ?

Oui je suis entièrement d'accord avec toi.
Si les ouvriers exécutent la salle besogne, c'est parce que des omnivores créés la demande.
Mais faut dire aussi que l'offre n'existerait pas si les ouvriers avaient une prise de conscience et arrêteraient de tuer les animaux.
Bref, c'est l'histoire de la poule et de l'oeuf pour savoir qui sont les premiers responsables...
Insolente Veggie à son idée sur la question, elle estime qu'il n'y à aucun responsable, qu'ils sont tous coupable.

Par contre, dans son dessin, Insolente Veggie parle uniquement des omnivores.
Elle n’inclut pas les végétariens, qui comme tu le dis plus haut, ont leur part de responsabilité :
N1C0LAS":xhrliuep a dit:
...que dire de ceux qui ne disent rien, pas un mot, pas une grimace lorsqu'ils voient et côtoient des gens qui se repaissent quotidiennement de cadavres d'animaux maltraités durant toute leur vie, c'est à dire nous tous ?

A en croire Albert et Martin, ce serait NOUS les plus grands responsable ? :

« Le Monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire. » Albert Einstein

« Pour que le mal triomphe, il suffit que les personnes au grand cœur restent sans rien faire. » Martin Luther King

Que faire donc ?

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Picatau":xhrliuep a dit:
Je voulais préciser une chose quand même.
Ce n'est pas parce que je n'ai pas d'empathie pour les bourreaux que je souhaite nécessairement qu'ils souffrent car je ne pense pas que la souffrance soit vraiment la meilleure des choses pour qu'ils changent de point de vue et de comportement.

Aymeric Caron, dans son livre No Steak, laisse entendre l’hypothèse inverse... Ce serait justement parce que nous vivons dans un monde sans douleurs qu'il est difficile pour certains de comprendre ce que peuvent endurer les êtres vivant.

Voici un extrait :

...nous, humains, n’acceptons plus de supporter la douleur. Il est fini, le temps où les médecins répugnaient à administrer de la morphine. Fini le temps où il était admis qu’un rendez-vous chez le dentiste puisse se concrétiser par la brutale rencontre entre une roulette et un nerf à vif. La douleur n’est plus une fatalité assumée ou sublimée, ni une épreuve formatrice ou rédemptrice.
Elle est désormais au centre de programmes publics qui visent à l’annihiler de la façon la plus radicale possible.
Le XXIe siècle est celui de l’anesthésie, de l’insensibilité sensorielle.

En tant que patient, on ne peut que s’en féliciter. Pourtant, la douleur que nous n’admettons plus pour les humains fait toujours partie du quotidien de millions d’animaux sans que cela nous empêche de dormir.
Plusieurs raisons possibles : certains d’entre nous ignorent totalement ce qu’endurent les animaux d’élevage ; d’autres le savent mais ont choisi de s’en foutre ; d’autres encore connaissent les conditions de vie des dizaines de milliards de bêtes qui meurent chaque année dans les abattoirs, mais ne comprennent pas ce qu’elles endurent. Ces personnes ne veulent pas croire que les cris que poussent les animaux puissent exprimer la douleur ou la peur. Les sons qu’ils émettent ne signifieraient rien de plus que les couinements d’une porte mal huilée. Cela permet d’oublier que chacun de ces animaux se différencie par son caractère, ses humeurs, son intelligence et, pour le dire clairement, sa sensibilité. Ces mots n’existent pas dans l’élevage industriel, lequel ne reconnaît aucune existence propre aux animaux qui y sont traités.
 
Ce n'est pas franchement de la même douleur qu'il s'agit.

Je renverrais à cette immense oeuvre philosophique qu'est Kirikou.
"Mais pourquoi Karaba la sorcière est-elle si méchante ?
- Parce qu'elle a une épine plantée dans le dos."

Sinon, c'est une grande tentation de faire souffrir les autres pour les faire changer (l'Histoire est là pour en attester), id est pour les faire payer. Je crois que c'est surtout un procès particulièrement égotique qui vise surtout à soulager nos désirs de vengeance. C'est assez judéo-chrétien aussi cette vision doloriste, la notion de martyr...

Néanmoins, en ce qui concerne la souffrance "ordinaire", je rejoins Caron d'une certaine manière, on a tendance à vouloir s'insensibiliser, s'anesthésier, sur tous les plans et ce n'est pas non plus la meilleure façon de s'ouvrir au monde, d'être acteur dans le monde.
 
Merci kindy et xav pour votre astuce c'est effectivement ce qu'il y a de mieux à faire... car moi aussi ça commence à me peser lourdement...

N1COLAS justement je suis en train de lire No Steak et Aymeric Caron dit que cette production de viande est éclatée: personne ne porte à lui seul le poids de la responsabilité: ce n'est pas l'éleveur qui tue ses bêtes, ce n'est pas l'étourdisseur qui les découpe, ce n'est pas le consommateur qui tue etc... ce qui rend la chose plus supportable.
De même je suis complètement d'accord avec la phrase de Trapipo "« Le Monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire. » Albert Einstein". Personnelement, après maintenant 7 mois de végétalisme seulement, je commence à en avoir marre de supporter la connerie des autres, les horreurs qu'ils commettent en toute légalité, par exemple quand je me promène en forêt ma balade est gâchée par les coups de feu de chasse (on se croirait en guerre sérieusement, j'ai l'impression qu'ils s'acharnent à tirer 4/5 fois d'affilé...) sans parler de la question de sécurité... Concernant mon entourage qui mange encore de la viande malgré que je leur ai expliqué, ça fait que je ne les vois plus comme avant. Je ne vais pas couper contact avec tout le monde mais comme je l'avais expliqué dans un autre topic ce n'est plus une relation "pure"... Et à présent je me vois pas lier de nouvelles amitiés avec des viandards... Alors que faire, harceler ses proches jusqu'à temps qu'ils en aient marre et coupent contact? Ou faire comme si de rien, occulter cette mauvaise partie et conserver sa vie sociale...? De toute façon on ne peut pas empêcher les gens à manger de la viande, car déjà ils pensent que leur bouffe c'est un choix personnel qui ne regarde qu'eux, comme la liberté de vote... Je rejoins donc la question de Trapipo "que faire donc?".
Donc voilà ce que je voulais dire par rapport au fait que les végans seraient eux aussi responsables...
Perso, n'ayant pas d'empathie pour les ouvriers d'abattoirs, j'en aurais pas davantage pour un viandard qui attrape le cancer... Avoir de l'empathie pour les victimes oui, pas pour les bourreaux.
Et toi N1COLAS tu réagis comment face à des viandards?

Sinon par rapport à l'extrait de Caron sur la douleur, c'est clair que moi j'ai du mal à imaginer la douleur qu'ils ressentent tellement elle doit être intense (déja quand je me fais une mini coupure je douille), tout comme je n'arrive pas à m'imaginer le nombre d'animaux tués par jour tellement il est énorme. Ca aussi c'est un truc qui me dégoute assez, cette dichotomie entre les animaux qui souffrent à une échelle inimaginable, et ces humains qui vivent dans une espèce de cocon, où le bien-être est poussé au maximum...
 
En réponse à Picatau.
Attention, je suis tout à fait de ton avis, je ne n'ai aucun désir de vengeance et je ne souhaite pas que c'est personne "souffre"... Et ce n'est pas le propos de monsieur Caron je pense...

Je trouve juste intéressant de se poser la question "mais pourquoi une telle indifférence envers les êtres qui souffrent" et de trouver une élément de réponse dans : "car la douleur fait de moins en moins partie de notre vie."

Comme tu le dis dans ton dernier paragraphe.
 
elysiona":8l889shb a dit:
Personnelement, après maintenant 7 mois de végétalisme seulement, je commence à en avoir marre de supporter la connerie des autres... Concernant mon entourage qui mange encore de la viande malgré que je leur ai expliqué, ça fait que je ne les vois plus comme avant. Je ne vais pas couper contact avec tout le monde mais comme je l'avais expliqué dans un autre topic ce n'est plus une relation "pure"... Et à présent je me vois pas lier de nouvelles amitiés avec des viandards...

Ca fait 2 mois que je ne mange plus de viande, et moi aussi je commence à voir certains de mes amis TRÈS différemment.

Je comprends tout à fait ce que tu dis.

Ca fait mal au coeur de constater que sur ces sujets nous sommes tellement éloigné.

Quand ta meilleur amis te dit : mais de toute façon les animaux sont con...
et qu'apres tu essayes un peu de partager et de débattre sur le sujet elle te dit :
"Tu sais quoi ? je crois que tu te prends un peu trop la tête..."
Ouch ! Cette phrase résonne encore dans mes oreilles.

ce week end elle me dit : et au quotidien, t'en a pas marre qu'on se moque de toi à chaque fois que tu dis que tu est végétarien ?

:><: :><: :><:

Mais d'ou on se moque de moi ???? Je discute avec des gens intelligent qui ne se moque pas de moi lorsque je leur explique que je ne veux pas tuer d'animaux !!

Et comme elle est prof de français, je lui ai sortie une citation d'Emile Zola :
"La cause animal passe avant le souci de me ridiculiser"

(oui je sais, j'aime bien les citations....)

Sinn, je ne pense pas qu'il faille couper les liens, et ce recroqueviller dans son coin...

Au contraire, je pense qu'il faut continuer à fréquenter les mêmes personnes.

En tout cas, perso, lorsque j'étais bouffeur de viande, c'est ça qui m'a plus dans l'attitude d'Aymeric Caron. Il ne jugeait pas, il posait des questions, il était ouvert, ça m'a donné envie d'en savoir plus et de l’écouter.

Je parle souvent de lui car je ne connais AUCUN végétarien dans mon entourage.

Bon, ça demande une sacré dose de sang froid et de self contrôle je pense pour être un tel ambassadeur de la cause animal.
Mais malgré ça, il ne s'énerve ou ne s'emporte jamais, et c'est comme ça qu'il gagne des points.

Ca me fait penser à ce bloggeur qui explique la façon dont il se comporte en présence d'omni :
http://chezfeelozof.blogspot.fr/2013/01 ... risme.html
 
Picatau je t'adore :kiss: tes géniales :red:

Picatau":1b4e6lms a dit:
on ne vit plus en vase clos.

Moi les mec qui tue dans les abattoir, c’est comme les nazis qui exterminais les juifs, et les deux mec était conditionner soit par une société nazie, soit par une société carniste.

Picatau":1b4e6lms a dit:
En même temps, j'irai jamais faire de mal à quiconque, cela reste sur le plan moral.

Comme toi, sa m'attriste de voir des gens aussi MORT, qui ne sont pas VIF d'esprit, sans moral, et qui accepte une vision, ou il faut TUER pour vivre, en chier pour survivre... Ve dire que la vie et un combat.. Des gens complètement mécanisé...automatisé... Sa ma'attriste, je pense comme toi, la personne qui à un cancer plus tard, ben... tampis, qu'est ce que tu veux faire, elle ta pas écouté, tampis pour elle, elle ce qu'elle mérite... donc je pense comme toi Picatau sur ce point là.

elysiona":1b4e6lms a dit:
a vous dirait vous de passer votre vie entre deux rangées de barreaux?

Oui, et il à répondue "c’est comme sa", mine de rien le mec la fait venir dans cette exploitation, il a même dit "vous devez me prendre pour un barbare", il et conscient de sa. Mais il à un dénie, c'est comme sa, c’est normal point barre, je me pose pas plus de question sinon je me rend compte que j'ai foute 20 ans de ma vie en l'aire. J’ai de la tristesse en voyant ce mec, complètement pomé, qui bosse et ne réfléchie pas, car sinon je crois qu'il fou tout en l'aire (donc apparition de peur qui entraîne le dénie)

elysiona":1b4e6lms a dit:
qu'un beau jour on a eu un déclic et qu'on a décidé d'arrêter!

ok, j'aurais très bien pue resté omnivores encore 5 ans 10 ans voir 30 ans ! Sa été un ensemble de paramètre qui on coïncidé. Et puis, ok, nous végé on voit la viande, mais quand tu vas au supermarché, t'achète des aliments, qui sont emballé avec du PLASTIQUE, et ce plastique tu le jette, et qu'est ce qu'on en fait du plastique ?

Pour moi c'est tout aussi immoral. Pourtant on a toute les infos pour changer, mais on le fait pas ... (essaye de manger crudivore et fruitarien pour paré a cela, ben c’est dur, et la tu te met en quelque sorte a la place de ce qui n'arrive pas a devenir végé)

Trapipo":1b4e6lms a dit:
"Si l’homme crée tant de souffrance, quel droit a-t-il de se plaindre de ses propres souffrances ?"
Romain Rolland

Très vraie, effectivement, j'ai pensé a cette citation aussi... j'en reste triste en empathique envers ces humain qui font tant de mal, je suis triste de voir, voir ces gens qui ne sont que des machines de souffrances.

http://www.youtube.com/watch?v=A9Mt57LxugU

Voir ces gens sa me fait mal au cœur, un être vivant sensible qui n'est devenue qu'une machine...

Je les plaints, et sa me terrifie d'avoir pue devenir comme sa...

Trapipo":1b4e6lms a dit:
Au contraire, je pense qu'il faut continuer à fréquenter les mêmes personnes.

Tropipo (qui fait du pipo :romeo: ) oui au moins y'a une espèce d'aura de conditionnement végé qui fait qu'il ce poserons des questions, mais qu'est ce que ces dur des fois, on aimerait vivre seul sans souffrance...

http://www.youtube.com/watch?v=MuNq9I2o ... aLHfpo1UQE

Et oui "Nous sommes inhumains à force d'intelligence, nous ne ressentons pas assez, et nous pensons beaucoup trop. Nous sommes trop mécanisés et nous manquons d'humanité. Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n'est plus que violence et tout est perdue."

"Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes-machines avec une machine à la place de la tête et une machine dans le cœur.
Vous n'êtes pas des machines !
Vous n'êtes pas des esclaves !"

:) Moi aussi j'aime bien les petites citation :whistle:
 
Trapipo moi aussi j'ai eu ce genre de remarque "tu te prends trop la tête", et de toutes façons c'est vrai, je m'intéresse et je m'interroge sur beaucoup de choses, et je pense que ça peut être un frein au bonheur, car plus j'en apprends et plus je perds foi en l'humanité! Alors qu'en restant dans un monde de bisounours, on peut vivre sans souci...
Et cela beaucoup de gens n'aiment pas, ne veulent pas qu'on les importune en leur ouvrant les yeux... Je sais pas si ces gens là sont égoïstes ou quoi, mais bon ça fait un peu "après moi le déluge", "tant que j'ai ma petite vie bien confortable je m'en tape du reste"...

Concernant Aymeric Caron je suis en plein dans son bouquin et je le trouve excellent, il approche toutes les facettes de la consommation de viande, jusqu'à venir philosopher sur la nature de l'homme qu'il juge violent... Et je trouve également que c'est une bonne chose qu'il devienne une personnalité publique!
Yola dans le livre de Caron il explique le mécanisme de la torture, qu'il s'agit en fait de déshumaniser la personne ou l'animal que l'on a en face de soi, c'est peut-être ce que font tous ces exploiteurs... dans ce cas là il faudrait une loi qui dit que les animaux sont égaux aux hommes, comme ça été le cas avec l'interdiction de l'esclavage... Seule une loi pourrait amener ça je pense, à supprimer les exploitations, car l'humain a toujours cette tendance à hiérarchiser, un homme à s'accorder plus de valeur qu'une femme, un riche plus qu'un pauvre... bref on n'est pas rendu.
 
Yola dans le livre de Caron il explique le mécanisme de la torture, qu'il s'agit en fait de déshumaniser la personne ou l'animal que l'on a en face de soi,
C'est ce qu'on dit aussi pour expliquer les crimes de masse lors de la 2nde guerre. Ca et laisser endosser la responsabilité de ses actes à une autorité supérieure.
Et aussi le découpage des tâches dont vous parliez aussi plus haut ( que l'on voit dans la BD de l' insolente Veggie).
Vous me donnez envie de lire ce livre de Caron. Merci.

Et toi N1COLAS tu réagis comment face à des viandards?
Pour le moment je nourri mon ulcère. Ca pétera prochainement.

« Pour que le mal triomphe, il suffit que les personnes au grand cœur restent sans rien faire. » Martin Luther King
Pour rendre à César ce qui lui appartient.Cette citation est attribuée à Martin Luther King mais je n'en retrouve pas l'origine (discours ? essais ?). Quand bien même il aurait utilisé cette phrase il l'a surement emprunté à Edmund Burke (18ème siècle) en VO : “All that is necessary for evil to triumph is for good Men to do nothing"
 
Pff je suis en train de regarder l'émission... et je comprends vraiment vos critiques.

Au passage, je la trouve plus soft que j'aurais voulu. Dommage.

Mais alors les ouvriers d'abattoirs, sérieusement, je veux bien qu'ils aient des tas de soucis (comme on l'a déjà dit) mais vraiment quand je les entends dire "et gnagnagna on leur fait pas de mal aux animaux", j'ai juste envie de les tarter. Désolée. Ou pas.
:anger: :anger: :anger:
 
N1C0LAS":2ar0oab8 a dit:
Pour rendre à César ce qui lui appartient.Cette citation est attribuée à Martin Luther King mais je n'en retrouve pas l'origine (discours ? essais ?). Quand bien même il aurait utilisé cette phrase il l'a surement emprunté à Edmund Burke (18ème siècle) en VO : “All that is necessary for evil to triumph is for good Men to do nothing"

j'avais regardé aussi l'origine de cette citation, et il semblerait qu'elle soit une sorte de maxime populaire, attribuée à tort à Edmund Burke.

Ca fait partie des citations-légendes urbaines, comme qu'on leur donne de la brioche , et pourtant elle tourne , je ne partage pas vos idées mais je me battrai ... etc
 
Bonsoir,

Je suis en train de regarder l'émission (j'en suis à une vingtaine de minutes) et je me permets de réagir à certaines choses dites sur ce fil (que j'ai lu) (intégralement) (surprenant diront certains). :)

Ben déjà, merci de ne pas mettre en parallèle votre ressenti avec celui de personnes (les employés "d'élevage") qui ont, dans la majorité des cas, toujours vécu dans ce type d'environnement. Je ne parle d'élevage industriel, mais d'élevage tout court, un environnement dans lequel l'animal est un gagne-pain avant d'être... un animal... un moyen de subsistance avant d'être un être sensible... un être que l'on destine à mourir, que cela soit pour se nourrir, pour vendre la viande sur un étal ou à la grande distribution. Oui, c'est bête, mais c'est une donnée qu'il faut garder à l'esprit : ces personnes-là ont - bien souvent - tout le temps vécu dans un climat de mort (j'ai d'ailleurs eu le témoignage d'un étudiant qui a bossé en abattoir - job d'été - et qui a mis plusieurs mois à s'en remettre), acceptons donc le fait que nous vivons dans une société où la responsabilité de la mise à mort a été confiée à un petit nombre - et ses conséquences.

Je n'ai pas grandi dans ce milieu mais ai eu la chance (oui, la chance, je l'affirme, une expérience de vie...) de travailler dans l'agriculture conventionnelle. Pour moi, certaines pratiques semblaient juste hallucinantes, pour les agriculteurs, habitués à cet environnement, c'était juste normal. Faut-il supposer qu'ils cautionnent systématiquement leurs pratiques ? Non, mais faut les justifier, et avec un semblant de conviction dès qu'il s'agit de parler face caméra. En "off", aucun ne cautionnera à fond. Combien d'agriculteurs j'ai vu épandre des produits phytos sur leurs champs et, derrière, cultiver leur potager de manière bio. Ou me montrer leur vache, leur unique vache, que pour rien au monde ils n’amèneraient à l'abattoir... Qu'on se le dise, l'agriculture et l'élevage intensifs sont l'archétype des secteurs où l'aliénation est un prérequis, et le déni un système de survie. (La preuve en est cet éleveur qui affirme (25') ne pas manger ce qu'il produit, car il sait ce qu'il produit...).

Donc oui, il y a des connards, de véritables connards emplis de haine et qui prennent plaisir à faire leur boulot. Mais pour beaucoup, il s'agit juste d'une nécessité, celle de s'adapter à une culture du rendement, de répondre à une demande (le renvoi de la responsabilité vers le consommateur est d'ailleurs fréquent ; éleveurs et consommateurs sont dos à dos). Autant de facteurs qui obligent à inhiber au maximum tout sentiment, d'où certains discours véritablement choquants et une absence de sentiment capable de faire dégobiller 95% de la population française. Je pense du coup, sincèrement, que si les personnages que l'on voit dans le reportage avaient la possibilité de vivre décemment sans être mis en face d'une obligation de productivité, ils le feraient. Dans le reportage, que répondent-ils aux questions de la journaliste ? Que "c'est comme ça", qu'"il faut s'adapter", que "c'est la vie"... Est-ce que ça justifie la mort ? Non. Est-ce que ça aide à mettre l'élevage industriel et ses acteurs (de base) en perspective ? Oui. Est-ce que ça laisse supposer que ces ouvriers sont, certes, des bourreaux, mais également des victimes d'un système ? Je le pense.

Encore un pavé. Et je n'ai pas terminé de regarder le doc...
 
Hmmm, impossible d'éditer le précédent message, obligé de faire un double-post.

Sur les remarques du type "Les cochons sont mieux traités que nous", "On parlera de bien-être animal quand on parlera de bien-être des ouvriers"... Ben bien sûr, ces gens-là coupent de la bidoche à longueur de journée, et ne mettent pas véritablement en parallèle leur condition avec celle des cochons, mais leur condition d'ouvriers par rapport 1/ au prix de la viande 2/ aux marges que se font les distributeurs 3/ aux coûts d'automatisation des usines, par rapport à leur SMIC (alors que sans eux, le business ne tournerait pas). Bref, loin de moi l'idée de vouloir lancer une discussion sur la lutte des classes et le prolétariat, mais ces types donnent l'impression d'avoir conscience de produire de la merde, qui se retrouve sur les rayonnages avec des prix qui sont sans commune mesure avec ce qu'ils gagnent, et n'ont définitivement pas conscience des notions de bien-être animal, du meurtre légal que représentent l'élevage et l'abattage et des conditions de "production" de viande. Comme avec chaque discours, chacun voit midi à sa porte...

PS : Demitarien, c'te blague...
PS 2 : Je lis à l'instant dans "Bidoche", de Fabrice Nicolino : "Les employés des abattoirs sont les secondes victimes de la tuerie organisée, après les animaux eux-mêmes" (p. 346 de l'édition de poche Babel). Ajoutons que ces secondes victimes ont à peine conscience de l'existence des premières, et la boucle est bouclée.
 
réagir à certaines choses dites sur ce fil (que j'ai lu) (intégralement) (surprenant diront certains).
:)

Dans ton post on voit ce dilemme mentionné dans ce fil : est ce qu'une très bonne explication d'actes odieux est une justification ?

ces types donnent l'impression d'avoir conscience de produire de la merde
Je sais bien ce qu'on veut dire par ces termes, cependant ce terme me gêne terriblement au regard du respect que l'on doit a ces vies meurtries.
 
N1C0LAS":2ihd8rdk a dit:
Dans ton post on voit ce dilemme mentionné dans ce fil : est ce qu'une très bonne explication d'actes odieux est une justification ?

Remarque pertinente, et pour y répondre franchement, non. Mais à la lecture de certains messages, j'ai vraiment eu l'impression de voir les commentaires de citadins qui ont cru jusqu'à récemment que leur bidoche sortait d'une boîte magique, et qui du coup se voient très sensibilisés à la question de la souffrance animale. A la campagne, elle existe depuis longtemps et ses acteurs humains sont en partie désensibilisés. Un facteur que je souhaitais rappeler donc. Sur un plan éthique, il est évident que ça ne vaut rien ; sur un plan pragmatique, c'est autre chose.

N1C0LAS":2ihd8rdk a dit:
Je sais bien ce qu'on veut dire par ces termes, cependant ce terme me gêne terriblement au regard du respect que l'on doit a ces vies meurtries.

Je me suis peut-être mal exprimé (mais vous finirez pas vous y habituer, vous verrez... :) ) : ce que j'appelle "merde", c'est le "produit" fini que l'on vend au consommateur comme étant une nourriture de qualité, le steak haché présenté avec une belle image de bœuf broutant à loisir dans un pâturage alors qu'il est le stade final de la vache laitière réformée après trois ans de traite intensive, la côte de porc présentée dans son emballage avec un logo de porc qui a l'air de se fendre la poire alors qu'il a passé six mois à se faire engraisser dans un enclos pas plus grand qu'une chambre de cité U, avec quatre ou cinq congénères, la Vache qui Rit qui dans les faits ne se marre pas du tout...
Bref, la "merde", c'est le décalage entre la souffrance animale (et, du point de vue des producteurs/éleveurs/bourreaux/..., les conditions de production, d'abattage et de conditionnement) et l'image idyllique présentée au consommateur par les services marketing des grandes marques ou MDD et les promoteurs/lobbyistes de la viande et de ses produits dérivés.
 
Retour de cette émission.

Une personne de mon entourage envisage le végétarisme car il a vue cette émission (choqué qu'il est 3 cochon dans un jambon), que ce qu'on mangeait c'était de la merde, comme quoi sa a des impacts positifs, :)
 
Dans ce reportage ce qui m'as le plus choquée (outre la condition des animaux), c'était les employés, qui ont conscience de ce qu'ils produisent et qui avouent qu'ils ne consomment pas ce qu'ils produisent...
 
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